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Lamia Zribi et Chedly Ayari: Des déclarations et des actions pour sauver le dinar

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L’affaire du dinar tunisien continue de défrayer la chronique et la valse de la monnaie locale se poursuit. L’euro s’échange aujourd’hui à 2,68 dinars et le dollar à 2,45 dinars et toutes les voix se lèvent pour implorer l’urgence de stopper cette hémorragie et freiner cette dépréciation destructive qui a semé la panique sur le marché.

Après la campagne lancée à l’encontre de Lamia Zribi, ministre des finances sur fond de « déclarations et propos irresponsables », celle-ci a tenu, hier dans un point de presse, à mettre clarifier certains points. La ministre a dénié toute responsabilité en relation avec la chute brutale du dinar face aux principales devises de référence.

Zribi a affirmé qu’elle n’a jamais parlé de dévaluation du dinar, un terme technique à ne pas confondre avec dépréciation de la monnaie tout en reconnaissant le rôle imparti à la Banque Centrale et à elle seule dans la mise en place d’une politique de changes en corrélation avec la politique générale poursuivie par le gouvernement dont elle est membre.

La ministre a par ailleurs précisé que la dépréciation du dinar ne date pas d’aujourd’hui et qu’elle n’a jamais déclaré que l’euro atteindrait les 3 dinars surtout que l’évolution de la conjoncture actuelle ne converge pas vers une dépréciation du dinar notamment avec la reprise de la production du phosphate et le rétablissement du secteur touristique.

« En dehors de ces accusations lancées à tort et à travers et portées par des experts, une campagne qui vise les cadres du ministère mais aussi le gouvernement, le dinar va bientôt se stabiliser », a ajouté la ministre en insinuant l'existence d'une volonté de paralyser les efforts déployés par le ministère dans la lutte contre la corruption et la réforme du système fiscal.

La crise actuelle du dinar est en quelque sorte l’électrochoc qui a finalement éveillé la conscience du gouvernement, lequel entend prendre les mesures adéquates pour limiter les importations et contenir le déficit commercial.

La BCT sort de son silence

Pour sa part la Banque Centrale de Tunisie sort finalement de son silence. Dans une déclaration accordée hier à la chaîne El Watania Chedly Ayari, Gouverneur de la BCT a affirmé que l’institution d’émission a injecté le lundi 24 avril courant 100 millions de dollars sur la place, afin de combler la disette des avoirs nets en devises et qu’elle a décidé de relever le taux d’intérêt directeur.

Le dinar devrait se stabiliser dans la période à venir surtout en tenant compte des lignes de crédit à encaisser, notamment celle du FMI et le prêt qatari de 1000 millions de dollars.

Rappelons qu’une opération de rachat de crédit ou de refinancement a été réalisée le 18 avril courant par le gouvernement tunisien et qui consistait au remboursement d’un emprunt qatari de 500 millions de dollars, arrivé à échéance la même date (18 avril) tout en bénéficiant d’une nouvelle ligne de crédit de 500 millions de dollars au titre d’appui budgétaire.

La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a, par ailleurs, décidé d’augmenter son taux directeur de 50 points, pour atteindre 4,75% et de relever aussi, le taux minimum de rémunération de l’épargne de 50 points, à 4%.

Selon un communiqué, publié mercredi, cette décision vise à réduire les risques de pressions inflationnistes, d’une part, et à encourager l’épargne, ce qui favorisera le renforcement des liquidités, d’autre part. L’institut d’émission affirme veiller au suivi des évolutions de la conjoncture économique, pour prendre les mesures adéquates à temps.

Le conseil d’administration de la BCT, réuni hier mardi, a précisé que la politique monétaire et celle de change ne visent pas la dévaluation ou le flottement du dinar, ni la baisse du taux de change, mais elles ciblent la mise en place d’interventions étudiées et coordonnées, afin de faire face aux variations brusques des taux de change, tout en veillant à activer le rôle régulateur du taux de change pour maîtriser le glissement du déficit commercial et préserver un seuil minimum de réserves en devises.

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