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IVD: Amira Yahyaoui retrace, dans un témoignage émouvant, le parcours militant de son père

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“J'espère que nous avons réussi à passer même une infime partie du message de mon père le juge Mokhtar Yahyaoui,” a annoncé, dimanche, Amira Yahyaoui, l'ex-présidente de l'association Al-Bawsala, dans un post publié sur son compte Facebook, à la suite de son passage dans la 5ème séance d’audition publique organisée par l’Instance de la Vérité et Dignité.

Accompagnée de sa mère Fatma Yahyaoui, Amira a pu, à travers son témoignage, mettre à nu certaines pratiques adoptées par l’ancien régime pour instrumentaliser la justice.

Mme Yahyaoui a passé en revue les pressions exercées sur son mari au début des années 2000. Elle a mis en relief les tentatives et les intentions de certains de faire agenouiller le système judiciaire aux diktats du pouvoir exécutif en citant notamment les dépassements relatifs à l’affaire de Moncef Ben Ali, le frère du président Ben Ali.



“Tout le monde se souvient de sa lettre ouverte à l'ancien président,” a-t-elle indiqué.
“C’est là où tout a commencé,” a-t-elle ajouté. La lecture de quelques passages de ladite lettre envoyée par son mari au président Zine el-Abidine Ben Ali en 2001, a permis de mettre en avant son courage et sa forte conviction d’instaurer une justice indépendante et équitable.

A travers sa lettre, le juge Mokhtar Yahyaoui, foudroyé en 2015 à 63 ans par une crise cardiaque, a dénoncé l’absence d’indépendance de la justice, le harcèlement et les intimidations dont ses collègues étaient victimes. Il avait brisé un tabou! En effet, il était le premier magistrat à exprimer publiquement sa défiance envers le pouvoir. Mais un tel acte, n’avait pas eu l’heur de plaire aux autorités. Il a dû payer cher sa franchise au moyen de sanctions et de menaces qui se sont multipliées. Mokhtar Yahyaoui a été révoqué en 2002.

Malgré la pression et les harcèlements, le juge “rebelle” a pu fonder avec l’aide d’un certain nombre de juristes le Centre Tunisien pour l'indépendance de la Justice, a précisé Mme Yahyaoui. Elle a indiqué, par ailleurs, que son mari a été interdit de voyager à plusieurs reprises. Elle a noté qu’il a été agressé et même “kidnappé”. Il a été obligé, par ailleurs, de fermer un hôtel familial, hérité de son père, a-t-elle précisé.

De son côté, Amira a fait savoir qu’elle a été privée de voir son père pour près de cinq ans après que les autorités tunisiennes aient refusé de lui renouveler son passeport. Elle n’a pu revenir en Tunisie qu’après la révolution.

“J'espère que vous avez réussi à vivre avec nous, un peu de cette conviction qu'il a toujours eue et toujours défendue : Une justice indépendante et équitable,” a mentionné sa fille Amira dans son post.




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