Il faut moderniser le télétravail, c'est le bataille actuellement menée en France par les organisations patronales et syndicales, qui en ont pris pleinement conscience.
Pour accompagner le développement du travail à distance en France, les partenaires sociaux suggèrent de "clarifier des points juridiques" et d'"ouvrir une réflexion", sur des sujets comme "la charge de travail", "la protection des données personnelles" ou "la déconnexion".
Trouver les bons outils et les bons arguments
Il y a en effet beaucoup à faire pour s'adapter. Ce n'est pas toujours facile de convaincre sa direction, y compris dans les grands groupes. Le télétravail y est toujours encadré par des accords d'entreprises, qui peuvent devenir des freins juridiques, comme pour les salariés de la Sécurité Sociale, qui relèvent du droit privé.
"A chaque fois que quelqu'un veut télétravailler, il faut un diagnostic électrique et ergonomique de son logement tous les ans par une entreprise tiers. L'absence de prise de terre dans un vieux logement est rédhibitoire", explique Olivier Brun.
Dans les PME, de quelques dizaines à plusieurs centaines d'employés, décrocher un ou deux jours de télétravail pour semaine, comme la plupart des Français le souhaitent, tient parfois de la gageure.
Chef récalcitrant, matériel insuffisant, absence de service RH pour s'en occuper... Chaque salarié doit monter son dossier.
Quid de la Tunisie?
Encore peu développé en Tunisie, le télétravail pourrait-il être une solution envisagée pour lutte contre le chômage?
La réponse est positive selon plusieurs experts réunis sur la question en Tunisie en 2012. Cependant, il reste plusieurs problématiques à régler: La mise en place d'un arsenal juridique reconnaissant le télétravail, une révision des textes liés au payement internationaux mais également des formations en la matière.
Malgré tout, selon l’Association des Femmes et Technologie de l’Information et de la Communication, le bilan du télétravail n'a cessé d'évoluer dans le bon sens depuis les années 2000 notamment grâce au boom des centres d'appels qui exploitent parfaitement ce filon. Cependant, d'autres secteurs pourraient en profiter, notamment la télémédecine.
En Tunisie, un "centre international de formation en télétravail pour personnes handicapées a été inauguré en 2006, dans le cadre de la coopération entre le gouvernorat de Tunis et la région Provence-Alpes-Côte-D’azur en France (PACA), dans le but de favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées, à travers l’exploitation des nouvelles technologies" affirme la CIFODE'COM dans une étude publiée en 2013.
Si 65% des Tunisiens ont entendu parler du télétravail en 2013, 44% des Tunisiens interrogés par la CIFODE'COM affirment être dans l'obligation de travailler dans leurs bureaux. 54% ont tout de même essayé le télétravail, même s'il reste la plupart du temps mobile (déplacements en dehors du bureau).
Pour ceux qui ne le pratiquent pas 47% d'entre eux affirment que leur entreprise empêche ce mode de travail. 13% d'entre eux pointent du doigt un manque de réglementation.
Cependant, près d'un Tunisien sur deux interrogé pense que le télétravail est une nouvelle organisation du travail affirme le rapport et 90% d'entre eux souhaitent pouvoir réaliser leurs tâches en télétravail.
Selon eux, le télétravail permet une meilleure qualité de vie (pour 33% des personnes interrogées), faciliterait leur concentration (pour 24%) et serait une solution aux problèmes de transports (pour 23%).
Quant à la fréquence hebdomadaire du télétravail, 43% des personnes interrogées souhaiteraient travailler 3 jours au bureau et 2 jours en télétravail.
Pour le lieu de télétravail préconisé, ils sont 69% à privilégier le domicile. Arrive ensuite le travail nomade à hauteur de 15% .
Une frilosité au niveau des entreprises?
Si les Tunisiens semblent accepter ce mode d'organisation du travail, les entreprises semblent mitigées. À la question "accepteriez-vous de faire travailler un de vos subalternes chez lui ou dans un télécentre?", 51% des personnes interrogées répondent par la positive. Seulement 3% répondent par la négative, démontrant que "la résistance des supérieurs hiérarchiques n’est pas considérée comme un obstacle pour appliquer le télétravail" selon l'étude.
Principal obstacles pour les entreprises? "Le manque d'un cadre juridique" pour 53% des personnes interrogées.
Voici quelques éléments pour mettre toutes les chances de votre côté.
La base: adopter les bons outils de travail à distance
Cela paraîtra évident aux entreprises les plus jeunes et les plus connectées, mais l'usage des derniers outils de communication ne coule pas de source pour tout le monde. C'est pourtant indispensable. "Si on est vraiment équipé, on est presque aussi réactif sur chat que de vive voix", assure Olivier Brun, de Greenworking.
De nombreux outils gratuits existent en plus des e-mails. Les chats, comme Google Talk sur la messagerie Gmail, ou Whatsapp sur smartphone, Skype pour les visioconférences... Ils permettent d'accomplir l'essentiel des tâches simples de discussion, écrite et de vive voix, de partage de fichier, texte, photo ou vidéo.
Donner des gages de réactivité et de joignabilité est indispensable pour convaincre sa hiérarchie. Pour aller plus loin, la suite des outils Google permet aussi de travailler à plusieurs à distance sur un même document, avec des abonnements professionnels payants. Sans oublier un service très à la mode comme Slack, adopté par de nombreux grands groupes.
La bonne initiative: suggérer une réflexion globale qui dépasse votre cas
Votre supérieur peut être d'accord avec votre télétravail, mais le refuser de peur de créer un précédent. Après vous, il ne veut pas voir défiler tout le service, avec des négociations individuelles à n'en plus finir.
Avant de mettre votre cas personnel en avant, vous pouvez commencer par élaborer une réflexion managériale globale. Attention, pas la peine de l'abreuver d'études sur l'esprit d'équipe, le bien-être au travail... Restez sobre, on sait déjà tous que les Français y sont largement favorables.
"C'est un moyen intéressant pour fidéliser les bons éléments par le cadre de travail. La sensibilité au salaire tend à être moindre depuis quelques années, même si elle reste importante, celle aux conditions de travail et à l'épanouissement augmente en revanche", précise le patron de Greenworking.
Insistez quand même sur la productivité. Cette enquête commandée par les pouvoirs publics montrent que le temps de travail au domicile est supérieur de 2,5% en moyenne, que le recours au télétravail peut aussi faire baisser le nombre d'arrêts maladie.
La bonne habitude: un peu de discipline collective
La majorité des salariés rêvent d'un ou deux jours de télétravail par semaine, pas plus. Si tout le monde choisit des jours différents de la semaine, organiser la moindre réunion deviendra infernale.
La bonne idée consiste à désigner des jours "in" et des jours "off", des jours pour les tâches qui exigent réactivité, fluidité, brainstorming, où il faut être présent au bureau, et des jours dédiés aux tâches plus introspectives, de réflexion, d'analyse, bien adaptées au télétravail.
Cette spécialisation du temps de travail pourra grandement simplifier la vie de votre chef. Il a autre chose à faire que de jongler avec les jours de présences et d'absences de chacun.
Le bon réflexe: l'avenant au contrat de travail
Pour formaliser noir sur blanc un accord, avec des droits et des obligations, rien ne vaut la signature d'un avenant au contrat de travail. Idéal pour apaiser un supérieur qui vous ferait à moitié confiance. On trouve désormais des modèles sur de nombreux sites.
Les bons arguments d'un expert pour désacraliser le travail au bureau
Olivier Lebrun, co-fondateur du cabinet de conseil Greenworking, spécialiste des nouvelles organisations de travail, a déjà accompagné de nombreuses entreprises dans ce genre de mutation.
"Sur un espace de travail, les gens se parlent dans un rayon de 10 mètres. Ils ne prennent jamais l'escalier pour changer d'étage. A cause du bruit, ils échangent beaucoup par mail et chat."
"Le télétravail est réversible, on peut l'enlever. Pour tous les managers qui se plaignent d'avoir peu de levier de pression sur les salariés, ce n'est pas négligeable."
"Combiné avec un début de réflexion immobilière, le télétravail peut être une source d'économie avec des locaux plus petits, mieux aménagés."
La partie consacrée aux "5 règles d'or pour obtenir un télétravail de son employeur" est issue du HuffPost France dont vous pouvez retrouver l'intégralité de l'article ici.
Pour accompagner le développement du travail à distance en France, les partenaires sociaux suggèrent de "clarifier des points juridiques" et d'"ouvrir une réflexion", sur des sujets comme "la charge de travail", "la protection des données personnelles" ou "la déconnexion".
Trouver les bons outils et les bons arguments
Il y a en effet beaucoup à faire pour s'adapter. Ce n'est pas toujours facile de convaincre sa direction, y compris dans les grands groupes. Le télétravail y est toujours encadré par des accords d'entreprises, qui peuvent devenir des freins juridiques, comme pour les salariés de la Sécurité Sociale, qui relèvent du droit privé.
"A chaque fois que quelqu'un veut télétravailler, il faut un diagnostic électrique et ergonomique de son logement tous les ans par une entreprise tiers. L'absence de prise de terre dans un vieux logement est rédhibitoire", explique Olivier Brun.
Dans les PME, de quelques dizaines à plusieurs centaines d'employés, décrocher un ou deux jours de télétravail pour semaine, comme la plupart des Français le souhaitent, tient parfois de la gageure.
Chef récalcitrant, matériel insuffisant, absence de service RH pour s'en occuper... Chaque salarié doit monter son dossier.
Quid de la Tunisie?
Encore peu développé en Tunisie, le télétravail pourrait-il être une solution envisagée pour lutte contre le chômage?
La réponse est positive selon plusieurs experts réunis sur la question en Tunisie en 2012. Cependant, il reste plusieurs problématiques à régler: La mise en place d'un arsenal juridique reconnaissant le télétravail, une révision des textes liés au payement internationaux mais également des formations en la matière.
Malgré tout, selon l’Association des Femmes et Technologie de l’Information et de la Communication, le bilan du télétravail n'a cessé d'évoluer dans le bon sens depuis les années 2000 notamment grâce au boom des centres d'appels qui exploitent parfaitement ce filon. Cependant, d'autres secteurs pourraient en profiter, notamment la télémédecine.
En Tunisie, un "centre international de formation en télétravail pour personnes handicapées a été inauguré en 2006, dans le cadre de la coopération entre le gouvernorat de Tunis et la région Provence-Alpes-Côte-D’azur en France (PACA), dans le but de favoriser l’insertion professionnelle des personnes handicapées, à travers l’exploitation des nouvelles technologies" affirme la CIFODE'COM dans une étude publiée en 2013.
Si 65% des Tunisiens ont entendu parler du télétravail en 2013, 44% des Tunisiens interrogés par la CIFODE'COM affirment être dans l'obligation de travailler dans leurs bureaux. 54% ont tout de même essayé le télétravail, même s'il reste la plupart du temps mobile (déplacements en dehors du bureau).
Pour ceux qui ne le pratiquent pas 47% d'entre eux affirment que leur entreprise empêche ce mode de travail. 13% d'entre eux pointent du doigt un manque de réglementation.
Cependant, près d'un Tunisien sur deux interrogé pense que le télétravail est une nouvelle organisation du travail affirme le rapport et 90% d'entre eux souhaitent pouvoir réaliser leurs tâches en télétravail.
Selon eux, le télétravail permet une meilleure qualité de vie (pour 33% des personnes interrogées), faciliterait leur concentration (pour 24%) et serait une solution aux problèmes de transports (pour 23%).
Quant à la fréquence hebdomadaire du télétravail, 43% des personnes interrogées souhaiteraient travailler 3 jours au bureau et 2 jours en télétravail.
Pour le lieu de télétravail préconisé, ils sont 69% à privilégier le domicile. Arrive ensuite le travail nomade à hauteur de 15% .
Une frilosité au niveau des entreprises?
Si les Tunisiens semblent accepter ce mode d'organisation du travail, les entreprises semblent mitigées. À la question "accepteriez-vous de faire travailler un de vos subalternes chez lui ou dans un télécentre?", 51% des personnes interrogées répondent par la positive. Seulement 3% répondent par la négative, démontrant que "la résistance des supérieurs hiérarchiques n’est pas considérée comme un obstacle pour appliquer le télétravail" selon l'étude.
Principal obstacles pour les entreprises? "Le manque d'un cadre juridique" pour 53% des personnes interrogées.
Voici quelques éléments pour mettre toutes les chances de votre côté.
La base: adopter les bons outils de travail à distance
Cela paraîtra évident aux entreprises les plus jeunes et les plus connectées, mais l'usage des derniers outils de communication ne coule pas de source pour tout le monde. C'est pourtant indispensable. "Si on est vraiment équipé, on est presque aussi réactif sur chat que de vive voix", assure Olivier Brun, de Greenworking.
De nombreux outils gratuits existent en plus des e-mails. Les chats, comme Google Talk sur la messagerie Gmail, ou Whatsapp sur smartphone, Skype pour les visioconférences... Ils permettent d'accomplir l'essentiel des tâches simples de discussion, écrite et de vive voix, de partage de fichier, texte, photo ou vidéo.
Donner des gages de réactivité et de joignabilité est indispensable pour convaincre sa hiérarchie. Pour aller plus loin, la suite des outils Google permet aussi de travailler à plusieurs à distance sur un même document, avec des abonnements professionnels payants. Sans oublier un service très à la mode comme Slack, adopté par de nombreux grands groupes.
La bonne initiative: suggérer une réflexion globale qui dépasse votre cas
Votre supérieur peut être d'accord avec votre télétravail, mais le refuser de peur de créer un précédent. Après vous, il ne veut pas voir défiler tout le service, avec des négociations individuelles à n'en plus finir.
Avant de mettre votre cas personnel en avant, vous pouvez commencer par élaborer une réflexion managériale globale. Attention, pas la peine de l'abreuver d'études sur l'esprit d'équipe, le bien-être au travail... Restez sobre, on sait déjà tous que les Français y sont largement favorables.
"C'est un moyen intéressant pour fidéliser les bons éléments par le cadre de travail. La sensibilité au salaire tend à être moindre depuis quelques années, même si elle reste importante, celle aux conditions de travail et à l'épanouissement augmente en revanche", précise le patron de Greenworking.
Insistez quand même sur la productivité. Cette enquête commandée par les pouvoirs publics montrent que le temps de travail au domicile est supérieur de 2,5% en moyenne, que le recours au télétravail peut aussi faire baisser le nombre d'arrêts maladie.
La bonne habitude: un peu de discipline collective
La majorité des salariés rêvent d'un ou deux jours de télétravail par semaine, pas plus. Si tout le monde choisit des jours différents de la semaine, organiser la moindre réunion deviendra infernale.
La bonne idée consiste à désigner des jours "in" et des jours "off", des jours pour les tâches qui exigent réactivité, fluidité, brainstorming, où il faut être présent au bureau, et des jours dédiés aux tâches plus introspectives, de réflexion, d'analyse, bien adaptées au télétravail.
Cette spécialisation du temps de travail pourra grandement simplifier la vie de votre chef. Il a autre chose à faire que de jongler avec les jours de présences et d'absences de chacun.
Le bon réflexe: l'avenant au contrat de travail
Pour formaliser noir sur blanc un accord, avec des droits et des obligations, rien ne vaut la signature d'un avenant au contrat de travail. Idéal pour apaiser un supérieur qui vous ferait à moitié confiance. On trouve désormais des modèles sur de nombreux sites.
Les bons arguments d'un expert pour désacraliser le travail au bureau
Olivier Lebrun, co-fondateur du cabinet de conseil Greenworking, spécialiste des nouvelles organisations de travail, a déjà accompagné de nombreuses entreprises dans ce genre de mutation.
"Open space ne rime pas toujours avec bonne communication"
"Sur un espace de travail, les gens se parlent dans un rayon de 10 mètres. Ils ne prennent jamais l'escalier pour changer d'étage. A cause du bruit, ils échangent beaucoup par mail et chat."
"C'est une carotte et un bâton de plus pour les managers"
"Le télétravail est réversible, on peut l'enlever. Pour tous les managers qui se plaignent d'avoir peu de levier de pression sur les salariés, ce n'est pas négligeable."
"C'est aussi un moyen d'optimiser les bureaux"
"Combiné avec un début de réflexion immobilière, le télétravail peut être une source d'économie avec des locaux plus petits, mieux aménagés."
La partie consacrée aux "5 règles d'or pour obtenir un télétravail de son employeur" est issue du HuffPost France dont vous pouvez retrouver l'intégralité de l'article ici.
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