Invitée de l'émission "Face à face" sur la chaine France 24, l'ancienne ministre des Affaires de la femme, Sihem Badi s'est positionnée contre la réforme en cours de la loi 52 contrairement à Karim Cheir,membre du bureau exécutif du parti démocrate.
"J'aurais aimé que ce débat sur la loi sur les stupéfiants en Tunisie soit formulé d'une autre manière: Nous n'avons pas parlé de ses causes, de ses conséquences, de ses répercussions économiques et sociales, de son impact sur les jeunes, sur le peuple tunisien. On veut directement ouvrir les portes et lever les barrières légales à l'usage de stupéfiants" a-t-elle regretté.
"Le sujet des stupéfiants reste un des sujets les plus sensibles en Tunisie et qu'on ne traite pas de la meilleure des façons, alors qu'il touche toutes les couches sociales: les pauvres, les riches, les jeunes, les chômeurs, les artistes, les intellectuels (...).Mais, il n'a jamais été traité en profondeur (...) " a-t-elle renchéri.
Si elle affirme être ouverte au débat afin "de briser les tabous sur les sujets sensibles", elle pense néanmoins que celui-ci "ne devait pas être posé de la sorte": "Mes réserves, c'est que quand il s'agit de sujets qui touchent la société on n'en parle pas beaucoup et quand on en parle c'est pour enlever son caractère criminel et les sanctions y afférentes" a-t-elle indiqué.
Selon l'ancienne ministre, l'exemple des pays européens a démontré que la dépénalisation de la consommation des drogues douces n'a pas eu l'effet escompté: "Les jeunes aujourd'hui cherchent à braver les interdits. Si aujourd'hui on va légaliser ces interdits, ils iront en chercher d'autres. Ils passeront des drogues douces aux drogues dures (...) ce qui sera encore plus néfaste".
Pour Sihem Badi, la Tunisie fait face à un problème de taille qui ne permet pas aujourd'hui de poser le débat sur la dépenalisation du cannabis de la sorte: "Avant de parler de l'interdiction ou non, il faut se poser des questions: La Tunisie aujourd'hui a-t-elle les moyens nécessaires pour protéger les consommateurs? A-t-elle les moyens de soigner correctement les personnes dépendantes? La société a-t-elle compris que la dépendance est une maladie qu'il faut soigner? Il faut que le malade puisse venir volontairement (se faire soigner) et qu'il puisse trouver les portes ouvertes".
"Il n'y a pas de conditions favorables (à la dépénalisation) aujourd'hui. Il faut que les mentalités changent (...) Il ne faut pas en faciliter l'accès à nos jeunes, comme on voit aujourd'hui dans nos écoles, où quand ils ne trouvent pas (de drogue), ils se tournent vers les bonbons hallucinogènes ou vers d'autres drogues" indiquant par ailleurs que ces drogues impactent la psychologie, le cerveau et le corps des consommateurs.
"Peut-être ce sont des victimes, et pas nécessairement des criminels" déclare t-elle en proposant des peines moins sévères: "Il faut que le juge donne leur chance à ces jeunes pour qu'ils ne perdent pas leur avenir, qu'il leur pardonne, pour qu'ils ne refassent plus cela" appelle-t-elle préconisant l'ouverture de centres spécialisés contre la dépendance.
Le débat sur la réforme de la loi 52 n'en finit pas de faire parler la Tunisie.
Lors d'une conférence de presse tenue en début d'année 2017, le ministre de la Justice Ghazi Jeribi a affirmé que le nombre des personnes arrêtées pour des raisons liées à la consommation de drogues et autres stupéfiants en 2016 a atteint 6662 personnes dont 3982 condamnées et 2680 en attente de jugement.
Plusieurs associations de la société civile ont estimé que la Tunisie devrait amender le projet de loi relatif aux stupéfiants en annulant la peine d’emprisonnement pour les consommateurs afin de renforcer les dispositions des droits de l’Homme.
"J'aurais aimé que ce débat sur la loi sur les stupéfiants en Tunisie soit formulé d'une autre manière: Nous n'avons pas parlé de ses causes, de ses conséquences, de ses répercussions économiques et sociales, de son impact sur les jeunes, sur le peuple tunisien. On veut directement ouvrir les portes et lever les barrières légales à l'usage de stupéfiants" a-t-elle regretté.
"Le sujet des stupéfiants reste un des sujets les plus sensibles en Tunisie et qu'on ne traite pas de la meilleure des façons, alors qu'il touche toutes les couches sociales: les pauvres, les riches, les jeunes, les chômeurs, les artistes, les intellectuels (...).Mais, il n'a jamais été traité en profondeur (...) " a-t-elle renchéri.
Si elle affirme être ouverte au débat afin "de briser les tabous sur les sujets sensibles", elle pense néanmoins que celui-ci "ne devait pas être posé de la sorte": "Mes réserves, c'est que quand il s'agit de sujets qui touchent la société on n'en parle pas beaucoup et quand on en parle c'est pour enlever son caractère criminel et les sanctions y afférentes" a-t-elle indiqué.
Selon l'ancienne ministre, l'exemple des pays européens a démontré que la dépénalisation de la consommation des drogues douces n'a pas eu l'effet escompté: "Les jeunes aujourd'hui cherchent à braver les interdits. Si aujourd'hui on va légaliser ces interdits, ils iront en chercher d'autres. Ils passeront des drogues douces aux drogues dures (...) ce qui sera encore plus néfaste".
Pour Sihem Badi, la Tunisie fait face à un problème de taille qui ne permet pas aujourd'hui de poser le débat sur la dépenalisation du cannabis de la sorte: "Avant de parler de l'interdiction ou non, il faut se poser des questions: La Tunisie aujourd'hui a-t-elle les moyens nécessaires pour protéger les consommateurs? A-t-elle les moyens de soigner correctement les personnes dépendantes? La société a-t-elle compris que la dépendance est une maladie qu'il faut soigner? Il faut que le malade puisse venir volontairement (se faire soigner) et qu'il puisse trouver les portes ouvertes".
"Il n'y a pas de conditions favorables (à la dépénalisation) aujourd'hui. Il faut que les mentalités changent (...) Il ne faut pas en faciliter l'accès à nos jeunes, comme on voit aujourd'hui dans nos écoles, où quand ils ne trouvent pas (de drogue), ils se tournent vers les bonbons hallucinogènes ou vers d'autres drogues" indiquant par ailleurs que ces drogues impactent la psychologie, le cerveau et le corps des consommateurs.
"Aujourd'hui devant les écoles, on vend différentes sortes de drogues qui sont néfastes à nos enfants et les conduisent à la mort" indique Sihem Badi avant d'ajouter: "Ce n'est pas en disant à nos jeunes qu'on va vous dépénaliser la consommation (...) que l'on peut venir à bout aux nombreux problèmes qui touchent principalement les quartiers pauvres et délaissés, mais aussi les écoles et nos enfants".
"Peut-être ce sont des victimes, et pas nécessairement des criminels" déclare t-elle en proposant des peines moins sévères: "Il faut que le juge donne leur chance à ces jeunes pour qu'ils ne perdent pas leur avenir, qu'il leur pardonne, pour qu'ils ne refassent plus cela" appelle-t-elle préconisant l'ouverture de centres spécialisés contre la dépendance.
Le débat sur la réforme de la loi 52 n'en finit pas de faire parler la Tunisie.
Lors d'une conférence de presse tenue en début d'année 2017, le ministre de la Justice Ghazi Jeribi a affirmé que le nombre des personnes arrêtées pour des raisons liées à la consommation de drogues et autres stupéfiants en 2016 a atteint 6662 personnes dont 3982 condamnées et 2680 en attente de jugement.
Plusieurs associations de la société civile ont estimé que la Tunisie devrait amender le projet de loi relatif aux stupéfiants en annulant la peine d’emprisonnement pour les consommateurs afin de renforcer les dispositions des droits de l’Homme.
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