La mannequin Emily Bador a osé le grand chelem. Elle a posté une photo d'elle sur Instagram où on la découvre tous poils dehors, bourrelets apparents, acné non maquillée et cicatrices visibles. Boum. Anglaise et malaisienne, cette jeune fille de 20 ans a accompagné cette photo d'un commentaire éloquent sur l'image des femmes.
Emily Bador s'inscrit dans un mouvement de réappropriation du corps féminin. À l'instar de plusieurs mannequins, elle cherche à faire revenir la mode et la publicité à des standards plus naturels, plus proches de la réalité. Dure besogne quand on sait qu'en France, par exemple, la loi mannequin n'est toujours pas appliquée par les créateurs et les organisateurs de défilés.
Voici la traduction de cette légende ci-dessus, postée sur Instagram:
Après avoir publié ce message, la mannequin a fait une précision dans une "story" Instagram que le magazine Paulette a pu voir avant qu'elle ne soit effacée. Elle y écrivait.
Elle s'était déjà prise en photo une semaine plus tôt avec quelques poils sous les aisselles.
Elle s'était fait remarquer huit semaines plus tôt quand elle avait dénoncé l'enfer subi par le diktat de la maigreur dans le milieu du mannequinat. Dans le comparatif ci-dessous, Emily Bador explique qu'en 2015, elle faisait son plus petit poids, et souffrait de crises d'angoisse violentes. À chaque casting qui ne la retenait pas, elle se demandait si c'était à cause du fait qu'elle était trop grosse.
D'ailleurs, elle considérait qu'elle l'était. Elle haïssait son image, refusait de se regarder dans un miroir. Puis, elle en a eu assez de cette détestation et a décidé qu'il était encore possible de modifier le cours des choses.
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Emily Bador s'inscrit dans un mouvement de réappropriation du corps féminin. À l'instar de plusieurs mannequins, elle cherche à faire revenir la mode et la publicité à des standards plus naturels, plus proches de la réalité. Dure besogne quand on sait qu'en France, par exemple, la loi mannequin n'est toujours pas appliquée par les créateurs et les organisateurs de défilés.
Voici la traduction de cette légende ci-dessus, postée sur Instagram:
"Vous ne devez à personne d'être parfait. Vous valez tout autant même si vous n 'avez pas de ventre plat. Vous n'êtes pas moins regardable si vos aisselles ne sont pas épilées. Vous n'êtes pas moins belle à cause de vos cicatrices, vergetures, eczéma, acné. J'en ai tellement marre de la chosification du corps des femmes et de la manière dont on peut leur dicter à quoi elles doivent ressembler. Si ça vous fait ch*** que moi ou une autre ayons des bourrelets sur le ventre, des cicatrices, de l'eczéma, des poils sous les aisselles, etc., alors je n'ai plus de temps à vous consacrer. Saoûlée par cette haine, pour être honnête.
(cela s'applique également aux hommes et ceux qui ne sont pas conformes aux stéréotypes binaires de genre, l'inclusion et l'intersectionnalité sont la clé); (je me sens 'body positive' en ce moment et comme je sais que cela peut paraître simple pour moi de le dire, puisque je suis une mannequin, de taille moyenne, et qui, malgré mes origines ne subit pas les discriminations parce que je passe pour une Blanche (ndlr: définition de 'white passing'), mais vous savez, si vous me suivez, toutes les difficultés par lesquelles je suis passée au sujet de mon apparence et j'aimerais que les choses commencent à se normaliser à ce sujet."
Après avoir publié ce message, la mannequin a fait une précision dans une "story" Instagram que le magazine Paulette a pu voir avant qu'elle ne soit effacée. Elle y écrivait.
"C'est marrant comme quelques personnes (seulement des hommes d'ailleurs) arrivent encore à ne pas saisir mon message de la nuit dernière. Me dire que je transmets un 'bon message' mais que j'aurais pu 'm'arranger' ou 'me raser' n'est pas nécessaire. Genre, comment avez-vous pu autant rater le message? Putain, les poils sont naturels, et où avez-vous déjà vu quelqu'un dire à un homme que son message aurait été plus valable s'il avait rasé ses aisselles?"
Elle s'était déjà prise en photo une semaine plus tôt avec quelques poils sous les aisselles.
Elle s'était fait remarquer huit semaines plus tôt quand elle avait dénoncé l'enfer subi par le diktat de la maigreur dans le milieu du mannequinat. Dans le comparatif ci-dessous, Emily Bador explique qu'en 2015, elle faisait son plus petit poids, et souffrait de crises d'angoisse violentes. À chaque casting qui ne la retenait pas, elle se demandait si c'était à cause du fait qu'elle était trop grosse.
D'ailleurs, elle considérait qu'elle l'était. Elle haïssait son image, refusait de se regarder dans un miroir. Puis, elle en a eu assez de cette détestation et a décidé qu'il était encore possible de modifier le cours des choses.
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