CINÉMA - "King Kong", "Shrek", "Godzilla", "Monstres et Cie", "X-Men: Apocalypse"... Au cinéma, les créatures gigantesques nous fascinent. Dans son film "Le bon gros géant" présenté hors compétition au festival de Cannes le 14 mai, Steven Spielberg met en scène un personnage aux dimensions spectaculaires, au départ imaginé par l'écrivain Roald Dahl en 1982. Mais d'où vient notre attirance pour le grand, voire très très grand? Il faut remonter quelques années en arrière, lorsque nous étions nous mêmes, bien plus petits.
Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte tout en restant immobile. Voici la réaction typique d'un enfant qui découvre pour la première fois un dinosaure. "C'est extraordinaire", raconte Virginie Martin-Lavaud au HuffPost. Pour cette psychologue en milieu scolaire et auteure de "Le monstre dans la vie psychique de l'enfant", ces grosse bêtes "l'intriguent parce que justement, elles ne sont pas dans sa réalité". Le géant, quel qu'il soit, a justement ce pouvoir de "stimuler sa curiosité".
L'enfant va rapidement voir en lui un personnage très puissant voire invincible. "Puis il va comprendre si dans ce monde imaginaire, la force est utilisée pour faire le bien ou le mal", poursuit la docteure en psychopathologie. "À partir de 5-6 ans, il va commencer à être très sensible à la question de la loi et de la loyauté", explique-t-elle. Dans l'histoire qui est racontée, les géants vont donc servir une morale à appliquer dans la vie de tous les jours. "Ce sont des figures qui vont aider l'enfant à saisir ce qu’on attend de lui dans la société, et comme camarade", ce qui va finalement l'aider à grandir.
"Nous aimons avoir peur"
Bien des années plus tard, l'adulte qu'il est devenu en aura connu des créatures colossales, bonnes ou méchantes. Et pourtant il ne s'en lasse pas. Les grands gaillards comme La Montagne ou les géants du Nord de Westeros dans "Game of Thrones" en témoignent.
Finalement, "c’est peut-être davantage à nous que ces géants s’adressent", estime au HuffPost Nathalie Prince, professeure de littérature à l'Université du Maine et auteure de "La Littérature de jeunesse. Pour une théorie littéraire". "Nous emmènerons nos enfants voir ce bon gros géant au cinéma… et c’est nous qui allons payer les places. Il doit bien y avoir un intérêt."
Selon elle, "nous aimons avoir peur". Si dans la littérature et au cinéma les énormes bêtes sont nombreuses, c'est sans doute qu'elles nous attirent. "On ne fuit pas ce qui nous effraie, au contraire, on s'y enfonce, on s'y plonge, on s'enfouit dans ces images qui nous terrifient." C'est une attitude qui est très liée à l'univers du fantastique.
Dans le prochain "X-Men" en salles mercredi 18 mai, le personnage d'Apocalypse fait partie de ces géants méchants que nous aimons voir sur grand écran. Et sa capacité à changer la taille de son corps quand bon lui semble le rend totalement insaisissable et donc, beaucoup plus inquiétant.
"Le bon gros géant crée de la compassion"
Pourtant, certaines grandes figures comme Shrek ou le robot Baymax dans "Les nouveaux héros" n'ont absolument rien de terrifiant. C'est parce que, parallèlement, il y a aussi une "grande tendance dans les histoires pour enfants à la démythification. Ce qui fait peur doit désormais faire sourire ou devenir gentil. Du coup "Le bon gros géant" de Roald Dahl, devient un personnage onirique, la tête dans les nuages". Ici, il crée de la compassion en étant une "victime" de la solitude, ce qui touche aussi bien les enfants que les adultes.
Avec les dinosaures dans "Jurassic Park", les tripodes menaçants dans "La Guerre des mondes", le requin monstrueux dans "Les dents de la mer", et maintenant ce dernier film de Steven Spielberg... "Il y a fort à parier que ce réalisateur a lui aussi été marqué par des histoires de monstres, de géants et autres créatures démesurées étant petit", présume Nathalie Prince. "Il faudrait savoir ce qu’il avait dans sa bibliothèque d’enfant". Ça nous apprendrait peut-être comment le petit Steven est devenu ce géant du cinéma, qui sait aussi bien nous faire peur que nous faire rêver.
Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte tout en restant immobile. Voici la réaction typique d'un enfant qui découvre pour la première fois un dinosaure. "C'est extraordinaire", raconte Virginie Martin-Lavaud au HuffPost. Pour cette psychologue en milieu scolaire et auteure de "Le monstre dans la vie psychique de l'enfant", ces grosse bêtes "l'intriguent parce que justement, elles ne sont pas dans sa réalité". Le géant, quel qu'il soit, a justement ce pouvoir de "stimuler sa curiosité".
L'enfant va rapidement voir en lui un personnage très puissant voire invincible. "Puis il va comprendre si dans ce monde imaginaire, la force est utilisée pour faire le bien ou le mal", poursuit la docteure en psychopathologie. "À partir de 5-6 ans, il va commencer à être très sensible à la question de la loi et de la loyauté", explique-t-elle. Dans l'histoire qui est racontée, les géants vont donc servir une morale à appliquer dans la vie de tous les jours. "Ce sont des figures qui vont aider l'enfant à saisir ce qu’on attend de lui dans la société, et comme camarade", ce qui va finalement l'aider à grandir.
"Nous aimons avoir peur"
Bien des années plus tard, l'adulte qu'il est devenu en aura connu des créatures colossales, bonnes ou méchantes. Et pourtant il ne s'en lasse pas. Les grands gaillards comme La Montagne ou les géants du Nord de Westeros dans "Game of Thrones" en témoignent.
Finalement, "c’est peut-être davantage à nous que ces géants s’adressent", estime au HuffPost Nathalie Prince, professeure de littérature à l'Université du Maine et auteure de "La Littérature de jeunesse. Pour une théorie littéraire". "Nous emmènerons nos enfants voir ce bon gros géant au cinéma… et c’est nous qui allons payer les places. Il doit bien y avoir un intérêt."
Selon elle, "nous aimons avoir peur". Si dans la littérature et au cinéma les énormes bêtes sont nombreuses, c'est sans doute qu'elles nous attirent. "On ne fuit pas ce qui nous effraie, au contraire, on s'y enfonce, on s'y plonge, on s'enfouit dans ces images qui nous terrifient." C'est une attitude qui est très liée à l'univers du fantastique.
Dans le prochain "X-Men" en salles mercredi 18 mai, le personnage d'Apocalypse fait partie de ces géants méchants que nous aimons voir sur grand écran. Et sa capacité à changer la taille de son corps quand bon lui semble le rend totalement insaisissable et donc, beaucoup plus inquiétant.
"Le bon gros géant crée de la compassion"
Pourtant, certaines grandes figures comme Shrek ou le robot Baymax dans "Les nouveaux héros" n'ont absolument rien de terrifiant. C'est parce que, parallèlement, il y a aussi une "grande tendance dans les histoires pour enfants à la démythification. Ce qui fait peur doit désormais faire sourire ou devenir gentil. Du coup "Le bon gros géant" de Roald Dahl, devient un personnage onirique, la tête dans les nuages". Ici, il crée de la compassion en étant une "victime" de la solitude, ce qui touche aussi bien les enfants que les adultes.
Avec les dinosaures dans "Jurassic Park", les tripodes menaçants dans "La Guerre des mondes", le requin monstrueux dans "Les dents de la mer", et maintenant ce dernier film de Steven Spielberg... "Il y a fort à parier que ce réalisateur a lui aussi été marqué par des histoires de monstres, de géants et autres créatures démesurées étant petit", présume Nathalie Prince. "Il faudrait savoir ce qu’il avait dans sa bibliothèque d’enfant". Ça nous apprendrait peut-être comment le petit Steven est devenu ce géant du cinéma, qui sait aussi bien nous faire peur que nous faire rêver.
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