"Aucun danger grave et immédiat", mais des "résidus chimiques" bien présents dans les produits d'hygiène féminin. C'est le constat d'un rapport publié le 12 mai par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) en France. Un rapport qui pointe aussi du doigt l'absence d'indications sur les emballages de la composition des produits.
Près de 30 références de produits ont été analysées pour cette enquête. Des tampons, des serviettes hygiéniques, ainsi que des coupes menstruelles de différentes marques, sans qu'aucune ne soit citée.
La présence de résidus chimiques en faible quantité
Plusieurs traces de résidus chimiques ont été détectées dans les tampons. Notamment de la dioxine dans les six marques de tampons testées. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la dioxine est "un polluant organique persistant dans l'environnement". "Les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers", ajoute l'Organisation sur son site.
Des traces d'Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ont été retrouvées dans six des neuf marques de serviettes hygiéniques analysées et dans quatre des sept protège-slips testés. Selon le Centre Interprofessionnel Technique d'Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA), "outre leurs propriétés cancérigènes, (...) ils peuvent aussi entraîner une diminution de la réponse du système immunitaire, augmentant ainsi les risques d'infection".
Le rapport précise que "les méthodes analytiques mises en œuvre par les laboratoires permettent de mettre en évidence la présence de ces substances à des concentrations très faibles". Mais du fait qu'il n'existe pas de règles fixant la teneur maximale de ces substances dans les produits d'hygiènes féminins, la DGCCRF a saisi l'Agence Nationale française de Sécurité Sanitaire pour qu'elle évalue les risques d'une exposition à ces produits en fonction du temps et du mode d'expositions à ceux-ci.
Aucune trace de produits chimiques ne semble avoir été retrouvée dans les coupes menstruelles.
Interrogé par le HuffPost, le groupe SCA, qui produit notamment des serviettes hygiéniques, indique "ne pas avoir à commenter les conclusions de ce rapport". "Tous les composants que nous utilisons dans nos produits d'hygiène y compris d'hygiène féminine ont été testés à la fois par des experts internes et/ou externes, tels que des organismes indépendants certifiés, pour s'assurer qu'ils peuvent être utilisés sans risque pour l'usage auquel ils sont destinés, qu'ils répondent parfaitement aux réglementations et aux lois en vigueur et aux attentes des consommateurs", assure le groupe au HuffPost.
Le magazine 60 millions de consommateurs a réagi aux conclusions de ce rapport. Le magazine avait réalisé la même enquête un an plus tôt. "Il est néanmoins difficile de partager cet optimisme. D'abord parce que la majorité des références analysées par la DGCCRF sont contaminées. Les femmes ont donc de grands risques d'être exposées à ces molécules, même quand elles changent de marques ou de références. Ensuite, à l'image des dioxines et des HAP, certaines de ces substances sont soupçonnées d'être des perturbateurs endocriniens potentiels et donc susceptibles d'agir à faibles doses", écrit 60 millions de consommateurs.
L'absence d'informations sur la composition des tampons
Le rapport note aussi que "la mise en garde sur le SCT – qui est le principal risque avéré associé à l'utilisation de ce type de produits – figure bien de manière visible, lisible et explicite sur l'ensemble des emballages de tampons ainsi que sur leur notice". Le SCT, Syndrome du Choc Toxique, peut se produire lorsque le fluide menstruel bloqué permet le développement du staphylocoque doré et entraîne la multiplication d'une toxine bactérienne. Cela peut entraîner l'amputation d'un membre. C'est ce qui était arrivé au mannequin américain Lauren Wasser, dont l'histoire était devenue virale.
Presque disparue, cette maladie refait surface depuis la fin des années 90. Elle touche environ 1% des femmes. Les composants des tampons sont l'une des pistes qui expliqueraient cette recrudescence de la maladie. En 2015, Mélanie Doerflinger, étudiante française, avait lancé une pétition en ligne demandant à ce que les marques de protection hygiénique révèlent la composition de leurs produits.
Pour l'instant, elle et les 266 395 signataires de la pétition n'ont pas obtenu satisfaction. Rien n'oblige les marques de produits hygiéniques a dévoiler l'entière composition de leurs produits puisqu'ils sont considérés comme des "produits de consommation classique". Le rapport confirme cette absence. Le 25 avril, un documentaire pointant les dangers des tampons a été diffusé sur France 5. "Tampon notre ennemi intime" met en lumière les cas de SCT.
Le syndicat professionnel qui représente les fabricants d'articles à usage unique pour l'hygiène avait réagi dans un communiqué de presse à ce reportage. "Les tampons ne sont pas la cause du SCT menstruel. (...) Les fabricants recommandent aux consommatrices de prendre connaissance des informations qu'ils font figurer sur l'emballage et dans la notice détaillée présente dans les boîtes de tampons", indique le communiqué de presse.
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Près de 30 références de produits ont été analysées pour cette enquête. Des tampons, des serviettes hygiéniques, ainsi que des coupes menstruelles de différentes marques, sans qu'aucune ne soit citée.
La présence de résidus chimiques en faible quantité
Plusieurs traces de résidus chimiques ont été détectées dans les tampons. Notamment de la dioxine dans les six marques de tampons testées. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, la dioxine est "un polluant organique persistant dans l'environnement". "Les dioxines sont très toxiques et peuvent provoquer des problèmes au niveau de la procréation, du développement, léser le système immunitaire, interférer avec le système hormonal et causer des cancers", ajoute l'Organisation sur son site.
Des traces d'Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ont été retrouvées dans six des neuf marques de serviettes hygiéniques analysées et dans quatre des sept protège-slips testés. Selon le Centre Interprofessionnel Technique d'Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA), "outre leurs propriétés cancérigènes, (...) ils peuvent aussi entraîner une diminution de la réponse du système immunitaire, augmentant ainsi les risques d'infection".
Le rapport précise que "les méthodes analytiques mises en œuvre par les laboratoires permettent de mettre en évidence la présence de ces substances à des concentrations très faibles". Mais du fait qu'il n'existe pas de règles fixant la teneur maximale de ces substances dans les produits d'hygiènes féminins, la DGCCRF a saisi l'Agence Nationale française de Sécurité Sanitaire pour qu'elle évalue les risques d'une exposition à ces produits en fonction du temps et du mode d'expositions à ceux-ci.
Aucune trace de produits chimiques ne semble avoir été retrouvée dans les coupes menstruelles.
Interrogé par le HuffPost, le groupe SCA, qui produit notamment des serviettes hygiéniques, indique "ne pas avoir à commenter les conclusions de ce rapport". "Tous les composants que nous utilisons dans nos produits d'hygiène y compris d'hygiène féminine ont été testés à la fois par des experts internes et/ou externes, tels que des organismes indépendants certifiés, pour s'assurer qu'ils peuvent être utilisés sans risque pour l'usage auquel ils sont destinés, qu'ils répondent parfaitement aux réglementations et aux lois en vigueur et aux attentes des consommateurs", assure le groupe au HuffPost.
Le magazine 60 millions de consommateurs a réagi aux conclusions de ce rapport. Le magazine avait réalisé la même enquête un an plus tôt. "Il est néanmoins difficile de partager cet optimisme. D'abord parce que la majorité des références analysées par la DGCCRF sont contaminées. Les femmes ont donc de grands risques d'être exposées à ces molécules, même quand elles changent de marques ou de références. Ensuite, à l'image des dioxines et des HAP, certaines de ces substances sont soupçonnées d'être des perturbateurs endocriniens potentiels et donc susceptibles d'agir à faibles doses", écrit 60 millions de consommateurs.
L'absence d'informations sur la composition des tampons
Le rapport note aussi que "la mise en garde sur le SCT – qui est le principal risque avéré associé à l'utilisation de ce type de produits – figure bien de manière visible, lisible et explicite sur l'ensemble des emballages de tampons ainsi que sur leur notice". Le SCT, Syndrome du Choc Toxique, peut se produire lorsque le fluide menstruel bloqué permet le développement du staphylocoque doré et entraîne la multiplication d'une toxine bactérienne. Cela peut entraîner l'amputation d'un membre. C'est ce qui était arrivé au mannequin américain Lauren Wasser, dont l'histoire était devenue virale.
Presque disparue, cette maladie refait surface depuis la fin des années 90. Elle touche environ 1% des femmes. Les composants des tampons sont l'une des pistes qui expliqueraient cette recrudescence de la maladie. En 2015, Mélanie Doerflinger, étudiante française, avait lancé une pétition en ligne demandant à ce que les marques de protection hygiénique révèlent la composition de leurs produits.
Pour l'instant, elle et les 266 395 signataires de la pétition n'ont pas obtenu satisfaction. Rien n'oblige les marques de produits hygiéniques a dévoiler l'entière composition de leurs produits puisqu'ils sont considérés comme des "produits de consommation classique". Le rapport confirme cette absence. Le 25 avril, un documentaire pointant les dangers des tampons a été diffusé sur France 5. "Tampon notre ennemi intime" met en lumière les cas de SCT.
Le syndicat professionnel qui représente les fabricants d'articles à usage unique pour l'hygiène avait réagi dans un communiqué de presse à ce reportage. "Les tampons ne sont pas la cause du SCT menstruel. (...) Les fabricants recommandent aux consommatrices de prendre connaissance des informations qu'ils font figurer sur l'emballage et dans la notice détaillée présente dans les boîtes de tampons", indique le communiqué de presse.
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