Deux filles en train de boire dans un bar au centre ville de Tunis, plus précisément à l'avenue Habib Bourguiba ont été arrêtées par les policiers, a annoncé le ministère de l'Intérieur sur son site, le 24 novembre.
Le ministère se targuait à travers cette révélation de la "réussite de la campagne visant à lutter contre les actes contraires aux bonnes moeurs", menée le 16, 17 et 18 novembre.
Cette annonce a intrigué beaucoup d'internautes, des commentaires indignés fusent de la part de certains journalistes, juristes, militants...
Légende: Le ministère de l’intérieur, un Ministère islamiste. Depuis quand vous occupez-vous de la vie intime des personnes? La femme est restée la hantise de la société, ses gestes, ses allers retours et ses sorties. Un gouvernement qui se mêle de la liberté des femmes. Quand Meriem fut violée par des agents de police, vous n’avez pas parlé. Vous menez des campagnes contre les femmes, et ensuite, vous allez vendre, au dollar, une fausse image devant vos “sponsors” étrangers. C’est une honte! Le pays est au fond du gouffre et votre seul tracas, c’est les bonnes moeurs!!
Où est la loi quand il s’agit de cette catégorie? Chariaa et dogmes? Merde à tous ceux qui utilisent leurs uniformes et leurs pouvoirs contre les citoyens et citoyennes au nom de Dieu. Depuis quand les bars sont interdits aux femmes? Depuis quand est-ce un crime? C’est ça le terrorisme!
Légende: j'ignorais qu'il existait une loi interdisant les femmes d'aller aux bars. On en apprend des choses avec vous.
Quel grand accomplissement pour nos courageux lions
Légende: Un sacre pour les policiers de Hédi Majdoub!
Il est à noter que le communiqué a ensuite été modifié en enlevant la phrase concernant l'arrestation des filles dans le bar. Le HuffPost Tunisie a contacté le ministère de l'Intérieur pour plus d'éclaircissements mais il était injoignable.
Une rectification inexpliquée qui a été critiquée par certains internautes:
Légende: Comme toujours des changements inexpliqués, ce qui constitue une insulte pour les citoyens et les citoyennes (...) Un ministère qui fonctionne toujours selon les veilles règles de Ben Ali avec des tapages médiatiques sur des "campagnes" aussi inefficaces (...) Vous n'avez même pas le courage de clarifier les dessous d'une modification d'un communiqué destiné au public.
Est-ce légal?
Le policier a-t-il le droit de procéder à un tel contrôle? "Lors d'un contrôle d'identité de la police, vous êtes tenus de coopérer mais le policier n'a pas le droit de vous demander si vous avez bu ou pourquoi telle personne vous accompagne ", a déclaré au HuffPost Tunisie Oussema Helal, juriste.
Que dit la loi?
L'article 317 du code pénal relatif aux infractions à la morale publique stipule que sont punis de quinze jours d’emprisonnement et de quatre dinars huit cent millimes d'amende ceux qui se trouvent sur la voie publique ou dans tout autre lieu public, dans un état d'ivresse évidente.
"Prouver l'état d"ivresse évidente doit se faire conformément à la loi et selon des analyses scientifiques. Or dans les procès verbaux rédigés par les policiers dans ces affaires, ils marquent: 'On a senti l'odeur de l'alcool', une expression qui n'a aucune valeur scientifique. Et vous avez beau protester, la parole des policiers est sacralisée par le juge", déplore le juriste.
Oussema Helal s’alarme d'une évolution inquiétante en terme de répression, "qui a débuté avec les non jeûneurs harcelés au moins de ramadan, en passant par les homosexuels puis les buveurs d'alcool", a-t-il fustigé.
"Les contrôles de police se font souvent à la sortie des bars. On attend quoi des gens qui sortent des bars à part avoir bu. À ce moment on interdit la vente d'alcool !", a-t-il ajouté.
Faut-il rappeler la loi aux policiers, sachant que l'article relatif à l'outrage à un agent public est agité comme une épée de Damoclès?
"Il faut essayer de faire comprendre calmement aux policiers qu'ils sont hors la loi, comme pour tout abus similaire. Si ça dégénère, il ne faut surtout pas signer le procès verbal rédigé par les policiers au poste", prévient-il.
Le ministère se targuait à travers cette révélation de la "réussite de la campagne visant à lutter contre les actes contraires aux bonnes moeurs", menée le 16, 17 et 18 novembre.
Cette annonce a intrigué beaucoup d'internautes, des commentaires indignés fusent de la part de certains journalistes, juristes, militants...
Légende: Le ministère de l’intérieur, un Ministère islamiste. Depuis quand vous occupez-vous de la vie intime des personnes? La femme est restée la hantise de la société, ses gestes, ses allers retours et ses sorties. Un gouvernement qui se mêle de la liberté des femmes. Quand Meriem fut violée par des agents de police, vous n’avez pas parlé. Vous menez des campagnes contre les femmes, et ensuite, vous allez vendre, au dollar, une fausse image devant vos “sponsors” étrangers. C’est une honte! Le pays est au fond du gouffre et votre seul tracas, c’est les bonnes moeurs!!
Où est la loi quand il s’agit de cette catégorie? Chariaa et dogmes? Merde à tous ceux qui utilisent leurs uniformes et leurs pouvoirs contre les citoyens et citoyennes au nom de Dieu. Depuis quand les bars sont interdits aux femmes? Depuis quand est-ce un crime? C’est ça le terrorisme!
Légende: j'ignorais qu'il existait une loi interdisant les femmes d'aller aux bars. On en apprend des choses avec vous.
Quel grand accomplissement pour nos courageux lions
Légende: Un sacre pour les policiers de Hédi Majdoub!
Il est à noter que le communiqué a ensuite été modifié en enlevant la phrase concernant l'arrestation des filles dans le bar. Le HuffPost Tunisie a contacté le ministère de l'Intérieur pour plus d'éclaircissements mais il était injoignable.
Une rectification inexpliquée qui a été critiquée par certains internautes:
Légende: Comme toujours des changements inexpliqués, ce qui constitue une insulte pour les citoyens et les citoyennes (...) Un ministère qui fonctionne toujours selon les veilles règles de Ben Ali avec des tapages médiatiques sur des "campagnes" aussi inefficaces (...) Vous n'avez même pas le courage de clarifier les dessous d'une modification d'un communiqué destiné au public.
Est-ce légal?
Le policier a-t-il le droit de procéder à un tel contrôle? "Lors d'un contrôle d'identité de la police, vous êtes tenus de coopérer mais le policier n'a pas le droit de vous demander si vous avez bu ou pourquoi telle personne vous accompagne ", a déclaré au HuffPost Tunisie Oussema Helal, juriste.
Que dit la loi?
L'article 317 du code pénal relatif aux infractions à la morale publique stipule que sont punis de quinze jours d’emprisonnement et de quatre dinars huit cent millimes d'amende ceux qui se trouvent sur la voie publique ou dans tout autre lieu public, dans un état d'ivresse évidente.
"Prouver l'état d"ivresse évidente doit se faire conformément à la loi et selon des analyses scientifiques. Or dans les procès verbaux rédigés par les policiers dans ces affaires, ils marquent: 'On a senti l'odeur de l'alcool', une expression qui n'a aucune valeur scientifique. Et vous avez beau protester, la parole des policiers est sacralisée par le juge", déplore le juriste.
Oussema Helal s’alarme d'une évolution inquiétante en terme de répression, "qui a débuté avec les non jeûneurs harcelés au moins de ramadan, en passant par les homosexuels puis les buveurs d'alcool", a-t-il fustigé.
"Les contrôles de police se font souvent à la sortie des bars. On attend quoi des gens qui sortent des bars à part avoir bu. À ce moment on interdit la vente d'alcool !", a-t-il ajouté.
Faut-il rappeler la loi aux policiers, sachant que l'article relatif à l'outrage à un agent public est agité comme une épée de Damoclès?
"Il faut essayer de faire comprendre calmement aux policiers qu'ils sont hors la loi, comme pour tout abus similaire. Si ça dégénère, il ne faut surtout pas signer le procès verbal rédigé par les policiers au poste", prévient-il.
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