INTERNATIONAL - Pour remplacer Matteo Renzi, le choix de la continuité. Le ministre italien des Affaires étrangères sortant, Paolo Gentiloni, a été désigné dimanche 11 décembre pour prendre la tête du gouvernement et succéder à Matteo Renzi dont il est un des fidèles, a annoncé la présidence italienne.
Paolo Gentiloni a été désigné par le président Sergio Mattarella, à l'issue de trois jours de consultations intenses avec l'ensemble des forces politiques représentées au Parlement. Le nouveau chef du gouvernement doit encore formellement accepter cette nomination et former son équipe avant un vote de confiance du Parlement qui pourrait avoir lieu dès mercredi, selon des sources politiques.
"Nous travaillerons dans le cadre du gouvernement et de la majorité actuelle", a indiqué dimanche le président du Conseil désigné, après un entretien avec le président italien. Il est donc probable, comme le pensent les commentateurs politiques italiens, qu'il confirme plusieurs ministres à leur poste.
Réservé et discret
Ancien gauchiste, membre d'un mouvement maoïste dans sa jeunesse, Paolo Gentiloni est aujourd'hui l'un des soutiens les plus fidèles du président du Conseil sortant, dont il est proche politiquement depuis une dizaine d'années.
Homme de gauche modéré, Paolo Gentiloni s'est rallié très tôt à son prédécesseur Matteo Renzi. Les deux hommes sont pourtant de caractère opposé. La réserve et la discrétion de Paolo Gentiloni tranchent avec l'énergie bouillonnante et la surexposition médiatique du président du Conseil sortant.
"On le dit modéré, pondéré, discret et fidèle", écrit Marianne dans un portrait consacré à Paolo Gentiloni. L'hebdomadaire raconte que l'homme est connu pour être un médiateur, et pour peser chacun de ses mots et de ses gestes. Ses capacités à réunir toutes les sensibilités de sa famille politique ont aussi été saluées, à l'occasion des municipales de 2001 et de la convention du centre-gauche en 2005, avant les législatives remportées par Romano Prodi. Ce dernier en avait fait son ministre des Communications entre 2006 et 2008.
En 2012, il tente d'être le candidat de son parti à la mairie de sa ville natale, Rome, mais il arrive troisième sur trois aux élections primaires du Parti démocrate (PD, de centre-gauche).
Un fin diplomate
À 62 ans, cet ancien journaliste diplômé de sciences politiques jouit d'une image de compétence et d'une stature internationale qui en font un grand favori des médias. Fin diplomate, il est apprécié au sein du PD, dont il est l'un des fondateurs, ainsi que du président de la République.
Le fait qu'il puisse, sans tarder, se saisir des grands dossiers internationaux joue aussi en sa faveur, alors que l'Italie va présider le G7 en 2017 et fait son entrée au Conseil de sécurité des Nations unies. Le gouvernement précédent souhaitait aussi saisir l'occasion du 60e anniversaire du Traité de Rome, en mars prochain, pour tenter de relancer l'Union européenne après le Brexit, un projet suivi de près par Paolo Gentiloni.
À Bruxelles, il a défendu avec fermeté son pays tout au long de la crise migratoire, même si l'Italie n'a pas toujours été entendue lorsqu'elle réclamait davantage de solidarité de la part de ses partenaires européens. Apprécié tant par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que de son homologue américain John Kerry, Paolo Gentiloni avait remplacé Federica Mogherini, nommée cheffe de la diplomatie européenne à l'automne 2014, au poste de ministre des Affaires étrangères.
Une fonction difficile dans un pays au bord de la crise économique
L'une des tâches essentielles du nouveau chef du gouvernement pourrait être de favoriser un accord au Parlement pour "harmoniser" les lois électorales en vigueur, faute de quoi l'Italie risquerait la paralysie en cas d'élections anticipées.
Une loi votée en mai 2015, baptisée Italicum, prévoit le recours au scrutin majoritaire pour élire la Chambre des députés, alors que le Sénat l'est à la proportionnelle, ce qui éloigne la possibilité de former une coalition stable, au risque de rendre le pays ingouvernable. Ce n'est qu'une fois cette loi électorale harmonisée, probablement vers davantage de proportionnelle compte tenu du rapport des forces politiques, que des élections pourraient avoir lieu.
Au moment où la crise bancaire refait surface dans la troisième économie de la zone euro, le président du Conseil devra aussi s'assurer que l'Italie fasse face à tous ses "engagements et ses échéances" au niveau national, mais aussi européen et international.
D'autant que la situation délicate dans laquelle se trouve depuis vendredi la BMPS, la troisième banque italienne et la plus ancienne de la planète, a accentué la nervosité sur les marchés. La Banque centrale européenne (BCE) lui a refusé le délai qu'elle lui demandait avant de procéder à une augmentation de capital, ce qui pourrait la contraindre à se tourner vers le gouvernement pour se sortir d'affaire.
Un conseil d'administration de la banque est prévu dimanche après-midi afin de décider de la marche à suivre, qui pourrait voir l'intervention du gouvernement, "dans la plénitude de ses fonctions".
Paolo Gentiloni a été désigné par le président Sergio Mattarella, à l'issue de trois jours de consultations intenses avec l'ensemble des forces politiques représentées au Parlement. Le nouveau chef du gouvernement doit encore formellement accepter cette nomination et former son équipe avant un vote de confiance du Parlement qui pourrait avoir lieu dès mercredi, selon des sources politiques.
"Nous travaillerons dans le cadre du gouvernement et de la majorité actuelle", a indiqué dimanche le président du Conseil désigné, après un entretien avec le président italien. Il est donc probable, comme le pensent les commentateurs politiques italiens, qu'il confirme plusieurs ministres à leur poste.
Réservé et discret
Ancien gauchiste, membre d'un mouvement maoïste dans sa jeunesse, Paolo Gentiloni est aujourd'hui l'un des soutiens les plus fidèles du président du Conseil sortant, dont il est proche politiquement depuis une dizaine d'années.
Homme de gauche modéré, Paolo Gentiloni s'est rallié très tôt à son prédécesseur Matteo Renzi. Les deux hommes sont pourtant de caractère opposé. La réserve et la discrétion de Paolo Gentiloni tranchent avec l'énergie bouillonnante et la surexposition médiatique du président du Conseil sortant.
"On le dit modéré, pondéré, discret et fidèle", écrit Marianne dans un portrait consacré à Paolo Gentiloni. L'hebdomadaire raconte que l'homme est connu pour être un médiateur, et pour peser chacun de ses mots et de ses gestes. Ses capacités à réunir toutes les sensibilités de sa famille politique ont aussi été saluées, à l'occasion des municipales de 2001 et de la convention du centre-gauche en 2005, avant les législatives remportées par Romano Prodi. Ce dernier en avait fait son ministre des Communications entre 2006 et 2008.
En 2012, il tente d'être le candidat de son parti à la mairie de sa ville natale, Rome, mais il arrive troisième sur trois aux élections primaires du Parti démocrate (PD, de centre-gauche).
Un fin diplomate
À 62 ans, cet ancien journaliste diplômé de sciences politiques jouit d'une image de compétence et d'une stature internationale qui en font un grand favori des médias. Fin diplomate, il est apprécié au sein du PD, dont il est l'un des fondateurs, ainsi que du président de la République.
Le fait qu'il puisse, sans tarder, se saisir des grands dossiers internationaux joue aussi en sa faveur, alors que l'Italie va présider le G7 en 2017 et fait son entrée au Conseil de sécurité des Nations unies. Le gouvernement précédent souhaitait aussi saisir l'occasion du 60e anniversaire du Traité de Rome, en mars prochain, pour tenter de relancer l'Union européenne après le Brexit, un projet suivi de près par Paolo Gentiloni.
À Bruxelles, il a défendu avec fermeté son pays tout au long de la crise migratoire, même si l'Italie n'a pas toujours été entendue lorsqu'elle réclamait davantage de solidarité de la part de ses partenaires européens. Apprécié tant par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que de son homologue américain John Kerry, Paolo Gentiloni avait remplacé Federica Mogherini, nommée cheffe de la diplomatie européenne à l'automne 2014, au poste de ministre des Affaires étrangères.
Une fonction difficile dans un pays au bord de la crise économique
L'une des tâches essentielles du nouveau chef du gouvernement pourrait être de favoriser un accord au Parlement pour "harmoniser" les lois électorales en vigueur, faute de quoi l'Italie risquerait la paralysie en cas d'élections anticipées.
Une loi votée en mai 2015, baptisée Italicum, prévoit le recours au scrutin majoritaire pour élire la Chambre des députés, alors que le Sénat l'est à la proportionnelle, ce qui éloigne la possibilité de former une coalition stable, au risque de rendre le pays ingouvernable. Ce n'est qu'une fois cette loi électorale harmonisée, probablement vers davantage de proportionnelle compte tenu du rapport des forces politiques, que des élections pourraient avoir lieu.
Au moment où la crise bancaire refait surface dans la troisième économie de la zone euro, le président du Conseil devra aussi s'assurer que l'Italie fasse face à tous ses "engagements et ses échéances" au niveau national, mais aussi européen et international.
D'autant que la situation délicate dans laquelle se trouve depuis vendredi la BMPS, la troisième banque italienne et la plus ancienne de la planète, a accentué la nervosité sur les marchés. La Banque centrale européenne (BCE) lui a refusé le délai qu'elle lui demandait avant de procéder à une augmentation de capital, ce qui pourrait la contraindre à se tourner vers le gouvernement pour se sortir d'affaire.
Un conseil d'administration de la banque est prévu dimanche après-midi afin de décider de la marche à suivre, qui pourrait voir l'intervention du gouvernement, "dans la plénitude de ses fonctions".
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