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Pornoxité, rupteur et génofanter, les mots qui définiront le futur de l'amour?

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VIE DE COUPLE - "Ouais, je l'ai rencontré par algomatching, mais je suis pas prêt à passer la coalliance, je suis clairement dans la tinderite à cause de ma pornoxité". Cette conversation incompréhensible sera-t-elle la norme dans quelques années pour décrire une relation?

Il y a peu de chances, mais c'est en tout cas les termes imaginés par le "Dico du futur de l'amour" pour définir les changements à venir dans notre vie de couple et nos comportements sexuels. Dans cet ouvrage, sorti en novembre, la prospectiviste Anne-Caroline Paucot a cherché à imaginer de quoi l'amour sera fait demain, en se basant sur les technologies émergentes d'aujourd'hui.

Dans la phrase ci-dessus, algomatching fait référence à un site de rencontre personnalisé par algorithme, coalliance à une alliance connectée, tinderite à l'incapacité de choisir un partenaire et pornoxité au complexe lié à la comparaison avec des vedettes du porno.

Autour de l'ouvrage, une rencontre "Inventons le futur de l'amour" a eu lieu jeudi 1er décembre à Paris, où 80 personnes ont écouté quelques interventions et ont participé à des débats autour de ces termes inventés et de leur signification. Une deuxième édition est a eu lieu le 5 décembre (cliquez ici pour vous inscrire).

Lors de cette rencontre, deux termes ont particulièrement attiré l'attention: génofanter et éphimiriage. Ci-dessous, une définition de ces deux termes et de trois autres, tout aussi interpellant.

FANTOMOUR

"Le fantomour est un partenaire virtuel qui adopte le comportement social de l'amoureux", explique l'ouvrage. C'est à chacun de construire son fantomour, en lui donnant différentes caractéristiques. Celui-ci enverra alors des messages, photos et autres vidéos, comme un vrai partenaire. Ou presque. "Le fantomour sert à faire imaginer aux proches l'existence d'une vie amoureuse", imagine la prospectiviste.

Et de rappeler que des "Invisible Girlfriend" ou "boyfriend" existent déjà. Pour 25 euros par mois, il est possible de se créer un "petit ami virtuel" aux caractéristiques voulues. Mais pour l'instant, ce sont de vraies personnes qui s'occupent de rédiger les messages et non une intelligence artificielle. Un fantomour qui fait penser à l'épisode "Bientôt de retour" de la saison 2 de "Black Mirror", où un service similaire permet, en utilisant les données personnelles, de créer un double virtuel d'un être cher disparu.

MENSAMOURER

Et si demain, on mesurait l'amour? Anne-Caroline Paucot évoque plusieurs possibilités: des questionnaires pour déterminer "l'investissement amoureux", l'analyse du taux d'hormones, de capteurs d'activité permettant d'analyser le comportement, le rythme cardiaque. "On peut combiner toutes ces approches pour déterminer un coefficient amoureux et analyser son évolution. Certains mensamoureurs envisagent un seuil où l'amoureux devrait quitter son partenaire", peut-on lire.

Et de préciser qu'aujourd'hui, la psychologie a déjà qualifié les différents types d'émotions et leur impact sur notre corps. Un impact que plusieurs objets connectés promettent de capter et d'analyser pour comprendre l'état du porteur. Déjà, en 1986, une psychologue avait imaginé une échelle de la passion, permettant d'évaluer notre degré d'attachement à une personne.

RUPTEUR

"Le rupteur intervient lorsqu'une personne veut interrompre une histoire amoureuse et qu'elle n'a pas le temps ou le courage de gérer la séparation". Terminer une relation, c'est parfois plus difficile que de la démarrer. D'ailleurs, précise le "Dico du futur de l'amour", des services de ce type, envoyant des SMS, lettres ou fleurs, existent déjà.

Dans un futur hypothétique, Anne-Caroline Paucot imagine un algorithme de rupture qui analyserait "les échanges effectués par les deux membres du couple pour composer des messages de rupture". Déjà que le SMS de rupture, ce n'est pas très classe, alors déléguer ça à un robot...

GÉNOFANTER

"Des parents génofantent quand ils modifient l'ADN de leur embryon. On peut génofanter pour choisir le sexe, les caractéristiques physiques et mentales du futur enfant". Lors de la première soirée "inventons le futur de l'amour", c'est un des deux sujets qui a provoqué le plus de réactions, précise Anne-Caroline Paucot.

Il faut dire que la modification génétique des embryons fait furieusement penser aux sinistres tentatives d'eugénisme des années 30. Surtout, les techniques nécessaires font de moins en moins partie de la science fiction.

Actuellement, les cliniques qui permettent aux Etats-Unis de choisir la couleur des yeux ou le sexe de l'enfant fonctionne uniquement par FIV, avec une sélection de l'embryon approprié. Mais les chercheurs travaillent déjà activement sur des techniques extrêmement simples et efficaces de modifications génétiques. A l'instar de Crispr Cas9, dont l'utilisation doit être testée sur des embryons sous peu en Grande-Bretagne et l'a déjà été en Chine. Le but, pour le moment: savoir si ces techniques peuvent mettre un terme à de graves maladies héréditaires. Mais qui sait à quoi serviront-elles dans 20 ans?


ÉPHIMIRIAGE


L'éphimiriage est au mariage ce que le CDD est au CDI. Un contrat à durée déterminée, courte, au terme duquel le couple peut le renouveler s'il en a envie. "Les partenaires font des amendements au contrat initial ou décident de le transformer en contrat à durée indéterminée", imagine l'ouvrage. Ce contrat pousse la personnalisation jusqu'à "prévoir la vie intime, la répartition budgétaire, l'organisation du temps libre".

L'idée, c'est de mettre "moins de pression sur les couples" en testant la vie maritale, mais sur une durée réduite. Et d'éviter les problèmes liés aux divorces qui sont de plus en plus nombreux. Mais à vouloir trop encadrer l'amour, "on passe du romantisme à la 'business-union'", prophétise l'auteure.

Ce terme a lui aussi beaucoup été discuté lors de l'atelier parisien. Il faut dire qu'il est dans l'ère du temps. Anne-Caroline Paucot rappelle qu'en 2007, une députée allemande avait proposé un mariage en CDD de 7 ans, avec obligation de renouveler leurs voeux. Au Mexique, des mariages à durée déterminée ont également été proposés par un parlementaire.

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