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Premier anniversaire de l'attaque de Ben Guerdane: La Tunisie commémore "un tournant dans lutte contre le terrorisme"

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La riposte aux attaques jihadistes de Ben Guerdane il y a un an ont constitué un "tournant" dans la lutte antiterroriste en Tunisie, a clamé mardi le Premier ministre Youssef Chahed, lors d'une cérémonie officielle.

Le 7 mars 2016, des groupes jihadistes avaient lancé des attaques coordonnées contre des installations sécuritaires de cette ville frontalière de la Libye dans le but, selon Tunis, de "créer un émirat" du groupe Etat islamique (EI).

Treize membres des forces de sécurité et sept civils ont péri. Mais, contrairement à leur plan, les jihadistes n'ont pas bénéficié de l'appui d'une partie des habitants de cette région marginalisée, et au moins 55 d'entre eux ont été abattus par l'armée et les forces de sécurité.

Depuis, le pays n'a pas connu d'attaque majeure, et une cérémonie officielle a été organisée en matinée pour marquer ce premier anniversaire.

"La date de 7 mars (...) revêt une symbolique", a dit le chef du gouvernement, entouré par un important dispositif sécuritaire.

"Aux habitants de (la ville) résistante de Ben Guerdane, votre victoire dans la bataille du 7 mars, la victoire de nos agents sécuritaires et de nos militaires, ont été en réalité un tournant dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.



Sous un important dispositif sécuritaire, Youssef Chahed a fait valoir que cette riposte avait "donné espoir aux Tunisiens de vaincre le terrorisme", après une série d'attentats sanglants en 2015 (72 morts dont 59 touristes étrangers).

"Nous avons démontré que le terrorisme n'a pas d'avenir en Tunisie. (...) Tant que l'Etat est uni, que la population est unie, nous vaincrons ce fléau", a également affirmé à l'AFP le ministre de la Défense, Farhat Horchani.

Analyste pour International crisis group (ICG), Michaël Ayari confirme que la résistance de la population locale couplée à la riposte rapide de l'armée "ont fait du bien aux Tunisiens qui avaient le sentiment d'un affaiblissement des institutions".

"La Tunisie a fait preuve de résilience, mais ça ne veut pas dire qu'elle est vaccinée" contre la menace jihadiste, a-t-il dit à l'AFP.

"Frontière de l'Europe"

Ces attaques ont été suivies d'un renforcement de la coopération sécuritaire avec les alliés occidentaux, notamment en matière d'équipements et de surveillance des 500 kilomètres de frontière avec la Libye, pays livré au chaos.

"Ben Guerdane est un bouclier de la Tunisie" mais "cette frontière, c'est la frontière de l'Europe aussi", a plaidé auprès de l'AFP Farhat Horchani. "Nous protégeons non seulement la Tunisie mais tous les pays confrontés à la menace", a-t-il jugé.

Depuis lundi, Youssef Chahed effectue une visite de deux jours dans le Sud tunisien destinée à montrer l'intérêt du pouvoir central pour cette région longtemps marginalisée. Il a annoncé plusieurs projets pour Ben Guerdane.

Cette ville d'environ 60.000 habitants vit essentiellement du commerce, notamment de contrebande, avec l'ouest libyen et les tensions y demeurent vives. Ces derniers mois, des interruptions du trafic commercial au poste-frontière de Ras Jédir ont été suivies de heurts et d'appels à la grève générale.

Interrogés en marge de la cérémonie, des habitants n'ont pas caché leur défiance persistante vis-à-vis des autorités.

"J'ai un message pour nos politiciens: même 1% de vos promesses n'ont pas été réalisées (...). Ce que nous avons fait (le 7 mars 2016), c'était pour protéger notre pays, nos enfants, pas pour vous", a affirmé sur Shems FM le frère de Abdelatti Abdelkarim, une victime des attaques.

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Mubadirat: À la rencontre de Rania Boucetta, créatrice de produits décoratifs design

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À 31 ans et avec une formation de graphique designer, Rania Boucetta est à la tête de "Rannouchette", une société de création de produits décoratifs design "inspirés d'un style contemporain et actuel avec un mélange de styles et matériaux à l'instar du bois, la toile, ou encore le cuir" explique-t-elle.

rannouchette

Créant des abats-jour, des portes-bijoux, des plateaux ou encore des portes-clés, l'idée du projet avait commencé "à partir d'un besoin personnel".

"Nous les filles avons beaucoup de bijoux, beaucoup d'accessoires qui sont éparpillés partout sur nos étagères. J'ai donc voulu créer un grand porte-bijoux qui contient tous mes faux bijoux et qui soit en même temps décoratif, design" affirme-t-elle.

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Après avoir créé son porte-bijoux, elle le poste sur les réseaux sociaux. Le nombre de "j'aime", les avis positifs et les questions de nombreuses personnes sont au rendez-vous. Obtenant plusieurs commandes, Rania crée alors des porte-bijoux personnalisés à ce premier cercle.

De là, Rania décide de créer sa propose entreprise "Rannouchette": "Je me suis dis: pourquoi pas (...) ouvrir une petite entreprise de créations?"

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Petit à petit Rania développe sa gamme: "J'ai commencé à créer de nouveaux produits comme les abats-jour, les plateaux, les supports porte-clés... À chaque fois je trouve beaucoup d'appréciations pour mes créations".

Existant depuis 1 an et demi, "Rannouchette" a permis à sa créatrice de connaitre "un changement radical (...), d'être le maître de moi-même, de faire beaucoup de choses que j'aime, des créations que j'aime".

"Un jour 'Rannouchette' pourra être une marque reconnue à l'échelle nationale et pourquoi pas à l'échelle internationale" conclut-elle.

mub

Mubadirat est un projet multimedia dont l’objectif est la promotion de femmes entrepreneurs. Par la valorisation de projets et de femmes entrepreneurs, la création de contenus et le partage d’information utile, Mubadirat espère inspirer plus de femmes à donner vie à leurs idées.


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France: Un rhinocéros du zoo de Thoiry abattu par des braconniers pour lui voler une corne

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ANIMAUX - "Vince", un rhinocéros du zoo de Thoiry dans les Yvelines, a été abattu de trois balles dans la tête dans la nuit de lundi à mardi et sa corne principale a été sciée, a-t-on appris auprès des gendarmes et du parc.

"Les soignants avaient quitté le box des rhinocéros lundi à 17h. Ils sont revenus mardi, à 9h40. Entre temps, un animal avait été tué et ses deux cornes sciées", a indiqué à l'AFP une porte-parole de la brigade des recherches de la gendarmerie de Mantes-la-Jolie (Yvelines), chargée de l'enquête. "Seule la corne principale a été volée", a-t-elle précisé, en estimant sa valeur marchande à "30.000 à 40.000 euros".

L'animal abattu était un jeune mâle âgé de 4 ans, né aux Pays-Bas et arrivé à Thoiry en mars 2015. "Vince" appartenait à la sous-espèce rhinocéros blanc du Sud, "extrêmement menacée", selon le parc.

Ses cornes ont été coupées "probablement à la tronçonneuse", a encore avancé le zoo. "Cet acte a été perpétré malgré la présence de cinq membres du personnel vivant sur place et de caméras de surveillance", bien qu'aucun dispositif vidéo ne filme cet endroit du parc.

Une première dans un zoo

Selon le zoo, les auteurs ont forcé l'une des grilles extérieures du parc puis ont forcé une porte métallique et ont fracturé une porte intérieure intermédiaire, avant de pouvoir accéder à la réserve des rhinocéros blancs. Les deux autres rhinocéros blancs de Thoiry, "Gracie", âgée de 37 ans, et "Bruno", âgé de 5 ans, ont été épargnés.



Les cornes de rhinocéros, auxquelles sont prêtées des propriétés médicinales infondées, font l'objet d'un vaste commerce illégal. Le braconnage, fréquent en Afrique du sud, a gagné l'Europe depuis plusieurs années. "Il s'agirait cependant de la première fois qu'un zoo subit une attaque entraînant la mort d'un rhinocéros", a souligné le zoo de Thoiry.

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a réagi mardi après-midi en demandant une interdiction globale du commerce de l'ivoire, déjà prohibé en France.




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Sofiène Kazdaghli, un Tunisien assassiné à son domicile au Canada

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Agé de 39 ans, le Tunisien Sofiène Kazdaghli, a été retrouvé mort, dans la nuit de vendredi à samedi, dans son appartement à Vancouver (Canada), rapportent les médias canadiens dont la CBC et Vancouver Sun.

Au cours d’une conférence de presse, le porte-parole de la police de Vancouver avait fait état de l’arrestation, dimanche à Vancouver d’un jeune âgé de 21 ans pour suspicion de meurtre sans donner de plus amples explications. Ce dernier s'appelle Diego Alphonso Huerta, a-t-il précisé en ajoutant qu'il habitait le même immeuble que le défunt."Il a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à prendre le bus pour fuir la région," a-t-il noté. C'est le quatrième homicide enregistré à Vancouver depuis le début de l'année.



"Le principal suspect est un jeune canadien âgé de 21 ans. Il a été arrêté par les autorités canadiennes le lendemain du crime", a souligné, de son côté, le directeur général des Affaires consulaires Chafik Hajji, à la TAP, en ajoutant que l’enquête se poursuit pour déterminer les causes de ce meurtre. "Aussitôt informé de l’incident, l’ambassadeur de Tunisie à Ottawa a fait les contacts nécessaires ", a-t-il assuré.

Selon Shems fm, les motifs du crime seraient d'après les premiers éléments de l’enquête purement racistes.

D'après la même source, la famille de la victime n’a été informée par le crime que mardi soir, le 6 mars quand des proches résidants au Canada lui ont téléphoné. Elle a déploré, par ailleurs, qu’aucun responsable du ministère des Affaires Etrangères ne l'a informée de cette mort ni cherché à contacter les parents de Sofiène.


Encore sous le choc, le père de Sofien Kazdoghli a affirmé dans une déclaration accordée à Mosaïque Fm que son fils n’a pas d’ennemi et qu'il n'a jamais été menacé de mort. Il a appelé les autorités tunisiennes à assumer leurs responsabilités et suivre de près l’enquête relative au meurtre et veiller à ce que les personnes impliquées dans ce meurtre aient la peine qu’elles méritent pour ce crime, selon ses dires.

M. Kazdoghli a souligné, d'autre part, que l’ambassade de Tunisie au Canada sera chargée des procédures de rapatriement de la dépouille de son fils en Tunisie.

Contactée par HuffPost Tunisie, l'ambassadrice du Canada en Tunisie Carol McQueen a déclaré que le défunt est "un ami de l'ambassade" et qu'elle avait l'a connu dans le cadre d'un projet ayant impliqué des Tunisiens du Canada. Carol McQueen a présenté ses condoléances à la famille du défunt, sans donner plus de détails sur cette affaire encore en cours.

Sofien Kazdaghli est originaire de la ville de Hammamet. Il a étudié à l'Institut de Presse et des Sciences de l'Information (IPSI) avant de s’envoler à Vancouver pour poursuivre ses études en hôtellerie et tourisme.

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Monastir: le parc d'attraction "Spring Land" ferme ses portes

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Le gouverneur de Monastir, Adel Khabthani a décidé de fermer l’espace de loisir “Spring Land”, situé à proximité du siège de la délégation de Monastir, en raison des défaillances enregistrées dans cet espace pouvant porter atteinte à la sécurité, a indiqué Sami Tarchoun, chargé de la communication à la TAP.

Cette décision intervient suite au décès, la semaine dernière, d'un jeune homme de 17 ans. Ce dernier a perdu la vie en tombant du manège alors qu'il était en train de le réparer, rapporte Kapitalis.

Plusieurs autres défaillances notamment au niveau des normes sécuritaires ont été relevées dans l'espace, a ajouté Sami Tarchoun, et ce dans le cadre d'une visite de contrôle qui a été effectuée, lundi, par un comité régional mixte composé des représentants de la protection civile et des services sécuritaires.

Spring Land ne sera rouvert qu’après la régularisation de sa situation, rapporte la même source.

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Amal Moussa: Des accusations de corruption au festival de Carthage. Le ministre pointé de doigt

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La poétesse et chercheuse universitaire a présenté, lundi le 6 mars, sa démission de la direction du festival de Carthage. Dans une conférence de presse tumultueuse organisée dans un café. Amal Moussa est revenue sur le changement du lieu du point de presse, accusant le ministre de la Culture, Mohamed Zinelabidine, d'ordonner les changements des serrures des portes des locaux du festival après l'annonce de démission de Amal Moussa. "C'est un geste indigne", s'exclame-t-elle avant d'évincer l'attachée de presse de Mohamed Zinelabidine, Seyma Mzoughi, qui assistait à la conférence de presse: "Je ne veux pas d'espions du ministre ici", a-t-elle lancé en direction de celle-ci.


Des accusations de corruption


Au-delà des conditions de la tenue de la conférence de presse, Amal Moussa n'a pas mâché ses mots à l'égard du ministre de la Culture, l'accusant, outre, le fait de s'ingérer dans ses choix personnels, de corruption en revenant sur l'édition du festival de Carthage de 2016 organisée par Mohamed Zinelabidine. "Sous la présidence de l'actuel ministre de la Culture, 2000 billets ont été distribués gratuitement lors de chaque spectacle (...) cela signifie que 90 mille dinars se sont évaporés à cause de la mauvaise gestion du dossier des billetterie".

Chose que le ministre de la Culture tend à imposer à la direction du festival cette année également, a avancé Amal Moussa, fustigeant des responsables qui considèrent le festival comme "un butin". Pour elle, "il faut rester vigilant sur la question de la bonne gouvernance pour le nouveau directeur qui va être nommé à sa place. J'espère que ma démission servira de leçon pour que le nouveau puisse travailler dans des conditions plus respectables", a-t-elle ajouté.

Amel Moussa a dénoncé également le fait que des fonctionnaires et des conseillers du ministère de la Culture soient en même temps affectés à la direction du festival de Carthage, ce qui signifie "une double fonction et un enrichissement sur le dos du festival".

Outre l'aspect financier, Moussa a déploré la mainmise Mohamed Zinelabidine sur le festival à travers ces nominations, voulant selon elle "être le dernier à avoir réellement présidé le festival" avec son souhait de rendre le directeur du festival "un simple marionnette du ministère" qui s'occupe du tout à travers la personne du chargé de l'institution des festivals et des événements culturels.

Une ingérence qui est aussi de mise dans les autres festivals ou foires comme la foire du livre, a-t-elle mis en garde.


Des écarts de langages


Amal Moussa a dénonce "les écarts de langage injurieux" à l'égard de l'artiste tunisien Dhafer Youssef, prévu à l'ouverture de l'édition de 2017, décrit comme un ivrogne par le ministre dans une réunion de travail, a-t-elle argué.

Elle a pointé du doigt les animosités personnelles entre l'actuel ministre et son prédécesseur Mourad Sakli qui serait derrière les réticences de Mohamed Zinelabidine à programmer la pièce de Théâtre de Cyrine Gannoun au festival puisque cette dernière est proche de Sakli. Idem concernant Leila Toubel à cause de ses prises de positions critiques à l'égard du ministère des Affaires culturelles.

Amal Moussa avance également le manque de solidarité de Mohamed Zinelabidine avec les artistes, ce dernier aurait accusé le metteur en scène de la pièce de théâtre "Fausse couche" de surfer sur la provocation lors d'une réunion de travail.

Il est à noter que Mohamed Zinelabidine a accepté la démission de Amal Moussa en attentant son remplacement.


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Tunisie: Vers l'émission de sukuks islamiques sur la Bourse de Dubaï?

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La Bourse de Tunis a signé aujourd’hui un protocole d’accord avec Nasdaq Dubaï. Ce mémorandum d’entente a été signé par Hamed Ali, Directeur Général de Nasdaq Dubaï, la bourse internationale qui sert la région MENA et l’Afrique et Bilel Sahnoun, Directeur Général de la Bourse de Tunis.

L’objectif de cet accord étant "d’explorer les possibilités de collaboration et favoriser la double cotation sur les deux bourses. Il prend aussi en considération les pistes de promotion des produits et solutions des marchés de capitaux islamiques", explique un communiqué de la Bourse de Tunis.

M. Bilel Sahnoun, Directeur Général de la Bourse de Tunis, a déclaré: "Cet accord marquant favorise une étroite coopération entre les deux bourses au profit des émetteurs, des investisseurs et des intermédiaires en bourse en Tunisie, aux Emirats Arabes Unis et dans la large région MENA. La base d'investisseurs mondiaux et régionaux de Nasdaq Dubai, combinée à sa structure réglementaire internationale, en font une plate-forme idéale à la collaboration avec la Bourse de Tunis pour soutenir les initiatives de levée de capitaux par une large gamme d’entités", lit-on dans le même communiqué.

Ainsi, la Tunisie serait implicitement en phase de préparer à court terme l’émission de sukuks islamiques sur la bourse internationale de Dubaï. Rappelons à ce titre que les lois de finances 2015 et 2016 prévoyaient l’émission de sukuks islamiques pour une valeur 1 milliard de dinars. Après tergiversations, il semble que le gouvernement s’est enfin décidé de recourir à la finance islamique pour faire face à l’élargissement alarmant du déficit budgétaire. D’où l’objectif de ce partenariat stratégique entre la Bourse de Tunis et son homologue Nasdaq Dubaï.

Rappelons que la loi relative au sukuks islamiques a été promulguée en juillet 2013. La loi n° 2013-30 du 30 juillet 2013 publiée au JORT en date du 2 août 2013 définit dans son article premier les sukuks comme étant: "des titres négociables qui représentent des parts communes à valeur égale dans la propriété de biens, d’usufruit, de services, de droits, existants ou qui seront créés ou un mélange de biens, d’usufruit, de services, de monnaies et créances du produit de la souscription. Ils sont émis dans le cadre d’un contrat conformément aux normes charaïques et sur la base du principe de partage de profits et de pertes".

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Le ministère de la Femme Lance le prix " Fatima Fihria"

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A l’occasion de la journée internationale de la femme célébrée le 8 Mars de chaque année, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a lancé, mardi, en collaboration avec l’association MED 21, le prix “Fatima Fihria” pour la formation des femmes et la promotion de l’égalité des chances entres les sexes.

Ce prix a pour objectif de distinguer des femmes issues du Maghreb Arabe qui ont accompli des réalisations scientifiques et occupé des postes de responsabilité au sein de la société, a indiqué, à cette occasion, le Président de l’Université de Kairouan, Ahmed Omran.

Ce prix, a-t-il dit, est un hommage à Fatima Fihria, originaire de Kairouan et qui a vécu au Maroc où elle édifia, au 9e siècle, la mosquée el-Qaraouiyyîn (à Fès) qui fait fonction aussi d’université et qui est reconnue comme étant la plus ancienne université dans le monde, encore en activité.

La ville de Kairouan, a-t-il ajouté, abritera le 29 avril prochain la première édition du prix “Fatima Fihria”.

De son côté, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Néziha Abidi a estimé que ce prix vient rappeler encore une fois que la femme arabe et maghrébine a réussi à marquer de son empreinte l’histoire de l’humanité.

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8 mars- Rencontre avec Carol McQueen, Ambassadeur du Canada en Tunisie

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Elle est, avec l'ambassadeur du Maroc, Latifa Akharbach, à l'origine d'une première en Tunisie: un club pour les femmes diplomates présentes dans le pays. Le HuffPost Tunisie est allé à leur rencontre, ce 8 mars, journée internationale de la femme. Interview de Carol McQueen, ambassadeur du Canada en Tunisie.

HuffPost Tunisie: En ce 8 mars, quel est le regard que vous portez sur la femme tunisienne?

Carol McQueen, Ambassadeur du Canada en Tunisie: Je dois dire que je suis très impressionnée par la femme tunisienne, c’est vraiment clair que la Tunisie est une lueur d’espoir, dans toute la région du Moyen-Orient et même de l’Afrique du nord. C’est surtout parce que vous avez accordé, dès votre indépendance, de la liberté et des droits aux femmes. Cela se voit sur plusieurs côtés.

Les femmes ont eu accès à la capacité de limiter le nombre des enfants, même quelque chose d’aussi simple que cela c’est un élément clé de l’émancipation des femmes. Si on n’a qu’un, deux ou trois enfants, on est capable de continuer à travailler ; on n’est pas prise à la maison avec ses huit ou neuf enfants.

Dans tous les secteurs de la société tunisienne, je vois des femmes leaders. On voit des femmes dans le secteur commercial, dans le secteur OMG etc. On voit aussi que les femmes ont joué un rôle essentiel et primordial lors de la révolution pour lutter pour leurs droits. Donc, moi je considère, qu'au niveau de la situation de la femme, je ne pourrai pas me trouver dans un meilleur pays.

Est-ce qu’il existe une action bien ciblée qu’organise l’ambassade en faveur des femmes ?


Oui. L’ambassade dispose de fonds qu’on appelle les fonds canadiens pour les initiatives locales et on finance de petites ONG qui ont une présence locale très prononcée. L’une des organisations qu’on a financée cette année s’appelle ‘Amal pour la femme et l’enfance’ et c’est une organisation qui aide surtout les femmes célibataires ou vulnérables dans des quartiers défavorisés. L’idée c’est de leur apporter un petit soutien et de leur apporter un encadrement utile aussi à leurs enfants. On sait bien que ce n’est pas toujours évident lorsqu’on est mère célibataire.

Depuis que vous êtes ici, est-ce qu’il y a une femme tunisienne qui vous a particulièrement marquée ?

Je dois dire qu’il y a une femme qui m’a beaucoup touchée, c’est madame la ministre de la Femme, Naziha Laâbidi. Je l’ai connue très tôt au cours de son mandat et ce que j’ai beaucoup aimé chez elle, et je trouve que c’est à l'image de la manière dont les femmes font leur travail, c’est qu’elle est simple et humble. C’est quelqu’un qui fait un travail "sans prendre des airs" et elle croit ferment à la place des femmes dans la société. Les femmes c’est essentiel pour le développement du pays et elle essaie de prendre des mesures pour avancer surtout pour les coins les plus retirés et les zones rurales.

Femme et diplomate: Y a-t-il des difficultés à exercer ce métier?

Je dois dire qu’être une femme ambassadeur et je dis ambassadeur ici parce qu’en France, il y avait une tradition où lorsqu’on dit madame l’ambassadrice, on parle de la femme de l’ambassadeur. Donc cela montre que pendant très longtemps, la diplomatie n’était destinée qu’aux hommes. Mais moi je pense que les femmes ont un rôle très important à jouer dans cela parce qu’elles apportent une autre perspective sur plusieurs niveaux.

Premièrement, je pense que les femmes reconnaissent l’importance de la femme dans tous les projets même dans les processus de paix etc. Et on voit que c’est essentiel si on ne considère pas ces aspects là, les processus de la paix ne fonctionnent pas. Je pense que c’est important.

Deuxièmement, pour moi, les femmes sont toujours plus humbles et plus capables de faire les travaux de tous les jours parce que c’est souvent elles qui s’occupent des enfants, qui sont tenaces pour faire avancer les choses. Les femmes ont aussi une touche personnelle ; elles sont très faciles à approcher, elles ne font pas peur. Je trouve que j’ai de la facilité à parler avec toutes ces personnes et je pense que c’est en partie parce qu’ils me voient mère. Moi aussi je ne distingue pas, parfois, vous me voyez avec mes enfants dans les posts Facebook et je fais ça parce que le public et le privé ne sont pas aussi différents que cela. Pour mon cas, mon mari est au Canada donc des fois je dois aller aux événements avec mes enfants et ça c’est un problème pour pratiquement toutes les femmes. Peut-être pas un problème mais un défi.

Justement votre présence sur les réseaux sociaux (à vous et à d'autres diplomates) augure-t-elle de nouvelles méthodes de communication propres à la diplomatie?

Je ne peux pas parler pour les autres mais, pour moi, je pense que les médias sociaux sont des outils qui éliment la distance et qui ont beaucoup de puissance parce qu’ils nous permettent de toucher les gens comme on ne pouvait pas le faire auparavant.
C’est un outil qu’on doit essayer d’utiliser pour le bien dans le monde même s'il y a beaucoup de monde qui l’utilise pour faire du mal.

Cette proximité ne vous pose pas problème au quotidien?

Je comprends maintenant un peu plus comment une célébrité peut se sentir parfois agacée mais je ne suis pas encore à ce niveau-là! Je trouve ça agréable, ça me permet de connaître des gens que je n’aurais pas pu connaître.

Peut-être que de temps en temps, samedi matin quand tu es mal habillé et que quelqu’un t’approche ça peut être agaçant. Mais, à chaque fois que ça m’est arrivé, les gens viennent avec bonheur et gentillesse. Jusqu’à présent, personne n’est venu m’approcher avec une intention méchante ou autre. Au contraire, c’était des gens qui aimaient le Canada, qui voulaient en savoir plus, qui voulaient voir mes enfants, qui avaient quelque chose de gentil à dire.

Pour moi, c’est quelque chose qui permet de connaître les gens et c’est très positif. Récemment, je suis allée à Tabarka et c’était très intéressent. J'ai aussi été au le Sud. On ne peut pas connaître la Tunisie si on ne sort jamais de Tunis. C’est un très beau pays avec beaucoup de diversité, des paysages, des influences historiques et je m’y plais beaucoup.


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Le Conseil International des Femmes entrepreneurs rend hommage aux femmes

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Le Conseil International des Femmes entrepreneurs (CIFE) a organisé, mercredi, une cérémonie en hommage aux femmes tunisiennes qui ont marqué l’histoire de la Tunisie dans le domaine politique, économique et social, dans le cadre de la journée mondiale de la Femme, célébrée le 8 mars de chaque année.

A cette occasion, Néziha Labidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a souligné l’importance d’œuvrer à l’autonomisation économique de la femme, à consolider et pérenniser les acquis de la femme tunisienne.

Pour sa part, Raimondo De Cardona, ambassadeur d’Italie en Tunisie a mis l’accent sur le rôle de la femme dans l’entreprenariat, révélant à ce propos, que selon une étude italienne 2% seulement des entrepreneurs en Italie sont des femmes.

“La Tunisie comme l’Italie doivent poursuivre leur effort pour renforcer la présence de la femme dans l’entreprenariat”, a relevé l’ambassadeur, signalant, à ce propos, que l’ambassade de l’Italie offre aux femmes tunisiennes plusieurs programmes pour les assister et soutenir.

Sous le signe “Une femme, une Histoire”, la cérémonie a rendu hommage à : Néziha Labidi, ministre de la femme de la famille et de l’enfance; et à Samira Hadjjilani Rafa, femme d’affaire algérienne présidente du Réseau “Rafa”; ainsi que d'autres femmes entrepreneures dont notamment Thouraya Bouchamaoui, Faouzia Frad, Faouzia Slama, Hathami Karoui, Leila Ben Braiek, et Afef Hammam.

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Portait de Sahar, une réalisatrice qui tend à déconstruire les stéréotypes du cinéma tunisien

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Sahar El Euchi, une jeune cinéaste qui cherche sa voie, tout y berçant depuis l'enfance. En effet, son chemin, elle l'a emprunté presque malgré elle. Fille de deux passionnés de cinéma, actifs à la Fédération Tunisienne des Cinés Clubs FTCC, le 7ème art, elle est née dedans. Avec ses parents, elle ne ratait pas le festival International du Film Amateur de Kélibia (FIFAK) plus tard, elle y retournait avec ses amis cinéphiles et cinéastes habités par le même engouement pour ce festival.

Le FIFAK est pour elle plus qu'un festival, une école, affirme-t-elle au HuffPost Tunisie. Cette année elle y est retournée comme à l'accoutumée mais cette fois-ci, non seulement comme festivalière, mais pour recevoir une distinction du jury pour son premier court métrage "Mutation".

Tout en étant l'enfant prodige de la FTCC et de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs (FTCA), Sahar se rebelle contre cela pour tracer son propre parcours: "Ces institutions m'ont beaucoup appris; dans la première, j'étais initiée au débat cinématographique, dans la deuxième, à la façon de faire des films, entre eux j'ai évolué mais je ne me sentais pas libre, empoisonnée par l'idéologie". Elle reste toutefois proche de ce monde en intégrant l'association tunisienne de critique cinématographique.

Cette passionnée de Almodóvar et de Tarkovski, de Vincent Gallo, entre autres, prend du recul mais jamais de distance, elle ne coupe pas le cordon ombilical qui la lie au cinéma. Elle décide d'étudier le design graphique mais son coeur est toujours rattaché à l'image: "Je n'ai pas voulu demeurer l'otage de ma passion mais ouvrir mes horizons, brasser large. Le design graphique, tout en m'ouvrant à d'autres perspectives plus prometteuses pour la recherche, le travail, il me maintient dans l'univers de l'image".

C'est à la faculté de Beaux-Arts d'ailleurs qu'elle enfantait son premier court métrage dans le cadre de sa soutenance de master. D'habitude travaillant sur la photo, l'affiche, Sahar opte pour un court métrage, un choix inédit. La jeune femme a réussi à faire le film sans moyens avec la solidarité d'amis qui ont travaillé pour elle bénévolement.

Et cette fois-ci encore la jeune femme avait choisi la rébellion: "Mon film traite de l'image du militant post 14 janvier, je tenais à mettre en exergue les stéréotypes le concernant. J'ai constaté que le militant à l'époque de Ben Ali était politique, aujourd'hui on l'appelle un activiste de la société civile pour désigner une diversité de parcours et de combats; un fourre-tout déconcertant".

Et la jeune femme porte un regard critique sur une tendance cinématographique qui "simplifie la révolution, la réduit à des slogans puérils avec des images monotones sur la femme tunisienne en quête de liberté à travers l'alcool, le sexe, etc", en parlant de "À peine j'ouvre les yeux"de Leila Bouzid, entre autres.

"Je trouve qu'on a un manque d'idées profondes. L'idée est la matrice du scénario, or nos idées sont superficielles, pas assez recherchées et ce par paresse ou par facilité ou parce qu'on n'a cure du spectateur tunisien et qu'on fait juste des films pour l'étranger".

La jeune femme tend à briser "l'ordre établi" et aspire à initier une nouvelle vague à l'image de La Nouvelle vague du cinéma français, entamée à la fin les années 50 avec une poignée de réalisateurs comme François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Éric Rohmer.

Sahar commence à rassembler sa troupe. Avec son compagnon de route Rami Jarboui: "On va alterner, on tourne un film pour moi et un pour lui. Toujours ensemble car on partage la même vision des choses". Si les moyens leur manquent, la volonté est bien là. Le résultat est jusque-là prometteur, "Mutation" de Sahar rafle les prix, le dernier au festival de cinéma de Gabes, son film a été projeté plusieurs fois (IFT, festival Ta7rik, La nuit des courts métrages tunisien à Paris, etc) et celui de Rami, "La soupe" vient d'être sacré Lauréat du Grand Prix international du Mobile Film Festival de Paris.

Un avenir prometteur pour Sahar et son compagnon de route.






Tunisie - Huit femmes et un projet: Jaou!

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8 mars, huit femmes, huit histoires et un projet, celui de Jaou*, un mouvement culturel animant la scène artistique contemporaine tunisienne depuis trois éditions déjà.

"Ce projet est porté par des femmes, de son élaboration première à sa réalisation", explique Lina Lazaar qui en est l'instigatrice.
Et s'il est un mot qui revient souvent dans son discours, c'est "catalyseur ". Car pour celle qui a été commissaire de nombreuses expositions tunisiennes et internationales dont le premier pavillon pan arabe à Venise en 2011, c'est ainsi que l'art s'envisage, comme un moyen de toucher par la proximité, seule susceptible de créer l'empathie transcendante.

"Artivisme plutôt qu’activisme, une façon sociale de réintégrer la culture en vecteur de changement", voilà le credo de cette jeune tunisienne qui s'est donné pour mission d'emmener ailleurs que "sur les sentiers battus, l'art contemporain tunisien et arabe". Un credo qu'elle a transmis à une équipe, formée exclusivement de femmes. "Nous ne sommes pas dans une démarche contemplative, mais participative et surtout collective".

Avec Jaou et son équipe, l'art se matérialise, prend vie, et épouse des formes humaines. "La culture peut ainsi réfléchir le monde et ne pas seulement le représenter".

Et pour réaliser cette forme non conventionnelle de pratique artistique, il y a de la réflexion et des talents polyvalents.

Ces huit femmes croient foncièrement que le salut de la Tunisie commence à l'instant où l'on agit, de quelque manière que ce soit, pour que les choses changent. Ce qu'elles mettent en application à chaque projet réalisé, c'est une création qui n'a pas de limites car ces limites que l'on cesse de faire exister permettent de créer une dynamique autre, bénéfique pour le pays.

Cette forme de force d'action est ce qui a attiré Khouloud, rentrée, en Tunisie, des Etats-Unis après un master en littérature anglaise. Celle qui a vécu comme une frustration la révolution tunisienne car ne la suivant qu'à travers les réseaux sociaux a fait le choix d’intégrer, dès son retour, l'action culturelle. Présidente du Jazz Club de Tunis, une association qui investit dans l’éducation musicale alternative, elle croit fermement à la nécessité d’une révolution culturelle et des idées. C’est ce qui l’a poussée en 2016 à intégrer KLF* où elle agit actuellement dans le cadre de Jaou.

Ferielle, Valeria et Sabah sont celles qui vont à la rencontre des artistes prêts à s’engager dans leur projet et préparent le terrain.

Valeria, Italienne de sang se sent tunisienne de cœur; elle l'est aussi par la parole, dans un dialecte tunisien fluide qu'elle a découvert à l'adolescence et dont elle est tombée en admiration. Elle qui est en Tunisie depuis un an, a fait du monde arabe et du Maghreb son champ d'études. Son cursus universitaire en études orientales couronné par un diplôme en "Politique culturelle et industrie créative" l'a menée vers un aspect pratique de sa passion: des projets artistiques liant les deux rives de la Méditerranée. "J'ai suivi mon cœur et j'ai trouvé ma place", explique celle qui présente sa vie en Tunisie comme une forme d'engagement envers ce pays et ses arts.

Ferielle est, quant à elle, tunisienne en partie. Artiste plasticienne, elle a choisi volontairement de faire un retour aux sources; et ses sources c'est au Kef qu'elle les perçoit et les conquiert à chaque visite dans cette région du nord-ouest tunisien. "On a ri de moi quand je sautais de joie en obtenant, il y a de cela trois mois, ma carte d'identité tunisienne. On me rappelait que j'avais un passeport français, comme si ç'avait été l'accomplissement ultime". Ferielle a vécu euphoriquement cette appartenance concrétisée, cette preuve tangible de son enracinement dans les hauteurs de son Kef bien-aimé.

Entre ces mondes qui cohabitent et le monde extérieur, une autre jeune femme a choisi la Tunisie après 10 ans de vie à Paris dont 3 ans d’expérience dans la production audiovisuelle. De retour à Tunis, Leila s’est reconvertie dans le domaine de la communication. Aujourd’hui, elle a trouvé sa place au sein de l'équipe Jaou et vit cette expérience comme "le trait d’union entre le monde de la communication et celui de la culture", ses deux passions dont elle a fait son métier.

Démarche similaire pour Sabah qui a renoncé à son parcours professionnel à Paris pour vivre pleinement sa passion pour la Tunisie et pour ses artistes. Docteur en agronomie, elle est aussi marquée par son patrimoine, imprégnée par la culture arabe et passionnée par l’art. Elle s’investit dans l’organisation de Jaou, tout en menant en parallèle les projets de la Fondation et gère de pair la collection KLF* avec Elsa Despiney. Cette dernière historienne de l'art, a choisi de poser ses valises et de mettre ses connaissances au service de la promotion et de la valorisation de l'art en Tunisie.

"Ici, les talents sont nombreux et l'art qui vit une crise dans le monde entier, peine, des fois, à survivre. La plupart des jeunes que nous rencontrons ont du mail à vivre de leur art et se retrouvent à la marge. Ce sont eux que nous voudrions rendre visibles", explique Lina Lazaar.


A ses côtés pour concrétiser cela, une femme discrète Soumaya Gharsallah-Hizem, directrice de KLF*, elle supervise les projets et les mène à terme. Ancienne directrice du Musée du Bardo, cette architecte de formation a fui l'administration pour un monde qu'elle trouve plus vivace, où on "pratique" la culture autrement". C'est dans ce monde qu'elle trouve plus efficient, qu'elle estime aider le pays à montrer ce qu'il a de beau: ses talents souvent méconnus, des fois exacerbés par manque de reconnaissance et majoritairement attirés par l'immigration comme un moyen d'ascension sociale.

Une conception aux antipodes de celle de ces huit femmes, ayant enclenché un processus de retour dans un pays en pleine mutation sociale et culturelle.

Réunies autour d'une même table, elles construisent le projet artistique JAOU, centré cette année autour d'un thème dont elles sont à leur tour l’incarnation: La Nation Migrante, non pas vers cet ailleurs souvent idéalisé, mais vers les origines d'une Tunisie que certains de ses enfants rêvent de quitter.

Huit femmes, huit histoires et un projet de vie commun ou presque, celui de l'action par la culture et de la conception d'un salut par elle.

Date de la prochaine édition de Jaou: Du 12 au 16 Mai 2017

Kamel Lazaar Foundation: http://www.kamellazaarfoundation.org/

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Selon l'Office national du tourisme, "les tendances pour l'été 2017 sont positives"

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Les touristes ont continué à revenir en Tunisie sur le début de l'année 2017, ont indiqué mercredi les représentants du secteur, à l'ouverture du salon du tourisme de Berlin ITB.

Avec 231.336 visiteurs internationaux en janvier et 190.966 en février, leur nombre a augmenté respectivement de 19,8% et 38% sur un an, selon les chiffres communiqués par l'Office national du tourisme ONTT.

Janvier et février sont traditionnellement des mois plutôt creux pour le tourisme tunisien.

"2016 a été globalement une année qui a enregistré un début de retour à la normalité pour la Tunisie, une année sans aucun incident sur le plan sécuritaire. (...) Cette tendance à la hausse s'est consolidée en janvier et février" et "les tendances pour l'été 2017 sont positives", a souligné, lors d'une conférence de presse Neji Ben Othman, directeur général adjoint de l'ONTT.

Déjà en 2016, le tourisme avait commencé à reprendre, avec 4,52 millions de visiteurs étrangers sur l'année, après une chute à 4,2 millions en 2015, année où le pays a été frappé par plusieurs attentats ciblant des lieux touristiques. Les années précédentes, la Tunisie attirait autour de 6 millions de touristes étrangers par an.

Le retour progressif des touristes se fait également à la faveur de la levée progressive et partielle des restrictions ou des interdictions de se rendre en Tunisie formulées dans plusieurs pays, dont la dernière en date est venue de Belgique.

LIRE AUSSI: Les touristes français de retour en Tunisie, selon ce reportage de France 2


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Tunisie- Portraits de Nadia et Marwa, deux jeunes femmes travaillant dans un bar: Choix ou coïncidence?

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Dans un bar très fréquenté au centre ville de Tunis, deux jeunes femmes s'affairent, se font remarquer entre leurs collègues hommes. Le HuffPost Tunisie est allé à leur rencontre.

Nadia, une femme blindée


L'air sévère, l'oeil futé, elle est méfiante mais laisse échapper de temps en temps des éclats de rires doux, maternelle des fois envers quelques clients. Cette double facette est une posture que Nadia adopte pour son travail. Elle est agent de sécurité dans ce bar . "Je dois alterner entre sévérité et souplesse pour gérer une clientèle différente", a-t-elle expliqué au HuffPost Tunisie.

Le jeune femme travaille de 6h à 2h du matin, voire plus tard mais elle s'est habituée après sept années comme agent de sécurité où elle a dû travailler dans plusieurs endroits, des locaux d'une télévision, à des usines en passant par les bars.

Nadia est rattachée à une société spécialisée dans la sous-traitance de la sécurité des établissements. "C'est dans cette société que j'ai gravi les échelons, pour passer d'agent spécialisé dans le nettoyage à agent de sécurité après avoir suivi plusieurs sessions de formation en la matière. Cette évolution est gratifiante pour moi. Avec ce boulot, je me plais et je sens que j'existe", a-t-elle renchéri.

La jeune femme, maman d'une fillette, est avide de pouvoir; "à travers ce boulot je l'exerce quelque part". Nadia est chargée des fouilles et du vestiaire. Pas assez pour elle: "Dans un bar, on ménage certaines clientes, on n'est pas amené à procéder à une fouille minutieuse afin de ne pas exaspérer certaines contrairement à ce qui se fait dans une usine par exemple", explique-t-elle presque avec amertume.


Et la jeune femme doit s'armer de patience face à certains clients mais elle se dit prête pour tout, même le pire: "Quand on choisit ce métier, on sait à quoi on est exposé. C'est fatiguant, c'est jonché de risques mais c'est mon choix".


Un choix cautionné par la famille de Nadia et son ex-mari, également agent de sécurité. D'ailleurs, le couple ne travaillait jamais ensemble dans le même endroit: "Je fais face parfois au harcèlement lourd de certains clients, si mon mari était là ça aurait dégénéré, c'est pourquoi on ne travaillait jamais ensemble".

Pour faire face aux provocations de certains clients, Nadia opte pour le sang froid, répond avec le sourire et ça marche. "L'autre fois, à un client qui me disait que je suis une pute, j'ai souri sans m'exaspérer, en descendant il s'est excusé, disant qu'il s'est rendu compte qu'il était fautif. Si je réponds agressivement à chaque fois qu'on me malmène verbalement je ne travaillerai plus".


La jeune femme se dit blindée, toujours sur le qui-vive pour intervenir en cas d'enlisement. "Dans un bar, on sait que certains peuvent être bourrés, agressifs, on doit composer avec, c'est l'essence de notre métier sinon pas la peine de le choisir". Nadia explique que beaucoup de femmes agents de sécurité ont renoncé à leur métier parce qu'elles n'ont pas pu résister à ces aléas.


Un amour de son métier et un dévouement qui ne sont pas équitablement récompensés entre elle et ses collègues hommes, payés plus qu'elle, déplore-t-elle souriante.

Marwa, la fille qui se cherche

À 21 ans, avec son petit gabarit et son air fragile, Marwa se démène comme elle peut, passant la soirée à courir dans les escaliers entre les toilettes des femmes en haut et ceux des hommes en bas, jusqu'à 4h du matin, l'heure de la fin de son service. La jeune femme est agent de nettoyage.

Contrairement à Nadia, elle n'est pas rattachée à une société mais avait postulé spontanément. "J'étais vendeuse avant. A la recherche d'un emploi, j'ai postulé ici après avoir entendu qu'on cherchait quelqu'un", explique-t-elle au HuffPost Tunisie.


Le nettoyage, Marwa ne l'a jamais fait mais elle se remue pour le bien faire et ce n'est pas toujours évident. Outre la difficulté inhérente au métier où elle doit faire face à la saleté et l'attitude de certains clients, elle doit également prendre son mal en patience face l'agressivité de certains: "Je n'ai pas le choix", déplore-t-elle.


Comment perçoit-elle ce monde de la nuit où des femmes de son âge en profitent alors qu'elle est amenée à faire cette tâche ingrate? La jeune femme n'a de rancune contre personne, juste contre ses conditions sociales qui l'ont mises dans le pétrin. On la voit rigoler avec certaines clientes, leur raconter des histoires ou vider son coeur face à l'arrogance de certaines. Des affinités se sont tissées avec les habituées dont certaines prennent sa défense lorsqu'une cliente ose l'agresser.

Fatiguée, Marwa espère mieux, un autre boulot. Entre-temps, "j'essaye de faire de mon mieux car je ne peux pas me permettre de chômer", conclut-elle fataliste.

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La Tunisie veut croire en une embellie durable de sa sécurité

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La commémoration cette semaine des attaques de mars 2016 à Ben Guerdane, près de la Libye, l'a confirmé: après une série d'attentats sanglants, la Tunisie veut croire que le plus dur est derrière elle dans son combat contre les jihadistes.

Six ans après la révolution, ce rétablissement de la sécurité est crucial pour relancer le tourisme et plus largement l'économie de l'unique pays rescapé du Printemps arabe, englué dans la morosité.

"Aux habitants de (la ville) résistante de Ben Guerdane, votre victoire dans la bataille du 7 mars, la victoire de nos agents sécuritaires et de nos militaires, ont été un tournant dans la lutte contre le terrorisme", a clamé mardi le Premier ministre Youssef Chahed lors d'une cérémonie officielle.

Un an plus tôt, des groupes jihadistes avaient mené une offensive inédite contre cette ville frontalière de la Libye afin, selon Tunis, de "créer un émirat" du groupe Etat islamique (EI).

Si 13 membres des forces de sécurité et sept civils ont péri, cette tentative s'est soldée par un échec et au moins 55 jihadistes ont été abattus dans la riposte.

Le ministre de la Défense Farhat Horchani a assuré mardi à l'AFP que la Tunisie avait "fait des pas très importants dans sa guerre contre le terrorisme". "Nous vaincrons", a-t-il affirmé.

A Ben Guerdane, après les attentats de 2015, "armée et forces de sécurité ont fait preuve de réactivité et d'une meilleure coordination", explique Habib M. Sayah, consultant en sécurité. Elles ont pu "démanteler une part importante du réseau jihadiste local", dont étaient issus nombre d'assaillants.

Frappe américaine

Quelques semaines plus tôt, une frappe américaine contre un centre d'entraînement à Sabratha, dans l'ouest libyen, avait déjà "fortement déstabilisé la branche tunisienne de l'EI". "Ce camp était un noeud central dans l'organisation des opérations en Tunisie", insiste l'expert.

Depuis un an, le pays n'a pas connu d'autre attaque majeure, une rupture par rapport à l'essor de la mouvance jihadiste à la suite de la révolution de 2011.

Les démantèlements de "cellules terroristes" se sont multipliés et "on a pu constater une augmentation sensible des moyens à disposition des ministères de l'Intérieur et de la Défense", poursuit Habib M. Sayah.

En novembre, une série de caches d'armes -un véritable arsenal- a été mise au jour dans la région de Ben Guerdane.

Parallèlement, la coopération avec les alliés occidentaux (Allemagne, Grande-Bretagne, France...) s'est sensiblement accrue.

Des hélicoptères de combat ont été récemment livrés par l'armée américaine, qui contribue aussi à la mise en place d'une surveillance électronique à la frontière libyenne, au-delà du seul "système d'obstacle" érigé à la hâte par Tunis.

Analyste pour International crisis group (ICG), Michaël Ayari relève également l'impact psychologique durable de Ben Guerdane au sein d'une société tunisienne inquiète d'un "affaiblissement des institutions" étatiques. "La Tunisie a fait preuve de résilience. Mais ça ne veut pas dire qu'elle est immunisée", souligne toutefois M. Ayari.

'Hauts et bas'

L'état d'urgence est sans cesse prolongé, et des combats ont toujours lieu près de la frontière algérienne, comme récemment au Mont Sammama (centre-ouest). L'armée y affronte des groupes affiliés à l'EI ou à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Parmi les plus touchés par le phénomène, la Tunisie est aussi anxieuse face à la perspective d'un retour massif de milliers de ressortissants étant partis combattre en Irak, Syrie ou Libye.

Malgré l'adoption en novembre d'une "stratégie nationale contre le terrorisme", "il y a encore des hauts et des bas, notamment dans la coopération au sein de l'appareil sécuritaire", ajoute Michaël Ayari.

Revenu aux affaires un an plus tôt et auréolé d'une solide réputation, le patron de la Sûreté nationale Abderrahmen Belhaj Ali a claqué la porte en décembre pour un motif obscur.

Une "réforme profonde du secteur de la sécurité" reste nécessaire, renchérit Habib M. Sayah, en dénonçant la persistance de "procédures rigides et centralisées". "Tant que l'information circule mal entre services, que l'on peut -au moyen d'un maigre pot-de-vin- faire traverser n'importe qui et n'importe quoi à nos frontières, et que la vigilance des agents de terrain est
volatile, la Tunisie restera vulnérable", prévient-il.

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Fusun Guray Regaieg, histoire d'un parcours nommé piano

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Fusun est la plus tunisienne des Turcs. Dans son microcosme aux couleurs de son pays natal, cette grande pianiste a accepté de recevoir le HuffPost Tunisie pour revenir sur un parcours de dizaines d'années de passion et de don de soi.

C'est non sans insistance qu'elle accepte de parler d'elle-même. "Parlez de mes élèves!", c'est ce qui semble compter pour cette professeur de piano ayant passé une trentaine d'années à enseigner son instrument de coeur au Conservatoire national de musique.

Et il faut dire, que ses élèves le lui rendent bien: prix internationaux, parcours académiques brillants... "Cinq ans après mes débuts en Tunisie et ses premiers cours avec moi, j'ai vu une de mes élèves jouer avec l'orchestre symphonique. Elle est maintenant à Philadelphie, elle s'appelle Imen Fouli. Elle enseigne la géologie dans une grande université américaine. J'ai eu Nidhal Trabelsi, Bassem Makni, Sami Karoui, aujourd'hui gastrologue qui a joué plusieurs fois avec l'orchestre symphonique. J'ai eu Selim Mrad qui fait aujourd'hui la meilleure école d'ingénieur du son au monde", se souvient Fusun avec fierté mais un brin de regret: que ses élèves brillants n'aient pas choisi de faire une carrière dans la musique. "Quand on a une étincelle artistique je trouve que c'est dommage de ne pas aller jusqu'au bout. Le pays y perd. J'ai vu au moins deux talents qui auraient pu représenter la Tunisie à l'international. ils ont choisi d'autres parcours", déplore Fusun.

"J'ai vu qu'ici, il y avait un grand potentiel. Je me disais que tant que je suis là il fallait que je transmette ce que j'ai appris. En Allemagne, où on m'a proposé de rester enseigner, on me disait que, même dans une langue qui m'était étrangère, j'arrivais à bien transmettre. Ici j'ai appris le français avec mes élèves et j'ai vu qu'ils aimaient mes cours et que, moi, j'aimais ce parcours que je faisais avec eux".

"Des élèves, j'en ai suivis aussi en dehors du conservatoire. Ensuite, quand je voyais en eux du talent exceptionnel, je les emmenais au conservatoire. Je devais les rendre à cette institution car j'ai toujours cru que c'était à l'État de reprendre ces élèves. Je les choisissais pour le pays", explique Madame Regaieg.

Car au Conservatoire, la musicienne doit beaucoup. Elle y doit sa raison d'être ici: y enseigner ayant été la condition imposée par sa mère pour qu'elle accepte de la voir s'installer hors de Turquie. "En arrivant en Tunisie, elle m'avait dit que je pouvais y rester seulement si j'enseignais au conservatoire national. Je gagnais à mes débuts près de 30 dinars. C'était ce que je payais, par mois, en taxi. Et lorsque je lui exposais cela, elle me répondait que je devais y rester, même si je ne devais gagner qu'un dinar par mois!".

L'amour de la musique, Fusun le tient, en effet, de cette mère qui lui a donné la vie à côté d'un piano. "Je suis née dans la chambre du piano. Il neigeait ce jour-là et l'ambulance qui devait emmener ma mère accoucher n'a pas pu arriver jusque chez nous, sur les hauteurs d'Izmir. Ma mère a dû accoucher à la maison. On m'a dit qu'elle a fait le voeu, ce jour-là, que sa fille soit pianiste".

Celle-ci s'éprend dans un premier temps de la mandoline. "Je ne quittais pas mon instrument, même pas pour dormir. Et lorsque j'entendais ma mère et ma grand-mère, deux étages plus bas, chanter en cuisinant, je descendais pour les accompagner au mandoline". Douée et jouant parfaitement sans notes dès l'enfance, elle passe un concours à 10 ans et intègre un collège spécialisé où les heures de musique sont plus nombreuses qu'ailleurs. Un parcours brillant qui lui vaut une bourse d'études en Allemagne, là où son chemin croise celui du Tunisien avec lequel elle a choisi de faire sa vie.

"Mes parents n'ont pas accepté au début. Ils m'ont demandé de retourner en Turquie et d'y réfléchir pendant un an. Mon choix était fait ensuite et ils l'ont accepté", se souvient-elle. Et Fusun insiste à le rappeler: "Je suis venue au pays de Bourguiba, moi la fille d'Ataturk!".

Au pays de Bourguiba, elle découvre une différence avec son pays, ce qui la perturbe au début. "Il m'a fallu 7 ans! 7 ans à me poser des questions et à hésiter. Rester ou repartir. Je me disais des fois, ils parlent comme nous, eux aussi disent batania, baklawa ... J'ai encore le souvenir des émeutes du pain en 1984. J'avais peur, mais mon père me rassurait en me disant qu'en Turquie, à l'époque du putsch, ça avait été aussi compliqué". Fusun se souvient aussi de ses après-midis à la grande poste du centre-ville. "A l'époque, il n'y avait pas de téléphone, je devais partir d'El Manar jusqu'à la grande poste pour parler à mes parents". A chaque tentative de retour, quelque chose de plus fort qu'elle la retient à la Tunisie: ses élèves. "Je me disais que je ne pouvais les laisser tomber. Et ça me faisait revenir".

Et ils sont trois hommes à y avoir été pour grand-chose aussi: son père (qui lui a acheté un terrain sur les hauteurs d'El Manar où elle a bâti une maison qu'elle habite encore), son mari (qui lui rappelait qu'elle avait beaucoup de choses à faire en Tunisie) et Ahmed Achour, ancien chef de l'orchestre national et directeur du conservatoire de l'époque.

"Nous n'en avons jamais parlé, mais je sais que ce dernier a fait beaucoup de belles actions pour moi. Il a été ce coup de pouce donné au destin. Alors que j'étais vacataire, il m'a chargée des grands élèves d'abord, il a insisté ensuite pour que je sois naturalisée. J'ai eu la nationalité tunisienne en une semaine et très vite je suis devenue titulaire. Il croyait beaucoup en moi. Il croyait en la musique occidentale et classique et tenait à ce que cela soit enseigné au conservatoire", explique-t-elle.

Grâce à cet homme et à cette femme, des générations de pianistes ont pu produire de la diversité et de la richesse dans un paysage musical national qui commençait à privilégier la musique orientale.

"Mon objectif était de faire sortir une génération de pianistes tunisiens". Cet objectif Fusun l'a atteint et n'a pas arrêté de le poursuivre. Retraitée du Conservatoire national de musique depuis quelques mois, elle continue le parcours autrement.

En 2011, elle a fondé avec le soutien de quelques amis l'association des mélomanes de Tunisie Unisson. "Nous organisons des cours stages fermés tous les étés et ramenons en Tunisie, pour être en contact avec des élèves tunisiens, des musiciens du monde. Nous voulons emmener la musique et sa passion dans les villes tunisiennes. Nous projetons de mettre en place le premier choeur polyphonique de Tunisie".

Beaucoup de projets pour cette pianiste qui a choisi de faire carrière dans l'enseignement de son instrument et pour qui l'aventure se poursuit au profit de nombreux jeunes tunisiens. Saluant au passage d'un souvenir, Ahmed Achour, son ancien directeur, Fusun mentionne qu'elle a accompagné sa fille au piano et qu'elle a désormais sa petite fille comme élève.

Qui a dit qu'il fallait être entièrement tunisienne pour rêver grand pour ce pays? Fusun Guray Regaieg, la plus tunisienne des Turcs, un don de savoir et un transfert de passion, intergénérationnel!

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8 mars - 8 femmes qui ont marqué l'Histoire contemporaine de la Tunisie

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Que serait la Tunisie sans ses femmes? Qu'elles soient pionnières, avant-gardistes ou militantes, elles auront oeuvré pour donner à la femme sa place dans la société tunisienne, dans des époques où cela n'était parfois pas évident.

En cette journée internationale des droits des femmes, le HuffPost Tunisie, vous propose de revenir sur certaines figures féminines qui ont marqué l'Histoire contemporaine de la Tunisie:

Bchira Ben Mrad


Née en 1913, Bchira Ben Mrad était une militante féministe tunisienne, fondatrice et présidente de l'Union musulmane des femmes de Tunisie.

Alors que mouvement nationaliste tunisien se met en place face au protectorat, Bchira Ben Mrad regrette l'absence des femmes dans ce mouvement; d'où l'idée de créer un cadre permettant aux femmes de s'inscrire dans ce mouvement.

Tout commence par une kermesse: Alors que des militants du mouvement nationaliste ont organisé -sans succès- une kermesse pour récolter de l'argent au profit d'étudiants nord-africains en France, elle organise avec d'autres militantes -et ce après avoir obtenu l'aval des dirigeants nationalistes- une kermesse à Dar El Fourati. Elles réussissent à réunir 9000 personnes et à récolter une importante somme d'argent.

Forte de cette réussite, elle fonde quelques jours plus tard l'Union musulmane des femmes de Tunisie, la première organisation féminine tunisienne, qui sera dissoute à l'indépendance en 1956.

bchira

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Radhia Haddad


Né en 1922, Radhia Haddad a commencé son militantisme au sein de l'Union musulmane des femmes de Tunisie fondée par Bchira Ben Mrad, contre le protectorat français. Active au sein de la société civile de l'époque ainsi que dans le monde du théâtre, elle fut l'une des premières députées d'Afrique et monde arabe, représentant la circonscription de Tunis entre 1959 et 1974.

Elle fût également membre fondatrice en 1956, avec des militantes du Néo-Destour, de l'Union nationale des femmes de Tunisie, principale organisation féminine tunisienne en rupture avec l'Union musulmane des femmes de Tunisie. Elle en fût également la présidente pendant 15 ans.

Dans le cadre de l'organisation, elle encourage les femmes à apprendre à lire, à écrire, à poursuivre leurs études et à travailler. Femme de poigne qui a révolutionné la société et les mentalités, Habib Bourguiba lui dit un jour: "Je suis le président des hommes et vous la présidente des femmes"

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Tawhida Ben Cheikh


Né en 1909, Tawhida Ben Cheikh a été l'une des élèves du Lycée de jeunes filles de la rue de Pacha. Elle fût également la première femme tunisienne musulmane à obtenir le bac en 1928.

Grâce à l'entremise du Docteur Brumet et de sa femme, elle va poursuivre des études de médecine à la faculté de médecine de Paris, dont elle reviendra diplômée en 1936.

Les services hospitaliers étant sous l'autorité française à l'époque, elle exerça en Tunisie la médecine privée. Après avoir été généraliste, puis pédiatre, elle se tourne vers la gynécologie. Elle contribuera à mettre en place le planning familial dont elle deviendra directrice en 1970.

Elle sera également la directrice de l'hôpital Charles Nicolle ainsi que de l'hôpital Aziza Othmana.

tawhida

tawhida ben cheikh

tawhida ben cheikh


Majida Baklouti Boulila


Née en 1931, elle était une figure du militantisme féminin au sein du mouvement national tunisien contre le protectorat français. Arrêtée par les autorités coloniales pour son implication au niveau du Néo-Destour, elle est placée en détention alors qu'elle est enceinte. Elle meurt d'une hémorragie du post-partum au terme de sa grossesse.

tawhida ben cheikh

majida boulila

Nabiha Ben Abdallah Ben Miled


Née en 1919, Nabiha Ben Abdallah épouse le docteur Ahmed Ben Miled à l'âge de 15 ans. Apprenant le métier d'infirmière à ses côtés, elle l'aida à soigner des manifestants au patio de Dar Ben Miled à Halfaouine le 09 avril 1938, lorsque les forces coloniales tirèrent sur les manifestants. Ce qu'elle vit ce jour là renforça son engagement politique.

Alors que la Tunisie traversait une période de famine, elle organisa avec son mari une soupe populaire qui dura près de 9 mois.

Membre de l'Union des femmes de Tunisie, elle en devient la présidente en 1952.

tawhida ben cheikh

Safia Farhat


Née en 1924 à Radès, Safia Farhat est une pionnière en art plastique en Tunisie. Artiste pluridisciplinaire, elle a été peintre, céramiste, dessinatrice parmi tant d'autres talents.

Elle a participé à la réforme de l'enseignement de l'art en Tunisie avant d'être la première directrice tunisienne de l'École des Beaux-Arts de Tunis, où elle fût également enseignante.

Elle fit don à l'État tunisien du centre des arts vivants de Radès qu'elle a créée avec son mari. Celui-ci abrite le musée Safia Farhat inauguré le 09 décembre 2016.

Militante des droits des femmes, elle fût parmi les fondatrices de l'Association tunisienne des femmes démocrates.

arts vivants

Alia Babbou


Plus connue sous le nom de "Essaida Alia", elle a été l'une des premières figures féminines de la télévision tunisienne. Avec elle, ont été bercés des générations de Tunisiens. Dans les années 1960, elle anime l'émission "l'univers des enfants".

Avant cela, elle a produit et animé durant près de 10 années "le paradis des enfants" à la radio nationale, une des rares émissions de l'époque destinée aux jeunes.

Elle fût considérée par des générations entières de parents et d'enfants comme le rendez-vous incontournable des dimanches matins.

tlati

tal

toutu


Gisèle Halimi


Née à la Goulette, Gisèle Halimi aura été de tous les combats pour le droit des femmes que cela soit en Tunisie ou de l'autre côté de la Méditerranée, en France.

Avocate de formation, elle a milité pour l'indépendance de la Tunisie, puis de l'Algérie où elle fût l'avocate du FLN.

Elle fonde avec Simone De Beauvoir et Jean Rostand, en France un mouvement féministe intitulé "Choisir la cause des femmes", un mouvement pour la dépénalisation de l'avortement. C'est d'ailleurs le procès de Bobigny qu'elle fera médiatiser qui contribuera à la loi Veil sur l'Interruption Volontaire de Grossesse.

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gisele halimi


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Tunisie: Pas convaincus de l'égalité en héritage? La pièce théâtrale"Terka" déconstruit avec humour vos préjugés

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Dans un amphithéâtre archi-comble de la salle du 4ème art, devant un parterre de militants et de grand public, une pièce de théâtre exceptionnelle s'est jouée avec comme fil conducteur; convaincre le spectateur de la nécessité de l'égalité en héritage.

Pas de slogans tapageurs, ni de grands discours, les neuf acteurs ont misé sur la dérision, se focalisant sur l'absurdité des situations quotidiennes où la femme se trouve marginalisée par rapport à l'homme à cause uniquement de son sexe. (extrait ci dessous).



En 30 minutes, les neuf jeunes ont jonglé d'un sujet à un autre et ont excellé. En témoigne l'attention de la salle rythmée par des éclats de rires en réaction à certaines situations tragi-comiques.

Une manière inédite de fêter le 8 mars, Journée Internationale de la Femme par l’Association tunisienne des Femmes démocrates (ATFD) qui a enfanté cette pièce théâtrale. En effet, les neufs acteurs de la pièce sont des militants de l'organisation, encadrés par Lobna Mlika, comédienne au sein de la troupe du théâtre national.

Pour ceux qui n'ont pas pu voir la pièce, elle a été filmée par le réalisateur de cinéma Samed Hajji afin de la passer à la télévision et dans les régions. L'ATFD espère qu'elle sera une matrice pour plaider la nécessité de changer cette loi inégalitaire en touchant un plus large public.

LIRE AUSSI: "Terka/Héritage", une pièce théâtrale sur l'égalité dans l'héritage à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme


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Que pensent les tunisiens de la journée internationale des droits des femmes? La réponse en vidéo

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En cette journée internationale des droits des femmes, le HuffPost Tunisie est allé à la rencontre de Tunisiens et de Tunisiennes afin d'avoir leurs avis sur la situation des droits des femmes en Tunisie. Témoignages:



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Pour l'ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie Patrice Bergamini, les lignes doivent bouger en matière d'héritage

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À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, l'ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie, Patrice Bergamini a offert un cocktail à sa résidence.

Lors de celui-ci, il a tenu un discours soulignant qu'en Tunisie les femmes sont "les premiers piliers de la démocratie". Affirmant que les femmes "sont plus courageuses", "plus lucides", "plus tenaces" et "plus généreuses" que les hommes, il a profité de cette tribune pour rendre hommages aux femmes en général et aux femmes tunisiennes en particulier.

Revenant sur les clichés et les tabous qui entourent les femmes, il affirme: "On m'a dit 'fais attention' il y a beaucoup de tabous en Tunisie. Je ne suis pas sûr qu'il y a pas plus de tabous en Tunisie qu'ailleurs" a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'il en existe "un qui est un peu plus fort qu'ailleurs: c'est celui de l'héritage".

"L'héritage c'est un tabou, mais pas seulement ici mais aussi en Corse par exemple (...) et ça c'est quelque chose qui doit changer ici comme ailleurs (...) Sur l'héritage, les lignes doivent bouger ici aussi" a déclaré Patrice Bergamini.

Revenant sur la femme tunisienne, l'ambassadeur de l'Union Européenne en Tunisie ajoute: "En Tunisie, le combat des femmes est millénaire (...) et cela vous met en position aujourd'hui peut-être d'en faire plus qu'ailleurs, parce que c'est grâce à vous que la révolution a été réussie et c'est grâce à vous que l'on peut transformer l'essai aujourd'hui" a-t-il indiqué.

"Si Wonder Woman existe, définitivement elle serait tunisienne et vous en êtes la preuve ce soir" a-t-il conclu.

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