SOCIÉTÉ CIVILE- Fraîchement élu par les congressites membre du comité directeur de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme, Bassem Trifi représente la nouvelle génération de militants, "porteurs d'une nouvelle vision de militantisme qui déroge des veilles méthodes", lance-t-il au HuffPost Tunisie.
La société civile et ses rouages, c'est son berceau. Lui, le fils de Mokhtar Trifi, ancien président de la LTDH et actuel président du bureau de la Tunisie de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
Avocat de profession, comme son père également, il était membre de section à la LTDH à Tunis avant d'être propulsé à sa direction. Il raconte au HuffPost Tunisie, ses aspirations, les enjeux actuels...
HuffPost Tunisie: Si on devait classer les propriétés de la Ligue, par où vous commenceriez?
Bassem Trifi: Tout en prônant la continuité, je suis pour une modernisation totale des modes de travail de l'organisation qui a besoin notamment d'une restructuration en profondeur, à commencer par les sections (présents dans toutes les régions). La modernisation englobe aussi les modes de militantisme: sortir des communiqués pour dénoncer tel ou tel fait n'est plus productif. Il faut passer à des méthodes "plus artistiques" et plus efficaces.
Autre volet important, la question financière. La Ligue ne peut pas tenir ainsi sans des fonds de roulement propres pour pouvoir se défaire de sa dépendance à des bailleurs de fonds, il est impératif de trouver d'autres moyens de financement pour pourvoir payer les salaires, recruter, etc.
Ali Zeddini, un des vétérans de la LTDH a affirmé au HuffPost Tunisie qu'on préconise de ne plus concentrer vos actions sur les droits civils et politiques, mais de brasser large en travaillant sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux. Êtes-vous de son avis et ne craignez-vous pas ainsi d'être submergés et noyés dans plusieurs dossiers, sans en maîtriser aucun au final?
Je suis pour un militantisme qui cible tous ces droits mais en optant pour la spécialisation des sections, selon leurs priorités régionales, par exemple la section de Hammamet sur l'environnement, celle de Kasserine sur les droits économiques, etc. C'est au comité directeur de chapeauter ensuite le travail des sections afin d'éviter la dispersion.
La LTDH a été âprement critiquée pour ses prises de postions jugées tardives concernant l'homosexualité notamment, pointée du doigt comme étant à la marge du mouvement visant la dépénalisation de l'homosexualité
À la Ligue, nous ne réagissons pas à la hâte, et selon la notoriété de la personne victime. Pour nous, le problème est avant tout juridique. On a un ensemble de lois anti-constitutionelles, comme l'article 230 qui criminalise l'homosexualité dans le sens qu'il constitue une atteinte aux libertés individuelles, à la protection de la vie privée, consacrées dans la Constitution.
Idem pour toutes les autres questions, la Constitution doit être le seul critère de jugement.
La Ligue fait partie aussi des organisations qui, sous l'égide de la FIDH, travaillent sur le dossier de l'harmonisation entre les lois et la Constitution, une mission entamée depuis un bon moment déjà.
La LTDH n'a pas encore élu son président qui remplacera Abdelssatar Ben Moussa, êtes-vous candidat pour ce poste et selon quels critères se fera la sélection?
Je ne suis pas candidat pour la présidence de la Ligue, les tergiversations sont en cours pour l'élection. Ce que je peux dire, c'est que les seuls critères doivent être la compétence, la disponibilité totale, une culture générale solide et une connaissance approfondie de l'état actuel du pays.
L'aura, le charisme ne comptent pas dans ce choix?
Si, il ou elle devrait être "audible" aussi.
La société civile et ses rouages, c'est son berceau. Lui, le fils de Mokhtar Trifi, ancien président de la LTDH et actuel président du bureau de la Tunisie de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH).
Avocat de profession, comme son père également, il était membre de section à la LTDH à Tunis avant d'être propulsé à sa direction. Il raconte au HuffPost Tunisie, ses aspirations, les enjeux actuels...
HuffPost Tunisie: Si on devait classer les propriétés de la Ligue, par où vous commenceriez?
Bassem Trifi: Tout en prônant la continuité, je suis pour une modernisation totale des modes de travail de l'organisation qui a besoin notamment d'une restructuration en profondeur, à commencer par les sections (présents dans toutes les régions). La modernisation englobe aussi les modes de militantisme: sortir des communiqués pour dénoncer tel ou tel fait n'est plus productif. Il faut passer à des méthodes "plus artistiques" et plus efficaces.
Autre volet important, la question financière. La Ligue ne peut pas tenir ainsi sans des fonds de roulement propres pour pouvoir se défaire de sa dépendance à des bailleurs de fonds, il est impératif de trouver d'autres moyens de financement pour pourvoir payer les salaires, recruter, etc.
Ali Zeddini, un des vétérans de la LTDH a affirmé au HuffPost Tunisie qu'on préconise de ne plus concentrer vos actions sur les droits civils et politiques, mais de brasser large en travaillant sur les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux. Êtes-vous de son avis et ne craignez-vous pas ainsi d'être submergés et noyés dans plusieurs dossiers, sans en maîtriser aucun au final?
Je suis pour un militantisme qui cible tous ces droits mais en optant pour la spécialisation des sections, selon leurs priorités régionales, par exemple la section de Hammamet sur l'environnement, celle de Kasserine sur les droits économiques, etc. C'est au comité directeur de chapeauter ensuite le travail des sections afin d'éviter la dispersion.
La LTDH a été âprement critiquée pour ses prises de postions jugées tardives concernant l'homosexualité notamment, pointée du doigt comme étant à la marge du mouvement visant la dépénalisation de l'homosexualité
À la Ligue, nous ne réagissons pas à la hâte, et selon la notoriété de la personne victime. Pour nous, le problème est avant tout juridique. On a un ensemble de lois anti-constitutionelles, comme l'article 230 qui criminalise l'homosexualité dans le sens qu'il constitue une atteinte aux libertés individuelles, à la protection de la vie privée, consacrées dans la Constitution.
Idem pour toutes les autres questions, la Constitution doit être le seul critère de jugement.
La Ligue fait partie aussi des organisations qui, sous l'égide de la FIDH, travaillent sur le dossier de l'harmonisation entre les lois et la Constitution, une mission entamée depuis un bon moment déjà.
La LTDH n'a pas encore élu son président qui remplacera Abdelssatar Ben Moussa, êtes-vous candidat pour ce poste et selon quels critères se fera la sélection?
Je ne suis pas candidat pour la présidence de la Ligue, les tergiversations sont en cours pour l'élection. Ce que je peux dire, c'est que les seuls critères doivent être la compétence, la disponibilité totale, une culture générale solide et une connaissance approfondie de l'état actuel du pays.
L'aura, le charisme ne comptent pas dans ce choix?
Si, il ou elle devrait être "audible" aussi.
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