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Tunisie: Marche de protestation dans la capitale contre le projet de loi sur la réconciliation

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Une marche de protestation contre le projet de loi sur la réconciliation économique et financière a été organisée samedi après-midi à l’avenue Habib Bourguiba dans la capitale, dans le cadre de la campagne ” Maniche Msemah ” (Je ne pardonnerai pas).

Partie de la statue d’Ibn Khaldoun, cette marche a parcouru l’avenue Habib Bourguiba au milieu d’un important dispositif de sécurité.

Plusieurs participants du Front populaire, du Courant démocratique, du Parti républicain, de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et de l’Association des femmes démocrates étaient présents à cette marche.

Les participants à cette manifestation ont réclamé le retrait définitif de ce projet de loi de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour garantir le bon déroulement du processus de réconciliation engagé par les différents mécanismes de la justice transitionnelle.

Ils ont également critiqué le discours prononcé le 10 mai 2017 par le président de la République Béjà Caïd Essebsi qui, selon la dirigeante au Courant démocratique, Samia Abbou, a opté pour ” l’instrumentalisation de la peur “.

” Le rejet de la loi sur la réconciliation n’est pas une preuve de mépris ou un refus de la réconciliation “, a-t-il tenu à préciser. ” Le processus de la réconciliation doit se dérouler sous le pilotage de l’Instance ” Vérité et Dignité “, a-t-elle conclu.

Présent à cette marche, le dirigeant au Front populaire, Aymen Aloui, a indiqué que le projet de loi sur la réconciliation est un projet élitiste destiné à blanchir les personnes proches de la présidence de la République.

” Toute exploitation de la majorité numérique au sein de l’Assemblée des représentants du peuple pour faire passer ce projet de loi risque d’avoir de graves conséquences sur le pays “, a-t-il dit.

Selon le représentant de la campagne ” Maniche Msemah “, Maled Seghiri a estimé irrationnel de dire que ce projet de loi va régler la crise économique que connait le pays.

La montée de la corruption s’explique par l’absence de la ferme volonté politique et l’insouciance des gouvernements successifs de trouver des solutions à la crise qui secoue le pays, a-t-il ajouté.

Soumis le 26 avril 2017 à l’examen de la Commission de la législation générale, le projet de loi avait été déposé en juillet 2015 par la présidence de la République au bureau de l’ARP.

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