FRANCE-Longtemps donné perdant, l'ancien premier ministre a doublé tout le monde dans la dernière ligne droite. Et conjuré la malédiction du Poulidor de la droite.
La vengeance est un plat qui se mange froid. Presque dix ans après avoir été traité de "collaborateur" par un Nicolas Sarkozy qui s'ingéniait à l'isoler à Matignon, François Fillon tient enfin la sienne. Au premier tour de la primaire, l'ancien élu de la Sarthe et passionné de course automobile a réalisé le hold-up-parfait. Parti en milieu de tableau, loin des rétroviseurs des deux favoris, le député de Paris a opéré une remontée fulgurante dans la dernière ligne droite pour s'imposer sur la plus haute marche du podium.
"La défaite ne doit humilier personne", a-t-il réagi peu après 22h30 devant des soutiens euphoriques avant d'adresser une "pensée particulière" à Nicolas Sarkozy.
Les sondages, longtemps sévères pour l'ancien premier ministre, avaient bien capté l'impressionnante dynamique de fin de campagne de l'ex-troisième homme. Entre la fin des hostilités et le soir du premier tour, celle-ci n'a fait que s'amplifier, offrant à François Fillon un score sans appel dès les premières remontées des bureaux de vote. D'entrée, Bruno Le Maire lui a apporté son soutien, suivi par celui de Nicolas Sarkozy.
Avec plus de 40% des suffrages exprimés, le député de Paris s'offre mieux qu'une première place. Non seulement il s'impose comme le favori du second tour de la primaire, mais il s'offre une percée ébouriffante dans les citadelles réputées imprenables du sarkozysme, des Alpes-Maritimes jusqu'aux Hauts-de-Seine. Dans son vieux fief de la Sarthe, François Fillon réalise un score de République bananière avec près de 80% de soutiens. Un coup de maître et du destin pour cet ancien jeune premier de la politique, longtemps abonné aux seconds rôles.
Un Fillon toujours dans l'ombre de...
François Fillon, éternel Poulidor de la politique? Député à 27 ans, plusieurs fois ministre, président de son département de la Sarthe, de sa région des Pays de la Loire, premier ministre... L'homme affiche un des CV les plus fournis de la République. Et pourtant cette carrière exceptionnelle s'est toujours bâtie à l'ombre d'un autre.
En 1981, c'est à la mort de son mentor Joël Le Theule qu'il doit son élection à l'Assemblée nationale dès le premier tour. Très vite, il se place sous l'aile du gaulliste social Philippe Séguin auprès duquel il fera campagne contre le traité de Maastricht en 1992. C'est à sa proximité avec Philippe Séguin qu'il doit de ne pas être blacklisté par les chiraquiens, malgré son soutien à Edouard Balladur en 1995.
S'il se rapproche de Jacques Chirac qui lui offre ses deux plus beaux postes ministériels, c'est en scellant un accord avec Nicolas Sarkozy que François Fillon se hisse jusqu'à Matignon en 2007. S'il refuse de le considérer comme un mentor, l'élu de la Sarthe aura toutes les peines du monde à exister face à l'omniprésidence de Sarkozy.
Une revanche stoppée nette par la guerre Fillon-Copé
A la défaite de Nicolas Sarkozy, François Fillon croyait son heure enfin venue. Sorti très populaire du précédent quinquennat, l'ancien premier ministre a joué jusqu'au bout la carte de la loyauté tout en entamant un début d'inventaire.
Soutenu par une forte proportion de parlementaires, François Fillon voit son ambition de présider sa famille politique stoppée nette par le bras de fer avec Jean-François Copé et sa "victoire volée" de 2012. A l'époque, l'ancien séguiniste hésite: doit-il claquer la porte, créer son propre parti et voler de ses propres ailes? Ou bien sceller un accord pour sauver l'UMP? C'est la décision qu'il finit par prendre, acceptant du bout des lèvres la présidence de son rival.
Jusqu'au tout dernier moment, l'entourage de François Fillon regrettera ce choix, ses détracteurs taclant sa faiblesse et son incapacité à assumer le leadership de la droite. C'est alors que François Fillon entame sa traversée du désert. Entouré d'une petite armée de fidèles (dont certains comme Pierre Lellouche ou Valérie Pécresse le largueront en cours de route), le député de Paris va écumer le pays et bâtir un programme ultra-libéral et ultra-conservateur censé séduire le coeur de la droite.
Jusqu'au bout, ses adversaires et les sondages auront sous-estimé la détermination de cet homme pudique mais décrit par ses proches comme une personnalité bouillonnante. La victoire très nette de ce dimanche 20 novembre lui offre plus qu'un triomphe, une consécration.
La vengeance est un plat qui se mange froid. Presque dix ans après avoir été traité de "collaborateur" par un Nicolas Sarkozy qui s'ingéniait à l'isoler à Matignon, François Fillon tient enfin la sienne. Au premier tour de la primaire, l'ancien élu de la Sarthe et passionné de course automobile a réalisé le hold-up-parfait. Parti en milieu de tableau, loin des rétroviseurs des deux favoris, le député de Paris a opéré une remontée fulgurante dans la dernière ligne droite pour s'imposer sur la plus haute marche du podium.
"La défaite ne doit humilier personne", a-t-il réagi peu après 22h30 devant des soutiens euphoriques avant d'adresser une "pensée particulière" à Nicolas Sarkozy.
Les sondages, longtemps sévères pour l'ancien premier ministre, avaient bien capté l'impressionnante dynamique de fin de campagne de l'ex-troisième homme. Entre la fin des hostilités et le soir du premier tour, celle-ci n'a fait que s'amplifier, offrant à François Fillon un score sans appel dès les premières remontées des bureaux de vote. D'entrée, Bruno Le Maire lui a apporté son soutien, suivi par celui de Nicolas Sarkozy.
Avec plus de 40% des suffrages exprimés, le député de Paris s'offre mieux qu'une première place. Non seulement il s'impose comme le favori du second tour de la primaire, mais il s'offre une percée ébouriffante dans les citadelles réputées imprenables du sarkozysme, des Alpes-Maritimes jusqu'aux Hauts-de-Seine. Dans son vieux fief de la Sarthe, François Fillon réalise un score de République bananière avec près de 80% de soutiens. Un coup de maître et du destin pour cet ancien jeune premier de la politique, longtemps abonné aux seconds rôles.
Un Fillon toujours dans l'ombre de...
François Fillon, éternel Poulidor de la politique? Député à 27 ans, plusieurs fois ministre, président de son département de la Sarthe, de sa région des Pays de la Loire, premier ministre... L'homme affiche un des CV les plus fournis de la République. Et pourtant cette carrière exceptionnelle s'est toujours bâtie à l'ombre d'un autre.
En 1981, c'est à la mort de son mentor Joël Le Theule qu'il doit son élection à l'Assemblée nationale dès le premier tour. Très vite, il se place sous l'aile du gaulliste social Philippe Séguin auprès duquel il fera campagne contre le traité de Maastricht en 1992. C'est à sa proximité avec Philippe Séguin qu'il doit de ne pas être blacklisté par les chiraquiens, malgré son soutien à Edouard Balladur en 1995.
S'il se rapproche de Jacques Chirac qui lui offre ses deux plus beaux postes ministériels, c'est en scellant un accord avec Nicolas Sarkozy que François Fillon se hisse jusqu'à Matignon en 2007. S'il refuse de le considérer comme un mentor, l'élu de la Sarthe aura toutes les peines du monde à exister face à l'omniprésidence de Sarkozy.
Une revanche stoppée nette par la guerre Fillon-Copé
A la défaite de Nicolas Sarkozy, François Fillon croyait son heure enfin venue. Sorti très populaire du précédent quinquennat, l'ancien premier ministre a joué jusqu'au bout la carte de la loyauté tout en entamant un début d'inventaire.
Soutenu par une forte proportion de parlementaires, François Fillon voit son ambition de présider sa famille politique stoppée nette par le bras de fer avec Jean-François Copé et sa "victoire volée" de 2012. A l'époque, l'ancien séguiniste hésite: doit-il claquer la porte, créer son propre parti et voler de ses propres ailes? Ou bien sceller un accord pour sauver l'UMP? C'est la décision qu'il finit par prendre, acceptant du bout des lèvres la présidence de son rival.
Jusqu'au tout dernier moment, l'entourage de François Fillon regrettera ce choix, ses détracteurs taclant sa faiblesse et son incapacité à assumer le leadership de la droite. C'est alors que François Fillon entame sa traversée du désert. Entouré d'une petite armée de fidèles (dont certains comme Pierre Lellouche ou Valérie Pécresse le largueront en cours de route), le député de Paris va écumer le pays et bâtir un programme ultra-libéral et ultra-conservateur censé séduire le coeur de la droite.
Jusqu'au bout, ses adversaires et les sondages auront sous-estimé la détermination de cet homme pudique mais décrit par ses proches comme une personnalité bouillonnante. La victoire très nette de ce dimanche 20 novembre lui offre plus qu'un triomphe, une consécration.
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