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Ce que recommande le Palement européen pour la Tunisie en cinq points

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POLITIQUE- Alors qu'on parle de l'accord ALECA (Accords de libre échange complets et approfondis) entre la Tunisie et l'Union européenne suite à la conférence internationale du 18 septembre intitulée:"Pour une vision progressiste des accords commerciaux UE-Tunisie: un partenariat équitable pour la solidarité", une résolution du Parlement européen qui date du 14 septembre 2016 sur les relations de l'Union avec la Tunisie dans le contexte régional actuel a vu le jour.

Au menu: 70 points détaillés touchant à toutes les sphères. La lutte contre la corruption, la réforme de l'administration, l'abrogation de l'article 230 du code pénal, la lutte contre le terrorisme, etc.

Si certains se félicitent de certains points de ce plan Marshall, notamment pour ce qui relève des libertés individuelles; la recommandation pour abolir l'article 230 du code pénal qui criminalise l'homosexualité, comme l'association Shams ou l'association tunisienne de Soutien aux minorités, d'autres crient haro sur des "injonctions" et une aide conditionnée pour la Tunisie.

Le HuffPost Tunisie a relevé cinq points essentiels à retenir du plan Marshall de l'UE pour la Tunisie:

Le rôle que devrait avoir l'ARP

L'UE déplore la situation actuelle de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), plus précisément "le manque de moyens de l'ARP", qui freine, selon eux, le travail législatif.

"Le manque de moyens de l'ARP,(...) entrave son rôle législatif et ralentit l'élaboration de la nouvelle législation, qu'il est urgent d'adopter", précise-t-on.

Les droits et libertés: Évolution mais...

Tout en se félicitant de la consécration de certaines libertés comme la liberté d'association et la liberté d'information avec l'adoption, en mars 2016, de la nouvelle loi sur l'information, l'UE pointe de doigt le CSP, appelant à "abolir les lois discriminatoires à l'égard des femmes telles que celles qui régissent les successions et le mariage, ainsi qu'à renforcer la participation des femmes dans la vie publique et le secteur privé, conformément à l'article 46 de la constitution tunisienne".


Il encourage en outre "la création de programmes d'accompagnement pour les femmes qui pourraient être les dirigeantes de demain dans l'optique de favoriser leur accès à des postes à responsabilité" et "recommande que la Tunisie abroge sa déclaration générale concernant la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes".

Autre point crucial dans les recommandations de l'UE, l'appel à abrogation de l'article 230 du code pénal, criminalisant l'homosexualité.


Le Parlement européen exprime également sa préoccupation "par le peu de progrès réalisé dans la révision du code de procédure pénale et du code pénal pour défendre la liberté d'expression, s'inquiète du fait que plusieurs citoyens ont été poursuivis et emprisonnés pour diffamation, outrage à des représentant de l'État dans des chansons de rap ou atteinte aux bonnes mœurs, y compris des journalistes et des blogueurs, pour avoir exprimé leurs opinions", insistant sur la liberté d'expression en ligne, y compris pour les blogueurs, et hors ligne, ainsi que la liberté de réunion.

On fustige le traitement sécuritaire de la menace terroriste, notamment le recours à la torture pour les personnes soupçonnées de terrorisme, exprimant par ailleurs "son inquiétude la plus vive quant à la loi nº 22/2015 relative à la lutte contre le terrorisme (...) qui prévoit la peine de mort parmi les sanctions possibles pour une série d'infractions liées au terrorisme et est préoccupé par plusieurs dispositions de cette loi relative à la lutte contre le terrorisme", insistant sur le fait de concilier la lutte contre le terrorisme à l'impératif de sauvegarder les droits humains.

Une stratégie claire concernant la lutte contre le terrorisme

Le Parlement européen ne cache son inquiétude que la Tunisie soit le premier exportateur de combattants étrangers dans l'Etat islamique d'autres groupes terroristes.

Il appelle à une réforme des services de renseignement tunisiens, pour déceler notamment le fléau du trafic d'armes et pour mettre en place une stratégie afin de gérer le retour des combattants étrangers comme "mesures punitives et des mesures préventives à des programmes de déradicalisation et de réadaptation afin de leur permettre de se réinsérer dans la société et de réduire ainsi les risques futurs" et ce dans le cadre d'"une stratégie plus complète pour prévenir la radicalisation dans les prisons et les centres de détention" et "de mettre l'accent sur l'amélioration de l'éducation ainsi que sur la lutte contre la radicalisation des jeunes".

Le dilemme de la situation chaotique en Libye voisine, comme élément propice à la propagation du terrorisme est également relevé par l'UE, qui invite à l'occasion à une collaboration renforcée sur le plan sécuritaire entre la Tunisie et la Libye et avec les pays de l'UE afin d'endiguer ces menaces.

La corruption et l'administration, des obstacles du développement économique

Le Parlement européen incite la Tunisie à une réforme urgente de son administration.

Tout en se félicitant de la création de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, on appelle à renforcer la lutte contre la corruption "afin d'améliorer l'efficacité et la transparence des processus décisionnels et d'instaurer un environnement plus favorable aux investissements et aux entreprises", indispensable également au bon fonctionnement des administrations.


On insiste également sur le volet de l'emploi des jeunes, les plans de développent régionaux ainsi que les programmes de lutte contre la pauvreté.

On met en relief l'importance du secteur agricole, signalant que les Tunisiens sont confrontés à une grave pénurie d'eau d'où la nécessité pour la Tunisie de "promouvoir une agriculture et des habitudes alimentaires durables, une réforme agraire pour inciter les agriculteurs à préserver les forêts et les rivières" et "rappelle que le développement durable du tourisme côtier en Tunisie nécessite de réduire fortement la densité hôtelière afin de rationaliser les investissements et de gérer le littoral".



L'immigration entre clandestinité et légalité


Tout en demandant aux autorités tunisiennes de coopérer étroitement avec l'Union pour lutter contre l'immigration clandestine organisée, le Parlement européen invite les Etats membres de l'UE à faire part "de leur solidarité avec la Tunisie en facilitant la délivrance de visas aux entrepreneurs, aux étudiants, aux étudiants, aux chercheurs, etc(...)des voies sûres et légales aux migrants".

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