Près d'un an après le début de sa mission, la sonde spatiale américaine Juno a enfin livré ses premiers éléments détaillés de Jupiter, quelques semaines après le chant du cygne de la sonde Cassini autour de Saturne.
En analysant les données récoltées, les scientifiques y ont détecté de gigantesques ouragans sur ses pôles et effectué des observations inédites sur l'atmosphère et l'intérieur de la plus grande planète du système solaire.
Jupiter apparaît comme "un monde complexe, gigantesque et turbulent", très différent de ce que les scientifiques imaginaient, a expliqué la Nasa en commentant deux des premières études effectuées avec les données transmises par Juno et publiées ce jeudi 25 mai dans la revue Science.
"Il se passe tellement de choses que nous ne pensions pas que nous aurions à repenser entièrement notre façon de voir Jupiter", a résumé Scott Bolton, le responsable scientifique de la mission destinée à percer les secrets de la planète gazeuse géante, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Outre les deux études dans Science, 44 autres recherches à partir des données recueillies par Juno paraissent dans le Geophysical Research Letters.
Ouragans géants et ammoniaque
L'orbite elliptique de la sonde a permis aux scientifiques de faire des observations totalement nouvelles. Juno a pu survoler les pôles de Jupiter et s'approcher à moins de 5000 kilomètres au-dessus de la couche nuageuse de sa haute atmosphère. Une orbite qui permet à la sonde de photographier la planète sous toutes ses coutures. Et celles-ci sont bien différentes, comme le montre ce montage de la Nasa:
"Les images des régions polaires de Jupiter, jamais vues auparavant, montrent des masses brillantes de forme ovale qui sont notamment très différentes de ce qu'on a pu observer aux pôles de Saturne", une autre planète géante gazeuse, écrivent les scientifiques. En fait, il s'agit d'ouragans géants d'un diamètre pouvant atteindre 1400 kilomètres.
En s'approchant de la couche nuageuse, Juno, qui est équipée de neuf instruments scientifiques, a pu mesurer l'activité thermale dans les profondeurs de l'atmosphère jovienne. Les données recueillies révèlent des structures inattendues que les scientifiques ont interprétées comme des indications de masses d'ammoniaque provenant des profondeurs de l'atmosphère et formant des systèmes météorologiques.
Une analyse du champ magnétique de Jupiter a aussi révélé qu'il était beaucoup plus intense à proximité de la planète que ce que les modèles mathématiques prévoyaient. Il est environ dix fois plus puissant que le champ magnétique terrestre.
Sur cette photo publiée par la Nasa du pôle sud, on voit bien les cyclones ovales de Jupiter:
Sons et lumières
Juno a également mesuré le champ gravitationnel jovien pour déterminer si la planète avait un noyau solide comme certains modèles le prédisent. Les résultats "ne sont pas clairs", indiquant qu'il ne s'agit apparemment pas d'un petit noyau solide, sans pouvoir vraiment en définir la nature. Au contraire, selon Scott Bolton, le noyau pourrait être partiellement dissout et nettement plus grand que les prédictions des scientifiques.
Au-dessus des pôles, Juno a détecté des jets d'électrons provenant des vents solaires qui arrosent la haute atmosphère de Jupiter et pourraient alimenter les énormes aurores boréales observées par les caméras en infra-rouge de la sonde.
Ces pluies d'électrons paraissent avoir une distribution différente que celles qui se produisent au-dessus de l'atmosphère terrestre. Cela suggère des interactions de Jupiter avec l'environnement spatial entièrement différentes, selon les chercheurs.
La Nasa a également mis en ligne le "son" produit par Jupiter et capté par Juno. Comme pour celui de Saturne détecté par Cassini, Un humain ne pourrait pas vraiment l'entendre. Mais il symbolise, pour les capteurs de la sonde et les scientifiques, la densité de plasma de l'ionosphère de Jupiter. Et encore une fois, les données récoltées sont entourées de mystères: l'agence américaine n'arrive pas à comprendre le phénomène exact qui a provoqué les petits bips à la fin de cette séquence, rapporte Mashable.
Percer le mystère de la tâche rouge
"Le prochain survol rapproché est prévu le 11 juillet et nous passerons directement au-dessus du phénomène le plus remarquable de tout le système solaire, que connaissent tous les écoliers, à savoir la grande tache rouge de Jupiter", a indiqué Scott Bolton.
"Si quelqu'un va expliquer l'énigme de ce qui se trouve sous ce gigantesque tourbillon, c'est Juno et ses instruments capables de pénétrer ces épaisses couches nuageuses", a-t-il assuré.
Et si on parle de "Grande Tache", ce n'est pas pour rien. Il suffit de la comparer à la Terre. Un mystère de taille.
Lancée le 5 août 2011, la sonde, s'est mise en orbite autour de Jupiter le 4 juillet 2016. Juno est passée le 27 août au plus près de la planète, à 4.200 km au-dessus de la couche de nuages.
Juno, une mission de 1,1 milliard de dollars, doit rester au total une vingtaine de mois autour de Jupiter dont elle doit effectuer 37 survols, pour la plupart entre 10.000 et 4.667 kilomètres au-dessus des nuages. Espérons que cela suffira à percer les mystères de l'espace jovien.
En analysant les données récoltées, les scientifiques y ont détecté de gigantesques ouragans sur ses pôles et effectué des observations inédites sur l'atmosphère et l'intérieur de la plus grande planète du système solaire.
Jupiter apparaît comme "un monde complexe, gigantesque et turbulent", très différent de ce que les scientifiques imaginaient, a expliqué la Nasa en commentant deux des premières études effectuées avec les données transmises par Juno et publiées ce jeudi 25 mai dans la revue Science.
"Il se passe tellement de choses que nous ne pensions pas que nous aurions à repenser entièrement notre façon de voir Jupiter", a résumé Scott Bolton, le responsable scientifique de la mission destinée à percer les secrets de la planète gazeuse géante, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Outre les deux études dans Science, 44 autres recherches à partir des données recueillies par Juno paraissent dans le Geophysical Research Letters.
Ouragans géants et ammoniaque
L'orbite elliptique de la sonde a permis aux scientifiques de faire des observations totalement nouvelles. Juno a pu survoler les pôles de Jupiter et s'approcher à moins de 5000 kilomètres au-dessus de la couche nuageuse de sa haute atmosphère. Une orbite qui permet à la sonde de photographier la planète sous toutes ses coutures. Et celles-ci sont bien différentes, comme le montre ce montage de la Nasa:
"Les images des régions polaires de Jupiter, jamais vues auparavant, montrent des masses brillantes de forme ovale qui sont notamment très différentes de ce qu'on a pu observer aux pôles de Saturne", une autre planète géante gazeuse, écrivent les scientifiques. En fait, il s'agit d'ouragans géants d'un diamètre pouvant atteindre 1400 kilomètres.
En s'approchant de la couche nuageuse, Juno, qui est équipée de neuf instruments scientifiques, a pu mesurer l'activité thermale dans les profondeurs de l'atmosphère jovienne. Les données recueillies révèlent des structures inattendues que les scientifiques ont interprétées comme des indications de masses d'ammoniaque provenant des profondeurs de l'atmosphère et formant des systèmes météorologiques.
Une analyse du champ magnétique de Jupiter a aussi révélé qu'il était beaucoup plus intense à proximité de la planète que ce que les modèles mathématiques prévoyaient. Il est environ dix fois plus puissant que le champ magnétique terrestre.
Sur cette photo publiée par la Nasa du pôle sud, on voit bien les cyclones ovales de Jupiter:
Sons et lumières
Juno a également mesuré le champ gravitationnel jovien pour déterminer si la planète avait un noyau solide comme certains modèles le prédisent. Les résultats "ne sont pas clairs", indiquant qu'il ne s'agit apparemment pas d'un petit noyau solide, sans pouvoir vraiment en définir la nature. Au contraire, selon Scott Bolton, le noyau pourrait être partiellement dissout et nettement plus grand que les prédictions des scientifiques.
Au-dessus des pôles, Juno a détecté des jets d'électrons provenant des vents solaires qui arrosent la haute atmosphère de Jupiter et pourraient alimenter les énormes aurores boréales observées par les caméras en infra-rouge de la sonde.
Ces pluies d'électrons paraissent avoir une distribution différente que celles qui se produisent au-dessus de l'atmosphère terrestre. Cela suggère des interactions de Jupiter avec l'environnement spatial entièrement différentes, selon les chercheurs.
La Nasa a également mis en ligne le "son" produit par Jupiter et capté par Juno. Comme pour celui de Saturne détecté par Cassini, Un humain ne pourrait pas vraiment l'entendre. Mais il symbolise, pour les capteurs de la sonde et les scientifiques, la densité de plasma de l'ionosphère de Jupiter. Et encore une fois, les données récoltées sont entourées de mystères: l'agence américaine n'arrive pas à comprendre le phénomène exact qui a provoqué les petits bips à la fin de cette séquence, rapporte Mashable.
Percer le mystère de la tâche rouge
"Le prochain survol rapproché est prévu le 11 juillet et nous passerons directement au-dessus du phénomène le plus remarquable de tout le système solaire, que connaissent tous les écoliers, à savoir la grande tache rouge de Jupiter", a indiqué Scott Bolton.
"Si quelqu'un va expliquer l'énigme de ce qui se trouve sous ce gigantesque tourbillon, c'est Juno et ses instruments capables de pénétrer ces épaisses couches nuageuses", a-t-il assuré.
Et si on parle de "Grande Tache", ce n'est pas pour rien. Il suffit de la comparer à la Terre. Un mystère de taille.
Lancée le 5 août 2011, la sonde, s'est mise en orbite autour de Jupiter le 4 juillet 2016. Juno est passée le 27 août au plus près de la planète, à 4.200 km au-dessus de la couche de nuages.
Juno, une mission de 1,1 milliard de dollars, doit rester au total une vingtaine de mois autour de Jupiter dont elle doit effectuer 37 survols, pour la plupart entre 10.000 et 4.667 kilomètres au-dessus des nuages. Espérons que cela suffira à percer les mystères de l'espace jovien.
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