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Ces élèves des établissements français de Tunisie se transforment en journalistes vedettes le temps d'une journée d'éducation aux médias

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Ce 22 mars a eu lieu au lycée Gustave Flaubert la journée “Education aux médias et à l’information”, un événement organisé par l’Agence pour l’Enseignement français à l’Etranger (AEFE). Tout au long de la journée, plusieurs activités ont eu lieu: des tables rondes, des ateliers, des rencontres et des expositions autour du thème “D’où vient l’info”.

La journée a débuté par l’inauguration d’un nouveau bâtiment scientifique par l’ambassadeur de France en Tunisie.



Elle s'est poursuivie avec un ensemble d'activités consacrées aux élèves désireux de découvrir de près le métier de journaliste. Ainsi, les élèves de différents lycées français de Tunis ont pu s’exercer aux métiers de la presse aux côtés de professionnels du métier. Etaient, en effet, sur les lieux, l'équipe du HuffPost Tunisie et plusieurs animateurs et journalistes du groupe France Médias Monde, partenaires de l’événement.

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L’émission “7 milliards de voisins” présentée sur RFI par Emmanuelle Bastide s’est délocalisée pour la journée, le temps d’enregistrer deux épisodes autour des thèmes “Quelle éducation aux médias pour les jeunes, face aux réseaux sociaux et au reportage amateur?” et “Les violences faites aux femmes en Tunisie, comment la société civile se mobilise-t-elle?”

Dans les coulisses d'une émission phare:

L'émission phare de RFI a eu, pour ses deux épisodes tunisiens, plusieurs intervenants: Laurent Psalmon, conseiller principal d'éducation au lycée Pierre Mendès France qui était accompagné de 3 élèves de Première et Terminale de la radio PMFM: Mejda, Sarah, et Skander, Salma Bouraoui, journaliste tunisienne au journal "Le Temps" ainsi que Ségolène Malterre et Wassim Nasr, journalistes à France 24.

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Ces derniers ont mis en garde l'auditoire contre les informations erronées qui font parfois le buzz grâce aux réseaux sociaux et à travers certains journaux électroniques. Quant à Salma Bouraoui, elle a insisté sur l'importance de choisir ses sources aussi bien pour élaborer que pour lire une information de qualité.

Par ailleurs, les élèves très impliqués de la radio du lycée Pierre Mendès France ont expliqué que les sujets choisis étaient généralement vus sur les réseaux sociaux et approfondis par leurs soins. Ils ont précisé qu'il ne se fiaient pas aux journaux "non certifiés" ni aux articles que l'on peut croiser sur internet. Leurs sujets sont divers, sans tabou et d'actualités. Même si ces petits prodiges de la radio sont très doués dans leur domaine cela n'engendre pas forcément une volonté de carrière de journalistes pour ces lycéens qui rêvent plutôt d'études supérieures à l'étranger. Leur objectif: mettre ce qu'ils auront appris en oeuvre, pour faire grandir et évoluer leur pays.

L'émission a aussi été l'occasion de passer en revue certains détails historiques en lien avec la révolution, notamment. A été abordé, dans ce cadre, l'usage de Facebook comme mode d'information par les Tunisiens, juste après les événements politiques de 2011.

Quant à la présence de la femme dans le métier de la presse, Salma Bouraoui a expliqué qu'il est vrai que dans le monde du journalisme, beaucoup de femmes sont présentes. "Cependant, plus nous montons dans la hiérarchie, plus leur présence se fait rare", a-t-elle poursuivi.

Le rush du live version lycéens:

Un atelier “Revue de presse” à été organisé dans le cadre de l’événement. Les élèves ont pu réaliser un ensemble d’articles en lien avec l’actualité du jour. Encadrés par Justine Fontaine journaliste du RFI et par deux enseignantes, ils ont préparé, en groupe, leur passage radio.



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En effet, à 30 minutes du direct, l’effervescence était à son paroxysme. Avec une organisation fortement similaire à celle d’une véritable rédaction, élèves et enseignants encadreurs se sont véritablement prêtés au jeu. Présente lors de la présentation et de la préparation du projet, Ahlem Ghayaza, animatrice de RTCI, s’est dit agréablement surprise par la qualité du travail effectué par les élèves et a émis l'intention de les inviter, lors de sa prochaine émission, afin de présenter leur projet et d'en diffuser une partie.

Les jeunes sur les ondes

Une des tables rondes portait également sur le thème “Les Web radios scolaires”. Elle a été animée par Mustapha Selmaoui, proviseur adjoint du lycée Pierre Mendès France. Plusieurs enseignants et élèves ont participé au débat dont Selima Lasram professeur de SVT au lycée Pierre Mendès France, Mejda Sassi, élève du lycée PMF mais aussi animatrice à la radio de son lycée et Emmanuelle Bastide, journaliste à RFI.

La discussion de 60 minutes entre élèves, équipe pédagogique et professionnels des médias a été l'occasion de traiter des sujets tels que les bénéfices pédagogique des webs radio, ou encore les stages de formation aux métiers de journaliste et animateur. En effet, au lycée Gustave Flaubert, une émission radio totalement en Anglais a été lancée, il y a quelques mois, cette pratique en direct de la langue permet aux élèves d’acquérir une certaine fluidité à l’oral qui leur servira non seulement durant leur scolarité mais aussi dans leurs carrières futures, ont souligné les présents. Cependant, une élève animatrice de cette même émission a fait part de son expérience et a affirmé que ce n’était pas facile au début car “les émission en direct peuvent être très stressantes, surtout dans une langue étrangère”, a-t-elle déclaré.

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Une formation faite aux élèves des 3 lycées (PMF, Gustave Flaubert et l’Ecole International de Carthage) a beaucoup fait parler durant cette table ronde. Mejda Sassi élève de PMF a affirmé que sans cette formation elle n’aurait certainement pas pu réaliser autant de travail en si peu de temps et a affirmé qu’elle a beaucoup appris sur le métier de journaliste. Durant la formation, les élèves ont été initiés à des pratiques journalistiques diverses que ce soit à l’oral comme à l’écrit. Emmanuelle Bastide a abordé cet aspect oral/écrit en certifiant que l’un est aussi important que l’autre et que la “spontanéité” durant les directs ne suffira pas aux animateurs, mais qu’il est primordial d’être capable de rédiger son discours convenablement avant de se lancer dans l'animation d'une émission radio.

Les benjamins à l'oeuvre:

Des élèves de CM2 en provenance des établissements français Robert Desnos, Paul Verlaine (La Marsa et La Soukra) et l'Ecole internationale de Carthage ont été conviés au Lycée Gustave Flaubert pour participer à un atelier de presse écrite et radio.

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Rim Mathlouti, journaliste à ARTE et TV5, a encadré un groupe à qui elle a pu apprendre l'art du reportage et de la rédaction d'articles.

"C'était amusant, j'avais peur en faisant le reportage mais c'était intéressant et j'ai beaucoup appris de Mme Rim", a témoigné Tayssir, 11 ans. Les élèves ont aussi pu découvrir l'univers de la presse: comment relayer une information, comment faire un reportage, le positionnement du journaliste face à une caméra, etc.

Thameur Zoghlami, journaliste de la radio RMC a encadré, quant à lui, d'autres élèves. A ses côtés, ceux-ci ont pu vivre une expérience radiophonique. Préparés par leurs professeurs, les apprentis journalistes ont pu présenter une simulation de reportage radio portant sur leurs sorties scolaires.

Le projet organisé a sensiblement motivé les élèves: "Je ne connaissais rien de ce domaine et tout ce qu'on nous a appris m'a donné envie de devenir journaliste", a confié Julia, 10 ans.

L'éducation à l'information version primaire:

Tel était le thème d'une table ronde ayant réuni, autour d'enseignants et du journaliste de France 24 Tawfik Mjaïed, élèves, parents et professeurs intéressés par l'interaction que peut avoir le jeune public avec la presse.

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Mjaïed a souligné l’importance de traiter de la manière adéquate les informations que les enfants peuvent lire ou entendre. "Le fait de créer des débats en classe permet grandement aux élèves de se forger leur propre opinion tout en ayant un regard critique", a poursuivi une enseignante, soulignant l'importance de bien expliquer les informations que ceux-ci peuvent entendre, vaguement, à la télé ou encore pendant les repas ou au cours des discussions familiales. "Ils doivent avoir un regard critique sans forcément être influencés par leur entourage", a-t-elle expliqué.

Le débat était suivi d'une projection d'un projet réalisé par des élèves de CM2 de l’école Robert Desnos. Ces derniers ont mis en scène une situation de harcèlement où on peut voir deux élèves martyrisant un petit garçon en voulant lui escroquer de l’argent et sa nourriture. L’enseignante de ces derniers a tenu à les sensibiliser à ce sujet d’une extrême importance, surtout à cet âge-là.

La seconde projection concernait une sortie scolaire faite par des élèves de l’école Paul Verlaine à le ferme thérapeutique Gaïa. Ces derniers ont rencontré d’autres élèves ayant un handicap et cela leur a permis de se familiariser avec des individus "différents" et de les accepter comme ils sont. La vidéo diffusée montre que ceux-ci ont pu faire diverses activités pour créer des affinités et dépasser la différence. "A la fin, on ne voyait qu'un groupe homogène", explique Mme Haouet, enseignante à l'origine du projet.

Une démonstration du pouvoir qu'ont les médias de faire adopter des leçons de vie essentielles à la vie sociale et à la bonne citoyenneté, ont commenté les présents.

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D'où vient l'info? Ou comment éviter l'intox?

Gerard Colavecchio, responsable à l’AEFE du service communication et organisateur avec le service pédagogique de la journée “Education aux médias et à l’information” du 22 mars 2017 au lycée Gustave Flaubert de la Marsa a exprimé son contentement suite à la réussite de cette journée et notamment après avoir aperçu un grand nombre de personnes s’intéresser à l’éducation aux médias: “Je pense que 'd’où vient l’info?', est la thématique que tout le monde attendait et c’est la thématique sur laquelle les élèves ont besoin d’échanger dans ce monde de flux d’information continue” a-t-il indiqué.

Quant à Wassim Nasr et Ségolène Malterre, journalistes à “France 24”, ils ont animé une émission qui porte le nom de “Info ou Intox”. Il s’agit de la 3ème édition de celle-ci. “Il faut sensibiliser les jeunes à l’information, leur apprendre à déceler le vrai du faux, savoir faire le tri…” a déclaré Wassim Nasr.



Ségolène Malterre a également enrichi la discussion en abordant le sujet d'une autre émission du nom de “Pas 2 Quartier”, qui consiste à “prêter” une caméra à un jeune habitant un quartier populaire afin de filmer son quotidien en forme de reportage. Cette émission vise l’inclusion de la jeunesse des quartiers en France dans le processus de production de l’information.“Il faut recréer des ponts entre les journalistes et les habitants des quartiers afin qu’ils se retrouvent dans les émissions qu’on passe sur 'France 24' en ce moment…”, a-t-elle précisé.

Des textes et des bulles:

Etait également présente Nadia Khiari, caricaturiste tunisienne et enseignante au lycée Gustave Flaubert, dans le cadre d’un atelier portant sur le thème “L’info en dessin”. Elle a initié une dizaine d’élèves à l’art de manier l’image.

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Des jeux et des activités ont été organisés, notamment autour de la question “L’information est elle orientée?”. Insistant sur l’importance de former les jeunes à pareilles questions, la dessinatrice a pointé les dangers que peuvent représenter les détournements d’images.

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Un ensemble de dessins à été réalisé en collaboration avec les élèves qui ont pris part à son atelier. Une exposition a eu lieu, à la fin de la journée, afin de partager le travail réalisé avec les personnes présentes.



La femme dans le focus:

"Qui fait l’info?", c'est l'intitulé d'un atelier animé par Hana Maazoun, présidente de l’association "He For She" du lycée Pierre Mendès France qui était accompagnée d’autres élèves faisant partie de cette association féministe. Au programme de cet atelier: le Féminisme. Plusieurs problématiques ont été traitées dont la place qu’occupe la femme dans le milieu de la presse, et le sexisme auquel elle est susceptible d'être exposée.

Jour de fête à Flaubert!

Une journée au rythme des médias, en somme. Des apprentis web reporters sillonnant le lycée, des journalistes en herbe interviewant enseignants et personnalités assistant à l'événement, des élèves de tous âges mobilisés pour l'occasion et des travaux réalisés depuis des semaines et exposés pour la journée.

Une oeuvre de groupe saluée par Christophe Bouchard, directeur de l'AEFE et par Marie-Christine Saragosse, présidente-directrice générale de France Médias Monde et applaudie par l'ensemble des participants.

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"J'ai vu une extrême maturité, je suis impressionné. Ca promet de futures générations de journalistes!", a conclu Olivier Poivre d'Arvor.

Cet article a été rédigé par Ines Mbarek, Ines Hachich et Lina Michelucci, élèves du Lycée Gustave Flaubert de la Marsa et Cyrine Belaid, Alia Slama et Meï Damergy, Sarah Errai, Hind Bensouda et Mohamed Horchani du Lycée Pierre Mendès France dans le cadre de la journée "Éducation aux médias et à l'information". Cette journée s'inscrit dans le cadre de l’année de l’éducation aux médias et à l’information et de la 28ème édition de la semaine de la presse et des médias dans l’école.


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