Le président et leader historique du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, a sans surprise été réélu lundi à l'aube à la tête de cette formation qui vient d'acter sa mue en "parti civil".
Ennahdha, l'une des principales forces politiques de Tunisie, a tenu son dixième congrès au cours du week-end pour élire une nouvelle direction, faire le bilan de son action et établir sa stratégie pour les années à venir.
M. Ghannouchi, 74 ans, a obtenu 800 voix, tandis que 229 votes sont allés au président sortant du Conseil de la Choura, la plus haute autorité du parti, Fethi Ayadi, et 29 à Mohamed Akrout, un responsable du parti, selon les résultats affichés sous les acclamations sur un grand écran dans la salle où étaient réunis les congressistes.
Huit candidats avaient d'abord été proposés par les congressistes, avant que certains n'indiquent vouloir se retirer de la course, selon une responsable du parti.
Le Congrès de la mue?
Intervenant sur les ondes d'Express Fm, le porte-parole d'Ennahdha, Oussama Sghaier, a affirmé que le mouvement Ennahdha "est totalement différent de celui avant la révolution" indiquant "qu'avant la révolution, il s'agissait d'un mouvement militant, contre la dictature. Son travail était basé sur les droits de l'Homme, les prisonniers (politiques) (...). Après, la révolution, il a participé au gouvernement, est présent dans les administrations, à l'Assemblée (...), il fallait donc qu'il change, qu'il évolue".
Le pourcentage de votes sur les différentes questions lors du Congrès appuient ces fait affirme Oussama Sghaier: "Moi je pense que nous avons fait un grand pas et il y' a eu consensus sur beaucoup de choses et cela s'est vu dans les pourcentages de votes".
Quelle organisation?
Selon le porte-parole du parti, celui-ci s'organise comme l'État: Un président, qui choisit son gouvernement à savoir le bureau exécutif, qu'il présente au parlement à savoir "Majless Choura" qui l'accepte ou pas et "qui a un pouvoir de contrôle".
Ainsi, le Congrès a élu dimanche, les 2/3 du "Majless Choura" dans lequel se trouvent des visages connus du parti à l'instar de Nouredinne Bhiri, Ali Laârayedh, Sadok Chourou ou encore Habib Ellouz. Le 1/3 restant, sera choisi par le président du parti.
Une ouverture?
Un des principaux changements était la place faite aux jeunes dans le cadre de ce Congrès a affirmé le porte-parole du parti, indiquant que celui-ci est composé de 30% de jeunes de moins de 35 ans.
Il a par ailleurs affirmé que "plus de la moitié" du bureau du Congrès, chargé de guider sa conduite, était composé de jeunes.
Cette évolution se traduit selon lui par une "ouverture aux jeunes, à la femme et à toutes les franges de la société".
Si pour le porte-parole d'Ennahdha, l'ouverture du parti est un acquis, cela ne semble pas être le cas de tous les membres.
Dans une intervention accordée à la radio Mosaïque FM, Habib Ellouz, membre du parti a annoncé que l'ouverture du parti ne voulait pas dire accepter tout le monde non plus excluant "ceux qui badinent avec la religion", "les buveurs d'alcool" et "les consommateurs de stupéfiants".
Une séparation entre le politique et le religieux?
C'est sous l'impulsion de M. Ghannouchi que le mouvement a officialisé ce week-end, au cours de son dixième congrès, la séparation entre ses activités politiques et religieuses, une mue en gestation depuis quelques années déjà.
Ennahdha est un "mouvement tunisien qui évolue avec (...) la Tunisie et participe à son évolution", a dit à la presse dans la journée M. Ghannouchi.
"Nous nous dirigeons de manière sérieuse (...) vers un parti politique, national, civil à référent islamique, qui oeuvre dans le cadre de la Constitution du pays et s'inspire des valeurs de l'islam et de la modernité", a-t-il ajouté.
En gestation de longue date, cette distinction entre politique et prédication a été votée à plus de 80% des congressistes.
Pour Hamza Meddeb, chercheur associé à l'Institut universitaire européen de Florence, "il n'y aura plus le mouvement Ennahdha de jadis construit sur un modèle frériste (des Frères musulmans, ndlr) avec des branches actives dans l'action sociale, éducative, caritative, religieuse et politique" a t-il indiqué à l'AFP.
Prédicateur enflammé dans les années 1970, de retour d'exil à la chute du régime de Zine el Abidine Ben Ali en janvier 2011, M. Ghannouchi incarne ainsi cette nouvelle stratégie, qu'il est parvenu à imposer non sans mal à la base du parti.
Pour la justifier, les dirigeants d'Ennahda l'ont présentée tout au long des derniers jours comme un signe d'adaptation et de modernité au regard du passage de la Tunisie à la démocratie.
Ennahdha, l'une des principales forces politiques de Tunisie, a tenu son dixième congrès au cours du week-end pour élire une nouvelle direction, faire le bilan de son action et établir sa stratégie pour les années à venir.
M. Ghannouchi, 74 ans, a obtenu 800 voix, tandis que 229 votes sont allés au président sortant du Conseil de la Choura, la plus haute autorité du parti, Fethi Ayadi, et 29 à Mohamed Akrout, un responsable du parti, selon les résultats affichés sous les acclamations sur un grand écran dans la salle où étaient réunis les congressistes.
Huit candidats avaient d'abord été proposés par les congressistes, avant que certains n'indiquent vouloir se retirer de la course, selon une responsable du parti.
Le Congrès de la mue?
Intervenant sur les ondes d'Express Fm, le porte-parole d'Ennahdha, Oussama Sghaier, a affirmé que le mouvement Ennahdha "est totalement différent de celui avant la révolution" indiquant "qu'avant la révolution, il s'agissait d'un mouvement militant, contre la dictature. Son travail était basé sur les droits de l'Homme, les prisonniers (politiques) (...). Après, la révolution, il a participé au gouvernement, est présent dans les administrations, à l'Assemblée (...), il fallait donc qu'il change, qu'il évolue".
Cette évolution s'est traduite dans le consensus sur le chemin à prendre par le parti selon lui: "Lors du Congrès de 2012, ici à Tunis, peut-être que les votes n'auraient pas été aussi unanimes, il y aurait surement eu des dissensions, peut-être que les choses n'auraient pas été aussi stables"
Le pourcentage de votes sur les différentes questions lors du Congrès appuient ces fait affirme Oussama Sghaier: "Moi je pense que nous avons fait un grand pas et il y' a eu consensus sur beaucoup de choses et cela s'est vu dans les pourcentages de votes".
Quelle organisation?
Selon le porte-parole du parti, celui-ci s'organise comme l'État: Un président, qui choisit son gouvernement à savoir le bureau exécutif, qu'il présente au parlement à savoir "Majless Choura" qui l'accepte ou pas et "qui a un pouvoir de contrôle".
Ainsi, le Congrès a élu dimanche, les 2/3 du "Majless Choura" dans lequel se trouvent des visages connus du parti à l'instar de Nouredinne Bhiri, Ali Laârayedh, Sadok Chourou ou encore Habib Ellouz. Le 1/3 restant, sera choisi par le président du parti.
Une ouverture?
Un des principaux changements était la place faite aux jeunes dans le cadre de ce Congrès a affirmé le porte-parole du parti, indiquant que celui-ci est composé de 30% de jeunes de moins de 35 ans.
Il a par ailleurs affirmé que "plus de la moitié" du bureau du Congrès, chargé de guider sa conduite, était composé de jeunes.
Cette évolution se traduit selon lui par une "ouverture aux jeunes, à la femme et à toutes les franges de la société".
"Avant la révolution, il n'était pas facile de devenir membre du parti. Il y avait un processus qui prenait 2 ou 3 ans (...) Aujourd'hui, tout Tunisien ou toutes Tunisienne qui se voit adhérer au mouvement Ennahdha(...) sont les bienvenus" a affirmé Oussama Sghaier
Si pour le porte-parole d'Ennahdha, l'ouverture du parti est un acquis, cela ne semble pas être le cas de tous les membres.
Dans une intervention accordée à la radio Mosaïque FM, Habib Ellouz, membre du parti a annoncé que l'ouverture du parti ne voulait pas dire accepter tout le monde non plus excluant "ceux qui badinent avec la religion", "les buveurs d'alcool" et "les consommateurs de stupéfiants".
Une séparation entre le politique et le religieux?
C'est sous l'impulsion de M. Ghannouchi que le mouvement a officialisé ce week-end, au cours de son dixième congrès, la séparation entre ses activités politiques et religieuses, une mue en gestation depuis quelques années déjà.
Ennahdha est un "mouvement tunisien qui évolue avec (...) la Tunisie et participe à son évolution", a dit à la presse dans la journée M. Ghannouchi.
"Nous nous dirigeons de manière sérieuse (...) vers un parti politique, national, civil à référent islamique, qui oeuvre dans le cadre de la Constitution du pays et s'inspire des valeurs de l'islam et de la modernité", a-t-il ajouté.
En gestation de longue date, cette distinction entre politique et prédication a été votée à plus de 80% des congressistes.
Pour Hamza Meddeb, chercheur associé à l'Institut universitaire européen de Florence, "il n'y aura plus le mouvement Ennahdha de jadis construit sur un modèle frériste (des Frères musulmans, ndlr) avec des branches actives dans l'action sociale, éducative, caritative, religieuse et politique" a t-il indiqué à l'AFP.
Il existe "chez (Rached) Ghannouchi la quasi-obsession de montrer aux partenaires occidentaux qu'Ennahdha, ça n'est pas les Frères", confirme une source diplomatique européenne à l'AFP.
Prédicateur enflammé dans les années 1970, de retour d'exil à la chute du régime de Zine el Abidine Ben Ali en janvier 2011, M. Ghannouchi incarne ainsi cette nouvelle stratégie, qu'il est parvenu à imposer non sans mal à la base du parti.
Pour la justifier, les dirigeants d'Ennahda l'ont présentée tout au long des derniers jours comme un signe d'adaptation et de modernité au regard du passage de la Tunisie à la démocratie.
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