Le désert du Sahara, l'un des plus importants au monde, s'étend sur quelque 9 millions de kilomètres carrés. Difficile d'imaginer que l'homme puisse en être en partie à l'origine. C'est pourtant la théorie développée par David Wright, un archéologue de l'université de Séoul, rapporte ce mercredi 15 mars Science Alert.
Attention, même si l'auteur avait raison (ce qui reste à prouver), cela ne veut pas dire que l'homme est le seul responsable. Il faut d'ailleurs rappeler que le Sahara est âgé d'au moins 7 millions d'années, selon une étude publiée en 2006. Mais depuis, cette zone a alterné, au gré des millénaires, entre plaines verdoyantes et territoires arides.
Le Sahara que l'on connaît aujourd'hui date d'il y a environ 8200 ans. La théorie la plus courue affirme que c'est un petit tremblotement de l'orbite terrestre qui a provoqué cette sécheresse à cette période. Mais dans son étude, publiée en janvier dans la revue Frontiers, David Wright pense que l'homme a joué un rôle important dans ce processus de désertification.
Agriculture et changement de plantes
Selon son hypothèse, l'être humain, en s'installant dans les terres fertiles à l'ouest du Nil, aurait profondément modifié l'environnement. Pour le vérifier, le chercheur a comparé les premières apparitions de pâturages dans la région et l'évolution de la végétation.
Il y a quelque 8000 ans, l'agriculture s'est en effet répandue dans cette partie du désert du Sahara. Et dans le même temps, la végétation grasse a laissé la place à des broussailles plus arides, typiques des environnements désertiques, selon les recherches de David Wright.
L'auteur précise que ce changement de végétation a eu un impact sur le climat de la région. Sans ces plantes grasses, les rayons du soleil sont moins absorbés et sont réfléchis par le sol, ce qui créé une sorte d'effet de serre dans la région. La conséquence? Des moussons plus rares.
Vérifier la théorie
C'est ensuite un simple cercle vicieux: plus d'agriculture implique moins de végétation et donc moins de moussons, ce qui entraîne encore une diminution de la végétation, et ainsi de suite. David Wright précise pour autant que l'impact humain, même s'il est avéré, n'est pas nécessairement incompatible avec d'autres origines, comme la théorie du tremblotement orbital de la Terre.
Aussi séduisante soit-elle, cette suggestion n'est qu'une théorie. Pour la vérifier, l'auteur aimerait analyser les fonds des anciens lacs disparus du Sahara. Objectif: récupérer des fossiles de plantes, pour mieux comprendre l'évolution de la région. En parallèle, il serait nécessaire de retrouver d'autres évidences de la présence de communautés humaines.
Avec plus d'éléments concrets, il serait alors possible d'affiner des modèles climatiques pour mieux comprendre la transformation du Sahara de paradis luxuriant à désert aride.
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