Le 17 février, le journal américain le New York Times a publié un article sous le titre "Après huit ans à Guantanamo, il aspire à y retourner".
Cette histoire rapportée par le média américain est celle de Hédi Hammami, tunisien de 47 ans qui a passé 8 ans dans la prison américaine.
Fils d'agriculteur du Nord-Ouest du pays, Hédi part pour l'Italie en 1986 à la recherche d'un emploi. Là bas, il rencontre un groupe de missionnaire islamique avec qui il voyage au Pakistan où il obtient le statut de réfugié. C'est là-bas qu'il sera arrêté et remis à l'armée américaine en 2002.
Il est emmené à Guantanamo où il est accusé d'avoir été un des formateurs dans les camps d'entrainements d'Al Qaida en Afghanistan après que ses papiers aient été retrouvés à Tora Bora, un des derniers bastions de Ben Laden.
Niant en bloc, il est relâché sans être inculpé, 8 ans plus tard.
Toujours marqué par les sévices de ce passage, Hédi souffre de maux de tête, de dépression et d'angoisses dus à la torture. Plus de 6 ans après qu'il en soit sortie, il souffre toujours et les séquelles sont parfois physiques, puisque depuis, Hédi boîte et doit marquer des pauses quand il marche, rapporte le New York Times.
Retourné en Tunisie, Hédi s'est marié et a aujourd'hui deux enfants. Il travaille comme chauffeur d'ambulance la nuit. Sa vie semble être stable. Cependant,"face au harcèlement et aux raids répétés de la police", il a fait une demande insolite: Il a demandé de retourner à Guantanamo. "Ce serait mieux pour moi de retourner à cette cellule unique et de rester seul" indique-t-il au New York Times.
Ainsi, il est allé voir la Croix rouge leur demandant de le mettre en relation avec le ministère américain des Affaires étrangères afin qu'il puisse réintégrer Guantanamo. Mais celle-ci refuse sa demande: "J'ai perdu tout espoir, il n'y a plus d'avenir pour moi dans ce pays" indique-t-il au média américain.
Libéré de Guantanamo en 2010, les États-Unis envoient Hédi Hammami en Géorgie. À l'époque, Ben Ali était encore au pouvoir en Tunisie et son régime était connu pour torturer les islamistes rapporte le New York Times.
Après la révolution, Hédi négocie son retour en Tunisie et l'amnistie nationale accordée aux prisonniers politiques lui a profité, lui permettant d'avoir des indemnisations de l'État ainsi qu'un travail au ministère de la Santé.
Pourtant en 2013, la police fait une descente à son domicile à 3 heures du matin et l'embarque: "Ils m'ont fait ramper à quatre pattes jusqu'en bas des escaliers" rapporte-t-il.
Après avoir "fait connaissance" avec lui pendant 15 minutes ils le relâchent.
Depuis Hédi Hammami affirme au New York Times vivre sous une surveillance et un harcèlement policier continue: raids inopinés, ordinateurs et téléphone portable confisqués, interrogatoires à répétition...
En décembre 2015, il est placé en résidence surveillée, interdit de travailler et obligé de pointer au poste de police 2 fois par jour pendant 6 semaines. Placé "sous contrôle administratif", il affirme vivre un enfer: la police effraye les propriétaires où il loue l'obligeant à changer 6 fois de domicile en 3 ans, la carte de résidence de sa femme algérienne a été confisquée l'empêchant ainsi de travailler...
Ce harcèlement conjugué à ce qu'il a vécu à Guantanamo ont augmenté ses angoisses: " Je sens trop de pression, toute cette noirceur revient" indique-t-il au New York Times.
Aujourd'hui, Hédi veut juste vivre tranquillement: "Je n'ai jamais commis de crime" indique t-il. Sa seule exigence: avoir de la stabilité."Mais ils ne me laissent pas vivre ma vie dans la stabilité" a-t-il indiqué au New York Times avant d'ajouter: "Ils vous poussent vers la mort."
Contacté par le média américain, Rim Ismail, psychologue psychologue travaillant pour l'Organisation mondiale contre la torture en Tunisie et ayant conseillé 12 Tunisiens qui ont été détenus à Guantanamo, a affirmé que leur souhait de retourner à Guantanamo était normal.
"En raison de leur passé, ils sont tous présumés coupables et cela est invivable pour eux et leurs familles", a-t-elle affirmée ajoutant qu'il se sentent plus en sécurité à Guantánamo.
Revenant sur les méthodes utilisées par la police tunisienne, la psychologue indique que tout est fait pour "agresser les personnes", sans compter le harcèlement qui "crée un climat de vengeance" chez ces personnes leur donnant le sentiment qu'ils n'ont "pas leur place chez eux".
Cette histoire rapportée par le média américain est celle de Hédi Hammami, tunisien de 47 ans qui a passé 8 ans dans la prison américaine.
Fils d'agriculteur du Nord-Ouest du pays, Hédi part pour l'Italie en 1986 à la recherche d'un emploi. Là bas, il rencontre un groupe de missionnaire islamique avec qui il voyage au Pakistan où il obtient le statut de réfugié. C'est là-bas qu'il sera arrêté et remis à l'armée américaine en 2002.
Il est emmené à Guantanamo où il est accusé d'avoir été un des formateurs dans les camps d'entrainements d'Al Qaida en Afghanistan après que ses papiers aient été retrouvés à Tora Bora, un des derniers bastions de Ben Laden.
Niant en bloc, il est relâché sans être inculpé, 8 ans plus tard.
Toujours marqué par les sévices de ce passage, Hédi souffre de maux de tête, de dépression et d'angoisses dus à la torture. Plus de 6 ans après qu'il en soit sortie, il souffre toujours et les séquelles sont parfois physiques, puisque depuis, Hédi boîte et doit marquer des pauses quand il marche, rapporte le New York Times.
Retourné en Tunisie, Hédi s'est marié et a aujourd'hui deux enfants. Il travaille comme chauffeur d'ambulance la nuit. Sa vie semble être stable. Cependant,"face au harcèlement et aux raids répétés de la police", il a fait une demande insolite: Il a demandé de retourner à Guantanamo. "Ce serait mieux pour moi de retourner à cette cellule unique et de rester seul" indique-t-il au New York Times.
Ainsi, il est allé voir la Croix rouge leur demandant de le mettre en relation avec le ministère américain des Affaires étrangères afin qu'il puisse réintégrer Guantanamo. Mais celle-ci refuse sa demande: "J'ai perdu tout espoir, il n'y a plus d'avenir pour moi dans ce pays" indique-t-il au média américain.
Libéré de Guantanamo en 2010, les États-Unis envoient Hédi Hammami en Géorgie. À l'époque, Ben Ali était encore au pouvoir en Tunisie et son régime était connu pour torturer les islamistes rapporte le New York Times.
Après la révolution, Hédi négocie son retour en Tunisie et l'amnistie nationale accordée aux prisonniers politiques lui a profité, lui permettant d'avoir des indemnisations de l'État ainsi qu'un travail au ministère de la Santé.
Pourtant en 2013, la police fait une descente à son domicile à 3 heures du matin et l'embarque: "Ils m'ont fait ramper à quatre pattes jusqu'en bas des escaliers" rapporte-t-il.
Après avoir "fait connaissance" avec lui pendant 15 minutes ils le relâchent.
Depuis Hédi Hammami affirme au New York Times vivre sous une surveillance et un harcèlement policier continue: raids inopinés, ordinateurs et téléphone portable confisqués, interrogatoires à répétition...
En décembre 2015, il est placé en résidence surveillée, interdit de travailler et obligé de pointer au poste de police 2 fois par jour pendant 6 semaines. Placé "sous contrôle administratif", il affirme vivre un enfer: la police effraye les propriétaires où il loue l'obligeant à changer 6 fois de domicile en 3 ans, la carte de résidence de sa femme algérienne a été confisquée l'empêchant ainsi de travailler...
Ce harcèlement conjugué à ce qu'il a vécu à Guantanamo ont augmenté ses angoisses: " Je sens trop de pression, toute cette noirceur revient" indique-t-il au New York Times.
Aujourd'hui, Hédi veut juste vivre tranquillement: "Je n'ai jamais commis de crime" indique t-il. Sa seule exigence: avoir de la stabilité."Mais ils ne me laissent pas vivre ma vie dans la stabilité" a-t-il indiqué au New York Times avant d'ajouter: "Ils vous poussent vers la mort."
Contacté par le média américain, Rim Ismail, psychologue psychologue travaillant pour l'Organisation mondiale contre la torture en Tunisie et ayant conseillé 12 Tunisiens qui ont été détenus à Guantanamo, a affirmé que leur souhait de retourner à Guantanamo était normal.
"En raison de leur passé, ils sont tous présumés coupables et cela est invivable pour eux et leurs familles", a-t-elle affirmée ajoutant qu'il se sentent plus en sécurité à Guantánamo.
Revenant sur les méthodes utilisées par la police tunisienne, la psychologue indique que tout est fait pour "agresser les personnes", sans compter le harcèlement qui "crée un climat de vengeance" chez ces personnes leur donnant le sentiment qu'ils n'ont "pas leur place chez eux".
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