PORTRAIT - La Chine n'est pas connue pour être la destination privilégiée pour poursuivre ses études universitaires, pourtant de plus en plus de jeunes tunisiens tentent l'aventure.
C'est le cas d'Ameni, dont la photo, drapeau tunisien à la main lors de la réception de son diplôme a fait le tour des réseaux sociaux. "Je suis arrivée en Chine en 2010 pour faire un Master en Relations internationales spécialité Asie-Pacifique" affirme la jeune diplômée au HuffPost Tunisie.
Rêvant d'une carrière dans la diplomatie depuis son jeune âge, elle "souhaite représenter la Tunisie à l'international un jour".
Pourtant, au départ, le choix de la Chine n'était pas si évident: "Choisir de venir ici était comme une sorte de challenge, d'autant plus que je ne parlais aucun mot de Mandarin quand je suis arrivée", affirme-t-elle avant d'ajouter "J'aurais pu poursuivre mes études dans d'autres pays européens ou aux États-Unis mais j'ai décidé de me spécialiser dans quelque chose de neuf, dont pas beaucoup de monde n'a entendu parler, pour m'ouvrir de nouvelles opportunités".
Ce goût des défis et des challenges la poussent à finalement à opter pour la Chine: "J'ai toujours voulu visiter la Chine et apprendre le Mandarin était un véritable challenge, et comme j'aime les challenge, j'ai cherché des universités en Chine. Je suis donc arrivée à Xiamen". Cette envie de découverte menèrent Ameni à faire le choix de ne pas apprendre le mandarin avant d'entreprendre son voyage car "j'ai choisi de vivre l'expérience d'aller dans un pays dont je ne parle pas la langue et voir comment je pouvais gérer ma 'survie' ".
Xiamen, est une petite ville de la province du Fujian en Chine. Composée d'à peine plus de 3 millions d'habitants, elle ressemble "à une petite île et s'avère être l'une des plus petites villes du pays", indique Ameni.
Grâce à une bourse du gouvernement chinois, elle s'inscrit à l'université mais l'intégration à la vie chinoise a pris quelques mois, le temps "de pouvoir communiquer avec les gens, d'autant plus que très peu de monde parle anglais".
La présence de quelques étudiants internationaux au sein de l'université lui permettent de s'adapter au bout de quelques mois: "Ce qui m'a aidée, c'est la présence d'une grande communauté internationale ici, et nous sommes vite devenus comme une grande famille comptant les uns sur les autres".
Après avoir obtenu son master en 2016, Ameni est appuyée par le doyen pour continuer son doctorat en théorie politique qu'elle obtient en décembre 2015 devenant la plus jeune doctorante et la première tunisienne à obtenir une telle consécration à l'université de Xiamen.
Les tribulations d'une jeune tunisienne en Chine
Communément on dit que si on peut vivre en Tunisie, on peut s'adapter partout dans le monde, pourtant être Tunisien en Chine est parfois difficile: "Ce n'est pas toujours facile d'être un étranger en Chine quand tu ne parles pas la langue" indique la jeune fille.
Pour la jeune fille qui a quitté le foyer familial pour la première fois à 22 ans en direction de la Chine, au départ, "c'était terrifiant".
Les premières semaines ont été rudes: "Ce n'était pas facile, même de demander des choses aussi simple que 'manger'. Je me rappelle d'un petit bout de papier écrit par un ami qui mentionnait: 'Je ne mange pas de porc' " qu'elle sortait à chaque fois qu'elle allait déjeuner ou diner.
Les études et l'université sont aussi très différents par rapport à la Tunisie, l'enseignement chinois étant basé sur beaucoup de travail en dehors de l'université: "Les professeurs chinois nous demandaient de faire beaucoup de recherches et de lectures mais aussi des papiers, des présentations, des conférences, des publications académiques, dans des journaux" déclare Ameni avant d'ajouter: "Nous n'avions pas beaucoup d'examens, nous étions notés sur nos papiers, nos présentations et les discussions en classes", de quoi aider à l'épanouissement personnel.
Pourtant après près de 6 ans passés au pays de Mao, la jeune fille en sort grandi: "La Chine m'a appris à compter sur moi-même et à être indépendante, parce que si j'ai fait tous ça, c'est pour rendre mes parents fiers et bien représenter mon pays".
Visions d'avenir
Son doctorat en poche, se pose, maintenant la question de son avenir: "J'ai eu quelques petits jobs ici en Chine mais la raison principale pour laquelle je suis venue ici c'est pour mieux connaitre le pays et pouvoir contribuer un jour aux relations entre la Tunisie et la Chine."
Avoir fait son doctorat sur "Le soft power de la Chine dans ses relations avec la région Moyen-Orient-Afrique du Nord", Ameni aspire à rentrer en Tunisie: "Je pense que le temps est venu de rentrer et de partager mes connaissances pour participer à renforcer et à approfondir les relations Tuniso-chinoises".
Rentrant en juin prochain, Ameni espère "commencer une carrière dans la diplomatie et pourquoi pas un jour représenter la Tunisie en Chine".
Quant au drapeau tunisien qu'elle brandit, dès lors son doctorat en poche, Ameni répond qu'elle a toujours eu un drapeau avec elle, lors des événements auxquels elle se rend ou lors de ses voyages. "Cela me rappelle d'où je viens, ce que je veux et ce que je veux, c'est justement donner une bonne image du pays qui m'a faite, qui a fait la personne que je suis aujourd'hui", précise Ameni avant de conclure que ceci la pousse à aller de l'avant et à toujours essayer :"Parce que la limite, c'est le ciel."
C'est le cas d'Ameni, dont la photo, drapeau tunisien à la main lors de la réception de son diplôme a fait le tour des réseaux sociaux. "Je suis arrivée en Chine en 2010 pour faire un Master en Relations internationales spécialité Asie-Pacifique" affirme la jeune diplômée au HuffPost Tunisie.
Rêvant d'une carrière dans la diplomatie depuis son jeune âge, elle "souhaite représenter la Tunisie à l'international un jour".
Pourtant, au départ, le choix de la Chine n'était pas si évident: "Choisir de venir ici était comme une sorte de challenge, d'autant plus que je ne parlais aucun mot de Mandarin quand je suis arrivée", affirme-t-elle avant d'ajouter "J'aurais pu poursuivre mes études dans d'autres pays européens ou aux États-Unis mais j'ai décidé de me spécialiser dans quelque chose de neuf, dont pas beaucoup de monde n'a entendu parler, pour m'ouvrir de nouvelles opportunités".
Ce goût des défis et des challenges la poussent à finalement à opter pour la Chine: "J'ai toujours voulu visiter la Chine et apprendre le Mandarin était un véritable challenge, et comme j'aime les challenge, j'ai cherché des universités en Chine. Je suis donc arrivée à Xiamen". Cette envie de découverte menèrent Ameni à faire le choix de ne pas apprendre le mandarin avant d'entreprendre son voyage car "j'ai choisi de vivre l'expérience d'aller dans un pays dont je ne parle pas la langue et voir comment je pouvais gérer ma 'survie' ".
Xiamen, est une petite ville de la province du Fujian en Chine. Composée d'à peine plus de 3 millions d'habitants, elle ressemble "à une petite île et s'avère être l'une des plus petites villes du pays", indique Ameni.
Grâce à une bourse du gouvernement chinois, elle s'inscrit à l'université mais l'intégration à la vie chinoise a pris quelques mois, le temps "de pouvoir communiquer avec les gens, d'autant plus que très peu de monde parle anglais".
La présence de quelques étudiants internationaux au sein de l'université lui permettent de s'adapter au bout de quelques mois: "Ce qui m'a aidée, c'est la présence d'une grande communauté internationale ici, et nous sommes vite devenus comme une grande famille comptant les uns sur les autres".
Après avoir obtenu son master en 2016, Ameni est appuyée par le doyen pour continuer son doctorat en théorie politique qu'elle obtient en décembre 2015 devenant la plus jeune doctorante et la première tunisienne à obtenir une telle consécration à l'université de Xiamen.
Les tribulations d'une jeune tunisienne en Chine
Communément on dit que si on peut vivre en Tunisie, on peut s'adapter partout dans le monde, pourtant être Tunisien en Chine est parfois difficile: "Ce n'est pas toujours facile d'être un étranger en Chine quand tu ne parles pas la langue" indique la jeune fille.
Pour la jeune fille qui a quitté le foyer familial pour la première fois à 22 ans en direction de la Chine, au départ, "c'était terrifiant".
Les premières semaines ont été rudes: "Ce n'était pas facile, même de demander des choses aussi simple que 'manger'. Je me rappelle d'un petit bout de papier écrit par un ami qui mentionnait: 'Je ne mange pas de porc' " qu'elle sortait à chaque fois qu'elle allait déjeuner ou diner.
Les études et l'université sont aussi très différents par rapport à la Tunisie, l'enseignement chinois étant basé sur beaucoup de travail en dehors de l'université: "Les professeurs chinois nous demandaient de faire beaucoup de recherches et de lectures mais aussi des papiers, des présentations, des conférences, des publications académiques, dans des journaux" déclare Ameni avant d'ajouter: "Nous n'avions pas beaucoup d'examens, nous étions notés sur nos papiers, nos présentations et les discussions en classes", de quoi aider à l'épanouissement personnel.
Pourtant après près de 6 ans passés au pays de Mao, la jeune fille en sort grandi: "La Chine m'a appris à compter sur moi-même et à être indépendante, parce que si j'ai fait tous ça, c'est pour rendre mes parents fiers et bien représenter mon pays".
Visions d'avenir
Son doctorat en poche, se pose, maintenant la question de son avenir: "J'ai eu quelques petits jobs ici en Chine mais la raison principale pour laquelle je suis venue ici c'est pour mieux connaitre le pays et pouvoir contribuer un jour aux relations entre la Tunisie et la Chine."
Avoir fait son doctorat sur "Le soft power de la Chine dans ses relations avec la région Moyen-Orient-Afrique du Nord", Ameni aspire à rentrer en Tunisie: "Je pense que le temps est venu de rentrer et de partager mes connaissances pour participer à renforcer et à approfondir les relations Tuniso-chinoises".
Rentrant en juin prochain, Ameni espère "commencer une carrière dans la diplomatie et pourquoi pas un jour représenter la Tunisie en Chine".
Quant au drapeau tunisien qu'elle brandit, dès lors son doctorat en poche, Ameni répond qu'elle a toujours eu un drapeau avec elle, lors des événements auxquels elle se rend ou lors de ses voyages. "Cela me rappelle d'où je viens, ce que je veux et ce que je veux, c'est justement donner une bonne image du pays qui m'a faite, qui a fait la personne que je suis aujourd'hui", précise Ameni avant de conclure que ceci la pousse à aller de l'avant et à toujours essayer :"Parce que la limite, c'est le ciel."
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