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Vers une hausse des taux d'intérêts et un glissement plus rapide du dinar

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Les services du Fonds Monétaire International ont trouvé un accord avec le gouvernement tunisien pour débloquer la deuxième tranche du crédit au titre du mécanisme élargi. Une enveloppe de 308 millions de dollars, soit 700 millions de dinars à décaisser après approbation du conseil d’administration du fonds sur un portefeuille total de 2,8 milliards de dollars, l’équivalent de 6,6 milliards de dinars, soit 375% de la quote-part de la Tunisie.

Toutefois, en lisant entre les lignes du communiqué de presse publié par l’institution financière internationale et hormis les défis génériques à relever par le gouvernement d’Union Nationale, le FMI préconise entre autres un durcissement de la politique monétaire et une plus grande flexibilité du taux de change. "Un durcissement de la politique monétaire permettrait de contrer les tensions inflationnistes, et une plus grande flexibilité du taux de change aiderait à réduire le considérable déficit commercial", souligne le communiqué.

La BCT devra durcir sa politique monétaire pour contrer l’inflation

Le durcissement de la politique monétaire se traduit par un accroissement du taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie. Dans la théorie économique les autorités monétaires entre autres les banques centrales sont amenées à conduire une politique monétaire ou encore à agir sur la masse monétaire en circulation en fonction de la situation économique du pays et de l’objectif visé par la politique monétaire de manière à assurer la stabilité des prix, la stabilité du taux de change et la stabilité des taux d’intérêts. Assouplir ou durcir la politique monétaire dépend dès lors de l’objectif recherché par l’autorité monétaire.

Dans le cas échéant et d’après les recommandations du FMI, la BCT devra durcir sa politique monétaire. Autrement dit accroître le taux d’intérêt directeur. Une politique monétaire qui ciblera alors l’inflation. D’ailleurs et à juste titre les services du FMI n’ont pas manqué à mettre l’accent sur la hausse de l’inflation sous-jacente en Tunisie. Une constatation qui rejoint les dernières estimations de la BCT sur l’éventuelle pression qui pèsera sur l’inflation même si l’institution d’émission considère que les pressions inflationnistes d’origine monétaire seraient non significatives.

Il va sans dire que la hausse du taux d’intérêt directeur ne favorisera pas l’investissement et les banques de la place seront ramenées à resserrer les crédits à l’économie. Une baisse des investissements et de la consommation, deux déterminants essentiels de la croissance impliquerait logiquement un ralentissement de la croissance.

Sacrifier le dinar en faveur de l’exportation

Par ailleurs et pour contenir le déficit commercial abyssal, le FMI prône une plus grande flexibilité du taux de change. Selon le dernier bulletin de l’INS, "le solde commercial s’est aggravé au cours du 1er trimestre 2017 pour s’établir à 3878.9 MD, contre 2466.3 MD durant la même période 2016. Le taux de couverture a perdu 8 points par rapport à son niveau de l’année dernière pour atteindre 66.0%, contre 74.0% en mars 2016". Donc l’objectif recherché par la flexibilité du taux de change étant de booster les exportations et de limiter les importations. Des importations en hausse de 20,3% au terme du mois de mars 2017. Les décideurs économiques vont-ils sacrifier le dinar en faveur de la dynamisation des exportations? Wait & See comme disent les Américains.

L’arbitrage serait très difficile à faire par la BCT selon les propos avancés hier sur le plateau de Meriem Belkadhi par Lamia Zribi, ministre des Finances. Toute en mettant en garde contre les risques d’une dévaluation du dinar à l’instar de la politique Egyptienne, elle a affirmé que la contraction du déficit commercial et la maîtrise de l’inflation sont deux objectifs contradictoires et qu’il incombe à la Banque centrale de Tunisie d’arrêter la politique monétaire idoine qui reflètera la vision économique à court et moyen termes du pays. "L’essentiel serait de redynamiser l’activité économique de part la corrélation étroite entre la santé de l’économie et la parité du dinar", affirme-t-elle.



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