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Les journalistes du Maghreb "sous haute tension", selon RSF

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Le journalisme reste "sous haute tension" en Afrique du nord en raison notamment de la persistance de "lignes rouges", comme la corruption et les conflits d'intérêts, a affirmé mercredi à Tunis Reporters sans frontières (RSF).

"La situation de la liberté de la presse s'aggrave (dans la région). Les journalistes ont de plus en plus de mal à informer librement", a déclaré à l'AFP Yasmine Kacha, directrice du bureau Afrique du nord de RSF, après une présentation aux médias du rapport 2017 sur la liberté de la presse.

L'ONG a ainsi évoqué "les nombreuses lignes rouges imposées par des Etats peu enclins à permettre au journalisme indépendant d'occuper pleinement sa place de contre-pouvoir", surtout lorsqu'il aborde "des sujets d'intérêt général tels que la corruption, la fraude fiscale ou les lobbies d'influence".


L'année 2016 a ainsi été "particulièrement difficile" pour la presse en Algérie -134e dans le classement sur 180 pays-, marquée par la mort en décembre du journaliste Mohamed Tamalt, emprisonné pour "offense au président de la République".

Le Maroc, classé 133e, a montré en 2016 "une grande agressivité envers les journalistes étrangers", selon RSF qui dénonce l'expulsion de cinq journalistes européens.

"Le nombre d'exactions au Sahara occidental commises contre les journalistes sahraouis non-professionnels reste quant à lui élevé dans une zone impossible à couvrir pour les journalistes marocains", a poursuivi l'organisation.

Le Maroc considère le Sahara occidental, qu'il contrôle, comme partie intégrante du royaume, alors que le Front Polisario, qui milite pour l'indépendance de cette ancienne colonie espagnole, réclame un référendum d'autodétermination.

En Libye (163e), "un pays en guerre où on a plus que jamais besoin d'informations pour comprendre ce qui se passe" mais où "le nombre d'exactions est toujours en hausse", les journalistes fuient, a dit Yasmine Kacha.

Classée 97e, la Tunisie, "seul pays (des Printemps arabes) à avoir réussi sa transition démocratique", reste en tête du classement pour l'Afrique du nord.

Mais bien que la révolution de 2011 ait amené avec elle la liberté d'expression, "la persistance de l'autocensure et des conflits d'intérêts au sein des médias" n'a pas permis "la consolidation d'une presse libre", a déploré RSF.

L'ONG s'inquiète aussi de "la vitesse avec laquelle le gouvernement (tunisien) cherche à faire passer la loi" devant mettre en place une instance pérenne de régulation de l'audiovisuel, et du "manque de consultations avec la société civile" sur ce texte.

LIRE AUSSI: Classement mondial de la liberté de la presse 2017: Quelle est la position de la Tunisie?


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