FINANCES- Dans un rapport technique publié le 21 octobre, l’Institut Arabe des Chefs d’entreprises (IACE), a dressé un tableau sombre de la situation économique du pays. Intitulé : "Déficits des finances publiques, besoins de financement courants en devises et leurs impacts prospectifs sur la dépréciation du taux de change du dinar : Quelles réelles marges de manœuvre du nouveau gouvernement d’union nationale ?", le rapport technique trace les défis auxquels fera face le gouvernement Chahed.
Le dinar tunisien poursuivra sa descente aux enfers
Tous les signaux sont au rouge et les perspectives ne sont guère prometteuses. La dépréciation du dinar tunisien risque de s’aggraver davantage prévoit le rapport de l’IACE. "Sur les huit premiers mois de 2016, la dépréciation du cours du dinar sur le marché interbancaire par rapport à l’euro et au dollar s’est creusée à près de 8%, en rapport avec la détérioration alarmante et sans précédent du déficit courant", note le rapport.
Selon la même source et en l’absence de mesures urgentes à même de limiter les déficits public et courant, le dinar pourra se déprécier davantage pour frôler la barre de 3 dinars pour un euro d’ici 2020 surtout avec le nouveau dispositif poursuivi par la Banque Centrale de Tunisie - d'après les consignes du FMI- limitant son intervention sur le marché de changes pour corriger la dépréciation du dinar tunisien.
"En effet, et conformément aux accords conclus avec le FMI, un nouveau dispositif de change a été introduit. Il consiste depuis, le mois de mai 2013, à déprécier le dinar en terme effectif (panier euro-dollar) selon un régime de parité mobile dans une bande de 2% en moyenne par an. Cette dépréciation sera facilitée par le fait que le nouveau système impose à la BCT de réduire ses interventions sur le marché des changes à moins de 20% contre 40% auparavant", explique le rapport de l’IACE.
"Par ailleurs l’amenuisement des réserves de change faute de mobilisation de ressources en devises, exercera inéluctablement des pressions baissières additionnelles sur le cours du dinar", ajoute la même source.
Des besoins de financement externe de 7.305 MDT
Les voies de recours de la Tunisie au financement externe se resserrent. D’ailleurs, sur les 2,9 milliards de dollars au titre de prêt élargi à contracter par le FMI, 1,7 milliard de dollars serviront à rembourser le premier prêt stand by. De même, le programme encore en discussion avec la Banque Mondiale d’une enveloppe de 5 milliards de dollars pour les cinq années à venir pourrait connaître des conditions plus drastiques surtout que la même institution a déclassé récemment la Tunisie dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires.
Au total, les besoins réels de financement additionnels liés au déficit courant et à la dette publique interne et externe sont estimés à hauteur de 7.305 MDT. A fin 2016, le gap ou l’écart de financements externes non identifiés et non sécurisés est estimé à 900 MDT.
Le déficit des entreprises publiques et des caisses sociales pèse de tout son poids sur l’équilibre budgétaire. Le déficit cumulé depuis 2011 des entreprises publiques (STEG, STIR, Office des Céréales, Tunis-air, Régie Nationale des Tabacs, Transtu, Groupe chimique, etc), est évalué à 3400MDT dont 1.172 MDT sur les caisses sociales, dont 484 MDT pour la CNRPS, 588 MDT pour la CNSS et 100 MDT pour la CNAM.
Hormis ce déficit chronique des entreprises publiques, le besoin de financement supplémentaire de la Loi de Finances complémentaire 2016 est de 2.305 MDT.
Selon les auteurs du rapport : "les marges de manœuvre du gouvernement d’Union nationale en matière de conduite des politiques économiques, et surtout pour la mise en œuvre des réformes annoncées, seront extrêmement limitées, voire fragilisées, si un assainissement préalable et opérationnel des finances publiques tardait à être implémenté".
Le dinar tunisien poursuivra sa descente aux enfers
Tous les signaux sont au rouge et les perspectives ne sont guère prometteuses. La dépréciation du dinar tunisien risque de s’aggraver davantage prévoit le rapport de l’IACE. "Sur les huit premiers mois de 2016, la dépréciation du cours du dinar sur le marché interbancaire par rapport à l’euro et au dollar s’est creusée à près de 8%, en rapport avec la détérioration alarmante et sans précédent du déficit courant", note le rapport.
Selon la même source et en l’absence de mesures urgentes à même de limiter les déficits public et courant, le dinar pourra se déprécier davantage pour frôler la barre de 3 dinars pour un euro d’ici 2020 surtout avec le nouveau dispositif poursuivi par la Banque Centrale de Tunisie - d'après les consignes du FMI- limitant son intervention sur le marché de changes pour corriger la dépréciation du dinar tunisien.
"En effet, et conformément aux accords conclus avec le FMI, un nouveau dispositif de change a été introduit. Il consiste depuis, le mois de mai 2013, à déprécier le dinar en terme effectif (panier euro-dollar) selon un régime de parité mobile dans une bande de 2% en moyenne par an. Cette dépréciation sera facilitée par le fait que le nouveau système impose à la BCT de réduire ses interventions sur le marché des changes à moins de 20% contre 40% auparavant", explique le rapport de l’IACE.
Par ailleurs, l’effet Brexit et la dépréciation de l’euro face au dollar auront également des répercussions sur le dinar tunisien lequel enregistrera, selon l’étude empirique de l’IACE, une dépréciation moyenne cumulée de 11,38% à l’horizon 2020 face à la monnaie unique, soit une dépréciation moyenne annuelle de 3,69% au cours des cinq prochaines années.
"Par ailleurs l’amenuisement des réserves de change faute de mobilisation de ressources en devises, exercera inéluctablement des pressions baissières additionnelles sur le cours du dinar", ajoute la même source.
LIRE AUSSI: Après le Brexit: Légère amélioration du dinar tunisien face à l'euro
Des besoins de financement externe de 7.305 MDT
Les voies de recours de la Tunisie au financement externe se resserrent. D’ailleurs, sur les 2,9 milliards de dollars au titre de prêt élargi à contracter par le FMI, 1,7 milliard de dollars serviront à rembourser le premier prêt stand by. De même, le programme encore en discussion avec la Banque Mondiale d’une enveloppe de 5 milliards de dollars pour les cinq années à venir pourrait connaître des conditions plus drastiques surtout que la même institution a déclassé récemment la Tunisie dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires.
Au total, les besoins réels de financement additionnels liés au déficit courant et à la dette publique interne et externe sont estimés à hauteur de 7.305 MDT. A fin 2016, le gap ou l’écart de financements externes non identifiés et non sécurisés est estimé à 900 MDT.
Le déficit des entreprises publiques et des caisses sociales pèse de tout son poids sur l’équilibre budgétaire. Le déficit cumulé depuis 2011 des entreprises publiques (STEG, STIR, Office des Céréales, Tunis-air, Régie Nationale des Tabacs, Transtu, Groupe chimique, etc), est évalué à 3400MDT dont 1.172 MDT sur les caisses sociales, dont 484 MDT pour la CNRPS, 588 MDT pour la CNSS et 100 MDT pour la CNAM.
Hormis ce déficit chronique des entreprises publiques, le besoin de financement supplémentaire de la Loi de Finances complémentaire 2016 est de 2.305 MDT.
Ainsi et à la lumière de la rétrospective économique du pays notamment en ce qui concerne l’élargissement des déficits jumeaux, les pressions inflationnistes, la dépréciation du dinar et les difficultés d’accès au financement extérieur, les auteurs du rapport concluent :"La lecture des mesures proposées dans le projet de la Loi de Finances de 2017 récemment discutées en Conseil des ministres, révèle un faible degré d’efficience et surtout une faible portée de réponse aux problèmes structurels du gap de financement estimé précédemment".
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