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Un recours en référé sera déposé contre la ministre de la Santé Samira Meraï affirme l'UGTT

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La commission nationale administrative de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a décidé de déposer un recours en référé devant le Tribunal Administratif contre la ministre de la Santé, Samira Merai, pour avoir émis le 18 octobre 2016 un arrêté modifiant celui du 17 décembre 2013 qui fixe et encadre l’acquisition, l’installation et l’exploitation des équipements matériels lourds tels que le scanner, l’IRM et le Tep-scan.

La décision a été annoncée par le Secrétaire général adjoint de la Fédération générale de la santé, Abdelfattah Ayari et la Secrétaire générale du syndicat des médecins, pharmaciens et médecins dentistes hospitalo-universitaires, Habiba Mizouni, lors d’un point de presse tenu mardi au CHU La Rabta, à Tunis.

Munis de brassards rouges, les deux syndicalistes ont qualifié cette décision “d’unilatérale”, dans la mesure où “la ministre n’a pas pris l’avis du Conseil national des équipements médico-techniques” créé par le décret n°92-1207 du 22 juin 1992, et en vertu duquel il doit être consulté sur les problèmes généraux de la politique sanitaire en matière d’équipements médico-techniques.

Dénonçant “une politique menant à l’abandon du secteur public”, associée à “une libéralisation sauvage du secteur de la santé”, Mizouni a souligné que cet arrêté “illégal”, “pris dans la précipitation” et “sans aucune concertation”, vient de manière “brutale et irréfléchie condamner le secteur public à un avenir incertain et pomper les compétences du secteur public qui vont migrer vers le privé”.

“Il est clair que cette politique est orchestrée dans le but ultime de permettre aux hommes d’affaires proches du parti politique de la ministre d’acquérir facilement les équipements médicaux sans condition aucune”, a accusé, pour sa part, Abdelfatteh Ayari.

Le syndicaliste a, par ailleurs, mis l’accent sur les difficultés financières majeures auxquelles est confronté aujourd’hui le CHU La Rabta, des difficultés qui occasionnent, selon lui, “de sérieux manques d’approvisionnement ponctués par de graves perturbations de l’activité sanitaire, dont notamment des opérations annulées du fait de l’absence de consommables”.

Et d’ajouter: “La somme que doit à ce jour la caisse nationale d’assurance maladie à La Raba dépasse les 20 milliards”. Une correspondance a été adressée au ministre de la Santé pour l’alerter de la situation critique que connaît l’hôpital, “mais en vain”, s’est encore indigné le responsable syndical.

“Nous lançons aujourd’hui un cri de détresse pour venir en aide au secteur public”, a-t-il déclaré, soulignant qu’en décembre prochain, “le CHU La Rabta risque de mettre la clé sous la porte et ne sera plus en mesure d’offrir des soins aux citoyens”.

Ayari a, en outre, prévenu que “si l’autorité de tutelle continue à faire la sourde oreille, nous allons organiser des marches de protestation, de La Rabta vers le ministère de la Santé, et la grève est aussi envisageable”.

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