"Le patrimoine, ce n'est pas des statuettes figées ou des murs en pierres, c'est l'identité d'un peuple qui ne lui appartient pas seulement mais à toute l'humanité", a expliqué Nada Al-Nashif, directrice générale adjointe de l’UNESCO, au HuffPost Tunisie en marge d'une conférence régionale arabe organisée par l’UNESCO à Beit el-Hikma, du 1er au 3 Mars 2017, sous le thème "Patrimoine culturel et identités : perspectives de la jeunesse".
"La sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel est de l'ordre de la responsabilité sociétale. On comprend que pour ce qui concerne les pays arabes, il y a d'autres urgences comme le chômage, la sécurité, etc, qui nécessitent des moyens dont ils ne disposent pas mais cela ne doit pas être un prétexte pour marginaliser la problématique du patrimoine menacé. Ce joyau est l'âme de chaque peuple", a affirmé la directrice générale adjointe de l’UNESCO.
Face à l'incapacité ou la sous-estimation des gouvernants à préserver ce patrimoine, Nada Al-Nashif est optimiste quant à la détermination de la société civile, des jeunes en particulier, à prendre la relève en la matière. Elle se félicite de la mobilisation des associations tunisiennes qui se substituent à l'Etat pour restaurer le patrimoine tunisien.
"La dynamique tunisienne est un exemple à suivre pour les autres pays de la région où les dégâts sont énormes comme en Syrie, tristement célèbre par la destruction de ses trésors archéologiques en cours ou encore à Moussol, en Iraq où l'état actuel des ruines est affligeant, plus qu'on ne le croyait", s'attriste-t-elle.
La Tunisie, un exemple à suivre mais...
Affichage publicitaire illégale sur un site classé, le Palais d'Erlanger dénaturé par des constructions en cours, le parc de Sidi Dhrif en péril depuis 2011 lorsqu'on a consenti une concession pour construire un espace de restauration, le musée de Bardo meurtri par des attentats, le mausolée de Sidi Bou Saïd et trente six autres incendiés par des fanatiques, c'est une liste non-exhaustive d'un patrimoine fulminé cité par Chedlia Annabi, experte du patrimoine culturel, engagée dans la lutte contre le trafic de biens culturels.
La spécialiste pointe de doigt un Etat défaillant, faisant fi à la loi sur les classements du patrimoine en laissant faire et ou entreprenant des constructions qui mettent en péril ces sites.
Les velléités commerciales sont aussi menaçantes pour l'authenticité de certains lieux, alerte la spécialiste.
Autre grande menace pour le patrimoine tunisien, l'extrémisme religieux négationniste sévissant qui travaille "à la démolition du vécu collectif, croyant à la prédominance d'une culture au détriment d'une autre en détruisant des monuments comme Sidi Bou Saïd ou autres et en ciblant des lieux symboliques du pluralisme civilisationnel de la Tunisie".
Chadlia Annabi garde espoir toutefois en vantant la mobilisation de la société civile et des internautes sur les réseaux sociaux lorsque des affaires ont été médiatisées. Ceux-ci étaient portés par l'élan de la liberté d'expression post-14 janvier qui a permis un débat sur le patrimoine qui n'est plus politiquement orienté.
Annabi se félicite par exemple qu'on puisse désormais parler du patrimoine amazigh, longtemps enseveli.
Elle met en avant le partenariat entre le public et le privé, longtemps craint mais qui pourrait être une alternative salvatrice pour contourner le manque des moyens étatiques. Cet entrepreneuriat culturel doit être surveillé par des gardes-fous qui veillent à l'application de la loi en la matière", a mis en garde la spécialiste.
"La sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel est de l'ordre de la responsabilité sociétale. On comprend que pour ce qui concerne les pays arabes, il y a d'autres urgences comme le chômage, la sécurité, etc, qui nécessitent des moyens dont ils ne disposent pas mais cela ne doit pas être un prétexte pour marginaliser la problématique du patrimoine menacé. Ce joyau est l'âme de chaque peuple", a affirmé la directrice générale adjointe de l’UNESCO.
Face à l'incapacité ou la sous-estimation des gouvernants à préserver ce patrimoine, Nada Al-Nashif est optimiste quant à la détermination de la société civile, des jeunes en particulier, à prendre la relève en la matière. Elle se félicite de la mobilisation des associations tunisiennes qui se substituent à l'Etat pour restaurer le patrimoine tunisien.
"La dynamique tunisienne est un exemple à suivre pour les autres pays de la région où les dégâts sont énormes comme en Syrie, tristement célèbre par la destruction de ses trésors archéologiques en cours ou encore à Moussol, en Iraq où l'état actuel des ruines est affligeant, plus qu'on ne le croyait", s'attriste-t-elle.
La Tunisie, un exemple à suivre mais...
Affichage publicitaire illégale sur un site classé, le Palais d'Erlanger dénaturé par des constructions en cours, le parc de Sidi Dhrif en péril depuis 2011 lorsqu'on a consenti une concession pour construire un espace de restauration, le musée de Bardo meurtri par des attentats, le mausolée de Sidi Bou Saïd et trente six autres incendiés par des fanatiques, c'est une liste non-exhaustive d'un patrimoine fulminé cité par Chedlia Annabi, experte du patrimoine culturel, engagée dans la lutte contre le trafic de biens culturels.
La spécialiste pointe de doigt un Etat défaillant, faisant fi à la loi sur les classements du patrimoine en laissant faire et ou entreprenant des constructions qui mettent en péril ces sites.
Les velléités commerciales sont aussi menaçantes pour l'authenticité de certains lieux, alerte la spécialiste.
Autre grande menace pour le patrimoine tunisien, l'extrémisme religieux négationniste sévissant qui travaille "à la démolition du vécu collectif, croyant à la prédominance d'une culture au détriment d'une autre en détruisant des monuments comme Sidi Bou Saïd ou autres et en ciblant des lieux symboliques du pluralisme civilisationnel de la Tunisie".
Chadlia Annabi garde espoir toutefois en vantant la mobilisation de la société civile et des internautes sur les réseaux sociaux lorsque des affaires ont été médiatisées. Ceux-ci étaient portés par l'élan de la liberté d'expression post-14 janvier qui a permis un débat sur le patrimoine qui n'est plus politiquement orienté.
Annabi se félicite par exemple qu'on puisse désormais parler du patrimoine amazigh, longtemps enseveli.
Elle met en avant le partenariat entre le public et le privé, longtemps craint mais qui pourrait être une alternative salvatrice pour contourner le manque des moyens étatiques. Cet entrepreneuriat culturel doit être surveillé par des gardes-fous qui veillent à l'application de la loi en la matière", a mis en garde la spécialiste.
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