ART- Son affaire a fait couler beaucoup d'encre, créant un élan de solidarité et de sympathie, il s'agit d'une artiste: Irane Ouanes, agressée, son oeuvre écrasée par des agresseurs en moto en plein centre ville de la Marsa ( banlieue nord de Tunis), traitée de "Kafra" (impie) et sommée d'enlever ses "snab" (statues) qui "incitent au blasphème et attirent le "chitan" (diable)", avaient lancé ses agresseurs.
Ses oeuvres en question sont pourtant rien d'autre que le fruit d'assemblage artistique d'objets récupérés pour en faire des sculptures plutôt enfantines et joyeuses.
L'artiste Irane Ouanes a raconté au HuffPost Tunisie, les suites de son agression et ses éventuelles répercussions sur son travail artistique.
HuffPost Tunisie: Est ce que vous pensez que votre plainte aura une suite ou l'affaire sera classée et tes agresseurs impunis?
Irane Ounes: Je viens d'être contactée par la ministre de la Culture et elle m'a exprimé son indignation en tant que ministre et artiste.
Je suis très optimiste. J'ai reçu du soutien de la part du gouvernement; des ministères, de la présidence et des autorités, notamment la police, le Délégué de la Marsa.
Les artistes sont solidaires aussi et nous sommes plus que jamais déterminés à combattre l'obscurantisme et l'ignorance par notre arme qui est l'art et la culture.
Vous avez témoigné de la peur et du dégoût que vous avez ressentis lors de votre agression. Cette peur peut-elle avoir des répercussions pour la suite de votre travail artistique ?
Sur le moment j'ai eu peur car ils m'ont pris au dépourvu et ils étaient deux hommes plutôt baraqués. Après j'avais plus peur pour mes trois filles.
Concernant mon travail artistique, je ne pense pas que cela puisse avoir des répercussions négatives vu que je suis depuis toujours déterminée à frayer mon chemin dans l'art dans le seul but d'apporter un peu de lumière et de couleurs à mon pays.
Enseignante à la base j'ai toujours été convaincue que la seule arme pour le progrès c'est l'éducation et la culture. Sans cela, jamais on ne pourra avancer ni prétendre à un avenir meilleur pour les générations futures.
Au delà de cette affaire, ce qui est aussi choquant et dégoûtant pour moi, ce sont les familles qui se baladent sur la croisette de la Marsa et qui père mère et enfants jetaient glibettes et bouteilles etc sur le sol faisant ainsi un tapis de poubelles sur l'un des principaux boulevard de la ville.
Vous pensez que les choses évoluent positivement dans ce sens? Y a-t-il une politique publique qui encourage l'art de la rue? Et les Tunisiens ( parmi eux ces familles qui jettent des glibettes sur le sol) sont-ils réceptifs à cet art et le considèrent-il à sa juste valeur?
Oui j'ai vu et eu des témoignages de beaucoup qui sont réceptifs à l'art de la rue . Et j'espère avoir ouvert la voie pour d'autres artistes pour aller dans le sens de la démocratisation de l'art et faire profiter les gens de leurs œuvres car beaucoup n'osent pas ou n'ont pas la culture d'aller dans des galeries d'art . L'art, pour eux, est pour une élite.
Je voulais que tout le monde profite et s'initie ne serait-ce qu'un peu à l'art et je compte continuer dans ce sens. Mon expo n'était pas à but lucratif: j'avais prévu des dégâts car on n'a pas encore la culture de l'art de la rue.
Je souhaite que ceci rentre dans les mœurs que les gens respectent désormais l'art et fassent attention à chaque objet artistique quel qu'il soit.
Ses oeuvres en question sont pourtant rien d'autre que le fruit d'assemblage artistique d'objets récupérés pour en faire des sculptures plutôt enfantines et joyeuses.
L'artiste Irane Ouanes a raconté au HuffPost Tunisie, les suites de son agression et ses éventuelles répercussions sur son travail artistique.
HuffPost Tunisie: Est ce que vous pensez que votre plainte aura une suite ou l'affaire sera classée et tes agresseurs impunis?
Irane Ounes: Je viens d'être contactée par la ministre de la Culture et elle m'a exprimé son indignation en tant que ministre et artiste.
Je suis très optimiste. J'ai reçu du soutien de la part du gouvernement; des ministères, de la présidence et des autorités, notamment la police, le Délégué de la Marsa.
Les artistes sont solidaires aussi et nous sommes plus que jamais déterminés à combattre l'obscurantisme et l'ignorance par notre arme qui est l'art et la culture.
Vous avez témoigné de la peur et du dégoût que vous avez ressentis lors de votre agression. Cette peur peut-elle avoir des répercussions pour la suite de votre travail artistique ?
Sur le moment j'ai eu peur car ils m'ont pris au dépourvu et ils étaient deux hommes plutôt baraqués. Après j'avais plus peur pour mes trois filles.
Concernant mon travail artistique, je ne pense pas que cela puisse avoir des répercussions négatives vu que je suis depuis toujours déterminée à frayer mon chemin dans l'art dans le seul but d'apporter un peu de lumière et de couleurs à mon pays.
Enseignante à la base j'ai toujours été convaincue que la seule arme pour le progrès c'est l'éducation et la culture. Sans cela, jamais on ne pourra avancer ni prétendre à un avenir meilleur pour les générations futures.
Au delà de cette affaire, ce qui est aussi choquant et dégoûtant pour moi, ce sont les familles qui se baladent sur la croisette de la Marsa et qui père mère et enfants jetaient glibettes et bouteilles etc sur le sol faisant ainsi un tapis de poubelles sur l'un des principaux boulevard de la ville.
Vous pensez que les choses évoluent positivement dans ce sens? Y a-t-il une politique publique qui encourage l'art de la rue? Et les Tunisiens ( parmi eux ces familles qui jettent des glibettes sur le sol) sont-ils réceptifs à cet art et le considèrent-il à sa juste valeur?
Oui j'ai vu et eu des témoignages de beaucoup qui sont réceptifs à l'art de la rue . Et j'espère avoir ouvert la voie pour d'autres artistes pour aller dans le sens de la démocratisation de l'art et faire profiter les gens de leurs œuvres car beaucoup n'osent pas ou n'ont pas la culture d'aller dans des galeries d'art . L'art, pour eux, est pour une élite.
Je voulais que tout le monde profite et s'initie ne serait-ce qu'un peu à l'art et je compte continuer dans ce sens. Mon expo n'était pas à but lucratif: j'avais prévu des dégâts car on n'a pas encore la culture de l'art de la rue.
Je souhaite que ceci rentre dans les mœurs que les gens respectent désormais l'art et fassent attention à chaque objet artistique quel qu'il soit.
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