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Aris Messinis remporte le prix le plus prestigieux du festival "Visa pour l'image" pour ses photos bouleversantes sur les migrants

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PHOTO - Le photographe de l'AFP Aris Messinis, de nationalité grecque, a remporté samedi 3 septembre le Visa d'or "News" du festival international de photojournalisme Visa pour l'Image de Perpignan, pour son travail sur l'arrivée massive de migrants sur l'île de Lesbos (Grèce) en 2015.

"J'ai documenté leur lutte pour une vie meilleure", a déclaré Aris Messinis en recevant le prix samedi soir à Perpignan, lors de la soirée de clôture de la semaine professionnelle du festival.

"Notre photographe Aris Messinis a réalisé un travail remarquable sur les migrants avec cette série forte, émouvante et dérangeante", s'est félicité le PDG de l'Agence, Emmanuel Hoog, dans un communiqué. "Ce Visa d'or vient aussi récompenser l'ensemble des équipes de l'AFP qui rendent compte partout en Europe et Moyen-Orient de la crise des migrants", a-t-il ajouté.

Ses photos, bouleversantes et prises au plus près de l'action - montrant des gilets de sauvetage et des débris de bateaux au pied d'une falaise, des hommes criant leur joie d'être arrivés, des opérations de sauvetage - ont fait le tour du monde.

"Souvent, je lâche le boîtier et j’aide. C’est un besoin"

Responsable de la photo au bureau de l'AFP à Athènes, Aris Messinis, âgé de 39 ans et fils d'un photoreporter, travaille pour l'Agence depuis 2003.

Le conflit libyen, et notamment la bataille de Syrte, a été en 2011 son première théâtre de guerre. Il s'est fait très vite remarquer par son talent et son courage. Pour cette couverture, il a reçu en 2012 le trophée photo du prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre. Il couvre ensuite la guerre en Syrie et, toujours, l'actualité grecque.

Puis, à l'été 2015, Lesbos devient l'épicentre de la crise des migrants. Des milliers de réfugiés de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan embarquent depuis les côtes turques sur des canots pneumatiques pour tenter de rejoindre l'île, porte d'entrée de l'Europe.

"Ce qui me choque le plus dans cette couverture, c'est de me dire qu'on n'est pas en zone de guerre. Qu'on travaille en zone de paix. Mais les émotions qui passent par mon objectif sont dignes d'une scène de guerre", a-t-il écrit dans un article publié par le blog de l'AFP "Making of".

"C'est dur aussi d'avoir à traduire les difficultés des gens, leur souffrance, alors qu'on ne court soi-même aucun danger. Quand on couvre une guerre, on est menacé aussi, alors on est d’une certaine façon davantage sur un pied d'égalité avec les gens qu’on photographie", a-t-il ajouté dans le même article. "Mais ici, on ne risque rien. C'est pourquoi, souvent, je lâche le boîtier et j’aide. C’est un besoin", a-t-il souligné.

De nombreux prix ont été remis lors du festival, qui se poursuit pour le grand public jusqu'au 11 septembre, dont le Visa d'or "Magazine" à Peter Bauza pour son reportage sur un complexe immobilier de Rio surnommé Copacabana Palace, dont certains bâtiment inachevés sont occupés par des sans-abris.



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