Le 8 mars, la journée internationale des droits des femmes, est une occasion pour mettre en lumière certaines femmes qui ont dû se démarquer en choisissant des métiers "d'hommes." Cheminot, conductrice de bus ou agent de police, ces femmes ont décidé de s'épanouir autrement, loin des clichés.
Alors comment parviennent-elles à s'imposer dans des métiers traditionnellement occupés par des hommes? Témoignages de deux jeunes femmes tunisiennes qui ont réussi à exister dans une société "masculine".
Mounira, la bouchère
"Ça fait 12 ans que je suis bouchère," a indiqué Mounira à HuffPost Tunisie. Fille d'un boucher, Mounira a ouvert les yeux dans le monde de la boucherie. "Au début, je n'étais pas passionnée par ce métier,"a-t-elle confié. " Mais avec le temps et à force de le pratiquer, j'ai pu en découvrir le charme" a-t-elle poursuivi.
"Depuis toute petite, je suivais les gestes de mon père, ses conseils mais pas plus", a-t-elle dit en expliquant qu'elle n'a jamais songé à poursuivre sa vie entre les couteux, les hachoirs, les entrecôtes et les biftecks. "J'ai passé des heures et des heures à aider ma soeur qui, elle aussi est bouchère," a-t-elle noté. "Moi et ma soeur, nous avons hérité ce métier," a-t-elle précisé. En effet, suite au décès de leur père, les deux filles ont pris la relève et gèrent ensemble la boucherie.
Habitant dans un quartier populaire à Tunis, la jeune femme a expliqué qu'elle n'a jamais senti de gêne en exerçant ce métier. " Je n'ai pas honte de mon travail. C'est un métier comme les autres." a-t-elle martelé. "Les hommes de mon quartier sont même fiers de moi," a-t-elle poursuivi en souriant.
Interrogée si c'était à refaire, Mounira a indiqué qu'elle a des remords d'avoir subi ce choix, imposé par les circonstances. "J'aurais dû terminer mes études. Mais quand même, je ne regrette pas ce choix,"a-t-elle répliqué.
Mounira, qui souffle aujourd'hui, le jour de la fête de la femme, sa 37ème bougie, a tenu à souligner que les femmes de nos jours s’engageant de plus en plus dans des métiers masculins. Ce choix les laisse se situer en rupture avec l’image que la société leur attribue par le biais des stéréotypes. "Les femmes doivent faire preuve de leur capacité à relever ce défi,"a-t-elle soutenu. "Il faut résister et poursuivre son chemin la tête haute," a-t-elle conclu.
Dorsaf, l'arbitre.
"Je suis à la base professeure d'éducation physique. L'arbitrage, c'est ma passion," a lancé Dorsaf avec une voix ferme et confiante. "En 2011, j'ai choisi de m'enfouir dans les terrains afin de découvrir ce "métier". C'était juste par simple curiosité." a-t-elle raconté.
"Et peu à peu, je me sentais plus motivée,"a-t-elle révélé. Ce choix est, selon elle, comme un défi, un challenge à travers lequel elle a voulu montrer le pouvoir des femmes. Elle a affirmé que le fait de choisir une profession qui se pratique dans un milieu d'hommes relève d'une force et une résistance de la part de ces dernières qui doivent prouver à chaque instant leur existence dans un environnement "masculin". "C'était par pique, que j'ai décidé de poursuivre l'aventure," a-t-elle dit.
Dorsaf a expliqué que cette faculté de résistance nécessite une certaine force et une volonté plus importante que pour un choix plus "conventionnel". "Je dois doubler d'effort," a-t-elle soutenu.
Etant la première femme à avoir sifflé un match Senior régional en Tunisie, Dorsaf se dit fière de cet exploit. Elle a avoué, tout de même, qu'il est difficile pour une femme de s'imposer dans un secteur dominé par les hommes. "Au début, il était compliqué de me faire écouter des équipes," a-t-elle précisé.
Toutefois, les mentalités commencent à changer et les femmes deviennent de plus en plus présentes dans ce secteur, a fait savoir Dorsaf.
S'agissant des obstacles rencontrés, la jeune arbitre internationale a noté que l'image de la femme dans ce milieu n'est pas encore appréciée. Certains considèrent que "la femme n'est pas suffisamment émancipée, et ne peut pas égaler l'homme," a-t-elle imploré. "Il y a des clubs qui exigent des hommes pour diriger les matchs," a-t-elle révélé.
En ce 8 mars 2017, la femme, en Tunisie et partout dans le monde, continue de mener son combat pour l'égalité des droits. Pour la première fois, à l'occasion de la 40e Journée internationale des droits des femmes, celles-ci ont décidé de se mobiliser de manière coordonnée dans cinquante pays et dans les cinq continents pour célébrer "un jour sans femmes".
Une grève planétaire, c'est le pari inédit et une réponse magistrale à la violence "sociale, légale, politique, psychologique et verbale que les femmes subissent sous différentes latitudes".
Alors comment parviennent-elles à s'imposer dans des métiers traditionnellement occupés par des hommes? Témoignages de deux jeunes femmes tunisiennes qui ont réussi à exister dans une société "masculine".
Mounira, la bouchère
"Ça fait 12 ans que je suis bouchère," a indiqué Mounira à HuffPost Tunisie. Fille d'un boucher, Mounira a ouvert les yeux dans le monde de la boucherie. "Au début, je n'étais pas passionnée par ce métier,"a-t-elle confié. " Mais avec le temps et à force de le pratiquer, j'ai pu en découvrir le charme" a-t-elle poursuivi.
"Depuis toute petite, je suivais les gestes de mon père, ses conseils mais pas plus", a-t-elle dit en expliquant qu'elle n'a jamais songé à poursuivre sa vie entre les couteux, les hachoirs, les entrecôtes et les biftecks. "J'ai passé des heures et des heures à aider ma soeur qui, elle aussi est bouchère," a-t-elle noté. "Moi et ma soeur, nous avons hérité ce métier," a-t-elle précisé. En effet, suite au décès de leur père, les deux filles ont pris la relève et gèrent ensemble la boucherie.
Habitant dans un quartier populaire à Tunis, la jeune femme a expliqué qu'elle n'a jamais senti de gêne en exerçant ce métier. " Je n'ai pas honte de mon travail. C'est un métier comme les autres." a-t-elle martelé. "Les hommes de mon quartier sont même fiers de moi," a-t-elle poursuivi en souriant.
Interrogée si c'était à refaire, Mounira a indiqué qu'elle a des remords d'avoir subi ce choix, imposé par les circonstances. "J'aurais dû terminer mes études. Mais quand même, je ne regrette pas ce choix,"a-t-elle répliqué.
Mounira, qui souffle aujourd'hui, le jour de la fête de la femme, sa 37ème bougie, a tenu à souligner que les femmes de nos jours s’engageant de plus en plus dans des métiers masculins. Ce choix les laisse se situer en rupture avec l’image que la société leur attribue par le biais des stéréotypes. "Les femmes doivent faire preuve de leur capacité à relever ce défi,"a-t-elle soutenu. "Il faut résister et poursuivre son chemin la tête haute," a-t-elle conclu.
Dorsaf, l'arbitre.
"Je suis à la base professeure d'éducation physique. L'arbitrage, c'est ma passion," a lancé Dorsaf avec une voix ferme et confiante. "En 2011, j'ai choisi de m'enfouir dans les terrains afin de découvrir ce "métier". C'était juste par simple curiosité." a-t-elle raconté.
"Et peu à peu, je me sentais plus motivée,"a-t-elle révélé. Ce choix est, selon elle, comme un défi, un challenge à travers lequel elle a voulu montrer le pouvoir des femmes. Elle a affirmé que le fait de choisir une profession qui se pratique dans un milieu d'hommes relève d'une force et une résistance de la part de ces dernières qui doivent prouver à chaque instant leur existence dans un environnement "masculin". "C'était par pique, que j'ai décidé de poursuivre l'aventure," a-t-elle dit.
Dorsaf a expliqué que cette faculté de résistance nécessite une certaine force et une volonté plus importante que pour un choix plus "conventionnel". "Je dois doubler d'effort," a-t-elle soutenu.
Etant la première femme à avoir sifflé un match Senior régional en Tunisie, Dorsaf se dit fière de cet exploit. Elle a avoué, tout de même, qu'il est difficile pour une femme de s'imposer dans un secteur dominé par les hommes. "Au début, il était compliqué de me faire écouter des équipes," a-t-elle précisé.
Toutefois, les mentalités commencent à changer et les femmes deviennent de plus en plus présentes dans ce secteur, a fait savoir Dorsaf.
S'agissant des obstacles rencontrés, la jeune arbitre internationale a noté que l'image de la femme dans ce milieu n'est pas encore appréciée. Certains considèrent que "la femme n'est pas suffisamment émancipée, et ne peut pas égaler l'homme," a-t-elle imploré. "Il y a des clubs qui exigent des hommes pour diriger les matchs," a-t-elle révélé.
En ce 8 mars 2017, la femme, en Tunisie et partout dans le monde, continue de mener son combat pour l'égalité des droits. Pour la première fois, à l'occasion de la 40e Journée internationale des droits des femmes, celles-ci ont décidé de se mobiliser de manière coordonnée dans cinquante pays et dans les cinq continents pour célébrer "un jour sans femmes".
Une grève planétaire, c'est le pari inédit et une réponse magistrale à la violence "sociale, légale, politique, psychologique et verbale que les femmes subissent sous différentes latitudes".
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.