TERRORISME - "Il est temps de dire que trop, c'est trop". Après trois attentats majeurs en trois mois, dont le dernier en date près du London Bridge a fait sept morts au coeur de la capitale britannique, la première ministre Theresa May a mis en garde ce dimanche 4 juin ses compatriotes contre "une nouvelle forme de menace" terroriste.
Les Britanniques ont pourtant payé un lourd tribut à la guerre contre le fondamentalisme et le Royaume-Uni constitue depuis plus d'une décennie une des cibles privilégiées d'Al Qaida et de l'Etat islamique. "Cela remonte à la collaboration avec les Etats-Unis pour l'invasion de l'Irak en 2003. Il y a un lourd passif", rappelait le spécialiste des mouvements terroristes islamistes Mathieu Guidère au lendemain de l'attentat suicide de Manchester qui a fait 22 victimes en mai dernier en marge d'un concert d'Ariana Grande.
Le point de départ de la guerre en Irak
Depuis 2003, l'engagement inconditionnel de Tony Blair au côté des Etats-Unis de George W. Bush pour destituer Saddam Hussein dans la foulée des attentats du World Trade Center a placé Londres au sommet de la liste des Etats à frapper. En juillet 2005, quatre attentats suicides coordonnés par Al-Qaida avaient fait 56 morts dans le métro et un bus londonien. Quinze jours plus tard, quatre attentats à la bombe menés dans des circonstances quasi-identiques n'avaient échoué qu'en raison d'un problème technique dans la fabrication des explosifs.
Depuis, la Grande-Bretagne est régulièrement frappée par des attaques sur son territoire. En 2007, c''est une voiture-bélier remplie de bouteilles de gaz qui se fracasse (sans exploser) contre l'aéroport de Glasgow en Ecosse. La veille, deux Mercedes remplies d'explosifs sont retrouvées au coeur de Londres.
En 2013, un soldat britannique est renversé et roué de coups de couteau par deux Londoniens d'origine nigérianes qui assurent vouloir venger "les musulmans tués par des soldats britanniques".
"Rien n'a changé en Grande-Bretagne entre 2005 et 2017. La motivation et la justification sont les mêmes : l'intervention du pays en Irak", pense Mathieu Guidère. Pour ne rien arranger aux yeux des fondamentalistes, la Grande-Bretagne, première puissance militaire européenne avec la France, a depuis maintenu ou confirmé ses interventions au Moyen-Orient. Membre stratégique de la coalition internationale qui combat Daech sur le terrain, Londres mène des frappes stratégiques contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak et dispose même de troupes au sol.
Une nouvelle attaque au couteau intervient en décembre 2015, deux jours seulement après les premières frappes britanniques visant l'EI en Syrie.
Une accélération par imitation?
Depuis trois mois, la répétition des attaques contre le Royaume-Uni constitue-t-elle une accélération? De fait, la menace est permanente, Scotland Yard ayant affirmé avoir déjoué jusqu'à "treize tentatives d'attentat terroriste depuis juin 2013".
Mais avec trois attentats majeurs en trois mois, la pression s'accentue sur le MI5, les services secrets britanniques. Le 22 mars, un individu fait cinq morts près du Parlement de Westminster en fonçant sur la foule avec son véhicule avant de poignarder un policier. Deux mois plus tard, c'est l'explosion d'une bombe d'un kamikaze d'origine libyenne à la sortie d'un concert à Manchester qui fait 22 morts, dont de nombreux enfants. Et ce samedi, nouvel attentat à la voiture-bélier et au couteau.
Dans la soirée, un expert britannique pointait du doigt les appels répétés de l'EI à frapper la Grande-Bretagne en préconisant le recours aux armes de poing, aux lames et aux véhicules. Et en dépit du travail de fourmi réalisé par les services secrets britanniques, le gouvernement est contraint de reconnaître qu'il est aujourd'hui dans l'incapacité de se prémunir contre ces attaques utilisant non plus des explosifs sophistiqués mais des instruments (véhicules, couteaux) disponibles à tous.
C'est là que réside la "nouvelle forme de menace" brandie par Theresa May. Loin de l'attentat coordonné de 2005, "les auteurs passent à l'acte non pas sur la base de complots soigneusement préparés, mais ce sont des attaquants isolés qui se copient souvent les uns les autres en utilisant les moyens les plus grossiers", prévient la première ministre. Pointant l'inutilité de nouvelles opérations anti-terroristes, celle-ci promet de s'en prendre frontalement au fanatisme islamiste en estimant qu'il y a "trop de tolérance à l'égard du terrorisme dans notre pays".
Les Britanniques ont pourtant payé un lourd tribut à la guerre contre le fondamentalisme et le Royaume-Uni constitue depuis plus d'une décennie une des cibles privilégiées d'Al Qaida et de l'Etat islamique. "Cela remonte à la collaboration avec les Etats-Unis pour l'invasion de l'Irak en 2003. Il y a un lourd passif", rappelait le spécialiste des mouvements terroristes islamistes Mathieu Guidère au lendemain de l'attentat suicide de Manchester qui a fait 22 victimes en mai dernier en marge d'un concert d'Ariana Grande.
Le point de départ de la guerre en Irak
Depuis 2003, l'engagement inconditionnel de Tony Blair au côté des Etats-Unis de George W. Bush pour destituer Saddam Hussein dans la foulée des attentats du World Trade Center a placé Londres au sommet de la liste des Etats à frapper. En juillet 2005, quatre attentats suicides coordonnés par Al-Qaida avaient fait 56 morts dans le métro et un bus londonien. Quinze jours plus tard, quatre attentats à la bombe menés dans des circonstances quasi-identiques n'avaient échoué qu'en raison d'un problème technique dans la fabrication des explosifs.
Depuis, la Grande-Bretagne est régulièrement frappée par des attaques sur son territoire. En 2007, c''est une voiture-bélier remplie de bouteilles de gaz qui se fracasse (sans exploser) contre l'aéroport de Glasgow en Ecosse. La veille, deux Mercedes remplies d'explosifs sont retrouvées au coeur de Londres.
En 2013, un soldat britannique est renversé et roué de coups de couteau par deux Londoniens d'origine nigérianes qui assurent vouloir venger "les musulmans tués par des soldats britanniques".
"Rien n'a changé en Grande-Bretagne entre 2005 et 2017. La motivation et la justification sont les mêmes : l'intervention du pays en Irak", pense Mathieu Guidère. Pour ne rien arranger aux yeux des fondamentalistes, la Grande-Bretagne, première puissance militaire européenne avec la France, a depuis maintenu ou confirmé ses interventions au Moyen-Orient. Membre stratégique de la coalition internationale qui combat Daech sur le terrain, Londres mène des frappes stratégiques contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak et dispose même de troupes au sol.
Une nouvelle attaque au couteau intervient en décembre 2015, deux jours seulement après les premières frappes britanniques visant l'EI en Syrie.
Une accélération par imitation?
Depuis trois mois, la répétition des attaques contre le Royaume-Uni constitue-t-elle une accélération? De fait, la menace est permanente, Scotland Yard ayant affirmé avoir déjoué jusqu'à "treize tentatives d'attentat terroriste depuis juin 2013".
Mais avec trois attentats majeurs en trois mois, la pression s'accentue sur le MI5, les services secrets britanniques. Le 22 mars, un individu fait cinq morts près du Parlement de Westminster en fonçant sur la foule avec son véhicule avant de poignarder un policier. Deux mois plus tard, c'est l'explosion d'une bombe d'un kamikaze d'origine libyenne à la sortie d'un concert à Manchester qui fait 22 morts, dont de nombreux enfants. Et ce samedi, nouvel attentat à la voiture-bélier et au couteau.
Dans la soirée, un expert britannique pointait du doigt les appels répétés de l'EI à frapper la Grande-Bretagne en préconisant le recours aux armes de poing, aux lames et aux véhicules. Et en dépit du travail de fourmi réalisé par les services secrets britanniques, le gouvernement est contraint de reconnaître qu'il est aujourd'hui dans l'incapacité de se prémunir contre ces attaques utilisant non plus des explosifs sophistiqués mais des instruments (véhicules, couteaux) disponibles à tous.
C'est là que réside la "nouvelle forme de menace" brandie par Theresa May. Loin de l'attentat coordonné de 2005, "les auteurs passent à l'acte non pas sur la base de complots soigneusement préparés, mais ce sont des attaquants isolés qui se copient souvent les uns les autres en utilisant les moyens les plus grossiers", prévient la première ministre. Pointant l'inutilité de nouvelles opérations anti-terroristes, celle-ci promet de s'en prendre frontalement au fanatisme islamiste en estimant qu'il y a "trop de tolérance à l'égard du terrorisme dans notre pays".
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