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Plus d'un djihadiste européen sur six s'est radicalisé en prison selon une étude britannique

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TERRORISME - "Je veux faire quelque chose de bien pour une fois, quelque chose de pur." En quête de "rédemption", plus d'un djihadiste européen sur six s'est radicalisé en prison, selon le rapport britannique du Centre international d'étude de la radicalisation et de la violence politique (ICSR) publié ce mardi 11 octobre.


L'émergence du groupe État islamique a renforcé les liens entre terrorisme et criminalité, souligne l'ICSR. Et les organisations extrémistes délaissent de plus en plus les écoles religieuses au profit des "ghettos" européens où ils peuvent trouver des candidats aguerris possédant déjà un passé criminel.

"Prêts à l'emploi"

Les prisons en particulier offrent un réservoir "de jeunes hommes en colère" qui sont "prêts à l'emploi". La familiarité pour certains détenus avec les armes et les circuits de financement occulte contribuent à la tendance, selon l'étude.

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Nous observons des radicalisations de plus en plus rapides en prison. Avoir été incarcéré pour des crimes violents facilite le passage à l'extrémisme violent", souligne Peter Neumann, directeur du ICSR et co-auteur du rapport.


Pour étayer leur étude, les chercheurs de l'ICSR, basés au King's College de Londres, se sont penchés sur les profils de 79 jihadistes européens à s'être rendus à l'étranger pour combattre ou qui ont été impliqués dans des actes de terrorisme en Europe. Ils sont originaires de Belgique, du Danemark, de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et de Grande-Bretagne.

On estime à 5.000 le nombre d'Européens de l'Ouest à avoir rejoint, lors des cinq dernières années, des organisations djihadistes comme le Front Al-Nosra ou l'Etat islamique pour combattre en Irak ou en Syrie.

Près d'un terroriste sur cinq

Des personnes étudiées par l'ICSR, 57% ont passé du temps en prison avant leur radicalisation et au moins 27% de celles qui ont été incarcérées ont été radicalisées pendant leur séjour derrière les barreaux. En somme, selon l'étude, 15% des djihadistes européens se seraient radicalisés en prison.

"Le groupe État islamique représente la brutalité, la force et la puissance que recherchent ces jeunes, souvent d'anciens membres de gangs, affirme Peter Neumann. L'EI leur dit en gros: vous pouvez continuer à faire toutes les choses que vous avez faites jusque-là. Mais cette fois, vous irez au paradis".


Certains ont vu dans le djihadisme un moyen de "rédemption", selon l'étude. Elle cite notamment Ali Almanasfi, un Londonien d'origine syrienne qui explique: "je veux faire quelque chose de bien pour une fois, quelque chose de pur".

Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement français a mis en place des unités dédiées aux "détenus radicalisés ou en voie de radicalisation", au sein des prisons. Une mesure qui peine, aujourd'hui, à démontrer son efficacité, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.



Le 29 septembre dernier, plusieurs responsables syndicaux dénonçaient les faiblesses de ces programmes, après que trois agents carcéraux ont été agressés par un détenu radicalisé dans la maison d'arrêt d'Osny dans le Val d'Oise.

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