La Tunisie a la quatrième plus grande population carcérale dans le monde arabe a affirmé l'Observatoire Euro-Méditerranéen pour les Droits de l'Homme dans un communiqué publié jeudi 6 octobre et accompagné d'une vidéo.
L'ONG estime que la Tunisie est "coupable de pratiques médiévales dans les prisons et les centres de détention".
L'Observatoire a évoqué plusieurs raisons expliquant ce postulat. Tout d'abord, la surpopulation carcérale due à la "détention préventive excessive" qui fait des prisons tunisiennes "des établissements dédiés exclusivement au châtiment, avec de nombreuses transgressions des normes humanitaires internationales" avertit l'ONG.
Le nombre de détenus a plus que doublé en une année
La Tunisie comptait en 2015 selon Euro-Med plus de 25.000 détenus répartis sur 27 établissements dont 19 centres de détentions préventives et 8 prisons, pour une capacité de 16.000 lits seulement.
En 2016, l'ONG estime le nombre de détenus à 53.000 soit plus du double qu'en 2015 mais toujours pour 16.000 lits seulement, soit 1 lit pour près de 3 prisonniers.
Quatrième plus grande population carcérale des pays arabe, la Tunisie compte 212 prisonniers pour 100.000 habitants, dont 60% en attente d'un procès ou d'une condamnation.
Une surpopulation, cause de radicalisation
La surpopulation carcérale cause de nombreux problèmes à l'instar des violences, de vols et de "partage facile de stupéfiants", principal fléau dans les prisons tunisiennes. Selon l'ONG, 53% des détenus le sont pour consommation et vente de drogues.
Autre problème majeur pointé du doigt par l'organisation, le mélange entre les détenus pour délits mineurs et ceux ayant commis des crimes, notamment terroristes pouvant engendrer une certaine radicalisation.
Des conditions spartiates
A l'origine de tous ces maux selon l'ONG, la détention préventive.
Ainsi 80 pour cent des ressources humaines et matérielles censés être allouées à des programmes de réinsertion sont alloués aux détenus préventifs.
Autre maux, les conditions de détentions jugées difficiles par l'ONG: peu de ventilation et de lumière, sols et matelas sales infectés d'insectes et absence d'hygiène.
La loi de l'état d'urgence, cause principale
Selon Yahya Achraf, chercheur à l'observatoire Euro-Med, la loi de l'état d'urgence est une cause principale de cette surpopulation: "Nous sommes gravement préoccupés par l'extension répétitive de la loi d'urgence en Tunisie" affirme t-il avant d'ajouter: "La loi d'urgence est en vigueur depuis le 24 Novembre 2015, soulevant le spectre de la domination des forces de sécurité et de la suppression des droits civils".
L'augmentation du nombre de détentions entre 2015 et 2016, accompagné de nombreux cas de tortures, légitimés par la lutte contre le terrorisme en sont une preuve estime l'analyste.
Pour lui, la Tunisie doit se doter de nouvelles lois "pour garantir les droits pendant la détention et l'emprisonnement", tout en revoyant la loi contre le terrorisme qui "contient un langage ambigu, permettant un retour aux précédentes violations des droits de l'Homme".
"Les prisons sont censées être des centres de réinsertion plus que des centres de punition, en particulier lorsque les crimes sont relativement mineurs", déclare Yahya Achraf avant d'ajouter: "Il est temps de mettre fin à ces pratiques médiévales".
L'ONG estime que la Tunisie est "coupable de pratiques médiévales dans les prisons et les centres de détention".
L'Observatoire a évoqué plusieurs raisons expliquant ce postulat. Tout d'abord, la surpopulation carcérale due à la "détention préventive excessive" qui fait des prisons tunisiennes "des établissements dédiés exclusivement au châtiment, avec de nombreuses transgressions des normes humanitaires internationales" avertit l'ONG.
Le nombre de détenus a plus que doublé en une année
La Tunisie comptait en 2015 selon Euro-Med plus de 25.000 détenus répartis sur 27 établissements dont 19 centres de détentions préventives et 8 prisons, pour une capacité de 16.000 lits seulement.
En 2016, l'ONG estime le nombre de détenus à 53.000 soit plus du double qu'en 2015 mais toujours pour 16.000 lits seulement, soit 1 lit pour près de 3 prisonniers.
"Les établissements pénitentiaires tunisiens dépassent maintenant leur capacité de 150-200 pour cent, ce qui entraîne souvent que des détenus dorment à même le sol ou à deux dans un lit, causant des conflits entre eux et propageant diverses maladies de peau et autres infections" affirme Euro-Med
Quatrième plus grande population carcérale des pays arabe, la Tunisie compte 212 prisonniers pour 100.000 habitants, dont 60% en attente d'un procès ou d'une condamnation.
Une surpopulation, cause de radicalisation
La surpopulation carcérale cause de nombreux problèmes à l'instar des violences, de vols et de "partage facile de stupéfiants", principal fléau dans les prisons tunisiennes. Selon l'ONG, 53% des détenus le sont pour consommation et vente de drogues.
Autre problème majeur pointé du doigt par l'organisation, le mélange entre les détenus pour délits mineurs et ceux ayant commis des crimes, notamment terroristes pouvant engendrer une certaine radicalisation.
"De nouvelles statistiques montrent que près de 2.000 prisonniers condamnés pour avoir commis des actes terroristes sont placés avec des détenus ordinaires, ce qui facilite la radicalisation" indique l'ONG
Des conditions spartiates
A l'origine de tous ces maux selon l'ONG, la détention préventive.
Ainsi 80 pour cent des ressources humaines et matérielles censés être allouées à des programmes de réinsertion sont alloués aux détenus préventifs.
Autre maux, les conditions de détentions jugées difficiles par l'ONG: peu de ventilation et de lumière, sols et matelas sales infectés d'insectes et absence d'hygiène.
La loi de l'état d'urgence, cause principale
Selon Yahya Achraf, chercheur à l'observatoire Euro-Med, la loi de l'état d'urgence est une cause principale de cette surpopulation: "Nous sommes gravement préoccupés par l'extension répétitive de la loi d'urgence en Tunisie" affirme t-il avant d'ajouter: "La loi d'urgence est en vigueur depuis le 24 Novembre 2015, soulevant le spectre de la domination des forces de sécurité et de la suppression des droits civils".
L'augmentation du nombre de détentions entre 2015 et 2016, accompagné de nombreux cas de tortures, légitimés par la lutte contre le terrorisme en sont une preuve estime l'analyste.
Pour lui, la Tunisie doit se doter de nouvelles lois "pour garantir les droits pendant la détention et l'emprisonnement", tout en revoyant la loi contre le terrorisme qui "contient un langage ambigu, permettant un retour aux précédentes violations des droits de l'Homme".
"Les prisons sont censées être des centres de réinsertion plus que des centres de punition, en particulier lorsque les crimes sont relativement mineurs", déclare Yahya Achraf avant d'ajouter: "Il est temps de mettre fin à ces pratiques médiévales".
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