Tous feux éteints, le navire de la Garde maritime scrute le large dans un silence total. Au loin se trouve l'Italie, origine et destination de multiples trafics à bord de vedettes ultra-rapides qui inquiètent la Tunisie.
Ce phénomène est "nouveau et dangereux", affirme à l'AFP le commandant Mohamed Naceur Saadani, à l'occasion d'une patrouille de 24 heures au large de Bizerte dans le nord-est tunisien, à bord d'un navire à grande vitesse qui peut atteindre les 40 noeuds (environ 70 km/h).
Dans la cabine de pilotage, il observe des écrans pour surveiller tout mouvement suspect. L'équipage est plus attentif la nuit, les trafiquants préférant opérer dans l'obscurité.
Profitant des bouleversements politiques et sécuritaires consécutifs à la révolution de 2011, des réseaux internationaux menant des activités depuis l'Italie ont pu installer des antennes en Tunisie, explique le commandant Saadani.
Trafics de drogue, d'êtres humains et même de cigarettes -bien moins chères en Tunisie- prolifèrent. Même si celui de la drogue est le plus menaçant selon Tunis.
En mars, les autorités tunisiennes ont annoncé la saisie "inédite" au large du Cap Bon, une région du nord-est tunisien, de plus de 30 kilos de cocaïne pure, d'une valeur de six millions d'euros. La Garde maritime en a profité pour braquer les projecteurs.
Cette saisie montre qu'"un grand réseau international est derrière l'opération", dit Mohamed Walid Ben Ali, chef de poste de la Garde maritime du port de La Goulette, près de Tunis.
La Tunisie n'est qu'"un pays de transit. La drogue est destinée à d'autres pays voisins notamment la Libye", remarque le colonel-major Khlifa Chibani, porte-parole de la garde nationale (gendarmerie).
"Plus rapides"
Mais le commandant Saadani affirme que les trafiquants n'étaient pas parvenus jusque-là à faire transiter la drogue en Tunisie, en raison de la mobilisation de la marine.
Néanmoins "s'ils réussissent ne serait-ce qu'une fois leur coup, ils multiplieront leurs activités", avertit-il en estimant que la grande crainte est l'émergence d'un trafic d'armes à bord de ces vedettes.
C'est d'ailleurs le recours à ces vedettes ultra-rapides qui inquiète la garde maritime et représente "une charge de plus", selon M. Chibani.
"Des Tunisiens résidant illégalement en Italie organisent ces opérations avec des trafiquants italiens et utilisent des vedettes -en majorité volées- plus rapides que les nôtres", indique-t-il encore à l'AFP.
Entre fin 2016 et début 2017, cinq vedettes suspectes en provenance d'Italie ont été repérées au large de la Tunisie mais sont parvenues à s'enfuir, dit-il. Récupérer ou décharger les marchandises, en mer ou à terre, et filer vers les eaux internationales, les trafiquants "peuvent mener l'opération en 15 minutes".
Et les "équipements modernes" dont ils disposent pourraient "être utilisés pour des opérations terroristes, ce qui représente un danger non seulement pour la Tunisie mais aussi pour l'Europe", prévient-il.
"Renforcer le soutien européen"
Raison de plus pour "renforcer le soutien à la Tunisie", clame le porte-parole de la Garde nationale. A ce jour, la coopération avec les pays européens dans ce secteur "ne correspond pas au degré de menaces qui existent en Méditerranée".
En plus de "vedettes aussi sophistiquées que celles des trafiquants", les eaux tunisiennes ont besoin, selon le colonel Chibani, d'un système de surveillance électronique, à l'image de celui en cours d'installation sur la longue frontière terrestre avec la Libye.
Ensanglantée par une série d'attentats en 2015 et 2016, qui ont fait des dizaines de morts, la Tunisie est en état d'urgence depuis une année et demie.
Même certains migrants utilisent ces vedettes qui viennent les prendre en pleine mer au large de la Tunisie vers l'Italie. Les moins fortunés continuent de tenter leur voyage illégal via des embarcations de fortune.
Les eaux tunisiennes sont divisées en quatre districts. Celui du nord-est est le plus visé par les trafiquants, surtout en provenance d'Italie, compte tenu de la proximité entre les deux pays: environ 150 km séparent la Tunisie de la Sicile.
"On doit être préparé à tout genre de menace (...). La Tunisie est une cible", insiste le commandant Saadani.
Ce phénomène est "nouveau et dangereux", affirme à l'AFP le commandant Mohamed Naceur Saadani, à l'occasion d'une patrouille de 24 heures au large de Bizerte dans le nord-est tunisien, à bord d'un navire à grande vitesse qui peut atteindre les 40 noeuds (environ 70 km/h).
Dans la cabine de pilotage, il observe des écrans pour surveiller tout mouvement suspect. L'équipage est plus attentif la nuit, les trafiquants préférant opérer dans l'obscurité.
Profitant des bouleversements politiques et sécuritaires consécutifs à la révolution de 2011, des réseaux internationaux menant des activités depuis l'Italie ont pu installer des antennes en Tunisie, explique le commandant Saadani.
Trafics de drogue, d'êtres humains et même de cigarettes -bien moins chères en Tunisie- prolifèrent. Même si celui de la drogue est le plus menaçant selon Tunis.
En mars, les autorités tunisiennes ont annoncé la saisie "inédite" au large du Cap Bon, une région du nord-est tunisien, de plus de 30 kilos de cocaïne pure, d'une valeur de six millions d'euros. La Garde maritime en a profité pour braquer les projecteurs.
Cette saisie montre qu'"un grand réseau international est derrière l'opération", dit Mohamed Walid Ben Ali, chef de poste de la Garde maritime du port de La Goulette, près de Tunis.
La Tunisie n'est qu'"un pays de transit. La drogue est destinée à d'autres pays voisins notamment la Libye", remarque le colonel-major Khlifa Chibani, porte-parole de la garde nationale (gendarmerie).
"Plus rapides"
Mais le commandant Saadani affirme que les trafiquants n'étaient pas parvenus jusque-là à faire transiter la drogue en Tunisie, en raison de la mobilisation de la marine.
Néanmoins "s'ils réussissent ne serait-ce qu'une fois leur coup, ils multiplieront leurs activités", avertit-il en estimant que la grande crainte est l'émergence d'un trafic d'armes à bord de ces vedettes.
C'est d'ailleurs le recours à ces vedettes ultra-rapides qui inquiète la garde maritime et représente "une charge de plus", selon M. Chibani.
"Des Tunisiens résidant illégalement en Italie organisent ces opérations avec des trafiquants italiens et utilisent des vedettes -en majorité volées- plus rapides que les nôtres", indique-t-il encore à l'AFP.
Entre fin 2016 et début 2017, cinq vedettes suspectes en provenance d'Italie ont été repérées au large de la Tunisie mais sont parvenues à s'enfuir, dit-il. Récupérer ou décharger les marchandises, en mer ou à terre, et filer vers les eaux internationales, les trafiquants "peuvent mener l'opération en 15 minutes".
Et les "équipements modernes" dont ils disposent pourraient "être utilisés pour des opérations terroristes, ce qui représente un danger non seulement pour la Tunisie mais aussi pour l'Europe", prévient-il.
"Renforcer le soutien européen"
Raison de plus pour "renforcer le soutien à la Tunisie", clame le porte-parole de la Garde nationale. A ce jour, la coopération avec les pays européens dans ce secteur "ne correspond pas au degré de menaces qui existent en Méditerranée".
En plus de "vedettes aussi sophistiquées que celles des trafiquants", les eaux tunisiennes ont besoin, selon le colonel Chibani, d'un système de surveillance électronique, à l'image de celui en cours d'installation sur la longue frontière terrestre avec la Libye.
Ensanglantée par une série d'attentats en 2015 et 2016, qui ont fait des dizaines de morts, la Tunisie est en état d'urgence depuis une année et demie.
Même certains migrants utilisent ces vedettes qui viennent les prendre en pleine mer au large de la Tunisie vers l'Italie. Les moins fortunés continuent de tenter leur voyage illégal via des embarcations de fortune.
Les eaux tunisiennes sont divisées en quatre districts. Celui du nord-est est le plus visé par les trafiquants, surtout en provenance d'Italie, compte tenu de la proximité entre les deux pays: environ 150 km séparent la Tunisie de la Sicile.
"On doit être préparé à tout genre de menace (...). La Tunisie est une cible", insiste le commandant Saadani.
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