Le premier forum international du HuffPost Maghreb s'est tenu jeudi à l'Institut du Monde Arabe de Paris avec pour thème: "Repenser le vivre ensemble: Ces femmes du Maghreb qui changent le monde".
Après une première table ronde sur le thème "Femmes et société civile" et une deuxième sur la "sexualité, planning familial: le poids des traditions", une troisième a réuni ces "femmes dans un monde d'hommes".
Pour la marocaine Lamia Merzouki,, directrice générale adjointe de Casablanca Finance City Authority, "être une femme dans un monde d'homme c'est clairement mon pain quotidien" raconte-t-elle.
Pour elle, "il y a des leviers externes, organisationnels comme l'aménagement du temps de travail, les quotas..." qui peuvent aider les femmes.
"Personnellement le temps partiel m'a beaucoup aidé quand j'ai eu mon deuxième enfant et on a mis en place cette option dans notre société" affirme-t-elle fièrement. Autre avancée majeure qui permet l'épanouissement des femmes dans ces postes, l'environnement: "on tient à avoir une parité 50/50 au sein de notre société" affirme-t-elle.
Cependant, il y a également "des leviers internes et qui sont les plus importants".
Ces leviers internes sont les peurs, les craintes, "la peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur", et il faut faire un travail sur soi pour les dépasser: "Ce travail je le fais au quotidien pour les meetings et les réunions" affirme-t-elle avant d'ajouter que ce travail sur elle, elle le fait également "pour pouvoir organiser ma vie professionnelle et ma vie privée" sans que l'une empiète sur l'autre.
Si aujourd'hui, elle arrive à faire la part des choses, tout n'a pas été aussi facile note Lamia Merzouki: "l'inconscient collectif est très présent. Il y a des blocages sociaux, culturels...oui ils existent" mais "il faut les dépasser".
Pour la tunisienne Samia Tnani, Head of credit de SFC Invest, "le plus grand problème vient du fait que les femmes se censurent et que les hommes ne leur font pas confiance".
Selon elle, "la maternité est considérée comme une longue maladie par les hommes et même par certaines femmes, alors comment accorder un poste de confiance à quelqu'un qui pense qu'il a une longue maladie?" s'interroge-t-elle.
Si les femmes réussissent au forceps à accéder à des postes de responsabilité, il faut qu'il y ai une volonté politique réelle de mettre les hommes et les femmes sur un pied d'égalité: "Il faut une législation qui change la donne, qui donne de la confiance aux femmes en matière de maternité pour changer les règles dans l'entreprise" conclut-elle.
À l'origine de la première institution de microfinance en Tunisie spécialisée dans l’aide aux micro-projets, et créé en 1995, Essma Ben Hamida a raconté son parcours.
Titulaire d'une maitrise en histoire géographie de l'Université de Tunis, elle fonde en 1995 avec Michael Cracknell, Enda Inter-Arabe, la première institution de microfinance en Tunisie majoritairement orientée vers les femmes.
Pourquoi les femmes? "Parce que quand on fait confiance aux hommes, on n'est pas sûr que l'argent revienne à la famille alors qu'aider une femme, c'est lui permettre d'avoir des revenus, de soutenir sa famille et de garder ses enfants à l'école" affirme-t-elle.
Plus de 20 ans plus tard, Enda Inter-Arabe compte plus de 300.000 clients actifs, 80 agences et 1500 employés et avec un encours de 450 millions de dinars ce qui en fait un des instituts de microfinance les plus performants d'Afrique et de la région MENA.
"Nous sommes toutes entrepreneurs, mais nous avons peur et on cherche quelqu'un qui nous pousse et ce quelqu'un ce n'est pas nos maris, c'est nous!" conclut-elle.
Quant à Nadia Salah Dilami, Vice-présidente de Al Amana, association de micro-crédits au Maroc, elle revient sur cette expérience qui mène Al Amana à être leader du secteur de la microfinance au Maroc. Créée après Enda Inter-Arabe -"on s'est inspiré du modèle tunisien" note Nadia Salah Dilami- Al Amana compte plus de 598 points de services dont 233 dans les zones urbaines et périurbaines et 279 dans les zones rurales avec des véhicules mobiles desservant les zones les plus enclavées.
"Il faut donner aux personnes isolés 'économiquement' la chance de pouvoir créer et développer des activités qui peuvent leur garantir un revenu" affirme-t-elle, "c'est ce à quoi aspire Al Amana.
Après une première table ronde sur le thème "Femmes et société civile" et une deuxième sur la "sexualité, planning familial: le poids des traditions", une troisième a réuni ces "femmes dans un monde d'hommes".
Pour la marocaine Lamia Merzouki,, directrice générale adjointe de Casablanca Finance City Authority, "être une femme dans un monde d'homme c'est clairement mon pain quotidien" raconte-t-elle.
Après un diplôme à l'ESSEC Business School et à la Harvard Business School, Lamia débute au sein du cabinet Arthur Andersen avant de rejoindre en 2000 AKWA group, premier groupe privé au Maroc au poste de Directeur Stratégie et organisation. Elle a par ailleurs travaillé sur le Plan Maroc Vert au ministère de l'Agriculture puis sur la stratégie de développement de la région Souss Massa Draa.
Pour elle, "il y a des leviers externes, organisationnels comme l'aménagement du temps de travail, les quotas..." qui peuvent aider les femmes.
"Personnellement le temps partiel m'a beaucoup aidé quand j'ai eu mon deuxième enfant et on a mis en place cette option dans notre société" affirme-t-elle fièrement. Autre avancée majeure qui permet l'épanouissement des femmes dans ces postes, l'environnement: "on tient à avoir une parité 50/50 au sein de notre société" affirme-t-elle.
Cependant, il y a également "des leviers internes et qui sont les plus importants".
Ces leviers internes sont les peurs, les craintes, "la peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur", et il faut faire un travail sur soi pour les dépasser: "Ce travail je le fais au quotidien pour les meetings et les réunions" affirme-t-elle avant d'ajouter que ce travail sur elle, elle le fait également "pour pouvoir organiser ma vie professionnelle et ma vie privée" sans que l'une empiète sur l'autre.
Si aujourd'hui, elle arrive à faire la part des choses, tout n'a pas été aussi facile note Lamia Merzouki: "l'inconscient collectif est très présent. Il y a des blocages sociaux, culturels...oui ils existent" mais "il faut les dépasser".
Pour la tunisienne Samia Tnani, Head of credit de SFC Invest, "le plus grand problème vient du fait que les femmes se censurent et que les hommes ne leur font pas confiance".
Samia Tnani:"Le réel problème c'est que les femmes s'auto-censurent et que les hommes ne leur font pas confiance" #huffpostmaghreb @imarabe
— Cheek Magazine (@MagazineCheek) June 1, 2017
Selon elle, "la maternité est considérée comme une longue maladie par les hommes et même par certaines femmes, alors comment accorder un poste de confiance à quelqu'un qui pense qu'il a une longue maladie?" s'interroge-t-elle.
Si les femmes réussissent au forceps à accéder à des postes de responsabilité, il faut qu'il y ai une volonté politique réelle de mettre les hommes et les femmes sur un pied d'égalité: "Il faut une législation qui change la donne, qui donne de la confiance aux femmes en matière de maternité pour changer les règles dans l'entreprise" conclut-elle.
À l'origine de la première institution de microfinance en Tunisie spécialisée dans l’aide aux micro-projets, et créé en 1995, Essma Ben Hamida a raconté son parcours.
Titulaire d'une maitrise en histoire géographie de l'Université de Tunis, elle fonde en 1995 avec Michael Cracknell, Enda Inter-Arabe, la première institution de microfinance en Tunisie majoritairement orientée vers les femmes.
Pourquoi les femmes? "Parce que quand on fait confiance aux hommes, on n'est pas sûr que l'argent revienne à la famille alors qu'aider une femme, c'est lui permettre d'avoir des revenus, de soutenir sa famille et de garder ses enfants à l'école" affirme-t-elle.
Plus de 20 ans plus tard, Enda Inter-Arabe compte plus de 300.000 clients actifs, 80 agences et 1500 employés et avec un encours de 450 millions de dinars ce qui en fait un des instituts de microfinance les plus performants d'Afrique et de la région MENA.
"Nous sommes toutes entrepreneurs, mais nous avons peur et on cherche quelqu'un qui nous pousse et ce quelqu'un ce n'est pas nos maris, c'est nous!" conclut-elle.
Quant à Nadia Salah Dilami, Vice-présidente de Al Amana, association de micro-crédits au Maroc, elle revient sur cette expérience qui mène Al Amana à être leader du secteur de la microfinance au Maroc. Créée après Enda Inter-Arabe -"on s'est inspiré du modèle tunisien" note Nadia Salah Dilami- Al Amana compte plus de 598 points de services dont 233 dans les zones urbaines et périurbaines et 279 dans les zones rurales avec des véhicules mobiles desservant les zones les plus enclavées.
"Il faut donner aux personnes isolés 'économiquement' la chance de pouvoir créer et développer des activités qui peuvent leur garantir un revenu" affirme-t-elle, "c'est ce à quoi aspire Al Amana.
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