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Face à un secteur en crise: Les syndicats agricoles appellent à l'annulation des dettes des agriculteurs

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L’Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP) a plaidé, mercredi, pour l'annulation des dettes des agriculteurs et pêcheurs dont le principal de la dette dépasse 5000 dinars.

Les représentants de l’UTAP, qui s’exprimaient lors d'une séance d'audition tenue par la commission des finances relevant de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), ont fait savoir que le volume global des engagements bancaires du secteur a atteint 2445 millions de dinars, à fin août 2016, et que les crédits arrivés à échéance sont de l’ordre de 1084 MD.

Les responsables ont aussi souligné que la proposition de l’UTAP vise à soutenir le secteur et à permettre aux agriculteurs et aux pêcheurs l’accès au financement bancaire, d’autant plus que le nombre des agriculteurs dont la dette est supérieure à 5 mille dinars, dépasse 25 mille.

Ils ont proposé la facilitation des conditions d'octroi des crédits saisonniers et l’augmentation de leur valeur à 220 MD, pour couvrir le secteur de l’arboriculture et celui des cultures maraîchères, sachant que seuls 1,2% du nombre total des agriculteurs (250 mille agriculteurs), bénéficient de crédits saisonniers (d’une moyenne de 50 MD), ce qui permet l’exploitation de 100 mille hectares, sur une superficie totale d’1 million 500 mille hectares.

L’augmentation de la subvention directe des produits agricoles exportés, dont la moyenne annuelle ne dépasse pas les 4 millions de dinars, l’exonération des entreprises totalement exportatrices du secteur de l'impôt sur les sociétés, et l’octroi de primes pour les activités d’emballage et du conditionnement visant à donner de la valeur ajoutée à ces produits, ont également été parmi les propositions de l’UTAP.

De son côté, le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (SYNAGRI) a également demandé l’annulation des dettes des agriculteurs dans le projet de la loi de Finances 2017, qui sont estimées à 500 millions de dinars (fin 2015) et de ne pas se contenter des dettes de moins de 5000 dinars.

Le SYNAGRI a appelé à excepter seulement les agriculteurs qui ont utilisé leurs crédits à d’autres fins.

Intervenant à une séance d’audition de la Commission des Finances, à l’ARP, le président du syndicat Leith Ben Becher, a souligné l’absence d’une nouvelle stratégie pour l’agriculture dans ce projet de loi, mettant l’accent sur la dégradation de la situation des agriculteurs et mentionnant l’importance de l’annulation sur des étapes de la dette.

De son coté, le député Mohamed Ben Salem, a estimé que l’annulation totale de la dette est difficile, inconstitutionnelle et injuste, dans la mesure où elle permettra l’annulation des dettes contractées par certains agriculteurs pour l’achat d’équipements, au moment où plusieurs autres n’ont pas pu mobiliser les garanties nécessaires pour l’obtention de crédits. Il a par ailleurs, insisté sur la nécessité de trouver des solutions efficaces pour développer le secteur.

Répondant à cette intervention, Ben Becher a argué que l'annulation des dettes a déjà concerné d'autres secteurs.

Sur un autre plan, les représentants de l’UTAP ont mis l’accent sur la nécessité d'étendre la mesure relative à la subvention des hydrocarbures (40% des prix des hydrocarbures) à l’ensemble des secteurs agricoles et d’ajuster la prime d’exploitation (72 millimes pour le gasoil, 30 millimes pour le pétrole lampant et 48 millimes pour le pétrole) et de l’orienter vers les personnes qui ont en besoin. Cette prime bénéficie aux agriculteurs disposant d’un tracteur et aux propriétaires de grandes superficies et non aux petits exploitants, dont les superficies exploitées sont inférieures à 10 ha (ces exploitations représentent 70% des terres agricoles du pays).

D'après les représentants de l'UTAP, ces primes n’ont pas été révisés depuis 1999, alors que le prix d’essence, le plus utilisé, a évolué de 395 millimes/l à 1250 millimes/l en 2015, enregistrant une hausse de 214%.

Le député Hédi Ben Brahem a fait remarquer que la promotion du secteur agricole ne nécessite pas uniquement l’annulation des dettes et l’augmentation des subventions, mais aussi la prise de décisions urgentes dans le domaine de la recherche scientifique, en particulier, dans la filière des céréales, à laquelle l'Etat consacre chaque année un budget de 200 millions de dinars (MD).

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