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Le HuffPost Tunisie a lu pour vous le livre d'Arlette Chabot et BCE (EXTRAITS)

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"La démocratie en terre d'Islam" sort ce jeudi 1er décembre en librairie. Ce livre-entretien écrit par Arlette Chabot et publié chez Plon retrace avec Béji Caïd Essebsi, de nombreux faits historiques tunisiens et internationaux. Un livre destiné à un public hors Tunisie, explique la journaliste française; un livre personnel dira le président tunisien. En somme un livre documentaire avec un prisme à la fois tranchant et factuel. Le HuffPost Tunisie l'a lu pour vous et vous en présente cette sélection de citations thématiques:

Ennahdha and co:

  • Rached Ghannouchi: "Je crois que je connais le Coran aussi bien, sinon mieux que lui".


  • Islamisme au pouvoir: "Ce n’est pas en prison que l’on se prépare à gouverner"


  • Frères musulmans et Ennahdha: "J’ai réussi à faire dire publiquement à Ghannouchi que son parti et lui n’étaient pas liés aux Frères musulmans, et qu’ils étaient fidèles à l’Islam de Kairouan… c’est-à-dire à l’Islam tunisien. (...) Les Frères musulmans ne veulent pas la République, ils veulent le califat. S’il n’avait pas fait cette déclaration publique, il aurait été impossible de dialoguer avec lui."


  • Nidaa et Ennahdha au pouvoir: "Pour moi, c’est une cohabitation, ce n’est pas une alliance. Disons que c’est de l’intelligence dans l’exercice du pouvoir. (...) Une opposition islamiste est plus dangereuse que d’autres car le peuple, en majorité musulman, constitue un terreau que certains peuvent exploiter à des fins perverses".


  • Ennahdha, le visage nouveau: "Il avance dans la bonne direction, mais il doit aller au bout de son évolution. C’est-à-dire couper plus nettement le lien entre religion et politique. Pour le moment, ils ne renoncent pas à la prédication. Ils l’organisent autrement, entretenant ainsi une certaine confusion, une ambiguïté. Il y a une certaine mutation, mais, jusque-là, c’est une mutation de circonstance."




Politique tunisienne

  • Nidaa: "Le parti passe par une crise de direction (...) Je suis conscient que j’étais la clef de voûte de ce vaste rassemblement".


  • Hafedh Caïd Essebsi: "Je ne l’ai ni encouragé, ni aidé. Il est un citoyen qui a le droit comme tous les citoyens de faire de la politique. Mon fils a 55 ans, je ne le commande pas comme un enfant. Je lui ai dit si tu ne réussis pas, je te conseille de renoncer et de partir. Je ne veux pas que mon nom soit associé à une défaite".


  • Ben Ali: "C’est un dur avec de grandes faiblesses".


Idées islamiques

  • La charia: "Ce n’est pas le Coran, elle est postérieure au Coran, c’est une instrumentalisation de la religion à des fins politiques par ceux qui visent le pouvoir et entendent imposer des règles de vie par la contrainte. Nous ne saurions accepter une telle régression".


  • Le wahhabisme: "Ce n’est pas notre lecture de l’Islam. Jamais la loi de la charia ne s’implantera en Tunisie, j’en suis convaincu aujourd’hui".


  • Le voile: "Se couvrir la tête, porter un voile pour les femmes n’a rien à voir avec l’Islam".


  • Le niqab: "Il pose un problème de sécurité nationale, il est interdit dans la rue et à l’université".


  • Le burkini: "Il me semble qu’il y a en France des débats qui n’ont pas lieu d’être".


  • Le chiisme: "Un schisme très important de l’Islam, un véritable clivage".



Tragédies tunisiennes

  • Attentat du bus présidentiel: "Ce garçon avait été repéré par la police qui, quelques mois plus tôt, l’avait interrogé puis relâché. Il y a eu des défaillances…"


  • Attentat de Sousse: "Les forces de l’ordre ont tardé à intervenir. C’est impardonnable ! Il y a eu retard et dysfonctionnement dans la gestion de la situation après l’attentat, l’arrivée des ambulances sur les lieux du drame".


  • Attentat du Bardo: "Il y a eu un défaut de surveillance".


  • Assassinats politiques: "Le peuple a droit à la vérité".



Pays et leaders arabes:

  • Nationalisme arabe: "J’ai un nationalisme tunisien".


  • Le monde arabe: "en déshérence. La Ligue arabe est finie, ou presque".


  • Libye: "La Tunisie a connu 3 attentats kamikazes liés à la Libye. Après la chute de Kadhafi, la Libye, sans État, contrôlée par des bandes, des seigneurs de guerre ou des groupes islamistes, est devenue un véritable entrepôt d’armes à ciel ouvert. (...) Le terrorisme y a trouvé une base de combat dont la portée dépasse la seule Libye".


  • Bachar el-Assad: "Il n’a pas la trempe de son père. Le pouvoir dictatorial est le même, mais le père avait une autre envergure. (...) À mon sens, l’avenir de la Syrie se construira sans lui mais c’est au peuple syrien d’en décider".


  • Kadhafi: "Il avait la prétention d’être le successeur de Nasser. Mais il n’avait ni ses épaules, ni son charisme, ni sa dimension. (...) L’argent du pétrole qu’il avait confisqué lui servait à soutenir les mouvements terroristes un peu partout dans le monde".


  • Bouteflika: "Un homme de réflexion. Bourguiba appréciait beaucoup Bouteflika".


  • Mohamed VI: "Le roi est un homme moderne. Il a tenu compte des divergences de son peuple et a composé avec les islamistes ; il s’est mis dans une ligne médiane, dans la recherche d’un équilibre. Cette alchimie marocaine est une vertu de gouvernance rare".



Palestine, Israël et les leaders du conflit:

  • Netanyahou: "J’ai peine à croire qu’il soit un Israélien. Je l’ai toujours vu comme un Américain, je ne sais pas pourquoi… Il n’a pas toujours vécu en Israël, il a passé une grande partie de sa vie aux États-Unis. Je ne sais pas s’il est sensible au malheur des mères israéliennes. (...) Netanyahou travaille à la longue contre les intérêts de son propre pays".


  • Palestine: "'la grande injustice du xxe siècle', disait Bourguiba.(...) Tel était son jugement. Je le dirais encore maintenant, au début du XXIe siècle ! C’est la grande injustice de notre temps."


  • Conflit israélo-palestinien: "Je peux comprendre qu’il existe un État pour les juifs – non un État juif –, mais il faut tout autant un État palestinien, un État viable, dans les frontières du 4 juin 1967 et reconnu par Israël, avec pour capitale Jérusalem-Est".



Leaders et pays d'Europe:

  • Repli européen : "Je vous le dis tout net : c’est la régression primaire de celui qui ne veut pas partager…"


  • Obama: "J’admire cet homme. Je l’ai rencontré plusieurs fois, il a été un grand président. Obama est un homme d’État et un dirigeant d’exception".


  • Mitterand: "J’avais de l’admiration pour François Mitterrand. J’admirais sa culture et son habileté politique".


  • Jacques Chirac: "Un homme chaleureux. Un jour, il m’a dit : 'Nous sommes des frères !' Je lui ai répondu : 'J’ajoute que nous sommes aussi amis. Comme le disait Napoléon III, dans sa réponse au tsar de Russie : très souvent, on subit ses frères, alors qu’on choisit toujours ses amis.' "


  • François Hollande: "Nous travaillons ensemble maintenant avec François Hollande. Qu’il ait soutenu une autre personnalité que moi ne compte pas".


  • Merkel: "Elle m’appelle souvent pour savoir ce qui se passe. Elle me dit: 'Nous comptons sur vous pour sortir la Tunisie de la passe difficile où elle se trouve. Si la Tunisie ne progresse pas, ce sera un problème pour nous'."


  • France: "Il faut que les Tunisiens se dégagent définitivement de la mentalité d’anciens colonisés et il faut que les Français se dégagent définitivement aussi de la mentalité d’anciens colonisateurs. Les nouvelles générations ont d’autres horizons. Le passé, c’est de l’Histoire. Certains l’embellissent, d’autres le noircissent, mais il s’agit surtout de l’assumer et de travailler ensemble pour un avenir solidaire".



Bourguiba, l'homme et les idées:

  • Bourguiba: "Il était un homme d’exception, un grand patriote. Pour la Tunisie, il a sacrifié sa vie, sa jeunesse, sa famille, sa santé.(...) C’était un battant et un visionnaire. Il n’était pas un démocrate, il avait même une certaine allergie à la démocratie. Il était un grand homme politique, un 'homme de l’Histoire', comme disait Malraux. Sans être un dictateur, il était un homme d’autorité. (...)paternalisme éclairé".


  • Le Bourguibisme: "Aujourd’hui, la Tunisie redécouvre l’homme et son action, et se réapproprie son héritage. Sans doute revient-il aussi parce que la Nation ressent comme un flottement et d’une certaine manière le besoin de se réapproprier son histoire, ses grands hommes, éprouve le besoin d’un… stratège. (...)Son influence dépassait largement la Tunisie. C’est une personnalité unique".


bce


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