IMMIGRATION - La superposition sur une même carte est saisissante. Le site d'information économique Bloomberg a comparé les pays ciblés par le décret anti-immigration de Donald Trump, et ceux où la Trump Organization a des activités ou des liens commerciaux.
Devinez-quoi? Ils ne se marchent jamais sur les pieds. Quand bien même l'Egypte, la Turquie ou l'Arabie saoudite ont le profil pour y figurer, ne serait-ce que pour leur large population musulmane, s'il s'agit bien d'un décret anti-musulman comme Donald Trump l'a laissé entendre pendant sa campagne électorale.
Légende: en rouge, les pays ciblés par le décret anti-immigration; en jaune, ceux avec les quels Trump Organization a des liens d'affaires
Les actrices Alyssa Milano et Barbra Streisand, démocrates affichées, s'en sont prises au décret sur Twitter.
"Ton interdit anti-immigration exclu les pays avec des liens commerciaux?! Un commentaire Donald Trump?"
"Je suis absolument contre l'interdit anti-musulman. Mais pourquoi n'affecte-t-il que des pays où Trump ne possède rien? Suivez les dollars."
La Trump Organization n'étant pas cotée en bourse, il est difficile de suivre avec précision ses activités, projets ou simples négociations. Si Bloomberg a réussi à établir une carte de ses implantations à travers le monde, il est impossible de savoir clairement s'il y a conflit d'intérêt ou non. Ce qui risque d'ailleurs d'empoisonner la présidence de Donald Trump.
En revanche, on peut très bien déceler les incohérences du décret. Si les pays musulmans sont sa cible, l'absence de l'Indonésie, premier pays musulman en population, et de l'Arabie saoudite, connu pour son rigorisme religieux, a de quoi surprendre, sachant qu'ils hébergent des activités de la Trump Organisation. En revanche, la Turquie est l'un des rares pays au monde à avoir inscrit la laïcité dans sa constitution.
Sur le plan des intérêts de la Trump Organization, il faut aussi admettre que le décret condamne des pays exsangues, dont le potentiel économique est très limité. La Lybie, le Soudan, la Somalie, le Yemen ne sont certainement pas des cibles idéales pour des hôtels de luxe et des parcours de golf. Idem pour la Syrie.
En revanche, I'Iran ouvre grand les bras aux investisseurs étrangers, surtout pour la construction d'hôtels. Et avec l'Irak, ils abritent les 3e et 4e plus grosses réserves de pétrole au monde. Ce serait a priori en contradiction avec les intérêts du lobby pétrolier représentés au sein de l'administration Trump par Rex Tillerson, PDG d'ExxonMobile avant de devenir secrétaire d'Etat des Etats-Unis.
Enfin, il faut bien admettre que le dénominateur commun des pays ciblés par Trump est leur instabilité politique. La Lybie est devenue la point de départ des migrants africains vers l'Europe, la Syrie est déchirée par la guerre civile, l'Irak est aux prises avec Daech, etc. Ces deux derniers figurent d'ailleurs dans le top 5 des pays d'origines de migrants demandeurs d'asile en Europe. Mais dans ce cas, Donald Trump aurait dû intégrer l'Afghanistan voire le Pakistan.
Quant à savoir si le décret vise les pays d'origine des terroristes, là Donald Trump est à côté de la plaque. Pratiquement aucun des terroristes du Bataclan, de Nice ou de Berlin ne venaient de ces pays tout comme les poseurs de bombe du marathon de Boston, l'auteur de la fusillade d'Orlando ou ceux de San Bernardino.
D'après les chiffres rassemblés par Alex Nowrasteh, auteur de Terrorisme et immigration: une analyse de risque, les Saoudiens, par leur implication dans les attentats du 11 septembre 2011, sont la nationalité qu'il aurait fallu interdire d'accès aux Etats-Unis.
Bien malin qui pourra donc comprendre la cohérence de cette liste de pays... Mais avant d'en tirer des conclusions définitives, il ne faut pas oublier qu'elle est mise en place pour trois mois. Elle peut aussi bien être très vite enterrée.
Devinez-quoi? Ils ne se marchent jamais sur les pieds. Quand bien même l'Egypte, la Turquie ou l'Arabie saoudite ont le profil pour y figurer, ne serait-ce que pour leur large population musulmane, s'il s'agit bien d'un décret anti-musulman comme Donald Trump l'a laissé entendre pendant sa campagne électorale.
Trump's immigration ban doesn’t include countries where he's done business or pursued deals https://t.co/ELjtcBwznD pic.twitter.com/SchTgFP1C3
— Bloomberg (@business) 27 janvier 2017
Les actrices Alyssa Milano et Barbra Streisand, démocrates affichées, s'en sont prises au décret sur Twitter.
Your immigration ban excludes countries with business ties?! Care to comment, @realDonaldTrump?! https://t.co/hwNo0KTZN4
— Alyssa Milano (@Alyssa_Milano) 28 janvier 2017
I absolutely oppose this Muslim ban. But why does it effect only countries with no Trump properties? Follow the $.
— Barbra Streisand (@BarbraStreisand) 29 janvier 2017
La Trump Organization n'étant pas cotée en bourse, il est difficile de suivre avec précision ses activités, projets ou simples négociations. Si Bloomberg a réussi à établir une carte de ses implantations à travers le monde, il est impossible de savoir clairement s'il y a conflit d'intérêt ou non. Ce qui risque d'ailleurs d'empoisonner la présidence de Donald Trump.
Implantation de la Trump Organization et pays ciblés par le décret anti-immigration (en rouge)
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En revanche, on peut très bien déceler les incohérences du décret. Si les pays musulmans sont sa cible, l'absence de l'Indonésie, premier pays musulman en population, et de l'Arabie saoudite, connu pour son rigorisme religieux, a de quoi surprendre, sachant qu'ils hébergent des activités de la Trump Organisation. En revanche, la Turquie est l'un des rares pays au monde à avoir inscrit la laïcité dans sa constitution.
Sur le plan des intérêts de la Trump Organization, il faut aussi admettre que le décret condamne des pays exsangues, dont le potentiel économique est très limité. La Lybie, le Soudan, la Somalie, le Yemen ne sont certainement pas des cibles idéales pour des hôtels de luxe et des parcours de golf. Idem pour la Syrie.
En revanche, I'Iran ouvre grand les bras aux investisseurs étrangers, surtout pour la construction d'hôtels. Et avec l'Irak, ils abritent les 3e et 4e plus grosses réserves de pétrole au monde. Ce serait a priori en contradiction avec les intérêts du lobby pétrolier représentés au sein de l'administration Trump par Rex Tillerson, PDG d'ExxonMobile avant de devenir secrétaire d'Etat des Etats-Unis.
Enfin, il faut bien admettre que le dénominateur commun des pays ciblés par Trump est leur instabilité politique. La Lybie est devenue la point de départ des migrants africains vers l'Europe, la Syrie est déchirée par la guerre civile, l'Irak est aux prises avec Daech, etc. Ces deux derniers figurent d'ailleurs dans le top 5 des pays d'origines de migrants demandeurs d'asile en Europe. Mais dans ce cas, Donald Trump aurait dû intégrer l'Afghanistan voire le Pakistan.
Quant à savoir si le décret vise les pays d'origine des terroristes, là Donald Trump est à côté de la plaque. Pratiquement aucun des terroristes du Bataclan, de Nice ou de Berlin ne venaient de ces pays tout comme les poseurs de bombe du marathon de Boston, l'auteur de la fusillade d'Orlando ou ceux de San Bernardino.
D'après les chiffres rassemblés par Alex Nowrasteh, auteur de Terrorisme et immigration: une analyse de risque, les Saoudiens, par leur implication dans les attentats du 11 septembre 2011, sont la nationalité qu'il aurait fallu interdire d'accès aux Etats-Unis.
Muslim countries on Trump's banned list via Muslim nationalities that have killed Americans. #Trump #TrumpBan pic.twitter.com/QHoN8rGnLw
— Simon Palmer (@SimonJohnPalmer) 28 janvier 2017
Bien malin qui pourra donc comprendre la cohérence de cette liste de pays... Mais avant d'en tirer des conclusions définitives, il ne faut pas oublier qu'elle est mise en place pour trois mois. Elle peut aussi bien être très vite enterrée.
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