SYRIE- La menace a rapidement été mise à exécution. Après avoir soudainement changé d'avis mercredi sur l'idée d'intervenir en Syrie en découvrant les photos d'une attaque chimique dévastatrice, Donald Trump a prévenu qu'une réponse militaire était envisagée ce jeudi 6 avril et approuvé quelques heures plus tard une attaque importante sur le terrain.
Le gouvernement américain a accusé le régime syrien d'avoir utilisé un agent neurotoxique de type sarin pour mener l'attaque et a répondu en tirant 59 missiles Tomahawk sur la base aérienne de Shayrat, qui est "associée au programme" syrien d'armes chimiques et "directement liée" aux événements "horribles", a d'abord dévoilé un responsable anonyme.
Une décision d'attaque qui a été prise par Donald Trump et ses équipes, sans consulter le congrès. La plupart des chefs d'État ont pris position, Poutine a demandé une réunion d'urgence du conseil de sécurité de l'ONU. Une escalade entre les Etats-unis et la Russie se profile...
Suivez l'évolution de la situation en direct...
13h53 - Mélenchon dénonce Hollande et Merkel
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le fait que, selon lui, François Hollande et Angela Merkel donnent au président américain Donald Trump "le pouvoir solitaire de frapper" la Syrie.
"Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à #Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut", a déclaré sur Twitter le candidat de La France insoumise, après les frappes américaines contre le régime de Damas.
Dans un communiqué commun publié vendredi, Hollande et Merkel estiment que le "recours continu" d'Assad "aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni".
13h35 - L'Iran accuse les États-Unis d'utiliser de "fausses allégations" pour attaquer la Syrie
"Les États-Unis ont aidé (l'ancien président irakien) Saddam Hussein à utiliser des armes chimiques contre l'Iran dans les années 1980, a déclaré sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Par la suite, ils ont utilisé de fausses allégations concernant les armes chimiques, d'abord (pour attaquer l'Irak) en 2003 et maintenant la Syrie".
13h07 - Un acte "irresponsable" et "idiot" pour Damas
"Tout ce qu'a entrepris l'Amérique n'est qu'un acte idiot et irresponsable, et révèle sa vision à court terme (...) et son aveuglement sur les plans politique et militaire", indique un communiqué de la présidence syrienne.
12h12 - Les frappes ont tué neuf civils
Neuf civils dont quatre enfants ont péri dans les frappes américaines qui ont visé une base militaire du régime en Syrie, a annoncé l'agence officielle Sana.
"L'agression américaine a provoqué la mort de neuf civils, dont quatre enfants, fait sept blessés et provoqué d'importantes destructions dans les maisons des villages d'Al-Chaayrate, Al-Hamrate et Al-Manzoul", proches de la base visée, a indiqué l'agence, qui n'a pas précisé si ce chiffre incluait le bilan de six morts fourni plus tôt par l'armée syrienne.
12h06 - Le régime syrien porte "l'entière responsabilité" des frappes, selon l'Otan
Le régime de Bachar al-Assad porte "l'entière responsabilité" des frappes américaines, a estimé l'Otan à Bruxelles. "L'Otan a constamment condamné la poursuite de l'usage des armes chimiques par la Syrie en claire violation des normes et accords internationaux", a réagi le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, dans un communiqué.
12h01 - Les défenses antiaériennes de l'armée syrienne seront "renforcées"
Les défenses antiaériennes de l'armée syrienne seront "renforcées" à la suite des frappes américaines, a annoncé le porte-parole de l'armée russe. "Afin de protéger les infrastructures syriennes les plus sensibles, une série de mesures seront prises au plus vite pour renforcer et améliorer l'efficacité du système de défense antiaérienne des forces armées syriennes", a déclaré à la presse le porte-parole de l'armée russe Igor Konachenkov.
11h21 - Macron souhaite une "action coordonnée" contre Al-Assad
Emmanuel Macron a réitéré en Corse, après les frappes américaines, son souhait d'"une action coordonnée sur le plan international en représailles au régime de Bachar Al-Assad", qualifié d'"ennemi" du peuple "syrien".
"Nous avons un ennemi: Daesh et l'ensemble des mouvements jihadistes. Le peuple syrien a un ennemi: Bachar Al Assad", a déclaré à son arrivé à l'aéroport de Bastia le candidat d'En Marche à l'élection présidentielle, qui a dit "prendre note de l'intervention américaine" et souhaiter "une action concertée" inscrite "dans le mandat de l'ONU".
11h14 - Les frappes américaines prouvent "que notre ligne était la bonne", selon Cazeneuve
Les frappes américaines prouvent "que notre ligne était la bonne" en 2013, lorsque Paris avait réclamé "une réaction très ferme à l'égard de l'utilisation d'armes chimiques", a déclaré le Premier ministre français Bernard Cazeneuve.
10h57 - Benoît Hamon pointe la responsabilité directe de Bachar al-Assad
Benoit Hamon, candidat du Parti socialiste à la présidentielle, a jugé vendredi Bachar Al Assad "directement responsable de la riposte qui a été décidée par les État-Unis", au sujet des frappes menées en Syrie par l'aviation américaine.
"Bachar Al Assad s'est rendu responsable d'un nouveau massacre. Il a gazé des enfants, massacrés par des armes chimiques, ce qui est un acte criminel inacceptable et insupportable", a réagi Benoit Hamon, en visite au Creusot (Saône-et-Loire). "Daech d'un coté et Bachar Al Assad de l'autre sont aujourd'hui des barbares de la même nature", a-t-il ajouté, appelant "à une solution politique sans Bachar Al Assad" dont la place est "devant les tribunaux internationaux".
10h55 - Hollande estime que la réponse américain doit être "poursuivie"
François Hollande a estimé vendredi que la "réponse" des Etats-Unis devait "maintenant être poursuivie au niveau international, dans le cadre des Nations Unies si c'est possible", après les frappes américaines contre une base aérienne syrienne en riposte à une attaque chimique présumée imputée au régime de Damas.
"Je considère que cette opération était une réponse". "Elle doit être maintenant poursuivie au niveau international dans le cadre des Nations Unies si c'est possible, de façon à ce que nous puissions aller au bout des sanctions contre Bachar el Assad et empêcher qu'il y ait de nouveau utilisation des armes chimiques et l'écrasement par ce régime de son propre peuple", a déclaré, en marge d'un déplacement en Ardèche, le chef de l'Etat, qui réunira un Conseil de défense à l'Elysée à 19h00.
10h54 - La réaction mesurée de François Fillon
François Fillon, candidat "Les Républicains" (LR) à la présidentielle, a dit vendredi que l'on pouvait "comprendre" la "riposte américaine" à l'attaque chimique présumée en Syrie, tout en demandant à ce qu'elle ne conduise pas "à une confrontation" entre l'Occident d'un côté, la Russie et l'Iran de l'autre.
"Cette riposte américaine, que l'on peut comprendre au vu de l'horreur des attaques chimiques, ne doit pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l'Iran. Ce serait un terrible danger pour la paix", écrit l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy dans un communiqué.
Pour lui, "l'usage des armes chimiques constitue un crime de guerre qui ne doit pas rester impuni", alors qu'un un raid imputé à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) a fait au moins 86 morts, dont 27 enfants, et provoqué une indignation internationale. Les images de victimes agonisantes ont choqué le monde.
"Les Etats Unis ont décidé unilatéralement de frapper les forces du régime syrien en représailles après l'attaque de Khan Cheikhoun", relève M. Fillon.
"La France doit exiger que l'enquête des Nations unies soit conduite dans les meilleurs délais et que les mesures nécessaires soient prises pour faire respecter l'interdiction d'utilisation des armes chimiques", demande-t-il.
"Elle doit exiger que le conseil de sécurité des Nations Unies mette tout en œuvre pour trouver les voies d'un accord qui évite les risques d'un embrasement dangereux pour la paix mondiale" souhaite encore le député de Paris, critique de la politique extérieure française et partisan d'un "dialogue" plus approfondi avec Moscou.
10h52 - Le Japon soutient les États-unis
Le Japon soutient la "détermination" des Etats-Unis contre la prolifération d'armes chimiques, a déclaré vendredi le Premier ministre Shinzo Abe après la première opération militaire américaine contre le régime de Damas.
"Le gouvernement japonais soutient la détermination du gouvernement américain à ne jamais tolérer la prolifération d'armes chimiques", a déclaré à la presse M. Abe, jugeant que l'action américaine avait "eu pour but d'éviter une aggravation de la situation".
"Nous apprécions hautement l'engagement fort du président (Donald) Trump pour le maintien de l'ordre international et pour la paix et la sécurité des alliés et du monde", a ajouté M. Abe.
10h43 - La Turquie considère les frappes américaines "positives"
La Turquie considère les frappes américaines contre une base militaire du régime syrien comme "positives" et a appellé vendredi à la création d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie.
"Pour éviter la reproduction de ce type de massacres (l'attaque présumée chimique imputée au régime), il est nécessaire d'instaurer sans tarder une zone d'exclusion aérienne et des zones de sécurité en Syrie", a déclaré le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, qualifiant les frappes américaines de "réponse positive aux crimes de guerre du régime de (Bachar al-)Assad".
10h41 - Un dirigeant rebelle souhaite que les Etats-unis aillent plus loin
Frapper un seul aéroport militaire du régime "n'est pas suffisant", a réagi vendredi un dirigeant d'un influent groupe rebelle après le bombardement américain d'une base aérienne dans le centre de la Syrie, d'autres factions insurgées appelant également Washington à poursuivre son intervention.
"Frapper un seul aéroport n'est pas suffisant; il y a 26 aéroports (utilisés par le régime pour) bombarder les civils. Le monde entier doit aider à sauver le peuple syrien des griffes de l'assassin Bachar (al-Assad) et ses acolytes", a affirmé sur Twitter Mohammad Allouche, dirigeant de Jaich al-Islam et membre du Haut comité des négociations (HCN) de l'opposition syrienne.
D'autres factions rebelles ont salué les frappes américaines menées à l'aube contre une base militaire du régime au sud de la ville syrienne de Homs.
"Nous saluons toute action pouvant mettre fin à un régime qui commet les pires crimes de l'histoire moderne", a indiqué à l'AFP Ahmad Othmane, dirigeant du groupe Sultan Mourad soutenu par la Turquie.
"Nous espérons que l'Amérique ne se contentera pas de cette frappe, car sinon (le régime) commettra encore davantage de crimes", a-t-il prévenu.
"La frappe américaine contre les instruments de la mort utilisés par Bachar al-Assad est un premier pas sur la bonne voie dans la lutte contre le terrorisme", a affirmé de son côté à l'AFP Issam al-Rayyes, porte-parole de la coalition rebelle Front du sud, présente dans la province de Deraa, berceau de la révolte violemment réprimée en 2011 par le régime.
"Nous espérons que les frappes vont se poursuivre", a-t-il dit.
10h34 - Poutine est furieux, l'Iran condamne vigoureusement
La Russie a dénoncé vendredi les frappes américaines contre la Syrie comme une "agression contre un Etat souverain", les alliés de Washington applaudissant pour leur part cette première opération militaire américaine contre le régime de Damas.
Le président russe Vladimir Poutine considère les frappes américaines contre la Syrie comme une "agression contre un Etat souverain", a déclaré le Kremlin, principal allié du régime de Bachar al-Assad (plus d'informations en cliquant ici).
"Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Moscou a annoncé la suspension de l'accord avec Washington sur la prévention d'incidents aériens en Syrie, et réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'Iran, autre allié du régime syrien, a lui aussi "vigoureusement" condamné les frappes américaines. Cette attaque ne fera qu'"aider les groupes terroristes qui sont en déclin et compliquer encore la situation en Syrie et dans la région", a affirmé Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
10h32 - La Chine appelle au calme
La Chine a appelé vendredi à "éviter toute nouvelle détérioration de la situation" en Syrie après les frappes américaines contre une base militaire du régime de Damas, tout en condamnant "l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays".
Cette réaction est intervenue au moment même où l'agence officielle Chine nouvelle annonçait que le président américain Donald Trump, qui a ordonné les frappes en Syrie en marge d'un sommet en Floride avec son homologue chinois Xi Jinping, avait accepté de se rendre en visite en Chine en 2017.
Le président Trump a annoncé jeudi avoir ordonné des frappes punitives contre le régime syrien de Bachar al-Assad, qu'il accuse d'avoir "lancé une horrible attaque avec des armes chimiques contre des civils innocents" dans la localité de Khan Cheikhoun.
"Nous sommes profondément choqués" par l'attaque visant Khan Cheikhoun, "que nous condamnons fermement (...) Nous nous opposons à l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays ou organisation, quelles que soient les circonstances et l'objectif", a affirmé en réaction Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La Chine plaide cependant pour "une enquête indépendante et complète": "Nous avons besoin de preuves irréfutables", a relevé Mme Hua.
Pour autant, "en relations internationales, la Chine s'oppose toujours à l'usage de la force et recommande le dialogue pour résoudre pacifiquement les conflits (...) Nous appelons ainsi à une résolution politique de la question syrienne", a-t-elle aussitôt ajouté.
"L'urgence pour le moment, c'est d'éviter toute nouvelle détérioration de la situation (...) nous espérons que toutes les parties impliquées conserveront leur calme et se garderont de toute escalade des tensions", a insisté la porte-parole de la diplomatie chinoise.
Interrogée sur la légitimité du président syrien, elle a répondu: "Le président Bachar al-Assad a été élu par le peuple syrien (...) C'est au peuple syrien de déterminer l'avenir du pays".
10h30 - Le communiqué commun de Hollande et Merkel
La chancelière allemande et le président français ont apporté vendredi leur soutien aux frappes américaines en Syrie, jugeant que le président Bachar al-Assad en portait "l'entière responsabilité" et que son recours aux armes chimiques ne pouvait rester impuni.
"Assad porte l'entière responsabilité de ce développement. Son recours continu aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni", ont indiqué Angela Merkel et François Hollande dans un communiqué commun.
Le communiqué franco-allemand assure que les deux pays "poursuivront donc leurs efforts avec leurs partenaires dans le cadre des Nations Unies pour sanctionner" l'usage d'armes chimiques par le gouvernement syrien.
L'Élysée précise que Washington a informé la France et l'Allemagne "une ou deux heures" avant les frappes.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel a pour sa part jugé "compréhensible" la décision de Washington de mener cette attaque contre le régime syrien.
Le Conseil de sécurité de l'ONU n'est pas parvenu jeudi à se mettre d'accord sur le vote d'une résolution concernant l'attaque qui a fait au moins 86 morts dont 27 enfants et 546 blessés.
10h29 - Marine Le Pen, pro-Trump et pro-Poutine se dit "étonnée"
Marine Le Pen s'est déclarée vendredi "étonnée" par la décision du président américain Donald Trump, dont elle avait salué l'élection en novembre, qui a lancé des frappes en Syrie après une attaque chimique présumée, devenant ainsi à nouveau "gendarme du monde".
"Je suis un peu étonnée, parce que (le président américain Donald) Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des Etats-Unis le gendarme du monde, et c'est exactement ce qu'il a fait hier", a affirmé la candidate Front National à l'élection présidentielle sur France 2.
"Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappe?", a interrogé Mme Le Pen qui réagissait aux frappes lancées par les Etats-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi en Syrie.
"Ce que je voudrais, c'est qu'on ne retrouve pas le même scénario que celui qu'on a pu voir en Irak, en Libye, qui, en réalité, sont des processus qui ont entraîné le chaos, qui ont fini par conforter le fondamentalisme islamiste" et le terrorisme, a-t-elle ajouté. Plus d'informations en cliquant ici.
9h55 - La Russie demande une réunion d'urgence au conseil de sécurité de l'ONU
"Nous appelons le Conseil de Sécurité de l'ONU à tenir une réunion d'urgence pour discuter de la situation", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
8h18 - Le gouvernement britannique "soutient pleinement" les frappes américaines en Syrie
7h39 - Israël soutient "totalement" le "message fort" de Trump
Israël a apporté vendredi son soutien "total" vendredi aux frappes des Etats-Unis contre la Syrie, un "message fort" que devraient entendre l'Iran et la Corée du Nord, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu informé à l'avance de l'opération.
"Israël soutient totalement la décision du président Trump et espère que ce message de détermination face aux agissements ignobles du régime de Bachar al-Assad sera entendu non seulement à Damas, mais aussi à Téhéran, Pyongyang et ailleurs", selon son communiqué.
"Par la parole et par les actes, le président Trump a délivré un message fort et clair: on ne tolèrera pas l'usage et la propagation des armes chimiques", dit le communiqué.
Une porte-parole militaire a pour sa part indiqué à l'AFP que l'armée israélienne avait "été informée à l'avance par les Etats-Unis de l'attaque en Syrie qu'elle soutient totalement".
7h31 - Le bilan de l'attaque
Quatre soldats syriens ont été tués vendredi par les frappes américaines en Syrie qui ont également "détruit presque totalement" la base aérienne du régime qui était visée, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"On a la confirmation de la mort de quatre militaires dont un général de brigade dans l'armée de l'air. Il y a également des dizaines de blessés", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Selon lui, "c'est la base d'où a décollé l'avion qui a frappé Khan Cheikhoun", ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans le nord-ouest syrien où 86 civils ont été tués mardi dans une attaque chimique présumée.
La base "a été presque totalement détruite: les avions, le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés", a ajouté M. Abdel Rahmane.
"Il y avait des avions de type Soukhoï-22, Soukhoï-24 et Mig-23", d'après l'OSDH, qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers la Syrie.
La bâtiment où logent les officiers a été endommagé, a précisé M. Abdel Rahmane.
Selon lui, cette base aérienne militaire d'Al-Chaayrate, visée par les frappes, est la plus grande de Syrie après celle de Lattaquié (ouest).
5h40 - La déclaration de Donald Trump
Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi avoir ordonné une frappe punitive contre le régime syrien de Bachar al-Assad. Voici le contenu dans son intégralité de son allocution prononcée depuis sa résidence privée de Mar-a-Lago en Floride.
"Mes chers compatriotes,
Mardi, le dictateur syrien Bachar al-Assad a lancé une horrible attaque avec des armes chimiques contre des civils innocents.
En utilisant un agent neurotoxique mortel, Assad a arraché la vie à des hommes, femmes et enfants sans défense. Beaucoup ont connu une mort lente et brutale. Même de beaux bébés ont été cruellement assassinés dans cette attaque véritablement barbare. Aucun enfant de Dieu ne devrait avoir à subir une telle horreur.
Ce soir, j'ai ordonné une frappe militaire ciblée sur la base aérienne en Syrie d'où a été lancée l'attaque chimique. Il est dans l'intérêt vital de la sécurité nationale des Etats-Unis d'empêcher et de dissuader la dissémination et l'utilisation d'armes chimiques mortelles.
Il ne peut y avoir aucun doute que la Syrie a utilisé des armes chimiques interdites, a violé ses obligations vis-à-vis de la Convention sur les armes chimiques, et a ignoré l'exhortation du Conseil de sécurité de l'ONU.
Pendant des années, de précédentes tentatives pour faire changer le comportement d'Assad ont toutes échoué, et échoué véritablement dramatiquement. En conséquence, la crise des réfugiés continue de s'aggraver et la région continue d'être déstabilisée, menaçant les Etats-Unis et ses alliés.
Ce soir, j'en appelle à toutes les nations civilisées pour qu'elles nous rejoignent afin de chercher à mettre un terme au massacre et au bain de sang en Syrie, ainsi qu'à mettre fin au terrorisme de toutes sortes et de tous types.
Nous demandons à Dieu de nous inspirer pendant que nous faisons face au défi de notre monde très troublé. Nous prions pour les vies des blessés et pour les âmes de ceux qui sont décédés. Et nous espérons qu'aussi longtemps que l'Amérique sera synonyme de justice, la paix et l'harmonie finiront par l'emporter.
Bonne nuit. Et que Dieu bénisse l'Amérique et le monde entier. Merci."
Rappel des faits de la nuit:
Les Etats-Unis ont bombardé une base aérienne en Syrie en riposte à une attaque chimique présumée imputée au "dictateur Bachar al-Assad", le président américain exhortant les "nations civilisées" à faire cesser le carnage.
Les principaux alliés de M. Assad, Moscou et Téhéran, ont vivement condamné cette première opération militaire des Etats-Unis contre le régime syrien. La Russie a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
En milieu de nuit, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d'Al-Chaayrate, située dans le centre de la Syrie, selon le Pentagone.
Cette "agression flagrante" a fait "six morts, des blessés et d'importants dégâts matériels", a indiqué l'armée syrienne, sans préciser si les victimes étaient des militaires ou des civils.
Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, l'aéroport "a été presque totalement détruit: les avions, le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés".
Ces frappes étaient "associées au programme" d'armes chimiques de Damas et "directement liées" aux événements de mardi, selon Donald Trump.
Ce jour-là, un raid imputé à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) a fait au moins 86 morts, dont 27 enfants, et provoqué une indignation internationale. Les images de victimes agonisantes ont choqué le monde.
Les services de renseignement américains ont établi que les avions ayant mené cette attaque étaient partis de la base d'al-Chaayrate, connue comme un lieu de stockage d'armes chimiques avant 2013, selon le Pentagone.
"'Horrible attaque"
Le visage grave, le président Trump a affirmé que l'Amérique était "synonyme de justice" et a appelé les "nations civilisées" à mettre fin au bain de sang en Syrie. Ce pays est ravagée par une guerre qui a fait 320.000 morts depuis mars 2011, jeté des millions de personnes sur les routes et provoqué la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Des responsables américains n'ont pas indiqué si de nouvelles frappes étaient envisagées mais ont précisé que leur réponse était "proportionnée".
En difficulté depuis plusieurs mois face au régime, la coalition de l'opposition politique syrienne s'est félicitée de l'opération américaine. "Nous espérons la poursuite des frappes", a déclaré Ahmad Ramadan, un porte-parole.
Le gouvernement syrien n'a pas officiellement réagi mais la télévision d'Etat a qualifié les frappes d'"agression".
Son principal allié, la Russie, a dénoncé une "agression contre un Etat souverain". "Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.
Le Pentagone a précisé que Washington avait prévenu Moscou à l'avance.
"Action unilatérale"
Avant les frappes, l'ambassadeur russe à l'ONU Vladimir Safronkov avait averti des "conséquences négatives" en cas d'intervention militaire.
Il s'exprimait à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité qui n'a pas réussi, après deux jours de débat, à se mettre d'accord sur une résolution de condamnation de l'attaque de mardi.
Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a accusé la Russie, alliée de la Syrie, d'avoir manqué à ses responsabilités. Il a en outre plaidé pour le départ du président Assad, alors que, il y a une semaine, il avait semblé s'accommoder de son maintien au pouvoir.
L'Iran, autre grand allié du régime Assad, a "condamné vigoureusement" les frappes américaines et "toute action unilatérale", selon l'agence Fars. La Chine a pour sa part appelé à "éviter toute détérioration" de la situation.
Allié des rebelles et voisin de la Syrie, la Turquie a salué comme "positives" les frappes américaines, comme l'Arabie saoudite.
A l'été 2013, le prédécesseur de Donald Trump, Barack Obama, avait déçu les pays arabes soutenant l'opposition syrienne en renonçant à frapper le régime après une attaque aux armes chimiques près de Damas qui avait fait plus de 1.400 morts.
A l'époque, le magnat de l'immobilier Donald Trump avait exhorté M. Obama à ne pas intervenir en Syrie.
Gaz sarin
Washington accuse le régime syrien d'avoir utilisé à Khan Choukheir "un agent neurotoxique qui a les caractéristiques du sarin", selon un haut responsable de la Maison Blanche.
Le sarin est un gaz inodore et invisible. Même s'il n'est pas inhalé, son simple contact avec la peau bloque la transmission de l'influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire.
Le régime syrien a déjà été accusé d'avoir utilisé du gaz sarin le 21 août 2013 dans l'attaque de localités aux mains des rebelles en périphérie de Damas, qui avait fait au moins 1.429 morts, dont 426 enfants, selon les Etats-Unis.
Mais le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a réaffirmé jeudi que l'armée de son pays "n'a pas utilisé et n'utilisera jamais" d'armes chimiques contre son peuple, "pas même contre les terroristes", expression du régime pour désigner rebelles et jihadistes.
D'après lui, l'aviation a frappé mardi "un entrepôt de munitions appartenant" à des jihadistes et "contenant des substances chimiques". Une explication déjà avancée par l'armée russe mais jugée "fantaisiste" par des experts militaires.
Le gouvernement américain a accusé le régime syrien d'avoir utilisé un agent neurotoxique de type sarin pour mener l'attaque et a répondu en tirant 59 missiles Tomahawk sur la base aérienne de Shayrat, qui est "associée au programme" syrien d'armes chimiques et "directement liée" aux événements "horribles", a d'abord dévoilé un responsable anonyme.
Une décision d'attaque qui a été prise par Donald Trump et ses équipes, sans consulter le congrès. La plupart des chefs d'État ont pris position, Poutine a demandé une réunion d'urgence du conseil de sécurité de l'ONU. Une escalade entre les Etats-unis et la Russie se profile...
Suivez l'évolution de la situation en direct...
13h53 - Mélenchon dénonce Hollande et Merkel
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le fait que, selon lui, François Hollande et Angela Merkel donnent au président américain Donald Trump "le pouvoir solitaire de frapper" la Syrie.
"Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à #Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut", a déclaré sur Twitter le candidat de La France insoumise, après les frappes américaines contre le régime de Damas.
Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à #Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 7 avril 2017
Dans un communiqué commun publié vendredi, Hollande et Merkel estiment que le "recours continu" d'Assad "aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni".
13h35 - L'Iran accuse les États-Unis d'utiliser de "fausses allégations" pour attaquer la Syrie
"Les États-Unis ont aidé (l'ancien président irakien) Saddam Hussein à utiliser des armes chimiques contre l'Iran dans les années 1980, a déclaré sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Par la suite, ils ont utilisé de fausses allégations concernant les armes chimiques, d'abord (pour attaquer l'Irak) en 2003 et maintenant la Syrie".
13h07 - Un acte "irresponsable" et "idiot" pour Damas
"Tout ce qu'a entrepris l'Amérique n'est qu'un acte idiot et irresponsable, et révèle sa vision à court terme (...) et son aveuglement sur les plans politique et militaire", indique un communiqué de la présidence syrienne.
12h12 - Les frappes ont tué neuf civils
Neuf civils dont quatre enfants ont péri dans les frappes américaines qui ont visé une base militaire du régime en Syrie, a annoncé l'agence officielle Sana.
"L'agression américaine a provoqué la mort de neuf civils, dont quatre enfants, fait sept blessés et provoqué d'importantes destructions dans les maisons des villages d'Al-Chaayrate, Al-Hamrate et Al-Manzoul", proches de la base visée, a indiqué l'agence, qui n'a pas précisé si ce chiffre incluait le bilan de six morts fourni plus tôt par l'armée syrienne.
12h06 - Le régime syrien porte "l'entière responsabilité" des frappes, selon l'Otan
Le régime de Bachar al-Assad porte "l'entière responsabilité" des frappes américaines, a estimé l'Otan à Bruxelles. "L'Otan a constamment condamné la poursuite de l'usage des armes chimiques par la Syrie en claire violation des normes et accords internationaux", a réagi le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, dans un communiqué.
12h01 - Les défenses antiaériennes de l'armée syrienne seront "renforcées"
Les défenses antiaériennes de l'armée syrienne seront "renforcées" à la suite des frappes américaines, a annoncé le porte-parole de l'armée russe. "Afin de protéger les infrastructures syriennes les plus sensibles, une série de mesures seront prises au plus vite pour renforcer et améliorer l'efficacité du système de défense antiaérienne des forces armées syriennes", a déclaré à la presse le porte-parole de l'armée russe Igor Konachenkov.
11h21 - Macron souhaite une "action coordonnée" contre Al-Assad
Emmanuel Macron a réitéré en Corse, après les frappes américaines, son souhait d'"une action coordonnée sur le plan international en représailles au régime de Bachar Al-Assad", qualifié d'"ennemi" du peuple "syrien".
"Nous avons un ennemi: Daesh et l'ensemble des mouvements jihadistes. Le peuple syrien a un ennemi: Bachar Al Assad", a déclaré à son arrivé à l'aéroport de Bastia le candidat d'En Marche à l'élection présidentielle, qui a dit "prendre note de l'intervention américaine" et souhaiter "une action concertée" inscrite "dans le mandat de l'ONU".
11h14 - Les frappes américaines prouvent "que notre ligne était la bonne", selon Cazeneuve
Les frappes américaines prouvent "que notre ligne était la bonne" en 2013, lorsque Paris avait réclamé "une réaction très ferme à l'égard de l'utilisation d'armes chimiques", a déclaré le Premier ministre français Bernard Cazeneuve.
10h57 - Benoît Hamon pointe la responsabilité directe de Bachar al-Assad
Benoit Hamon, candidat du Parti socialiste à la présidentielle, a jugé vendredi Bachar Al Assad "directement responsable de la riposte qui a été décidée par les État-Unis", au sujet des frappes menées en Syrie par l'aviation américaine.
"Bachar Al Assad s'est rendu responsable d'un nouveau massacre. Il a gazé des enfants, massacrés par des armes chimiques, ce qui est un acte criminel inacceptable et insupportable", a réagi Benoit Hamon, en visite au Creusot (Saône-et-Loire). "Daech d'un coté et Bachar Al Assad de l'autre sont aujourd'hui des barbares de la même nature", a-t-il ajouté, appelant "à une solution politique sans Bachar Al Assad" dont la place est "devant les tribunaux internationaux".
10h55 - Hollande estime que la réponse américain doit être "poursuivie"
François Hollande a estimé vendredi que la "réponse" des Etats-Unis devait "maintenant être poursuivie au niveau international, dans le cadre des Nations Unies si c'est possible", après les frappes américaines contre une base aérienne syrienne en riposte à une attaque chimique présumée imputée au régime de Damas.
"Je considère que cette opération était une réponse". "Elle doit être maintenant poursuivie au niveau international dans le cadre des Nations Unies si c'est possible, de façon à ce que nous puissions aller au bout des sanctions contre Bachar el Assad et empêcher qu'il y ait de nouveau utilisation des armes chimiques et l'écrasement par ce régime de son propre peuple", a déclaré, en marge d'un déplacement en Ardèche, le chef de l'Etat, qui réunira un Conseil de défense à l'Elysée à 19h00.
10h54 - La réaction mesurée de François Fillon
François Fillon, candidat "Les Républicains" (LR) à la présidentielle, a dit vendredi que l'on pouvait "comprendre" la "riposte américaine" à l'attaque chimique présumée en Syrie, tout en demandant à ce qu'elle ne conduise pas "à une confrontation" entre l'Occident d'un côté, la Russie et l'Iran de l'autre.
"Cette riposte américaine, que l'on peut comprendre au vu de l'horreur des attaques chimiques, ne doit pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l'Iran. Ce serait un terrible danger pour la paix", écrit l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy dans un communiqué.
Pour lui, "l'usage des armes chimiques constitue un crime de guerre qui ne doit pas rester impuni", alors qu'un un raid imputé à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) a fait au moins 86 morts, dont 27 enfants, et provoqué une indignation internationale. Les images de victimes agonisantes ont choqué le monde.
"Les Etats Unis ont décidé unilatéralement de frapper les forces du régime syrien en représailles après l'attaque de Khan Cheikhoun", relève M. Fillon.
"La France doit exiger que l'enquête des Nations unies soit conduite dans les meilleurs délais et que les mesures nécessaires soient prises pour faire respecter l'interdiction d'utilisation des armes chimiques", demande-t-il.
"Elle doit exiger que le conseil de sécurité des Nations Unies mette tout en œuvre pour trouver les voies d'un accord qui évite les risques d'un embrasement dangereux pour la paix mondiale" souhaite encore le député de Paris, critique de la politique extérieure française et partisan d'un "dialogue" plus approfondi avec Moscou.
10h52 - Le Japon soutient les États-unis
Le Japon soutient la "détermination" des Etats-Unis contre la prolifération d'armes chimiques, a déclaré vendredi le Premier ministre Shinzo Abe après la première opération militaire américaine contre le régime de Damas.
"Le gouvernement japonais soutient la détermination du gouvernement américain à ne jamais tolérer la prolifération d'armes chimiques", a déclaré à la presse M. Abe, jugeant que l'action américaine avait "eu pour but d'éviter une aggravation de la situation".
"Nous apprécions hautement l'engagement fort du président (Donald) Trump pour le maintien de l'ordre international et pour la paix et la sécurité des alliés et du monde", a ajouté M. Abe.
10h43 - La Turquie considère les frappes américaines "positives"
La Turquie considère les frappes américaines contre une base militaire du régime syrien comme "positives" et a appellé vendredi à la création d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie.
"Pour éviter la reproduction de ce type de massacres (l'attaque présumée chimique imputée au régime), il est nécessaire d'instaurer sans tarder une zone d'exclusion aérienne et des zones de sécurité en Syrie", a déclaré le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, qualifiant les frappes américaines de "réponse positive aux crimes de guerre du régime de (Bachar al-)Assad".
10h41 - Un dirigeant rebelle souhaite que les Etats-unis aillent plus loin
Frapper un seul aéroport militaire du régime "n'est pas suffisant", a réagi vendredi un dirigeant d'un influent groupe rebelle après le bombardement américain d'une base aérienne dans le centre de la Syrie, d'autres factions insurgées appelant également Washington à poursuivre son intervention.
"Frapper un seul aéroport n'est pas suffisant; il y a 26 aéroports (utilisés par le régime pour) bombarder les civils. Le monde entier doit aider à sauver le peuple syrien des griffes de l'assassin Bachar (al-Assad) et ses acolytes", a affirmé sur Twitter Mohammad Allouche, dirigeant de Jaich al-Islam et membre du Haut comité des négociations (HCN) de l'opposition syrienne.
D'autres factions rebelles ont salué les frappes américaines menées à l'aube contre une base militaire du régime au sud de la ville syrienne de Homs.
"Nous saluons toute action pouvant mettre fin à un régime qui commet les pires crimes de l'histoire moderne", a indiqué à l'AFP Ahmad Othmane, dirigeant du groupe Sultan Mourad soutenu par la Turquie.
"Nous espérons que l'Amérique ne se contentera pas de cette frappe, car sinon (le régime) commettra encore davantage de crimes", a-t-il prévenu.
"La frappe américaine contre les instruments de la mort utilisés par Bachar al-Assad est un premier pas sur la bonne voie dans la lutte contre le terrorisme", a affirmé de son côté à l'AFP Issam al-Rayyes, porte-parole de la coalition rebelle Front du sud, présente dans la province de Deraa, berceau de la révolte violemment réprimée en 2011 par le régime.
"Nous espérons que les frappes vont se poursuivre", a-t-il dit.
10h34 - Poutine est furieux, l'Iran condamne vigoureusement
La Russie a dénoncé vendredi les frappes américaines contre la Syrie comme une "agression contre un Etat souverain", les alliés de Washington applaudissant pour leur part cette première opération militaire américaine contre le régime de Damas.
Le président russe Vladimir Poutine considère les frappes américaines contre la Syrie comme une "agression contre un Etat souverain", a déclaré le Kremlin, principal allié du régime de Bachar al-Assad (plus d'informations en cliquant ici).
"Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Moscou a annoncé la suspension de l'accord avec Washington sur la prévention d'incidents aériens en Syrie, et réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
L'Iran, autre allié du régime syrien, a lui aussi "vigoureusement" condamné les frappes américaines. Cette attaque ne fera qu'"aider les groupes terroristes qui sont en déclin et compliquer encore la situation en Syrie et dans la région", a affirmé Bahram Ghassemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
10h32 - La Chine appelle au calme
La Chine a appelé vendredi à "éviter toute nouvelle détérioration de la situation" en Syrie après les frappes américaines contre une base militaire du régime de Damas, tout en condamnant "l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays".
Cette réaction est intervenue au moment même où l'agence officielle Chine nouvelle annonçait que le président américain Donald Trump, qui a ordonné les frappes en Syrie en marge d'un sommet en Floride avec son homologue chinois Xi Jinping, avait accepté de se rendre en visite en Chine en 2017.
Le président Trump a annoncé jeudi avoir ordonné des frappes punitives contre le régime syrien de Bachar al-Assad, qu'il accuse d'avoir "lancé une horrible attaque avec des armes chimiques contre des civils innocents" dans la localité de Khan Cheikhoun.
"Nous sommes profondément choqués" par l'attaque visant Khan Cheikhoun, "que nous condamnons fermement (...) Nous nous opposons à l'usage d'armes chimiques, par n'importe quel pays ou organisation, quelles que soient les circonstances et l'objectif", a affirmé en réaction Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La Chine plaide cependant pour "une enquête indépendante et complète": "Nous avons besoin de preuves irréfutables", a relevé Mme Hua.
Pour autant, "en relations internationales, la Chine s'oppose toujours à l'usage de la force et recommande le dialogue pour résoudre pacifiquement les conflits (...) Nous appelons ainsi à une résolution politique de la question syrienne", a-t-elle aussitôt ajouté.
"L'urgence pour le moment, c'est d'éviter toute nouvelle détérioration de la situation (...) nous espérons que toutes les parties impliquées conserveront leur calme et se garderont de toute escalade des tensions", a insisté la porte-parole de la diplomatie chinoise.
Interrogée sur la légitimité du président syrien, elle a répondu: "Le président Bachar al-Assad a été élu par le peuple syrien (...) C'est au peuple syrien de déterminer l'avenir du pays".
10h30 - Le communiqué commun de Hollande et Merkel
La chancelière allemande et le président français ont apporté vendredi leur soutien aux frappes américaines en Syrie, jugeant que le président Bachar al-Assad en portait "l'entière responsabilité" et que son recours aux armes chimiques ne pouvait rester impuni.
"Assad porte l'entière responsabilité de ce développement. Son recours continu aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni", ont indiqué Angela Merkel et François Hollande dans un communiqué commun.
Le communiqué franco-allemand assure que les deux pays "poursuivront donc leurs efforts avec leurs partenaires dans le cadre des Nations Unies pour sanctionner" l'usage d'armes chimiques par le gouvernement syrien.
L'Élysée précise que Washington a informé la France et l'Allemagne "une ou deux heures" avant les frappes.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel a pour sa part jugé "compréhensible" la décision de Washington de mener cette attaque contre le régime syrien.
Le Conseil de sécurité de l'ONU n'est pas parvenu jeudi à se mettre d'accord sur le vote d'une résolution concernant l'attaque qui a fait au moins 86 morts dont 27 enfants et 546 blessés.
10h29 - Marine Le Pen, pro-Trump et pro-Poutine se dit "étonnée"
Marine Le Pen s'est déclarée vendredi "étonnée" par la décision du président américain Donald Trump, dont elle avait salué l'élection en novembre, qui a lancé des frappes en Syrie après une attaque chimique présumée, devenant ainsi à nouveau "gendarme du monde".
"Je suis un peu étonnée, parce que (le président américain Donald) Trump avait indiqué à plusieurs reprises qu'il n'entendait plus faire des Etats-Unis le gendarme du monde, et c'est exactement ce qu'il a fait hier", a affirmé la candidate Front National à l'élection présidentielle sur France 2.
"Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappe?", a interrogé Mme Le Pen qui réagissait aux frappes lancées par les Etats-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi en Syrie.
"Ce que je voudrais, c'est qu'on ne retrouve pas le même scénario que celui qu'on a pu voir en Irak, en Libye, qui, en réalité, sont des processus qui ont entraîné le chaos, qui ont fini par conforter le fondamentalisme islamiste" et le terrorisme, a-t-elle ajouté. Plus d'informations en cliquant ici.
9h55 - La Russie demande une réunion d'urgence au conseil de sécurité de l'ONU
"Nous appelons le Conseil de Sécurité de l'ONU à tenir une réunion d'urgence pour discuter de la situation", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
8h18 - Le gouvernement britannique "soutient pleinement" les frappes américaines en Syrie
7h39 - Israël soutient "totalement" le "message fort" de Trump
Israël a apporté vendredi son soutien "total" vendredi aux frappes des Etats-Unis contre la Syrie, un "message fort" que devraient entendre l'Iran et la Corée du Nord, selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu informé à l'avance de l'opération.
"Israël soutient totalement la décision du président Trump et espère que ce message de détermination face aux agissements ignobles du régime de Bachar al-Assad sera entendu non seulement à Damas, mais aussi à Téhéran, Pyongyang et ailleurs", selon son communiqué.
"Par la parole et par les actes, le président Trump a délivré un message fort et clair: on ne tolèrera pas l'usage et la propagation des armes chimiques", dit le communiqué.
Une porte-parole militaire a pour sa part indiqué à l'AFP que l'armée israélienne avait "été informée à l'avance par les Etats-Unis de l'attaque en Syrie qu'elle soutient totalement".
7h31 - Le bilan de l'attaque
Quatre soldats syriens ont été tués vendredi par les frappes américaines en Syrie qui ont également "détruit presque totalement" la base aérienne du régime qui était visée, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"On a la confirmation de la mort de quatre militaires dont un général de brigade dans l'armée de l'air. Il y a également des dizaines de blessés", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Selon lui, "c'est la base d'où a décollé l'avion qui a frappé Khan Cheikhoun", ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans le nord-ouest syrien où 86 civils ont été tués mardi dans une attaque chimique présumée.
La base "a été presque totalement détruite: les avions, le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés", a ajouté M. Abdel Rahmane.
"Il y avait des avions de type Soukhoï-22, Soukhoï-24 et Mig-23", d'après l'OSDH, qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers la Syrie.
La bâtiment où logent les officiers a été endommagé, a précisé M. Abdel Rahmane.
Selon lui, cette base aérienne militaire d'Al-Chaayrate, visée par les frappes, est la plus grande de Syrie après celle de Lattaquié (ouest).
5h40 - La déclaration de Donald Trump
Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi avoir ordonné une frappe punitive contre le régime syrien de Bachar al-Assad. Voici le contenu dans son intégralité de son allocution prononcée depuis sa résidence privée de Mar-a-Lago en Floride.
"Mes chers compatriotes,
Mardi, le dictateur syrien Bachar al-Assad a lancé une horrible attaque avec des armes chimiques contre des civils innocents.
En utilisant un agent neurotoxique mortel, Assad a arraché la vie à des hommes, femmes et enfants sans défense. Beaucoup ont connu une mort lente et brutale. Même de beaux bébés ont été cruellement assassinés dans cette attaque véritablement barbare. Aucun enfant de Dieu ne devrait avoir à subir une telle horreur.
Ce soir, j'ai ordonné une frappe militaire ciblée sur la base aérienne en Syrie d'où a été lancée l'attaque chimique. Il est dans l'intérêt vital de la sécurité nationale des Etats-Unis d'empêcher et de dissuader la dissémination et l'utilisation d'armes chimiques mortelles.
Il ne peut y avoir aucun doute que la Syrie a utilisé des armes chimiques interdites, a violé ses obligations vis-à-vis de la Convention sur les armes chimiques, et a ignoré l'exhortation du Conseil de sécurité de l'ONU.
Pendant des années, de précédentes tentatives pour faire changer le comportement d'Assad ont toutes échoué, et échoué véritablement dramatiquement. En conséquence, la crise des réfugiés continue de s'aggraver et la région continue d'être déstabilisée, menaçant les Etats-Unis et ses alliés.
Ce soir, j'en appelle à toutes les nations civilisées pour qu'elles nous rejoignent afin de chercher à mettre un terme au massacre et au bain de sang en Syrie, ainsi qu'à mettre fin au terrorisme de toutes sortes et de tous types.
Nous demandons à Dieu de nous inspirer pendant que nous faisons face au défi de notre monde très troublé. Nous prions pour les vies des blessés et pour les âmes de ceux qui sont décédés. Et nous espérons qu'aussi longtemps que l'Amérique sera synonyme de justice, la paix et l'harmonie finiront par l'emporter.
Bonne nuit. Et que Dieu bénisse l'Amérique et le monde entier. Merci."
Rappel des faits de la nuit:
Les Etats-Unis ont bombardé une base aérienne en Syrie en riposte à une attaque chimique présumée imputée au "dictateur Bachar al-Assad", le président américain exhortant les "nations civilisées" à faire cesser le carnage.
Les principaux alliés de M. Assad, Moscou et Téhéran, ont vivement condamné cette première opération militaire des Etats-Unis contre le régime syrien. La Russie a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
En milieu de nuit, 59 missiles de croisière Tomahawk ont été tirés par deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d'Al-Chaayrate, située dans le centre de la Syrie, selon le Pentagone.
Cette "agression flagrante" a fait "six morts, des blessés et d'importants dégâts matériels", a indiqué l'armée syrienne, sans préciser si les victimes étaient des militaires ou des civils.
Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, l'aéroport "a été presque totalement détruit: les avions, le tarmac, le dépôt de fuel et le bâtiment de la défense aérienne ont été pulvérisés".
Ces frappes étaient "associées au programme" d'armes chimiques de Damas et "directement liées" aux événements de mardi, selon Donald Trump.
Ce jour-là, un raid imputé à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) a fait au moins 86 morts, dont 27 enfants, et provoqué une indignation internationale. Les images de victimes agonisantes ont choqué le monde.
Les services de renseignement américains ont établi que les avions ayant mené cette attaque étaient partis de la base d'al-Chaayrate, connue comme un lieu de stockage d'armes chimiques avant 2013, selon le Pentagone.
"'Horrible attaque"
Le visage grave, le président Trump a affirmé que l'Amérique était "synonyme de justice" et a appelé les "nations civilisées" à mettre fin au bain de sang en Syrie. Ce pays est ravagée par une guerre qui a fait 320.000 morts depuis mars 2011, jeté des millions de personnes sur les routes et provoqué la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.
Des responsables américains n'ont pas indiqué si de nouvelles frappes étaient envisagées mais ont précisé que leur réponse était "proportionnée".
En difficulté depuis plusieurs mois face au régime, la coalition de l'opposition politique syrienne s'est félicitée de l'opération américaine. "Nous espérons la poursuite des frappes", a déclaré Ahmad Ramadan, un porte-parole.
Le gouvernement syrien n'a pas officiellement réagi mais la télévision d'Etat a qualifié les frappes d'"agression".
Son principal allié, la Russie, a dénoncé une "agression contre un Etat souverain". "Cette action de Washington cause un préjudice considérable aux relations russo-américaines, qui sont déjà dans un état lamentable", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.
Le Pentagone a précisé que Washington avait prévenu Moscou à l'avance.
"Action unilatérale"
Avant les frappes, l'ambassadeur russe à l'ONU Vladimir Safronkov avait averti des "conséquences négatives" en cas d'intervention militaire.
Il s'exprimait à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité qui n'a pas réussi, après deux jours de débat, à se mettre d'accord sur une résolution de condamnation de l'attaque de mardi.
Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a accusé la Russie, alliée de la Syrie, d'avoir manqué à ses responsabilités. Il a en outre plaidé pour le départ du président Assad, alors que, il y a une semaine, il avait semblé s'accommoder de son maintien au pouvoir.
L'Iran, autre grand allié du régime Assad, a "condamné vigoureusement" les frappes américaines et "toute action unilatérale", selon l'agence Fars. La Chine a pour sa part appelé à "éviter toute détérioration" de la situation.
Allié des rebelles et voisin de la Syrie, la Turquie a salué comme "positives" les frappes américaines, comme l'Arabie saoudite.
A l'été 2013, le prédécesseur de Donald Trump, Barack Obama, avait déçu les pays arabes soutenant l'opposition syrienne en renonçant à frapper le régime après une attaque aux armes chimiques près de Damas qui avait fait plus de 1.400 morts.
A l'époque, le magnat de l'immobilier Donald Trump avait exhorté M. Obama à ne pas intervenir en Syrie.
Gaz sarin
Washington accuse le régime syrien d'avoir utilisé à Khan Choukheir "un agent neurotoxique qui a les caractéristiques du sarin", selon un haut responsable de la Maison Blanche.
Le sarin est un gaz inodore et invisible. Même s'il n'est pas inhalé, son simple contact avec la peau bloque la transmission de l'influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire.
Le régime syrien a déjà été accusé d'avoir utilisé du gaz sarin le 21 août 2013 dans l'attaque de localités aux mains des rebelles en périphérie de Damas, qui avait fait au moins 1.429 morts, dont 426 enfants, selon les Etats-Unis.
Mais le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a réaffirmé jeudi que l'armée de son pays "n'a pas utilisé et n'utilisera jamais" d'armes chimiques contre son peuple, "pas même contre les terroristes", expression du régime pour désigner rebelles et jihadistes.
D'après lui, l'aviation a frappé mardi "un entrepôt de munitions appartenant" à des jihadistes et "contenant des substances chimiques". Une explication déjà avancée par l'armée russe mais jugée "fantaisiste" par des experts militaires.
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.