Elle est, avec l'ambassadeur du Maroc, Latifa Akharbach, à l'origine d'une première en Tunisie: un club pour les femmes diplomates présentes dans le pays. Le HuffPost Tunisie est allé à leur rencontre, ce 8 mars, journée internationale de la femme. Interview de Carol McQueen, ambassadeur du Canada en Tunisie.
HuffPost Tunisie: En ce 8 mars, quel est le regard que vous portez sur la femme tunisienne?
Carol McQueen, Ambassadeur du Canada en Tunisie: Je dois dire que je suis très impressionnée par la femme tunisienne, c’est vraiment clair que la Tunisie est une lueur d’espoir, dans toute la région du Moyen-Orient et même de l’Afrique du nord. C’est surtout parce que vous avez accordé, dès votre indépendance, de la liberté et des droits aux femmes. Cela se voit sur plusieurs côtés.
Les femmes ont eu accès à la capacité de limiter le nombre des enfants, même quelque chose d’aussi simple que cela c’est un élément clé de l’émancipation des femmes. Si on n’a qu’un, deux ou trois enfants, on est capable de continuer à travailler ; on n’est pas prise à la maison avec ses huit ou neuf enfants.
Dans tous les secteurs de la société tunisienne, je vois des femmes leaders. On voit des femmes dans le secteur commercial, dans le secteur OMG etc. On voit aussi que les femmes ont joué un rôle essentiel et primordial lors de la révolution pour lutter pour leurs droits. Donc, moi je considère, qu'au niveau de la situation de la femme, je ne pourrai pas me trouver dans un meilleur pays.
Est-ce qu’il existe une action bien ciblée qu’organise l’ambassade en faveur des femmes ?
Oui. L’ambassade dispose de fonds qu’on appelle les fonds canadiens pour les initiatives locales et on finance de petites ONG qui ont une présence locale très prononcée. L’une des organisations qu’on a financée cette année s’appelle ‘Amal pour la femme et l’enfance’ et c’est une organisation qui aide surtout les femmes célibataires ou vulnérables dans des quartiers défavorisés. L’idée c’est de leur apporter un petit soutien et de leur apporter un encadrement utile aussi à leurs enfants. On sait bien que ce n’est pas toujours évident lorsqu’on est mère célibataire.
Depuis que vous êtes ici, est-ce qu’il y a une femme tunisienne qui vous a particulièrement marquée ?
Je dois dire qu’il y a une femme qui m’a beaucoup touchée, c’est madame la ministre de la Femme, Naziha Laâbidi. Je l’ai connue très tôt au cours de son mandat et ce que j’ai beaucoup aimé chez elle, et je trouve que c’est à l'image de la manière dont les femmes font leur travail, c’est qu’elle est simple et humble. C’est quelqu’un qui fait un travail "sans prendre des airs" et elle croit ferment à la place des femmes dans la société. Les femmes c’est essentiel pour le développement du pays et elle essaie de prendre des mesures pour avancer surtout pour les coins les plus retirés et les zones rurales.
Femme et diplomate: Y a-t-il des difficultés à exercer ce métier?
Je dois dire qu’être une femme ambassadeur et je dis ambassadeur ici parce qu’en France, il y avait une tradition où lorsqu’on dit madame l’ambassadrice, on parle de la femme de l’ambassadeur. Donc cela montre que pendant très longtemps, la diplomatie n’était destinée qu’aux hommes. Mais moi je pense que les femmes ont un rôle très important à jouer dans cela parce qu’elles apportent une autre perspective sur plusieurs niveaux.
Premièrement, je pense que les femmes reconnaissent l’importance de la femme dans tous les projets même dans les processus de paix etc. Et on voit que c’est essentiel si on ne considère pas ces aspects là, les processus de la paix ne fonctionnent pas. Je pense que c’est important.
Deuxièmement, pour moi, les femmes sont toujours plus humbles et plus capables de faire les travaux de tous les jours parce que c’est souvent elles qui s’occupent des enfants, qui sont tenaces pour faire avancer les choses. Les femmes ont aussi une touche personnelle ; elles sont très faciles à approcher, elles ne font pas peur. Je trouve que j’ai de la facilité à parler avec toutes ces personnes et je pense que c’est en partie parce qu’ils me voient mère. Moi aussi je ne distingue pas, parfois, vous me voyez avec mes enfants dans les posts Facebook et je fais ça parce que le public et le privé ne sont pas aussi différents que cela. Pour mon cas, mon mari est au Canada donc des fois je dois aller aux événements avec mes enfants et ça c’est un problème pour pratiquement toutes les femmes. Peut-être pas un problème mais un défi.
Justement votre présence sur les réseaux sociaux (à vous et à d'autres diplomates) augure-t-elle de nouvelles méthodes de communication propres à la diplomatie?
Je ne peux pas parler pour les autres mais, pour moi, je pense que les médias sociaux sont des outils qui éliment la distance et qui ont beaucoup de puissance parce qu’ils nous permettent de toucher les gens comme on ne pouvait pas le faire auparavant.
C’est un outil qu’on doit essayer d’utiliser pour le bien dans le monde même s'il y a beaucoup de monde qui l’utilise pour faire du mal.
Cette proximité ne vous pose pas problème au quotidien?
Je comprends maintenant un peu plus comment une célébrité peut se sentir parfois agacée mais je ne suis pas encore à ce niveau-là! Je trouve ça agréable, ça me permet de connaître des gens que je n’aurais pas pu connaître.
Peut-être que de temps en temps, samedi matin quand tu es mal habillé et que quelqu’un t’approche ça peut être agaçant. Mais, à chaque fois que ça m’est arrivé, les gens viennent avec bonheur et gentillesse. Jusqu’à présent, personne n’est venu m’approcher avec une intention méchante ou autre. Au contraire, c’était des gens qui aimaient le Canada, qui voulaient en savoir plus, qui voulaient voir mes enfants, qui avaient quelque chose de gentil à dire.
Pour moi, c’est quelque chose qui permet de connaître les gens et c’est très positif. Récemment, je suis allée à Tabarka et c’était très intéressent. J'ai aussi été au le Sud. On ne peut pas connaître la Tunisie si on ne sort jamais de Tunis. C’est un très beau pays avec beaucoup de diversité, des paysages, des influences historiques et je m’y plais beaucoup.
HuffPost Tunisie: En ce 8 mars, quel est le regard que vous portez sur la femme tunisienne?
Carol McQueen, Ambassadeur du Canada en Tunisie: Je dois dire que je suis très impressionnée par la femme tunisienne, c’est vraiment clair que la Tunisie est une lueur d’espoir, dans toute la région du Moyen-Orient et même de l’Afrique du nord. C’est surtout parce que vous avez accordé, dès votre indépendance, de la liberté et des droits aux femmes. Cela se voit sur plusieurs côtés.
Les femmes ont eu accès à la capacité de limiter le nombre des enfants, même quelque chose d’aussi simple que cela c’est un élément clé de l’émancipation des femmes. Si on n’a qu’un, deux ou trois enfants, on est capable de continuer à travailler ; on n’est pas prise à la maison avec ses huit ou neuf enfants.
Dans tous les secteurs de la société tunisienne, je vois des femmes leaders. On voit des femmes dans le secteur commercial, dans le secteur OMG etc. On voit aussi que les femmes ont joué un rôle essentiel et primordial lors de la révolution pour lutter pour leurs droits. Donc, moi je considère, qu'au niveau de la situation de la femme, je ne pourrai pas me trouver dans un meilleur pays.
Est-ce qu’il existe une action bien ciblée qu’organise l’ambassade en faveur des femmes ?
Oui. L’ambassade dispose de fonds qu’on appelle les fonds canadiens pour les initiatives locales et on finance de petites ONG qui ont une présence locale très prononcée. L’une des organisations qu’on a financée cette année s’appelle ‘Amal pour la femme et l’enfance’ et c’est une organisation qui aide surtout les femmes célibataires ou vulnérables dans des quartiers défavorisés. L’idée c’est de leur apporter un petit soutien et de leur apporter un encadrement utile aussi à leurs enfants. On sait bien que ce n’est pas toujours évident lorsqu’on est mère célibataire.
Depuis que vous êtes ici, est-ce qu’il y a une femme tunisienne qui vous a particulièrement marquée ?
Je dois dire qu’il y a une femme qui m’a beaucoup touchée, c’est madame la ministre de la Femme, Naziha Laâbidi. Je l’ai connue très tôt au cours de son mandat et ce que j’ai beaucoup aimé chez elle, et je trouve que c’est à l'image de la manière dont les femmes font leur travail, c’est qu’elle est simple et humble. C’est quelqu’un qui fait un travail "sans prendre des airs" et elle croit ferment à la place des femmes dans la société. Les femmes c’est essentiel pour le développement du pays et elle essaie de prendre des mesures pour avancer surtout pour les coins les plus retirés et les zones rurales.
Femme et diplomate: Y a-t-il des difficultés à exercer ce métier?
Je dois dire qu’être une femme ambassadeur et je dis ambassadeur ici parce qu’en France, il y avait une tradition où lorsqu’on dit madame l’ambassadrice, on parle de la femme de l’ambassadeur. Donc cela montre que pendant très longtemps, la diplomatie n’était destinée qu’aux hommes. Mais moi je pense que les femmes ont un rôle très important à jouer dans cela parce qu’elles apportent une autre perspective sur plusieurs niveaux.
Premièrement, je pense que les femmes reconnaissent l’importance de la femme dans tous les projets même dans les processus de paix etc. Et on voit que c’est essentiel si on ne considère pas ces aspects là, les processus de la paix ne fonctionnent pas. Je pense que c’est important.
Deuxièmement, pour moi, les femmes sont toujours plus humbles et plus capables de faire les travaux de tous les jours parce que c’est souvent elles qui s’occupent des enfants, qui sont tenaces pour faire avancer les choses. Les femmes ont aussi une touche personnelle ; elles sont très faciles à approcher, elles ne font pas peur. Je trouve que j’ai de la facilité à parler avec toutes ces personnes et je pense que c’est en partie parce qu’ils me voient mère. Moi aussi je ne distingue pas, parfois, vous me voyez avec mes enfants dans les posts Facebook et je fais ça parce que le public et le privé ne sont pas aussi différents que cela. Pour mon cas, mon mari est au Canada donc des fois je dois aller aux événements avec mes enfants et ça c’est un problème pour pratiquement toutes les femmes. Peut-être pas un problème mais un défi.
Justement votre présence sur les réseaux sociaux (à vous et à d'autres diplomates) augure-t-elle de nouvelles méthodes de communication propres à la diplomatie?
Je ne peux pas parler pour les autres mais, pour moi, je pense que les médias sociaux sont des outils qui éliment la distance et qui ont beaucoup de puissance parce qu’ils nous permettent de toucher les gens comme on ne pouvait pas le faire auparavant.
C’est un outil qu’on doit essayer d’utiliser pour le bien dans le monde même s'il y a beaucoup de monde qui l’utilise pour faire du mal.
Cette proximité ne vous pose pas problème au quotidien?
Je comprends maintenant un peu plus comment une célébrité peut se sentir parfois agacée mais je ne suis pas encore à ce niveau-là! Je trouve ça agréable, ça me permet de connaître des gens que je n’aurais pas pu connaître.
Peut-être que de temps en temps, samedi matin quand tu es mal habillé et que quelqu’un t’approche ça peut être agaçant. Mais, à chaque fois que ça m’est arrivé, les gens viennent avec bonheur et gentillesse. Jusqu’à présent, personne n’est venu m’approcher avec une intention méchante ou autre. Au contraire, c’était des gens qui aimaient le Canada, qui voulaient en savoir plus, qui voulaient voir mes enfants, qui avaient quelque chose de gentil à dire.
Pour moi, c’est quelque chose qui permet de connaître les gens et c’est très positif. Récemment, je suis allée à Tabarka et c’était très intéressent. J'ai aussi été au le Sud. On ne peut pas connaître la Tunisie si on ne sort jamais de Tunis. C’est un très beau pays avec beaucoup de diversité, des paysages, des influences historiques et je m’y plais beaucoup.
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