Le film québécois Starbuck mettant en vedette Patrick Huard racontait en 2012 l'histoire abracadabrante d'un homme de 42 ans qui découvrait être le géniteur de 533 enfants. Quelque 142 d'entre eux poursuivaient en justice un certain Starbuck, ancien donneur de sperme anonyme, dans l'espoir de connaître l'identité de ce père commun.
Le scénario semble s'être produit, dans une moindre mesure, aux Pays-Bas. Une vingtaine de Néerlandais nés d'une fécondation in vitro ont réclamé vendredi 12 mai devant la justice un prélèvement de l'ADN de celui qui pourrait être leur même père biologique.
Parents et enfants accusent ainsi Jan Karbaat, ancien directeur d'une banque de sperme décédé début avril, d'avoir donné son propre sperme au lieu du donneur choisi à l'établissement situé près de Rotterdam. Le médecin spécialiste aurait lui-même affirmé être le père biologique de 60 enfants nés de fécondation in vitro.
Les 23 requérants, nés à partir des années 80, ont demandé qu'un échantillon ADN du médecin soit prélevé afin de pouvoir le comparer avec le leur. "C'est une question d'identité, cela aide quelqu'un à former sa personnalité", a déclaré Tim Bueters, l'avocat des familles, devant le tribunal civil de Rotterdam. "C'est un droit fondamental de savoir d'où l'on vient."
Des objets ont été saisis
L'avocat a évoqué l'histoire de chacun des bébés-éprouvettes, comme cette femme aux yeux bruns alors que le donneur devait avoir les yeux bleus ou comme cet homme chez qui le manque de ressemblance physique avec son père, censé être le donneur, a éveillé les soupçons.
"Il n'y a pas même le début d'une preuve que M. Karbaat a lui-même été donneur", a rétorqué Lisette de Haan, représentante légale de l'épouse du défunt, invoquant le droit au respect de la vie privée.
"Pionnier dans le domaine de la fertilisation", le médecin a écrit dans son testament qu'aucun échantillon ADN ne pouvait être prélevé après sa mort, a-t-elle ajouté, ce qu'il avait déjà refusé de son vivant. Mais des objets ont été saisis au domicile de Jan Karbaat par un huissier et la police le 2 mai sur décision de justice à la demande des familles.
Pour Tim Bueters, le prélèvement d'ADN sur un objet personnel, comme sa brosse à dents, est l'option privilégiée. Un test ADN sur un enfant légitime ou l'exhumation du corps serait également une possibilité. La juge Petra de Bruin doit rendre son jugement le 2 juin.
"Partager ses gènes avec le monde"
"Pour moi, en tant que mère, ce jugement ne m'apportera rien", a réagi à la sortie de l'audience Esther Heij. "Mais je vois à la maison que mon fils de 21 ans est bloqué dans sa vie. Il était si fâché que le médecin soit mort, qu'il ait emporté cela avec lui dans sa tombe et qu'il ne voulait collaborer d'aucune manière."
Son fils et sa fille ont tous deux été conçus par fécondation in vitro. "Sur papier, mes enfants sont du même donneur", a-t-elle expliqué à l'AFP. "Des analyses sont en cours, mais il n'est pas clair qu'ils sont bien frère et sœur. Ma fille a des ressemblances avec Karbaat. Comme tous ici, elle est grande et mince."
Le médecin parlait avec fierté du fait d'avoir utilisé son propre sperme
Également présente à l'audience, Moniek Wassenaar, 36 ans, avait rencontré le directeur de la banque de sperme en 2010. "Il a dit qu'il était possible que je sois son enfant biologique", a-t-elle récemment expliqué à la presse néerlandaise.
Le médecin parlait avec fierté du fait d'avoir utilisé son propre sperme, a-t-elle rapporté: "Il était en bonne santé et intelligent, il pouvait donc partager un peu de ses gènes avec le monde. Il voyait cela comme quelque chose de noble. Il n'avait pas de notion d'éthique et banalisait l'impact pour les enfants-éprouvettes."
Fermé en 2009 pour irrégularités administratives, le centre médical, suite à de nombreuses plaintes, fait l'objet de deux enquêtes de l'inspection de la santé publique, a précisé Tim Bueters. Jan Karbaat aurait truqué les données, dépistages et descriptions des donneurs de sperme et dépassé le nombre maximum convenu de six enfants par donneur.
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Le scénario semble s'être produit, dans une moindre mesure, aux Pays-Bas. Une vingtaine de Néerlandais nés d'une fécondation in vitro ont réclamé vendredi 12 mai devant la justice un prélèvement de l'ADN de celui qui pourrait être leur même père biologique.
Parents et enfants accusent ainsi Jan Karbaat, ancien directeur d'une banque de sperme décédé début avril, d'avoir donné son propre sperme au lieu du donneur choisi à l'établissement situé près de Rotterdam. Le médecin spécialiste aurait lui-même affirmé être le père biologique de 60 enfants nés de fécondation in vitro.
Les 23 requérants, nés à partir des années 80, ont demandé qu'un échantillon ADN du médecin soit prélevé afin de pouvoir le comparer avec le leur. "C'est une question d'identité, cela aide quelqu'un à former sa personnalité", a déclaré Tim Bueters, l'avocat des familles, devant le tribunal civil de Rotterdam. "C'est un droit fondamental de savoir d'où l'on vient."
Des objets ont été saisis
L'avocat a évoqué l'histoire de chacun des bébés-éprouvettes, comme cette femme aux yeux bruns alors que le donneur devait avoir les yeux bleus ou comme cet homme chez qui le manque de ressemblance physique avec son père, censé être le donneur, a éveillé les soupçons.
"Il n'y a pas même le début d'une preuve que M. Karbaat a lui-même été donneur", a rétorqué Lisette de Haan, représentante légale de l'épouse du défunt, invoquant le droit au respect de la vie privée.
"Pionnier dans le domaine de la fertilisation", le médecin a écrit dans son testament qu'aucun échantillon ADN ne pouvait être prélevé après sa mort, a-t-elle ajouté, ce qu'il avait déjà refusé de son vivant. Mais des objets ont été saisis au domicile de Jan Karbaat par un huissier et la police le 2 mai sur décision de justice à la demande des familles.
Pour Tim Bueters, le prélèvement d'ADN sur un objet personnel, comme sa brosse à dents, est l'option privilégiée. Un test ADN sur un enfant légitime ou l'exhumation du corps serait également une possibilité. La juge Petra de Bruin doit rendre son jugement le 2 juin.
"Partager ses gènes avec le monde"
"Pour moi, en tant que mère, ce jugement ne m'apportera rien", a réagi à la sortie de l'audience Esther Heij. "Mais je vois à la maison que mon fils de 21 ans est bloqué dans sa vie. Il était si fâché que le médecin soit mort, qu'il ait emporté cela avec lui dans sa tombe et qu'il ne voulait collaborer d'aucune manière."
Son fils et sa fille ont tous deux été conçus par fécondation in vitro. "Sur papier, mes enfants sont du même donneur", a-t-elle expliqué à l'AFP. "Des analyses sont en cours, mais il n'est pas clair qu'ils sont bien frère et sœur. Ma fille a des ressemblances avec Karbaat. Comme tous ici, elle est grande et mince."
Le médecin parlait avec fierté du fait d'avoir utilisé son propre sperme
Également présente à l'audience, Moniek Wassenaar, 36 ans, avait rencontré le directeur de la banque de sperme en 2010. "Il a dit qu'il était possible que je sois son enfant biologique", a-t-elle récemment expliqué à la presse néerlandaise.
Le médecin parlait avec fierté du fait d'avoir utilisé son propre sperme, a-t-elle rapporté: "Il était en bonne santé et intelligent, il pouvait donc partager un peu de ses gènes avec le monde. Il voyait cela comme quelque chose de noble. Il n'avait pas de notion d'éthique et banalisait l'impact pour les enfants-éprouvettes."
Fermé en 2009 pour irrégularités administratives, le centre médical, suite à de nombreuses plaintes, fait l'objet de deux enquêtes de l'inspection de la santé publique, a précisé Tim Bueters. Jan Karbaat aurait truqué les données, dépistages et descriptions des donneurs de sperme et dépassé le nombre maximum convenu de six enfants par donneur.
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