MEDECINE - L'art-thérapie à le vent en poupe. Il s'agit de l'explotion du potentiel artistique dans une visée thérapeutique et humanitaire comme le définit l'école d'art-thérapie de Tours ", explique Imen Jemmali, art-thérapeute au HuffPost Tunisie.
Exerçant depuis quelques années en France, elle est l'une des premières tunisiennes à s'être spécialisée dans ce domaine.
Soigner par les couleurs, la musique, l'art plastique, la danse, le théâtre, ou encore le chant, tel est le but de l'art-thérapie.
Peu répandue en Tunisie, cette pratique tend de plus en en plus à se développer comme l'affirme l'Art-thérapeute Imen Jemmali: "L'art-thérapie moderne est une discipline à part entière. On en entend parler de plus en plus. Mais en Tunisie c'est plutôt l'art-thérapie traditionnel qui est la psychothérapie à support artistique (une spécialité) qui est totalement différente de l'art-thérapie moderne".
Bien que de plus en plus exercée et reconnue pour ces effets thérapeutique, l'art-thérapie n'a le statut que d'une pratique paramédicale. Cependant pour l'exercer "il faut un diplôme" mais aussi et surtout une "dominante artistique".
C'est d'ailleurs cela qui fait que les patients réagissent bien à cette nouvelle forme de thérapie: "Depuis l’obtention de ma certification d'art-thérapie en 2011 j'ai proposé des ateliers d'art-thérapie à des hôpitaux à des structures sociales. Dans l'ensemble les retours étaient très positifs auprès des patients et aussi des familles", affirme t-elle.
Si ses patients sont de tout âge et tous horizons, c'est surtout les enfants qui sont le plus concernés: "J'ai travaillé avec différents patients: en gériatrie, des personnes âgées atteintes d’Alzheimer, des adultes en soins palliatifs, des enfants atteints de cancer, des adolescents handicapés mentaux, des autistes, des femmes réfugiées, des adultes schizophrènes..." affirme t-elle avant d'ajouter: "On me sollicite plus pour les enfants. Les parents sont de plus en plus conscients, et ils veulent le meilleur pour leur enfant afin qu'il puisse s'épanouir malgré sa différence, et surtout avoir confiance en lui et l'estime de soi".
Curiosité et déchirement
Bien peu connu, et face à la concurrence de la médecine traditionnelle, l'art-thérapie reste pour la plupart des gens un mystère: "A chaque fois que je présente mon métier, il y a toujours ce regard interrogateur et curieux. C'est encore flou pour beaucoup de gens" affirme Imen Jemmali, "mais j'ai bien vu la différence d'année en année, les gens sont plus réceptifs".
Si l'art-thérapie soigne les maux de l'esprit, elle n'y peut parfois malheureusement rien face à de graves maladies, hormis peut-être soulager mentalement les personnes atteintes.
"Je me rappelle d'un petit garçon au service pédiatrie (hémato-oncologie) le jour où il m'a vu arriver dans la chambre, il était très agité et agressif. J'ai eu même droit à un petit coup de poing et un coup de pied. Il était effrayé, il pensait que j'étais un nouveau médecin pour lui donner un nouveau traitement. Quand je suis entrée, j'ai expliqué qu'on allait dessiner et faire de belles choses mais il n'écoutait rien, il était très agité et il ne me croyait pas" affirme l'art-thérapeute avant d'ajouter "Après deux séances d'art-thérapie ce petit garçon attendait avec impatience les séances. Une fois j'étais arrivée en retard de 5 minutes je l'ai trouvé entrain de sauter sur le lit avec son traitement en intraveineuse dans le bras en criant 'saydéty, saydéty'. il m'appelait ainsi!".
Quelques mois plus tard, le petit enfant est décédé des suites de sa maladie, un déchirement pour elle.
Si elle ne peut pas tout guérir, l'art-thérapie aura au moins servi à l'accompagnement de l'enfant. Cet "atelier d'art-thérapie a diminué son anxiété. Il était moins agressif, beaucoup plus souriant, actif dans les séances au point d'oublier son traitement" a fini par conclure Imen Jemmali.
L'art-thérapie se développe en Tunisie
Au mois de mai 2015, s'est tenue à Monastir, la première édition des Rencontres d’Art-thérapie. Organisée par l’Association "Médecine Culture et Art” en partenariat avec l’Union tunisienne d’aide aux Insuffisants Mentaux, cette rencontre a été l'occasion de sensibiliser sur l’importance de l’Art-thérapie. Le lancement d’un Magistère d’Art-thérapie à la Faculté de médecine à Monastir avait même été proposé.
Quelques mois auparavant, 152 oeuvres de peinture et de céramique réalisées par des personnes internées à l'hôpital psychiatrique Al Razi ont été exposées au Palais Abdellia à la Marsa (banlieue de Tunis). Cette exposition a été mise en oeuvre par Amal Choura, spécialiste de la thérapie par l'art, qui avait assuré à l'intérieur de l'hôpital un atelier d'initiation à des activités de groupes, avec environ 90 patients.
En 2016, plusieurs actions sont menées dans ce sens par de nombreuses associations à l'instar du "Club Alesco-Unesco de Radès".
Un bel avenir en somme.
Exerçant depuis quelques années en France, elle est l'une des premières tunisiennes à s'être spécialisée dans ce domaine.
Soigner par les couleurs, la musique, l'art plastique, la danse, le théâtre, ou encore le chant, tel est le but de l'art-thérapie.
Peu répandue en Tunisie, cette pratique tend de plus en en plus à se développer comme l'affirme l'Art-thérapeute Imen Jemmali: "L'art-thérapie moderne est une discipline à part entière. On en entend parler de plus en plus. Mais en Tunisie c'est plutôt l'art-thérapie traditionnel qui est la psychothérapie à support artistique (une spécialité) qui est totalement différente de l'art-thérapie moderne".
"c'est très différent de la psychothérapie à support artistique qui est plus dans l'analyse de la production et se pratique en psychiatrie seulement et aussi en individuel" alors que l'art-thérapie peut se pratiquer de façon collective indique la spécialiste en art-thérapie
Bien que de plus en plus exercée et reconnue pour ces effets thérapeutique, l'art-thérapie n'a le statut que d'une pratique paramédicale. Cependant pour l'exercer "il faut un diplôme" mais aussi et surtout une "dominante artistique".
C'est d'ailleurs cela qui fait que les patients réagissent bien à cette nouvelle forme de thérapie: "Depuis l’obtention de ma certification d'art-thérapie en 2011 j'ai proposé des ateliers d'art-thérapie à des hôpitaux à des structures sociales. Dans l'ensemble les retours étaient très positifs auprès des patients et aussi des familles", affirme t-elle.
Si ses patients sont de tout âge et tous horizons, c'est surtout les enfants qui sont le plus concernés: "J'ai travaillé avec différents patients: en gériatrie, des personnes âgées atteintes d’Alzheimer, des adultes en soins palliatifs, des enfants atteints de cancer, des adolescents handicapés mentaux, des autistes, des femmes réfugiées, des adultes schizophrènes..." affirme t-elle avant d'ajouter: "On me sollicite plus pour les enfants. Les parents sont de plus en plus conscients, et ils veulent le meilleur pour leur enfant afin qu'il puisse s'épanouir malgré sa différence, et surtout avoir confiance en lui et l'estime de soi".
Curiosité et déchirement
Bien peu connu, et face à la concurrence de la médecine traditionnelle, l'art-thérapie reste pour la plupart des gens un mystère: "A chaque fois que je présente mon métier, il y a toujours ce regard interrogateur et curieux. C'est encore flou pour beaucoup de gens" affirme Imen Jemmali, "mais j'ai bien vu la différence d'année en année, les gens sont plus réceptifs".
Si l'art-thérapie soigne les maux de l'esprit, elle n'y peut parfois malheureusement rien face à de graves maladies, hormis peut-être soulager mentalement les personnes atteintes.
"Je me rappelle d'un petit garçon au service pédiatrie (hémato-oncologie) le jour où il m'a vu arriver dans la chambre, il était très agité et agressif. J'ai eu même droit à un petit coup de poing et un coup de pied. Il était effrayé, il pensait que j'étais un nouveau médecin pour lui donner un nouveau traitement. Quand je suis entrée, j'ai expliqué qu'on allait dessiner et faire de belles choses mais il n'écoutait rien, il était très agité et il ne me croyait pas" affirme l'art-thérapeute avant d'ajouter "Après deux séances d'art-thérapie ce petit garçon attendait avec impatience les séances. Une fois j'étais arrivée en retard de 5 minutes je l'ai trouvé entrain de sauter sur le lit avec son traitement en intraveineuse dans le bras en criant 'saydéty, saydéty'. il m'appelait ainsi!".
"Lorsqu'on a fini cet atelier il a mis son masque et il m'a dit 'je vais le mettre demain lors de la visite du médecin et je vais lui faire peur comme il me fait peur' " se rappelle t-elle.
Quelques mois plus tard, le petit enfant est décédé des suites de sa maladie, un déchirement pour elle.
Si elle ne peut pas tout guérir, l'art-thérapie aura au moins servi à l'accompagnement de l'enfant. Cet "atelier d'art-thérapie a diminué son anxiété. Il était moins agressif, beaucoup plus souriant, actif dans les séances au point d'oublier son traitement" a fini par conclure Imen Jemmali.
L'art-thérapie se développe en Tunisie
Au mois de mai 2015, s'est tenue à Monastir, la première édition des Rencontres d’Art-thérapie. Organisée par l’Association "Médecine Culture et Art” en partenariat avec l’Union tunisienne d’aide aux Insuffisants Mentaux, cette rencontre a été l'occasion de sensibiliser sur l’importance de l’Art-thérapie. Le lancement d’un Magistère d’Art-thérapie à la Faculté de médecine à Monastir avait même été proposé.
Quelques mois auparavant, 152 oeuvres de peinture et de céramique réalisées par des personnes internées à l'hôpital psychiatrique Al Razi ont été exposées au Palais Abdellia à la Marsa (banlieue de Tunis). Cette exposition a été mise en oeuvre par Amal Choura, spécialiste de la thérapie par l'art, qui avait assuré à l'intérieur de l'hôpital un atelier d'initiation à des activités de groupes, avec environ 90 patients.
En 2016, plusieurs actions sont menées dans ce sens par de nombreuses associations à l'instar du "Club Alesco-Unesco de Radès".
Un bel avenir en somme.
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