Devant les convives en grande tenue, presque tous musulmans, Ahmed Rehab se dirige vers un pupitre et se lance dans un virulent discours contre la nouvelle administration Trump, porteur des craintes mais aussi des espoirs de sa communauté.
"Ce combat n'est pas seulement le nôtre, c'est le combat de l'Amérique", s'exclame-t-il devant quelque 1.200 invités, venus pour une levée de fonds au bénéfice du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) de Chicago, qu'il préside.
"Quand vous regardez ceux qui essaient d'interdire les bonnes personnes d'entrer dans ce pays, (...) les personnes qui n'ont commis d'autre crime que d'être musulmans (...) nous ne nous laisserons pas faire", lance Ahmed Rehab, sous un tonnerre d'applaudissements.
Les musulmans aux Etats-Unis sont vent debout contre le second décret de Donald Trump, actuellement bloqué par la justice, qui interdit temporairement l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de six pays à majorité musulmane (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan et Yémen).
Mais ils craignent aussi une montée de l'islamophobie ou d'être spécifiquement visés par la nouvelle administration.
"Il y a une vraie crainte de ce qui va advenir par la suite, de ce qui va se passer, de qui sera visé", explique Louise Cainkar, présidente de l'Arab American Studies Association et auteure d'un livre sur la manière dont les politiques gouvernementales après les attentats du 11 septembre 2001 ont affecté les communautés arabes et musulmanes aux Etats-Unis.
On se sent 'étrangers'
"On a le sentiment qu'ils vont encore une fois s'attaquer aux associations, et sans doute surveiller les mosquées, des choses qui se sont déjà produites par le passé", prédit-elle.
Les convives qui écoutent Ahmed Rehab sont partagés entre inquiétude et optimisme.
"Mes enfants sont tous américains", explique Fraheen Hashmi, une pharmacienne de 36 ans, mère de 4 enfants. "C'est juste effrayant de les élever dans cet environnement", dit-elle, inquiète qu'ils puissent être gênés par leur religion ou avoir peur de s'identifier comme musulmans.
Zayna Saadeh est soucieuse elle aussi. Cette immigrée palestinienne de 59 ans vit aux Etats-Unis depuis 40 ans. Mais maintenant elle ferme à clé la porte de son magasin de vêtements par crainte d'une attaque islamophobe. Elle ne l'ouvre que si quelqu'un sonne.
"Nous ne sommes pas étrangers", dit-elle, mais "c'est ce que nous ressentons souvent désormais".
Actes islamophobes
L'an dernier, le nombre d'organisations islamophobes a triplé, selon le Southern Poverty Law Center, qui recense les groupes extrémistes.
Et en 2015, le nombre d'actes islamophobes a augmenté de 67%, selon le FBI.
Des chiffres qui pourraient continuer à augmenter compte tenu des nouveaux incidents qui sont relatés.
Le mois dernier, un incendie a ravagé une mosquée en Floride, et un homme dans le Kansas a été accusé d'avoir tiré contre deux Indiens qu'il avait confondus avec des ressortissants du Moyen-Orient, tuant l'un d'entre eux.
Cette semaine, une personne a disséminé des copies déchirées du Coran, le livre sacré des musulmans, autour d'une mosquée à Tucson, dans l'Arizona, selon le centre islamique de la ville.
La multiplication des menaces et des actes islamophobes a toutefois réussi une chose: rassembler les musulmans et leurs soutiens.
Ahmed Rehab a salué les nouveaux alliés de sa communauté, comme les avocats non musulmans venus aider les voyageurs bloqués dans les aéroports après la signature du premier décret migratoire de Trump le 27 janvier, qui interdisait l'entrée des Etats-Unis à sept pays musulmans et avait provoqué le chaos aux frontières du pays.
Optimisme
"Mes amis, vous représentez le meilleur de l'Amérique", a-t-il dit.
Des invités se sont fait l'écho à son optimisme. "Le négatif peut devenir du positif, et c'est ce à quoi nous assistons maintenant", témoigne Akif Ali, 36 ans, né à Houston, au Texas.
"Le meilleur de tout ça c'est que l'opinion américaine est devenue très généreuse avec nous", renchérit Saqib Khan, un avocat américain d'origine pakistanaise.
Illustration de ce soutien grandissant, une trentaine de personnes de toutes obédiences et qui défendaient des causes variées ont assisté à l'église épiscopalienne Grâce de Chicago à une présentation sur l'islamophobie.
"Beaucoup de gens qui ne sont pas musulmans regardent l'actualité et cherchent à nous soutenir", a déclaré à cette réunion Sofia Sami, une jeune femme de 24 ans d'origine indienne, qui porte le hijab, le voile des musulmanes.
A Chicago, le CAIR a aussi recruté des centaines de volontaires, étendu son réseau et organisé des formations sur les droits des musulmans, selon Hoda Katebi, porte-parole du CAIR à Chicago.
"Ce combat n'est pas seulement le nôtre, c'est le combat de l'Amérique", s'exclame-t-il devant quelque 1.200 invités, venus pour une levée de fonds au bénéfice du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) de Chicago, qu'il préside.
"Quand vous regardez ceux qui essaient d'interdire les bonnes personnes d'entrer dans ce pays, (...) les personnes qui n'ont commis d'autre crime que d'être musulmans (...) nous ne nous laisserons pas faire", lance Ahmed Rehab, sous un tonnerre d'applaudissements.
Les musulmans aux Etats-Unis sont vent debout contre le second décret de Donald Trump, actuellement bloqué par la justice, qui interdit temporairement l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de six pays à majorité musulmane (Iran, Libye, Syrie, Somalie, Soudan et Yémen).
Mais ils craignent aussi une montée de l'islamophobie ou d'être spécifiquement visés par la nouvelle administration.
"Il y a une vraie crainte de ce qui va advenir par la suite, de ce qui va se passer, de qui sera visé", explique Louise Cainkar, présidente de l'Arab American Studies Association et auteure d'un livre sur la manière dont les politiques gouvernementales après les attentats du 11 septembre 2001 ont affecté les communautés arabes et musulmanes aux Etats-Unis.
On se sent 'étrangers'
"On a le sentiment qu'ils vont encore une fois s'attaquer aux associations, et sans doute surveiller les mosquées, des choses qui se sont déjà produites par le passé", prédit-elle.
Les convives qui écoutent Ahmed Rehab sont partagés entre inquiétude et optimisme.
"Mes enfants sont tous américains", explique Fraheen Hashmi, une pharmacienne de 36 ans, mère de 4 enfants. "C'est juste effrayant de les élever dans cet environnement", dit-elle, inquiète qu'ils puissent être gênés par leur religion ou avoir peur de s'identifier comme musulmans.
Zayna Saadeh est soucieuse elle aussi. Cette immigrée palestinienne de 59 ans vit aux Etats-Unis depuis 40 ans. Mais maintenant elle ferme à clé la porte de son magasin de vêtements par crainte d'une attaque islamophobe. Elle ne l'ouvre que si quelqu'un sonne.
"Nous ne sommes pas étrangers", dit-elle, mais "c'est ce que nous ressentons souvent désormais".
Actes islamophobes
L'an dernier, le nombre d'organisations islamophobes a triplé, selon le Southern Poverty Law Center, qui recense les groupes extrémistes.
Et en 2015, le nombre d'actes islamophobes a augmenté de 67%, selon le FBI.
Des chiffres qui pourraient continuer à augmenter compte tenu des nouveaux incidents qui sont relatés.
Le mois dernier, un incendie a ravagé une mosquée en Floride, et un homme dans le Kansas a été accusé d'avoir tiré contre deux Indiens qu'il avait confondus avec des ressortissants du Moyen-Orient, tuant l'un d'entre eux.
Cette semaine, une personne a disséminé des copies déchirées du Coran, le livre sacré des musulmans, autour d'une mosquée à Tucson, dans l'Arizona, selon le centre islamique de la ville.
La multiplication des menaces et des actes islamophobes a toutefois réussi une chose: rassembler les musulmans et leurs soutiens.
Ahmed Rehab a salué les nouveaux alliés de sa communauté, comme les avocats non musulmans venus aider les voyageurs bloqués dans les aéroports après la signature du premier décret migratoire de Trump le 27 janvier, qui interdisait l'entrée des Etats-Unis à sept pays musulmans et avait provoqué le chaos aux frontières du pays.
Optimisme
"Mes amis, vous représentez le meilleur de l'Amérique", a-t-il dit.
Des invités se sont fait l'écho à son optimisme. "Le négatif peut devenir du positif, et c'est ce à quoi nous assistons maintenant", témoigne Akif Ali, 36 ans, né à Houston, au Texas.
"Le meilleur de tout ça c'est que l'opinion américaine est devenue très généreuse avec nous", renchérit Saqib Khan, un avocat américain d'origine pakistanaise.
Illustration de ce soutien grandissant, une trentaine de personnes de toutes obédiences et qui défendaient des causes variées ont assisté à l'église épiscopalienne Grâce de Chicago à une présentation sur l'islamophobie.
"Beaucoup de gens qui ne sont pas musulmans regardent l'actualité et cherchent à nous soutenir", a déclaré à cette réunion Sofia Sami, une jeune femme de 24 ans d'origine indienne, qui porte le hijab, le voile des musulmanes.
A Chicago, le CAIR a aussi recruté des centaines de volontaires, étendu son réseau et organisé des formations sur les droits des musulmans, selon Hoda Katebi, porte-parole du CAIR à Chicago.
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