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Tunisie: Ce lycée à l'architecture ancienne est un endroit surprenant à l'avenir incertain

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Caché dans les ruelles de Bab Menara, le lycée Kheireddine Pacha n'est pas qu'un établissement scolaire. La beauté du bâtiment abritant l'institution privée qui existe depuis 1971 en fait un lieu atypique.

A l'origine de ce lycée, un projet de vie, celui de Abdelhakim Chamli, instituteur venu de la région du Sahel lancer ce qui était, à l'époque, "un des meilleurs établissements privés de Tunisie et le premier foyer pour élèves du pays".

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"A l'époque, il y avait très peu de concurrence et les élèves venaient de toutes les régions", explique Souad, l'une des héritiers qui dirige désormais le projet paternel.

C'est tout de même avec regret que cette dernière parle de l'époque florissante qu'a connu ce lycée. "Ce sont les derniers de l'établissement. Celui-ci fermera ses portes à la fin de l'année scolaire, définitivement!", lance-t-elle avec amertume.

Parmi les raisons de cette fermeture: les difficultés qu'a le lycée à couvrir ses charges. Une difficulté engendrée par le nombre d'inscriptions à la baisse, depuis quelques années.

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"Les jeunes sont ceux qui décident et ils décident, désormais, d'aller vers des lycées des quartiers modernes, ceux à proximité desquels il y a des salons de thé, des cafés et des restaurants. Qui viendrait s'inscrire dans une ruelle d'un quartier populaire?", déplore Souad précisant que l'institution souffre de son emplacement.

Pourtant dans ce quartier populaire rue du Nahr, impasse Fliss, il y en a eu des cursus scolaires couronnés de succès. "De nombreux élèves ont ici eu leur bac. Ils ont été sauvés d'un échec scolaire et il y a, aujourd'hui, parmi eux, des personnes bien placées dans l'administration tunisienne".

Souad qui en a reçu récemment quelques-uns, passés saluer la mémoire de celui qui a été le bâtisseur des lieux dit avoir proposé à ces derniers de créer un club des anciens "pour que ne soient pas perdus les souvenirs de cet endroit chargé d'histoire".

Et cette histoire, elle en est, avec sa fratrie, la gardienne fidèle. "Nous n'avons rien touché ici. Le moindre carreau de faïence qui tombait, je m'appliquais moi-même à le recoller", confie-t-elle. Ce bâtiment dont elle ignore pourtant la date de construction et l'histoire première, elle se désole de le fermer et souhaiterait le voir reprendre vie.

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"Nous avons beaucoup de projets en tête mais il est difficile de les concrétiser, vu le contexte difficile et vu la localisation", indique Souad.

Elle continue de porter, au fond d'elle , le souhait de voir ces salles de classes atypiques rénovées et occupées autrement "pour que jamais ne meure la mémoire de feu Abdelhakim Chamli".

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