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Des protagonistes reviennent sur la tentative du putsch islamiste de Novembre 1987 à la télévision

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POLITIQUE- Pour l’édition du lundi 7 novembre 2016 de son émission "Attessia Massa", l’animateur Moez Ben Gharbia a invité la présidente du parti Destourien libre, Abir Moussi, et le vice-président du mouvement d’Ennahdha et vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Abdelfattah Mourou pour revenir sur les vingt-trois ans de règne de l’ancien président, Zine Al Abidine Ben Ali.

Le sujet relatif à la tentative de putsch qu’aurait préparé le Courant islamiste (actuel Ennahdha) pour le 8 novembre 1987 a été abordé. Sahbi Amri, médecin et membre du même Courant, a été invité à parler de ce sujet. Portant des traces physiques liées selon lui à la torture, Sahbi Amri a donné son récit sur les faits.

"Mon premier contact avec ces personnes s’était établi après une complication familiale ; ma sœur, membre du Courant islamiste, était pourchassée par le régime d’Habib Bourguiba et avait besoin de se réfugier en Algérie. C’est ainsi que j’ai connu Hamadi Jebali (NB : chef du gouvernement en 2012) et que je l’ai aidé à mener sa vie de clandestin. Je lui avais même donné ma carte d’identité nationale, il portait une perruque et pouvait circuler en toute liberté. Après qu’il ait aidé ma sœur et quelques autres membres du Courant, j’ai aidé un certain Fathi Maâtoug à se cacher pour me rendre compte, par la suite, comme ce même individu était fortement impliqué dans les attentats de Sousse et de Monastir".



Quelques minutes plus tard, l’ancien chef de l’équipe de commandos – envoyée par Ben Ali le 7 novembre 1987 pour encercler le palais présidentiel afin que feu Bourguiba ne puisse pas s’échapper – Sadok Ghodban, est intervenu, par Skype, sur le plateau depuis Londres. Lors de son passage, Ghodbane a refusé de parler de son appartenance au groupe sécuritaire de 1987 (celui même qui a planifié le putsch du 8 novembre) en expliquant qu’il était lié par le devoir de réserve. Le seul détail qu’il a bien voulu donner c’était le fait que l’hélicoptère utilisé par Ben Ali pour accéder au palais de Carthage était le même que celui que voulait utiliser le groupe sécuritaire pour la même chose.



Contactés par le HuffPost Tunisie, ni Sahbi Atig ni Lotfi Zitoun n'ont souhaité s'exprimer. Pour sa part, la députée du bloc parlementaire du mouvement d’Ennahdha, Hela Hammi, a préféré ne pas s’étaler sur le sujet.
"C'est vrai que je faisais partie du Parti à cette époque-là, mais j'étais jeune et je n'étais pas au courant. Je ne peux pas m'exprimer à propos de quelque chose à laquelle je n'ai ni assisté, ni été mise au courant".

Le règne de Ben Ali divise encore?

L’essentiel de l’argumentaire d’Abdelfattah Mourou a tourné autour de la restriction des libertés au temps du président déchu ; l’avocat a en effet rappelé les centaines de victimes du système qui avaient eu le malheur de s’approcher de la politique à l’époque. Pour le vice-président d’Ennahdha, Ben Ali avait réussi, par sa dictature et son oppression, à empêcher les jeunes de pouvoir se construire une vraie culture politique ce qui a contribué à la situation actuelle du pays.



Répondant à Mourou, Abir Moussi a insisté sur l’importance des chiffres : pour elle, il suffit de revoir les chiffres liés à la croissance économique, au développement et à la qualité de vie pour comprendre que les vingt-trois de Ben Ali ont été porteurs et bénéfiques pour le pays. La présidence du parti Destourien libre n’a pas manqué d’attaquer l’opposition qui s’était dressée contre l’ancien président en l’accusant d’avoir voulu saboter, à plusieurs reprises et en contactant des parties étrangères, la roue économique afin de faire tomber le régime et prendre sa place. Et d’ajouter que la plus grande faute de Ben Ali était celle d’avoir fait de quelques politiciens de faux héros.



Participant à l’émission en duplex l’avocat de Ben Ali, Mounir Ben Salha, a expliqué que son client – qui aurait suivi l’émission depuis son lieu d’exil en Arabie Saoudite – lui a demandé de suggérer aux journalistes d’aller demander l’avis des citoyens, dans la rue, sur son époque de règne et d’éviter de demander l’avis de ceux qui exercent la politique et qui sont au pouvoir.



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