RELIGION - C'est le grand jour. Près de 1,5 million de fidèles venus du monde entier entament ce samedi 10 septembre le pèlerinage à La Mecque, le Hajj, l'un des cinq piliers de l'islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie (s'il en a les moyens). Et au départ de France, ce sont chaque année plus de 20.000 musulmans qui entreprennent "le voyage de leur vie".
Pourtant, entre les préoccupations liées à la sécurité (surtout après la bousculade meurtrière de l'an dernier) et les risques d'arnaques de la part d'agences de voyages véreuses, préparer ce voyage n'est pas sans soucis. Et cette année justement, la sécurité est au cœur des préoccupations, en tout cas du côté de l'Arabie Saoudite qui a annoncé une série de dispositions pour ne pas revivre le drame de l'an dernier.
Des mesures "high-tech" ont été mises en place pour améliorer la sécurité et les pèlerins sont chacun dotés d'un bracelet électronique où devraient être stockées des données personnelles et médicales. Des caméras de surveillance supplémentaires ont également été installées pour mieux contrôler les mouvements de foules.
Mais du côté des fidèles, on refuse de céder à la panique. "Il y a une attente vis-à-vis de l'Arabie Saoudite", explique au HuffPost Jawed El Hasnnaoui, membre de l'association belge SOS pèlerin, précisant qu'il s'agit d'une "préoccupation" partagée par les pèlerins, et non d'une "angoisse". Et pour cause, la tragédie de l'an dernier n'a pas du tout eu d'impact négatif sur les réservations. "Plusieurs agences m'ont dit qu'il y avait de plus en plus de demandes et qu'ils craignaient qu'il n'y ait pas de visas pour tout le monde", souligne-t-il. Ce faisant, la première préoccupation des pèlerins porte sur des questions pratiques et logistiques.
Un budget minimum de 5000 euros
"Ce que recherchent les pèlerins, c'est une agence sérieuse, qui fournit des prestations conformes à ce qui a été vendu", explique Jawed El Hasnnaoui, dont l'association publie des témoignages, propose des comparatifs entre différents prestataires et prend en charge la défense juridique des consommateurs lésés. Car le voyage coûte cher -"de 4000 à 5000 euros pour un voyage basique"- et les critères qui définissent le prix sont nombreux. Outre le standing de l'hôtel que l'on choisit, va rentrer dans le prix "la distance entre l'hôtel et la mosquée", renseigne notre interlocuteur. "Et plus on est proche, plus c'est cher", souligne-t-il, rappelant que le fidèle doit s'y rendre cinq fois par jour pour y effectuer ses prières quotidiennes. "Si on choisit un hôtel moins cher qui sera plus éloigné, on devra prendre les transports pour s'y rendre", ajoute Jawed El Hasnnaoui.
Aussi, et conformément à une règle imposée par l'Arabie Saoudite, ce sont les agences de voyages agrées qui sont chargées de récupérer le visa. Problème, il y a un nombre limité de visas délivrés par Riyad, ce qui pousse certains fidèles à se retrouver dans l'illégalité. "On s’est aperçu que depuis 2006-2007 des vrais-faux visas étaient produits en Europe et étaient revendus aux pèlerins par l’intermédiaire d’un certain nombre de rabatteurs. Ils sont revendus par des mafieux entre 500 et 1000€ pièce", expliquait à Street Press Zakaria Nana, président de la version française de SOS Pèlerins. Car évidemment, un tel marché (22.000 pèlerins français l'an passé) attire nombre de promoteurs véreux.
L'exemple de "Gazelle Travel"
Au HuffPost, Jawed El Hasnnaoui raconte les mésaventures vécues par des musulmans belges qui ont fait confiance à une agence de voyages fictive: "Gazelle Travel". "Un escroc que l'on a réussi à faire condamner", explique-t-il. Ce pseudo-prestataire proposait sur internet des voyages pour la Mecque à des prix très attractifs, attirant donc de nombreux fidèles intéressés par le Hajj et soucieux de ménager leur portefeuille. Problème: il n'y avait aucune prestation et l'escroc disparaissait avec l'argent.
"L'homme demandait à ses victimes de payer l'intégralité du voyage. Puis, le jour du départ, les pèlerins ne trouvaient à l'aéroport ni agent de voyage, ni ticket d'avion ni visa. C'est à ce moment-là que les personnes se rendaient compte qu'elles avaient été flouées. Au total, le montant prélevé auprès des 54 familles approche les 200.000 euros. Et l'escroc a également sévi dans plusieurs autres pays européens", a raconté à la RTBF l'avocat des familles concernées à l'issue du procès. Et ce cas est loin d'être isolé. Plusieurs forums consacrés au Hajj pullulent d'histoires du genre, plus ou moins graves. D'où la nécessité de bien se renseigner et de "s'assurer qu'une agence est sérieuse", conclut Jawed El Hasnnaoui.
Pourtant, entre les préoccupations liées à la sécurité (surtout après la bousculade meurtrière de l'an dernier) et les risques d'arnaques de la part d'agences de voyages véreuses, préparer ce voyage n'est pas sans soucis. Et cette année justement, la sécurité est au cœur des préoccupations, en tout cas du côté de l'Arabie Saoudite qui a annoncé une série de dispositions pour ne pas revivre le drame de l'an dernier.
Des mesures "high-tech" ont été mises en place pour améliorer la sécurité et les pèlerins sont chacun dotés d'un bracelet électronique où devraient être stockées des données personnelles et médicales. Des caméras de surveillance supplémentaires ont également été installées pour mieux contrôler les mouvements de foules.
Mais du côté des fidèles, on refuse de céder à la panique. "Il y a une attente vis-à-vis de l'Arabie Saoudite", explique au HuffPost Jawed El Hasnnaoui, membre de l'association belge SOS pèlerin, précisant qu'il s'agit d'une "préoccupation" partagée par les pèlerins, et non d'une "angoisse". Et pour cause, la tragédie de l'an dernier n'a pas du tout eu d'impact négatif sur les réservations. "Plusieurs agences m'ont dit qu'il y avait de plus en plus de demandes et qu'ils craignaient qu'il n'y ait pas de visas pour tout le monde", souligne-t-il. Ce faisant, la première préoccupation des pèlerins porte sur des questions pratiques et logistiques.
Un budget minimum de 5000 euros
"Ce que recherchent les pèlerins, c'est une agence sérieuse, qui fournit des prestations conformes à ce qui a été vendu", explique Jawed El Hasnnaoui, dont l'association publie des témoignages, propose des comparatifs entre différents prestataires et prend en charge la défense juridique des consommateurs lésés. Car le voyage coûte cher -"de 4000 à 5000 euros pour un voyage basique"- et les critères qui définissent le prix sont nombreux. Outre le standing de l'hôtel que l'on choisit, va rentrer dans le prix "la distance entre l'hôtel et la mosquée", renseigne notre interlocuteur. "Et plus on est proche, plus c'est cher", souligne-t-il, rappelant que le fidèle doit s'y rendre cinq fois par jour pour y effectuer ses prières quotidiennes. "Si on choisit un hôtel moins cher qui sera plus éloigné, on devra prendre les transports pour s'y rendre", ajoute Jawed El Hasnnaoui.
Aussi, et conformément à une règle imposée par l'Arabie Saoudite, ce sont les agences de voyages agrées qui sont chargées de récupérer le visa. Problème, il y a un nombre limité de visas délivrés par Riyad, ce qui pousse certains fidèles à se retrouver dans l'illégalité. "On s’est aperçu que depuis 2006-2007 des vrais-faux visas étaient produits en Europe et étaient revendus aux pèlerins par l’intermédiaire d’un certain nombre de rabatteurs. Ils sont revendus par des mafieux entre 500 et 1000€ pièce", expliquait à Street Press Zakaria Nana, président de la version française de SOS Pèlerins. Car évidemment, un tel marché (22.000 pèlerins français l'an passé) attire nombre de promoteurs véreux.
L'exemple de "Gazelle Travel"
Au HuffPost, Jawed El Hasnnaoui raconte les mésaventures vécues par des musulmans belges qui ont fait confiance à une agence de voyages fictive: "Gazelle Travel". "Un escroc que l'on a réussi à faire condamner", explique-t-il. Ce pseudo-prestataire proposait sur internet des voyages pour la Mecque à des prix très attractifs, attirant donc de nombreux fidèles intéressés par le Hajj et soucieux de ménager leur portefeuille. Problème: il n'y avait aucune prestation et l'escroc disparaissait avec l'argent.
"L'homme demandait à ses victimes de payer l'intégralité du voyage. Puis, le jour du départ, les pèlerins ne trouvaient à l'aéroport ni agent de voyage, ni ticket d'avion ni visa. C'est à ce moment-là que les personnes se rendaient compte qu'elles avaient été flouées. Au total, le montant prélevé auprès des 54 familles approche les 200.000 euros. Et l'escroc a également sévi dans plusieurs autres pays européens", a raconté à la RTBF l'avocat des familles concernées à l'issue du procès. Et ce cas est loin d'être isolé. Plusieurs forums consacrés au Hajj pullulent d'histoires du genre, plus ou moins graves. D'où la nécessité de bien se renseigner et de "s'assurer qu'une agence est sérieuse", conclut Jawed El Hasnnaoui.
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