GHRIBA - Avant d'accéder au portail de la synagogue, pas moins de cinq patrouilles de forces de l'ordre défilent dont trois qui arrêtent les voitures voulant entrer.
Cette année, l'enjeu sécuritaire est de taille pour les forces de l'ordre: assurer la protection de 2.000 pèlerins qui annuellement viennent effectuer leurs rites dans une des plus vieilles synagogues d'Afrique: La Ghriba.
De la salle de prière...
A l'entrée de la synagogue dont le bleu des zelligs et la lumière des lustres créent un clair-obscur harmonieux, femmes à leur tête un foulard, enfants et hommes se précipitent vers la pièce du fond: la salle de prière.
Déchaussés, ils se munissent successivement d'une bougie pour formuler un voeu, et ensuite certaines jeunes femmes prennent un oeuf sur lequel elles écrivent leurs prénoms. À la fin du pèlerinage, l'oeuf sera mangé.
Par la suite, une menorah (chandelier à sept branches) à roues engloutie sous des tissus en satin aux couleurs chatoyantes où sont tissés des voeux, est dirigée vers la sortie de la Ghriba, où Marco à la voix portante entame la procession entouré d'hymnes religieux et de youyous.
Mais cette année, les organisateurs ne prendront pas le risque de s'aventurer plus loin que la première rangée de policiers, même si selon Khoudir, "la sécurité est à son comble cette année, on est plus en sécurité ici qu'à l'extérieur. Si la Ghriba est réussie, c'est toute la saison touristique de Djerba qui est sauvée!"
Au local des festivités.
Dans un autre compartiment de la synagogue, l'atmosphère est toute autre. Loin des recueillements et des psaumes, une troupe de musique enchaîne les chansons: d'Om Kalthoum aux chansons populaires tels que: "Alomou alomou", l'heure est à la fête pour les pèlerins.
Appelée "Le local", une grande cour est aménagée pour accueillir les pèlerins venus des quatre coins du monde: des stands de bijoux, de nourritures - les fameuses "kefta" et l'incontournable couscous -, une quantité énorme de bières et des jeunes filles tirées à quatre épingles, en jupes ou en robes serpentent l'immense local.
Défilé de personnalités
Que ce soit la chanteuse populaire Zaza ou encore les ministres de la Culture ou des Affaires religieuses... le pèlerinage de la Ghriba est souvent l'occasion pour certaines personnalités de marquer présent.
Abdelfatah Mourou a déjà visité à trois reprises la synagogue lors du pèlerinage, une présence qu'il juge nécessaire afin de montrer que "les juifs en Tunisie sont bien respectés, et qu'ils font ce qu'ils veulent", explique-t-il.
Le rabbin israélien d'origine tunisienne Raphaël Cohen a également répondu présent malgré la menace d'attentat anti-juif évoqué par Netanyahu .
"Il ne faut pas céder à la peur, c'est la raison et la logique qui priment sur le reste", dit-il au HuffPost Tunisie.
Prôner la cohésion entre musulmans et juifs? C'est la raison pour laquelle une famille musulmane originaire de Djerba a tenu à assister au pèlerinage cette année. "On a grandi, joué, étudié et mangé avec eux, ils sont une partie intégrante de cette ville et ils ont beaucoup apporté, c'est pour cela qu'on est ici", clame Mohamed.
Pourtant, plus loin dans une épicerie environnante Hédi avoue que "les choses ont changé, il y a des décennies, tout le monde attendait le pèlerinage de la Ghriba, toutes confessions confondues, c'était un moment de joie. Habituellement ils passent avec la menorah devant ma boutique, plus maintenant, il y a une certaine crainte et ça me rend triste."
Entre temps, au local, les rires décontractées et les "shalom" fusent de partout. Pour les pèlerins, la nuit est encore longue.
Cette année, l'enjeu sécuritaire est de taille pour les forces de l'ordre: assurer la protection de 2.000 pèlerins qui annuellement viennent effectuer leurs rites dans une des plus vieilles synagogues d'Afrique: La Ghriba.
De la salle de prière...
A l'entrée de la synagogue dont le bleu des zelligs et la lumière des lustres créent un clair-obscur harmonieux, femmes à leur tête un foulard, enfants et hommes se précipitent vers la pièce du fond: la salle de prière.
Déchaussés, ils se munissent successivement d'une bougie pour formuler un voeu, et ensuite certaines jeunes femmes prennent un oeuf sur lequel elles écrivent leurs prénoms. À la fin du pèlerinage, l'oeuf sera mangé.
LIRE AUSSI: Tunisie: Les 4 choses à ne pas faire quand on assiste au pèlerinage de la Ghriba
"Si une jeune fille a envie de se marier, ou qu'une femme veut tomber enceinte, elle prend un oeuf, y écrit son prénom, et le dépose dans une voûte vieille de 2600 ans. Certains prient et récitent des versets .Quand ils finissent, ils se dirigent vers le rabbin qui va les bénir", explique Khoudir, responsable de la synagogue au HuffPost Tunisie.
Par la suite, une menorah (chandelier à sept branches) à roues engloutie sous des tissus en satin aux couleurs chatoyantes où sont tissés des voeux, est dirigée vers la sortie de la Ghriba, où Marco à la voix portante entame la procession entouré d'hymnes religieux et de youyous.
Mais cette année, les organisateurs ne prendront pas le risque de s'aventurer plus loin que la première rangée de policiers, même si selon Khoudir, "la sécurité est à son comble cette année, on est plus en sécurité ici qu'à l'extérieur. Si la Ghriba est réussie, c'est toute la saison touristique de Djerba qui est sauvée!"
Au local des festivités.
Dans un autre compartiment de la synagogue, l'atmosphère est toute autre. Loin des recueillements et des psaumes, une troupe de musique enchaîne les chansons: d'Om Kalthoum aux chansons populaires tels que: "Alomou alomou", l'heure est à la fête pour les pèlerins.
Appelée "Le local", une grande cour est aménagée pour accueillir les pèlerins venus des quatre coins du monde: des stands de bijoux, de nourritures - les fameuses "kefta" et l'incontournable couscous -, une quantité énorme de bières et des jeunes filles tirées à quatre épingles, en jupes ou en robes serpentent l'immense local.
"La Ghriba c'est l'occasion pour certaines jeunes filles de se trouver un mari, alors elles se font belles pour attirer l'attention des cousins qui rentrent à cette occasion", confie Meryam.
Défilé de personnalités
Que ce soit la chanteuse populaire Zaza ou encore les ministres de la Culture ou des Affaires religieuses... le pèlerinage de la Ghriba est souvent l'occasion pour certaines personnalités de marquer présent.
Abdelfatah Mourou a déjà visité à trois reprises la synagogue lors du pèlerinage, une présence qu'il juge nécessaire afin de montrer que "les juifs en Tunisie sont bien respectés, et qu'ils font ce qu'ils veulent", explique-t-il.
Le rabbin israélien d'origine tunisienne Raphaël Cohen a également répondu présent malgré la menace d'attentat anti-juif évoqué par Netanyahu .
"Il ne faut pas céder à la peur, c'est la raison et la logique qui priment sur le reste", dit-il au HuffPost Tunisie.
Prôner la cohésion entre musulmans et juifs? C'est la raison pour laquelle une famille musulmane originaire de Djerba a tenu à assister au pèlerinage cette année. "On a grandi, joué, étudié et mangé avec eux, ils sont une partie intégrante de cette ville et ils ont beaucoup apporté, c'est pour cela qu'on est ici", clame Mohamed.
Pourtant, plus loin dans une épicerie environnante Hédi avoue que "les choses ont changé, il y a des décennies, tout le monde attendait le pèlerinage de la Ghriba, toutes confessions confondues, c'était un moment de joie. Habituellement ils passent avec la menorah devant ma boutique, plus maintenant, il y a une certaine crainte et ça me rend triste."
Entre temps, au local, les rires décontractées et les "shalom" fusent de partout. Pour les pèlerins, la nuit est encore longue.
LIRE AUSSI: A la rencontre de Sami Syon, bijoutier juif tunisien et accessoirement "la boite noire de Houmet Souk"
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