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La Russie interdit cette photo de Vladimir Poutine (et depuis, tout le monde la partage)

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Regard mélancolique souligné d'une généreuse couche de mascara, fard à paupière bleu et rouge à lèvres carmin sur fond arc-en-ciel... Ce montage photo façon Andy Warhol est bel un affront aux valeurs traditionnelles orthodoxes prônées par le régime russe. Et le ministère de la Justice du pays vient d'interdire cette image utilisée par la communauté LGBTQ, l'ajoutant à la liste toujours plus longue des 4074 productions considérées comme extrémistes.



Cette interdiction est la suite d'un jugement rendu le 11 mai 2016. Il avait ordonné la censure de toute représentation de Poutine en homosexuel. Les procès verbaux de l'audience qui a abouti à cette décision, fin mars, indiquent que l'image "suggère une prétendue orientation sexuelle non conforme du président russe", relève le Moscow Times.



Depuis l'annonce de cette interdiction, de nombreuses personnes la défient en partageant l'image en question.







"L'État russe considère ce genre d'image comme de 'l'extrémisme d'Internet' parce qu'elle pourrait faire croire que Poutine est gay (choquant). Donc ne la partagez pas."







L'auteur de ce montage photo est un certain A.V. Tsvetkov, et ce n'est pas la première fois qu'il a des problèmes avec la justice: en 2016, une douzaine de ses créations partagées sur le réseau social Vkontakte entre juin 2013 et octobre 2014 ont été interdites. Ses posts appelant la police russe à se retourner contre le gouvernement et rejoindre les opposants ont également été supprimés la semaine dernière.



L'image est devenue populaire en 2013, après le vote d'une loi bannissant la "propagande pour les relations sexuelles non traditionnelles devant mineur". Dès lors, ce montage et des dérivés ont proliféré en même temps que la Russie attaquait les libertés d'expression et sexuelle. Les images de Poutine maquillé sont alors devenues un symbole de protestation contre la sévère répression du régime.





En 2014, le président russe a signé une loi pour emprisonner les gens qui oseraient simplement liker une publication interdite. Mais le tribunal en a décidé autrement pour A.V. Tsvetkov. Comme le rapporte le Washington Post, l'opposant a été envoyé... en centre de soins psychiatriques.



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