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Première grande interview de Youssef Chahed : Ce qu'il faut en retenir

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Le chef du gouvernement d'union nationale, Youssef Chahed, a accordé une interview à la télévision nationale et à la radio Mosaïque FM.

L’entretien a duré soixante minutes durant lesquelles le chef du gouvernement a fait le tour de l’actualité politique, économique et sociale du pays. En voici les grandes lignes.

  • Gouvernement d’union nationale :


Youssef Chahed a rappelé que le gouvernement est arrivé suite à un bilan économique et social alarmant effectué par le président de la République, Béji Caïd Essebsi.

"Nous sommes en train de travailler sur les crises que nous avons héritées", a lancé Chahed qui s'est dit "conscient que le temps manque" pour lui et son équipe pour faire du changement dans l'immédiat.

  • Crise à Kerkennah:


A propos de la crise par laquelle est passée Kerkennah, Chahed a avancé que ce sont la voie du dialogue et celle de l’application de la loi qui ont été choisies.

"On peut dire que nous sommes des pompiers mais nous ne resterons pas ainsi longtemps. Nous avons un programme et nous travaillons dessus", a-t-il rappelé.

  • Inondations et problèmes d'infrastructure:


Interrogé à propos des dernières inondations qu'ont connues certaines villes tunisiennes, Youssef Chahed a indiqué qu'un programme a été mis en place: "il faut que le citoyen retrouve sa confiance vis-à-vis de l’Etat et de ses institutions.

Pour ce faire, il faut que la sécurité, le respect des lois, la lutte contre la corruption, l’amélioration du quotidien (dans tous ses aspects) et l’amélioration de l’économie nationale soient restaurés", a-t-il soutenu.

  • Quelle sortie de crise?


Quant aux pistes pouvant amener la Tunisie vers une sortie de crise, le chef du gouvernement a déclaré que son plan de travail traitera en priorité les dossiers les plus urgents.

"Nous lançons un programme qui débute en novembre prochain et qui va concerner toutes les routes municipales (trois municipalités par ville) afin de les moderniser", a annoncé Chahed ajoutant que "notre infrastructure est défaillante"


  • Coupure d'eau en nombre:


Le chef du gouvernement a, par ailleurs, imputé les coupures d'eau nombreuses dans certains villes tunisiennes, à un déficit qui risque de s’accentuer "si nous ne prenons aucune décision".
Et d'ajouter que son gouvernement entamera "un programme de transformation de l’eau de mer. Nous aurons des centres mobiles qui s’en occuperont et nous avons inclus cela dans la loi de Finances 2017", a-t-il précisé .

  • Le logement, un luxe?


Appelé à réagir par rapport aux problèmes de logement, Chahed a indiqué que "10.000 logements seront accordés avant la fin de 2017 pour les familles démunies".

"Toutefois, nous sommes conscients que même la classe moyenne n’arrive plus à acquérir de maison. Désormais, l’Etat va intervenir afin d’aider au financement", a ajouté Chahed.

  • Et l'environnement?


Pour vaincre les problèmes environnementaux, le chef du gouvernement a évoqué le projet de lancement d'une police environnementale.

"Des équipes qui seront réparties sur soixante-dix municipalités, a expliqué Chahed pour qui "faire face à ce problème nécessite un côté pression par le biais de la loi".

  • L'équilibre financier est-il à la portée?


Par rapport aux finances publiques, une problématique est d'abord à résoudre : "il faut que l’Etat dépense autant d’argent qu’il n’en gagne", selon Chahed car "l’endettement est devenu trop important et il faut que tout le monde se partage les responsabilités".

"La question est d'ailleurs de savoir comment on va payer les salaires d’octobre", a-t-il renchéri.
"En ce qui concerne la défaillance des impôts, nous avons constaté que le tableau des impôts n’a pas été révisé depuis vingt ans : nous allons créer une redistribution fiscale", d'après le chef du gouvernement.


Il a, en outre, indiqué que les négociations avec la centrale syndicale sont en cours pour instaurer la paix sociale.

  • Loi de l’état d’urgence économique:


"Il existe des projets destinés aux régions défavorisées qui sont bloqués depuis des années. Avec la loi de l’état d’urgence économique, on va en faire une priorité nationale, grâce à cela tous les blocages administratifs seront abolis", a avancé Chahed.

  • La lutte contre la corruption:


Dans le cadre de la lutte contre la corruption, le chef du gouvernement a insisté sur l'importance d'une loi qui protège ceux qui dénoncent les corrompus qui, eux, "doivent aller en prison".

Parmi les moyens de lutte, la transparence de la vie publique qui fera l'objet d'un projet de loi bientôt exposé devant l’ARP, d'après Chahed.

"On va fortifier l’arsenal juridique concernant la lutte contre la corruption. La mauvaise gestion et la fausse gouvernance ont aidé à l’expansion de la corruption", a argumenté Chahed.

"J’ai donné des consignes aux ministres de l’Intérieur et de la Justice pour qu’ils fassent de la lutte contre la corruption leur priorité. Et oui, vous allez bientôt voir des têtes tomber", a lancé Youssef Chahed.

  • Nidaa, un maillon faible?


Par rapport à son parti Nidaa Tounes et au rôle qu'il est amené à y occuper, il a indiqué que "dans les pays démocratiques, il est tout à fait normal que le chef du gouvernement soit le chef de la majorité".

"Ce parti a joué un grand rôle sur la scène politique tunisienne au profit de la démocratie" d'après lui. "Toutefois, et en tant que chef du gouvernement d’union nationale, ma priorité c’est l’action gouvernementale", a rappelé Chahed.


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