Ils sont huit partis politiques à avoir signé, le 23 décembre, une charte intitulée "Pour une participation active des femmes dans la vie politique". La signature de la charte traduit un engagement moral à activer les principes garantissant une meilleure représentativité des femmes aussi bien au sein des structures des partis qu'aux élections.
Le collectif poursuivra son action en direction des partis non signataires, a assuré au HuffPost Tunisie, Sonia Ben Miled, chargée de communication du collectif.
L'état des lieux des statuts des femmes dans les partis politiques
Les parlementaires femmes représentent 31% contre 69% des hommes. Les candidates, têtes de listes lors des dernières élections étaient de 16% contre 84% des hommes. Pourquoi un tel écart? Le noeud du problème réside dans les partis, admettent les différents intervenants des partis politiques à la cérémonie de la signature de la charte du collectif.
Pour Wassila Zoghlami, représentante du département "Femme et famille" à Ennahdha, son parti "a fait un travail considérable concernant ce sujet lors de son dernier congrès. C'est ainsi que la présence féminine est désormais de 25% dans les structures du parti", se félicite-t-elle.
Mais beaucoup reste à faire, concède Yamina Zoghlami, députée d'Ennahdha au HuffPost Tunisie: "On n'a pas pu exiger la parité entre les hommes et les femmes mais notre dernier congrès a imposé un quota concernant la représentativité féminine".
À noter qu'une frange du parti a exigé 30% concernant ce quota, toutefois 10% a été votée et sur les 150 membres du conseil de la Choura du parti, les femmes élues sont une douzaine. "Concernant le décret régissant les partis politiques, il est impératif d'introduire l'obligation d'appliquer la parité et ne plus confier cela au bon vouloir de ses dirigeants ", propose Yamina Zoghlami.
Le fossé entre la réalité et les lois
Alors que la Constitution tunisienne consacre l'égalité entre les hommes et les femmes, l'Assemblée des représentants du peuple a adopté en juin le principe de parité horizontale et verticale pour les prochaines élections, "beaucoup reste à faire sur le terrain", reconnaît Ons Hattab de Nidaa Tounes. "J'invite la société civile à faire un travail de suivi du degré de respect de la loi par les partis politiques".
La concrétisation difficile de la parité
Mohamed Ben Dhrif d'Afek Tounes et Ons Hattab de Nidaa Tounes se montrent optimistes sur ce point, assurant au HuffPost Tunisie que dans leurs structures respectives, les femmes sont fortement présentes, un gage de l'application de la parité lors des prochaines élections.
Pour Sarra Ben Said, directrice exécutive d'Aswaat Nissa, un chemin reste à faire: "Nous suivons des femmes militantes dans 11 partis politiques, nous les préparons en vue des prochaines élections et pour qu'elles puissent s'y imposer aux seins de leurs partis, mais il faut leurs offrir les moyens pour percer, ne serait ce qu'au niveau logistique. C'est pour cela, que nous invitons certains partis politiques à adapter leur horaires de réunions, à choisir des locaux adéquats. Il faut savoir par exemple que dans certaines régions, se rendre à une réunion politique quand le local du parti est situé au dessus d'un café et à des horaires tardives n'est pas facile pour une femme dans un milieu conservateur", explique-t-elle au HuffPost Tunisie.
Pour Jouneidi Abdeljawad, c'est justement, les mentalités qui peuvent faire obstacle à l'immersion politique des femmes: "L'opinion publique demeure réticente à la propulsion des femmes en haut de la sphère politique. Ceci explique pourquoi certains préfèrent mettre en tête de liste des hommes politiques connus. Sachant que la popularité ou la célébrité des politiques est en partie forgée par les médias, donc ces derniers jouent un rôle dans la propulsion des femmes politiques", explique-t-il au HuffPost Tunisie.
L'autre dilemme pour les femmes est que "certains partis politiques mettent en avant des femmes, non pas pour leurs compétences, mais parce qu'elles sont riches ou encore pour des liens familiaux", fustige la représentante de Asswat Nissa au HuffPost Tunisie.
Les partis signataires sont jusqu'à présent Nidaa Tounes, Ennahdha, le Parti républicain, Machrou' Tounes, Al Massar, le Parti des travailleurs tunisiens, Al Watad et Afek Tounes. Les représentants de ces différents partis ont répondu positivement à l'initiative du collectif Ennos Bennos, à l'origine de cette charte et qui regroupe plusieurs associations et organisations nationales et internationales (SNJT, Asswat Nissa, Atid, associations de défense des libertés individuelles...) et ce, dans le cadre du programme régional "Femmes en Premières lignes" de l'ONG Oxfam en Tunisie.
Le collectif poursuivra son action en direction des partis non signataires, a assuré au HuffPost Tunisie, Sonia Ben Miled, chargée de communication du collectif.
L'état des lieux des statuts des femmes dans les partis politiques
Les parlementaires femmes représentent 31% contre 69% des hommes. Les candidates, têtes de listes lors des dernières élections étaient de 16% contre 84% des hommes. Pourquoi un tel écart? Le noeud du problème réside dans les partis, admettent les différents intervenants des partis politiques à la cérémonie de la signature de la charte du collectif.
Pour Amina Rekik, du parti Machou' Tounes, "les femmes sont très présentes sur le terrain au niveau des partis, mais reléguées quand il s'agit des postes et instrumentalisées lors des élections puis mises à l'écart. Le machisme sévit dans les partis", déplore-t-elle.
Pour Wassila Zoghlami, représentante du département "Femme et famille" à Ennahdha, son parti "a fait un travail considérable concernant ce sujet lors de son dernier congrès. C'est ainsi que la présence féminine est désormais de 25% dans les structures du parti", se félicite-t-elle.
Mais beaucoup reste à faire, concède Yamina Zoghlami, députée d'Ennahdha au HuffPost Tunisie: "On n'a pas pu exiger la parité entre les hommes et les femmes mais notre dernier congrès a imposé un quota concernant la représentativité féminine".
À noter qu'une frange du parti a exigé 30% concernant ce quota, toutefois 10% a été votée et sur les 150 membres du conseil de la Choura du parti, les femmes élues sont une douzaine. "Concernant le décret régissant les partis politiques, il est impératif d'introduire l'obligation d'appliquer la parité et ne plus confier cela au bon vouloir de ses dirigeants ", propose Yamina Zoghlami.
Le fossé entre la réalité et les lois
Alors que la Constitution tunisienne consacre l'égalité entre les hommes et les femmes, l'Assemblée des représentants du peuple a adopté en juin le principe de parité horizontale et verticale pour les prochaines élections, "beaucoup reste à faire sur le terrain", reconnaît Ons Hattab de Nidaa Tounes. "J'invite la société civile à faire un travail de suivi du degré de respect de la loi par les partis politiques".
Si pour Mohamed Ben Dhrif, d'Afek Tounes, la signature de la charte n'est qu' "une consécration de la réalité des choses où les femmes excellent par leur activisme à tous les niveaux", Thouraya Krichen, du Watad, relativise ce constat. Pour elle, "La Tunisie n'est plus avant-gardiste concernant le statut des femmes, notre Code du Statut Personnel n'est plus une fierté nationale avec certains articles désuets comme le fameux 227 bis et autres. Sous nos cieux, des femmes dans le milieu rural travaillent dur sans couverture sociale et dans des conditions lamentables, alors avant de parler de la parité, salutaire en soi, consacrons les droits sociaux", estime-t-elle.
La concrétisation difficile de la parité
Tous les partis ont-ils suffisamment dans leur rangs des figures féminines pour appliquer la parité lors des prochaines élections? "Pour la majorité des partis, l'application de ce principe est difficile. Il faudrait se constituer en des fronts pour des listes élargies où il y aura autant d'hommes que de femmes", a affirmé Jouneidi Abdeljawad au HuffPost Tunisie.
Mohamed Ben Dhrif d'Afek Tounes et Ons Hattab de Nidaa Tounes se montrent optimistes sur ce point, assurant au HuffPost Tunisie que dans leurs structures respectives, les femmes sont fortement présentes, un gage de l'application de la parité lors des prochaines élections.
Pour Sarra Ben Said, directrice exécutive d'Aswaat Nissa, un chemin reste à faire: "Nous suivons des femmes militantes dans 11 partis politiques, nous les préparons en vue des prochaines élections et pour qu'elles puissent s'y imposer aux seins de leurs partis, mais il faut leurs offrir les moyens pour percer, ne serait ce qu'au niveau logistique. C'est pour cela, que nous invitons certains partis politiques à adapter leur horaires de réunions, à choisir des locaux adéquats. Il faut savoir par exemple que dans certaines régions, se rendre à une réunion politique quand le local du parti est situé au dessus d'un café et à des horaires tardives n'est pas facile pour une femme dans un milieu conservateur", explique-t-elle au HuffPost Tunisie.
Pour Jouneidi Abdeljawad, c'est justement, les mentalités qui peuvent faire obstacle à l'immersion politique des femmes: "L'opinion publique demeure réticente à la propulsion des femmes en haut de la sphère politique. Ceci explique pourquoi certains préfèrent mettre en tête de liste des hommes politiques connus. Sachant que la popularité ou la célébrité des politiques est en partie forgée par les médias, donc ces derniers jouent un rôle dans la propulsion des femmes politiques", explique-t-il au HuffPost Tunisie.
L'autre dilemme pour les femmes est que "certains partis politiques mettent en avant des femmes, non pas pour leurs compétences, mais parce qu'elles sont riches ou encore pour des liens familiaux", fustige la représentante de Asswat Nissa au HuffPost Tunisie.
LIRE AUSSI: Ennos Bennos: La campagne qui œuvre pour une participation active de la femme dans la politique
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