La chancelière allemande Angela Merkel se rend vendredi, 3 mars, à Tunis pour consolider la coopération avec ce pays d'Afrique du
nord, en particulier sur les dossiers d'immigration, sources de crispation après l'attentat de Berlin en décembre, attribué à un Tunisien.
Seconde étape d'une tournée régionale après l'Egypte, ce déplacement doit aussi être l'occasion de marquer le soutien de Berlin à l'unique pays rescapé du Printemps arabe, qui reste englué dans la morosité économique et sociale.
D'ordinaire sans accrocs, la relation entre l'Allemagne et la Tunisie s'est crispée après l'attaque au camion-bélier d'un marché de Noël à Berlin, le 19 décembre (12 morts), dont l'auteur présumé Anis Amri, un jeune Tunisien, a ensuite été tué par la police italienne.
Les autorités tunisiennes ont été accusées d'avoir bloqué durant l'année 2016 son rapatriement. Sous pression, des dirigeants allemands ont ensuite avancé l'hypothèse de sanctions contre les pays -dont la Tunisie- ne coopérant pas suffisamment sur les dossiers migratoires.
Dans ce contexte, le Premier ministre tunisien Youssef Chahed s'est rendu mi-février en Allemagne, un déplacement qui a permis "d'apaiser les choses", selon une source officielle tunisienne s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Avant cette rencontre avec Angela Merkel, Tunis avait adressé une fin de non-recevoir à Berlin sur l'idée de camps, sur son sol, pour accueillir des migrants sauvés au cours de leur traversée de la Méditerranée depuis la Libye.
Sur le dossier du millier de Tunisiens faisant l'objet d'une procédure d'expulsion en Allemagne, M. Chahed a aussi réitéré devant la chancelière que son pays agissait de bonne foi, arguant que des vérifications d'identité étaient nécessaires avant tout retour.
La Tunisie "assume ses responsabilités" vis-à-vis de l'Allemagne, avait au préalable déclaré à l'AFP le président Béji Caïd Essebsi.
"Pour moi, la seule responsable, c'est la chancelière. J'ai eu des entretiens avec elle" et son discours "n'a rien à voir avec les propos"
menaçants tenus par d'autres dirigeants allemands, avait-il ajouté.
Après avoir acté les désaccords, Berlin et Tunis affichent la volonté d'aller de l'avant.
Un milliard d'euros
Sur les questions migratoires, les procédures "étaient très lentes mais elles se sont améliorées dernièrement et vont encore s'améliorer", a proclamé l'ambassadeur d'Allemagne, Andreas Reinicke, sur la radio publique tunisienne RTCI.
Ces sujets "ne constituent aucunement un problème entre les deux pays. (...) En Europe, tout le monde a pu constater que la Tunisie contrôle désormais nettement mieux ses frontières", a affirmé à l'AFP la présidence tunisienne.
Au Caire, Mme Merkel a dit avoir évoqué "des points concrets concernant la protection des frontières" avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Elle a également parlé de la Libye, frontalière de l'Egypte et de la Tunisie, plongée dans le chaos depuis 2011 et tête de pont pour les migrants tentant de rejoindre l'Europe. Ce sujet devrait aussi être sur la table à Tunis.
Mais cette visite "extrêmement importante" d'Angela Merkel doit surtout permettre de renforcer le partenariat avec la première puissance économique européenne, avance la présidence tunisienne. Nous comptons sur la poursuite par Berlin de son soutien à la transition démocratique."
A la fois pionnière et unique rescapée du Printemps arabe, la Tunisie ne parvient pas à faire redémarrer son économie, au risque de menacer les acquis démocratiques.
En terme de coopération, depuis la révolution de 2011, l'Allemagne a plutôt bonne presse dans le petit pays d'Afrique du nord, dont les partenaires européens traditionnels -France, Italie- sont confrontés à un contexte économique plus terne.
Selon l'ambassadeur allemand, la valeur des projets de coopération en cours avec Tunis --par le biais de crédits à taux bas pour le plupart-- "avoisine le milliard d'euros". Ils concernent l'agriculture ou encore les énergies renouvelables.
Dans le sillage d'une conférence internationale des investisseurs fin 2016 "il y a pas mal d'entreprises allemandes qui veulent venir", fait valoir une source officielle tunisienne.
A Tunis, Angela Merkel est accompagnée d'une délégation d'hommes d'affaires. Outre ses entretiens avec l'exécutif tunisien et un discours devant le Parlement, elle rencontrera le patronat local et un dirigeant de start-up. Une conférence de presse avec M. Caïd Essebsi est programmée à la mi-journée.
nord, en particulier sur les dossiers d'immigration, sources de crispation après l'attentat de Berlin en décembre, attribué à un Tunisien.
Seconde étape d'une tournée régionale après l'Egypte, ce déplacement doit aussi être l'occasion de marquer le soutien de Berlin à l'unique pays rescapé du Printemps arabe, qui reste englué dans la morosité économique et sociale.
LIRE AUSSI:En visite officielle vendredi en Tunisie: Libye et immigration au programme d'Angela Merkel
D'ordinaire sans accrocs, la relation entre l'Allemagne et la Tunisie s'est crispée après l'attaque au camion-bélier d'un marché de Noël à Berlin, le 19 décembre (12 morts), dont l'auteur présumé Anis Amri, un jeune Tunisien, a ensuite été tué par la police italienne.
Les autorités tunisiennes ont été accusées d'avoir bloqué durant l'année 2016 son rapatriement. Sous pression, des dirigeants allemands ont ensuite avancé l'hypothèse de sanctions contre les pays -dont la Tunisie- ne coopérant pas suffisamment sur les dossiers migratoires.
Dans ce contexte, le Premier ministre tunisien Youssef Chahed s'est rendu mi-février en Allemagne, un déplacement qui a permis "d'apaiser les choses", selon une source officielle tunisienne s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
LIRE AUSSI: Migrants: Tunis oppose une fin de non-recevoir à Merkel
Avant cette rencontre avec Angela Merkel, Tunis avait adressé une fin de non-recevoir à Berlin sur l'idée de camps, sur son sol, pour accueillir des migrants sauvés au cours de leur traversée de la Méditerranée depuis la Libye.
Sur le dossier du millier de Tunisiens faisant l'objet d'une procédure d'expulsion en Allemagne, M. Chahed a aussi réitéré devant la chancelière que son pays agissait de bonne foi, arguant que des vérifications d'identité étaient nécessaires avant tout retour.
La Tunisie "assume ses responsabilités" vis-à-vis de l'Allemagne, avait au préalable déclaré à l'AFP le président Béji Caïd Essebsi.
"Pour moi, la seule responsable, c'est la chancelière. J'ai eu des entretiens avec elle" et son discours "n'a rien à voir avec les propos"
menaçants tenus par d'autres dirigeants allemands, avait-il ajouté.
Après avoir acté les désaccords, Berlin et Tunis affichent la volonté d'aller de l'avant.
Un milliard d'euros
Sur les questions migratoires, les procédures "étaient très lentes mais elles se sont améliorées dernièrement et vont encore s'améliorer", a proclamé l'ambassadeur d'Allemagne, Andreas Reinicke, sur la radio publique tunisienne RTCI.
Ces sujets "ne constituent aucunement un problème entre les deux pays. (...) En Europe, tout le monde a pu constater que la Tunisie contrôle désormais nettement mieux ses frontières", a affirmé à l'AFP la présidence tunisienne.
Au Caire, Mme Merkel a dit avoir évoqué "des points concrets concernant la protection des frontières" avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Elle a également parlé de la Libye, frontalière de l'Egypte et de la Tunisie, plongée dans le chaos depuis 2011 et tête de pont pour les migrants tentant de rejoindre l'Europe. Ce sujet devrait aussi être sur la table à Tunis.
Mais cette visite "extrêmement importante" d'Angela Merkel doit surtout permettre de renforcer le partenariat avec la première puissance économique européenne, avance la présidence tunisienne. Nous comptons sur la poursuite par Berlin de son soutien à la transition démocratique."
A la fois pionnière et unique rescapée du Printemps arabe, la Tunisie ne parvient pas à faire redémarrer son économie, au risque de menacer les acquis démocratiques.
En terme de coopération, depuis la révolution de 2011, l'Allemagne a plutôt bonne presse dans le petit pays d'Afrique du nord, dont les partenaires européens traditionnels -France, Italie- sont confrontés à un contexte économique plus terne.
Selon l'ambassadeur allemand, la valeur des projets de coopération en cours avec Tunis --par le biais de crédits à taux bas pour le plupart-- "avoisine le milliard d'euros". Ils concernent l'agriculture ou encore les énergies renouvelables.
LIRE AUSSI:L'Allemagne accorde à la Tunisie des crédits de 1 milliard d'euros pour fiancer des projets 2016-2018
Dans le sillage d'une conférence internationale des investisseurs fin 2016 "il y a pas mal d'entreprises allemandes qui veulent venir", fait valoir une source officielle tunisienne.
A Tunis, Angela Merkel est accompagnée d'une délégation d'hommes d'affaires. Outre ses entretiens avec l'exécutif tunisien et un discours devant le Parlement, elle rencontrera le patronat local et un dirigeant de start-up. Une conférence de presse avec M. Caïd Essebsi est programmée à la mi-journée.
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